I couldn't hear what you were saying
De Paris à Veules-les-Roses, un adolescent écrit à sa mère qui est partie sans lui, mais pour son boulot et un autre homme, pendant 21 jours. Isolé chez ses grands-parents, Romain se défoule sur papier pour crier sa frustration, sa jalousie, son amour et son incompréhension. Excessif, sûrement. Romantique et impatient, aussi. Voilà un jeune homme qui entretient une relation peu commune avec sa maman - ce qui, pour ma part, me touche énormément. Et pour mieux se rapprocher de l'absente, Romain lit les 11 ouvrages conseillés par celle-ci et décortique les situations, saisit des bouts de phrase, les confond avec sa vie et son expérience. Résultat, il vitupère, jette même ses livres à la mer et grommelle dans son coin. Il ne partage guère ses tourments avec ses grands-parents, on ignore aussi les retours de sa mère, on assiste juste à la crise romanesque d'un garçon trop passionné, jusqu'à la révélation finale du "fameux" secret de famille qui expliquerait que ... Définitivement, un bon roman !
Signé Romain - Catherine Gualtiero
Médium de l'Ecole des Loisirs, 2010 - 85 pages - 8,00€
photographie de couverture : Franck Juery
Cathulu a dressé la liste des 11.
A Resurrection of Magic
Sadima vit dans un monde où la magie a été proscrite, laissant les pauvres villageois à la portée de charlatans, comme cela a été le cas pour sa famille (le jour de sa naissance, une usurpatrice a laissé sa mère mourante et s'est emparée de tous les biens de valeur). Les vestiges de la magie vivent encore à travers les vieilles légendes, et Sadima n'ose pas avouer qu'elle-même possède la capacité de communiquer avec les animaux, de peur d'être rejetée. C'est alors qu'entre en scène Franklin, l'envoyé de Somiss, un noble obsédé par son désir de reconquête de la magie. Sadima n'hésite pas à tout quitter pour suivre Franklin, se sentant enfin comprise et pleine de reconnaissance, elle finit par tomber amoureuse de lui, ce qui la rend complètement aveugle des agissements secrets de Franklin et son maître. Du moins, lorsqu'elle les découvrira enfin, elle sera face à une décision déchirante.
A côté de ça, nous faisons aussi connaissance avec Haph (c'est un récit à deux voix). Ce garçon est le fils d'un riche commerçant, et comme c'est la coutume, il a été envoyé dans une académie de magie avec neuf autres fils de bonne famille (à l'exception de Gerrard, son complice). Hélas, il se passe des choses bizarres au cours de leur apprentissage car très vite les garçons réalisent qu'ils sont testés jusqu'au boutisme. Affamés et privés de libre arbitre, ils comprennent que seul l'un d'eux sortira vivant de cet enfer.
Encore une fois, je me suis trouvée en présence d'un ouvrage de bonne qualité, mais envers lequel je ne me sens guère inspirée car j'ai rarement ressenti peu d'empathie pour son histoire et les personnages. L'atmosphère est vraiment sombre, ce qui n'est pas un problème pour moi, au contraire. Pourtant, je n'ai pas trouvé que c'était exploité judicieusement. L'intrigue traîne la patte, mis à part le début et les derniers chapitres, il ne se passe pas grand-chose dans ce livre. Chacun jugera selon sa sensibilité, mais les personnages ne m'ont pas paru charismatiques. A aucun moment je n'ai souhaité en savoir plus sur leurs sinistres aventures, tout juste me suis-je contentée de tourner les pages dans l'espoir d'un rebondissement quelconque. C'est dommage, il y avait matière à proposer de belles choses, mais pour ma part je n'ai pas été séduite.
Le Prix de la Magie, tome 1 : L'épreuve & tome 2 : Le choix - Kathleen Duey
traduit de l'anglais (USA) par Nenad Savic et Nolwenn Guilloud
Castelmore, 2011 - 14,90€
Invisibles ? Présents !
Douglas arrive chez son oncle Ken à Misty Bay pour les vacances d'été. Sur place, le garçon se lie instinctivement d'amitié avec Peter, un gamin très intelligent, souvent persécuté par les caïds du coin, et avec Crystal, la petite-fille d'une amie d'enfance de son oncle. Le passé est un élément important dans l'histoire, puisqu'il y a soixante ans, six camarades ont créé la bande des Invisibles et traqué le dangereux sorcier, Angus Scrimm, avant de repartir dans l'ombre. Mais il semblerait que cette vieille histoire les poursuive encore, car les uns après les autres, les anciens Invisibles meurent de façon suspecte. Quel rapport avec Douglas, Peter et Crystal ? Cette dernière est en fait une télépathe, tandis que Douglas serait "un portail" (il rêve d'évènements du passé). A force de fouiller les archives, ils ont également découvert que l'oncle Ken et la grand-mère de Crystal étaient des Invisibles. Un drame va d'ailleurs survenir et perturber tout ce petit monde, de nouveau aux aguets, car leur vieil ennemi est bel et bien de retour et a soif de vengeance !
Il y a aussi un journaliste, Robert Kershaw, qui rôde dans les rues de Misty Bay et qui enquête sur les Invisibles. Cela rajoute à la liste des faits troublants et inquiétants que compte ce roman. C'est bien simple, et même si cette lecture est idéalement indiquée pour les jeunes lecteurs, il règne une atmosphère nimbée de suspense et de fantastique qui procure une poussée d'adrénaline. Cette série connaîtrait un gros succès ..., en Italie ? Il faut dire que la recette est simple, efficace, les personnages sont sympathiques, l'intrigue habile et bien troussée, il y a de l'action, du danger, de l'amitié et une promesse de retrouvailles fort réjouissantes... donc, pourquoi pas ? (Le tome 2 serait prévu en novembre 2011 : Les Invisibles et la sorcière de Dark Falls.)
Les Invisibles, livre 1 : Le secret de Misty Bay - Giovanni del Ponte
Editions Prisma, 2011 - 219 pages - 12,90€
Sur le chemin des vacances #5
Une famille d'homo sapiens quitte la plaine en quête d'un nouveau territoire plus hospitalier. Petit Sapiens, le cadet du clan, nous raconte son quotidien : la chasse avec papa, le chef du clan, la cueillette avec maman, les jeux avec sa soeur, les veillées avec pépé, et mémé qui n'arrête pas de se perdre... Petit Sapiens est le témoin de sa famille qui s'est sédentarisée. Avec son regard d'enfant et poussé par sa curiosité, il s'imprègne de son environnement.
J'ai enfin découvert la série Petit Sapiens de Ronan Badel. Et j'aime beaucoup ! C'est fin, très drôle, espiègle, tendre et farfelu. Il y a aussi des petits détails sur la Préhistoire qui pourront intéresser les plus jeunes lecteurs. C'est une lecture qui donne le sourire et qui ne cherche pas à se prendre au sérieux.
Petit Sapiens, tome 1 : La vie de famille - Ronan Badel (éditions Lito, 2005)
Deux parents se disputent sous le nez de leur enfant et provoquent malgré eux une tempête. Aussitôt un vent terrible s'engouffre dans la cuisine, une pluie tropicale s'abat violemment sur le carrelage, sur les assiettes, partout... La maison tout entière est inondée, le ventre de la maison tremble, grogne et craque. La tempête se déchaîne, laissant les parents penauds et honteux, quand ils réalisent que l'enfant a disparu. Il s'est réfugié dans l'arbre d'où il espérait voir la mer...
L'histoire se veut une métaphore des chamailleries entre adultes, face auxquelles les enfants souvent assistent en les percevant de façon violente et incontrôlée. Laurent Moreau nous assaisonne tout ça de son trait de crayon parfaitement identifiable à des kilomètres à la ronde - j'aime beaucoup !
En voir plus, http://zeroendictee.free.fr/index.php?/ongoing/lenfant-dans-la-tempete/
L'enfant dans la tempête - Laurent Moreau (Rouergue, 2009)
C'est l'histoire d'un petit garçon qui disait toujours non. Au début ses parents s'inquiètent et s'interrogent, puis finissent par ne plus s'étonner et composent avec le NON systématique de leur fiston. Non, c'est non. Ce n'est pas une volonté de contrarier ou d'embêter le monde, c'est tout simplement pour masquer une extrême sensibilité. C'est lorsque la nouvelle élève fait son apparition en classe que tout va se décanter... C'est un album charmant et tout mignon. Les illustrations de Soledad Bravi sont un régal, c'est drôle et très expressif.
Le petit garçon qui disait toujours non - David Foenkinos & Soledad Bravi (Albin Michel jeunesse, 2011)
La petite beauté que voilà ! Lenka est une petite fille toute ronde et très solitaire. Sa maman la pousse à sortir de sa chambre pour se joindre aux autres enfants qui jouent dans la rue. Hélas, les filles et les garçons de son âge la fuient, se moquent d'elle et refusent de partager leurs activités. Seul Palko, un drôle de garçon qui fait de la trottinette, va s'approcher d'elle pour admirer ses dessins car Lenka est douée et met de la couleur dans sa vie grâce à ses petites craies. C'est une très jolie histoire sur l'amitié, une jolie découverte qui vient de Hongrie, tant les illustrations de Katalin Szegedi sont ravissantes !
Lenka - Katalin Szegedi (Océan Ti Lecteurs, 2011)
Petite pensée, aussi...
Les Sorcières de Skelleftestad
Nils Swedenborg est un homme simple, heureux et un peu bête. Charpentier de la ville, il tombe sous le charme de la nouvelle venue, la mystérieuse Ingrid, très belle, très sûre d'elle. Ils se marient, font des bébés (trois filles) et vivent à l'écart du village. Un bonheur sans nuages. Néanmoins, Ingrid a un secret - c'est une sorcière. Pas du genre nez crochu, vilain chapeau et blouse noire sur le dos, se baladant sur son balai et concoctant des potions dans son chaudron. Certes, Ingrid affectionne la soupe aux yeux de brebis. Elle s'échappe aussi régulièrement pour courir les sabbats de la confrérie des sorcières. Elle est moqueuse, talentueuse, cachottière.
C'est sa fille aînée, Johanna, qui raconte cette histoire cocasse et doucement déjantée, croquant un portrait peu flatteur de sa maman sorcière, livrant au passage des secrets (comme le fait qu'une sorcière est ovipare) et brossant un portrait tendrement complaisant de son père, le benêt de service. Car, finalement, qu'est-ce qui a poussé Ingrid a épousé cet homme ? Quels sont ses plans en débarquant à Skelleftestad ?
Jean-François Chabas ne s'en cache pas : en écrivant cette petite saga sur les sorcières, il a essentiellement voulu s'amuser, proposer du léger à ses lecteurs, après des romans plus durs et particulièrement douloureux. L'humour y est donc sarcastique, le ton est joyeux même si le portrait d'Ingrid n'est pas tendre, la narratrice n'y va pas avec le dos de la cuillère, car il faut se méfier de sa mère, c'est une sorcière redoutable, adepte de magie noire, et qui va nous prouver par la suite que ses intentions ne sont pas toujours louables... Tome 2 : Les soeurs Swedenborg
Nous retrouvons Johanna et ses soeurs, Agnes et Greta, toutes trois filles de la sorcière Ingrid, qui ont donc hérité des mêmes pouvoirs de leur mère depuis qu'elles ont seize ans. Or, les demoiselles ne font pas la fierté de leur génitrice. L'une se gave de gâteaux, l'autre se perd dans les fanfreluches, tout ceci est niais et vain aux yeux d'Ingrid. Tous ses espoirs reposent donc sur son aînée, Johanna, qui se pose beaucoup de questions sur le bien et le mal, qui ne comprend pas sa mère, qui est très attachée à son père et ne supporte pas qu'on se moque de lui. Mais poussée par ses proches, elle craque et trouve son sort de magie noire, un sort tellement intelligent et retors qu'il attire l'attention de Monsieur (le diable) en personne ! La rouerie de ce dernier est particulièrement pernicieuse, puisqu'il offrira et reprendra ses faveurs avec une vicissitude propre à sa réputation.
Aucune surprise à attendre de ce deuxième volume. Si vous avez apprécié l'humour du premier, vous renouerez avec la tendre ironie de Johanna avec grand plaisir. Il n'est plus besoin de découvrir les petits secrets d'Ingrid, il est surtout question de gérer l'héritage bien lourd de cette sorcière de mère. Toutefois, celle-ci nous réserve encore quelques pépites sur son étonnante vie, ce qui agacera prodigieusement la narratrice. Et le lecteur aussi. Ce fut une lecture quelque peu piquante, où résonne au loin le rire sardonique de la sorcière, Hou, hi, hi ! Très sympa, donc.
Les Sorcières de Skelleftestad, tome 1 : L'étrange mariage de Nils Swedenborg & tome 2 : Les soeurs Swedenborg - Jean François Chabas (Ecole des Loisirs, coll. Medium, 2010 & 2011)
photographie de couverture : Franck Juery
Trois p'tits tours et puis s'en vont.
Ils sont passés entre mes mains, ils ont plu, un peu ou pas du tout, et ils ne m'ont inspiré aucune bafouille. Ce sera donc un tir groupé avec simple présentation de la 4ème de couv.
Quand il reprend conscience au milieu de ce champ de citrouilles, il ne peut plus bouger aucun de ses muscles. Pire, il a tout oublié : son nom, son passé, comment il est arrivé là. Seules certitudes : on a essayé de le tuer, Lazare est mort, Il a tué Lazare. Si seulement il pouvait se rappeler qui est Lazare... Ainsi commence pour Halloween un fascinant voyage, au cours duquel il rencontrera des smileys tueurs, un professeur sadique, les maigres bêtes de la nuit, l'âme soeur et, éventuellement, lui-même. Un voyage qui le mènera bien plus loin qu'il ne l'aurait cru possible, par-delà les frontières de la réalité...
Idlewild - Nick Sagan (J'ai Lu, coll. Nouveaux Millénaires, 2011)
Traduit par Patrick Imbert.
Compliqué, bizarre, présenté comme un croisement entre Matrix et Minority Report. Mais ce n'est pas un genre qui me séduit, finalement.
Olympe est en vacances en Italie avec ses parents. Mal dans sa peau, elle est en conflit permanent avec Marie, sa soeur aînée. Alors que la famille visite un village, un terrible tremblement de terre se produit. Olympe est précipitée dans le gouffre qui s'ouvre sous ses pieds. Là, elle rencontre une étrange petite fille qui la conduit vers une salle secrète où repose un sarcophage en métal : c'est une vierge de fer, un antique instrument de torture. Presque malgré elle, l'adolescente déverrouille la serrure... Le lendemain, un corps est retrouvé à moitié dévoré dans les décombres du village en ruine. Seule rescapée du sinistre, Olympe est interrogée par la police. Quelle créature effrayante a-t-elle libérée ? Quelle force invisible la relie à ce monstre dénommé Carthago ? Embarquée à son insu dans une aventure au dénouement incertain, Olympe va explorer un monde secret et angoissant, peuplé d'êtres hostiles. De Florence à Rome, traqués par la police et un mystérieux savant qui rêve de les anéantir, Olympe et Carthago unissent leur destin à la recherche d'un secret millénaire.
Créatures - Florian Ferrier (Plon jeunesse, 2011)
Ambiance peu chaleureuse, malgré le cadre italien estival. Suis restée complètement en retrait. Là non plus les personnages n'ont pas su m'attacher. Sans compter cette couverture particulièrement repoussante.
Dans une société traumatisée par la Seconde Guerre civile, la charte de la vie vient d'être signée. Elle stipule que l'on peut " fragmenter " un adolescent âgé de treize à dix-huit ans. La fragmentation consiste à " résilier " un enfant rétroactivement sans mettre fin à sa vie. Connor, Risa et Lev se retrouvent tous les trois sur la liste fatale. Leur seule échappatoire : fuir, se cacher, survivre alors qu'ils sont traqués par les Frags, la police des fragmentés. Thriller d'anticipation original et rythmé, ce roman initiatique de Neal Shusterman propose une réflexion intelligente sur l'indépendance et la quête de soi.
Les Fragmentés - Neal Shusterman (Le Masque, coll. Msk, 2008)
Traduit par Emilie Passerieux.
J'ai trouvé ça long, les personnages ne m'ont pas touchée. J'ai été grandement déçue, car j'en espérais beaucoup.
Gemma et Jess sont voisins et amis depuis toujours. Elle est plus jeune, se sent maladroite et empruntée, collectionne les gaffes et récolte une étiquette de cruche au lycée. Jess, par contre, est populaire, brillant, charismatique, toujours présent aux côtés de Gemma, même lors de situations embarrassantes... L'approche entre eux est douce, timide, tendre et très affectueuse. C'est charmant. A côté de ça, Jess va vivre un drame familial avec le divorce de ses parents, l'alcoolisme de son père et ses crises de violence. Malgré tout, cela ne plombe pas trop l'ambiance.
Second Kiss - Natalie Palmer (Tate publishing, 2010)
Une histoire mignonne, mais tellement juvénile. Aussitôt lue, aussitôt oubliée.
"Oh my God! I'm crushing an angel. Let me up!"
Elena est une chasseuse de vampires, dans le sens où elle traque les plus récalcitrants sur ordre de mission de la Guilde, généralement sous contrat avec les Anges, lesquels sont également les créateurs des buveurs de sang. A aucun moment elle ne tue. Elle est la meilleure de son service, ce qui lui offre une opportunité en béton : décrocher le pactole si elle parvient à mettre la main sur un Archange devenu fou et qui sème le chaos.
Pour cela, elle doit aussi composer avec Raphaël, son nouvel employeur au charme dévastateur, qui décrète qu'elle est sienne et qu'elle finira dans son lit. Youplaboum. Je vous passe les détails sur le langage fleuri du monsieur, les remarques pleines de délicatesse, tout en finesse, et l'opération de séduction subtile et sobre à laquelle il s'adonne...
Argh, non franchement, n'en jetez plus, la coupe est pleine ! J'ai trouvé ça insupportablement grossier. L'attitude abusive du mâle m'a fait sortir de mes gonds, je sais que la pratique est courante dans cette littérature, mais cette fois je n'ai vraiment pas adhéré. C'est d'un vulgaire, sans tact et sans attrait à mon goût. Quelle déception.
Le Sang des Anges (Chasseuse de Vampires #1)) - Nalini Singh
J'ai Lu, 2011. Traduit par Luce Michel.
"I've never heard a man's cock described as a fang before...."
"Fang, cock.... It's all sexual to a vampire."
"But not to an angel. My cock serves a highly specific purpose."
Subtil, je vous dis... :/
Blood Red Road #1
Attention, phénomène droit devant ! Rendez-vous le 8 septembre...
Saba vit avec son père, son frère jumeau et sa soeur dans un désert aride, loin de toute civilisation. Un jour, quatre cavaliers noirs arrivent et kidnappent Lugh après avoir assassiné leur père. Saba devient folle, de rage et de colère, elle jure qu'elle partira à la recherche de son frère et qu'elle le retrouvera. Commence alors un long périple, au cours duquel Saba va connaître la haine, la frustration, capturée par des trafiquants d'esclaves, elle sera livrée à des combats en cage, mais sa colère rouge, comme elle dit, la fera surmonter toutes ses épreuves. Et c'est ainsi qu'elle deviendra l'Ange de la mort.
C'est un roman passionnant qui s'offre à nous, un roman fort, bouleversant et captivant, avec une héroïne écorchée vive, se forgeant exprès une carapace pour ne jamais faiblir, ne jamais oublier son but, en dépit des expériences malheureuses qu'elle va affronter. Saba a beaucoup de défauts, elle est dure et impitoyable, elle ne se montre guère compatissante avec sa petite soeur (elle ne lui a jamais pardonné la mort de leur mère), elle est têtue comme une mule, colérique et fonceuse. Elle n'a pas non plus une once de féminité en elle, elle ne sait pas exprimer ses sentiments ou ses émotions. Elle est maladroite et brusque, mais elle n'en demeure pas moins fascinante. En chemin, elle va s'entourer des bonnes personnes (les amazones au grand coeur, Ike le tenancier au physique de géant...), apprendre de ses erreurs et écouter la pierre de coeur qui lui indique que ce garçon au regard argenté n'est pas que sarcasme et prétention affichée. (Aaaah, Jack... formidable potentiel que voilà !)
Le roman est écrit dans une langue brute, sans se soucier des règles grammaticales et de la syntaxe. Le style peut dérouter, mais il colle à merveille avec l'étonnante personnalité de Saba. C'est une héroïne qui a grandi loin des livres, qui ne sait pas, qui ne connaît pas, mais qui parle comme elle ressent. C'est la langue du coeur et du ventre, ça ne s'embarrasse pas des détails, et c'est l'autre grande force du roman. J'ai aussitôt été conquise et je n'ai pas pu lâcher mon livre avant la fin. J'ai vraiment adoré ! A tous ceux qui souffrent d'une dépression post-Hunger Games, voici l'autre phénomène de la rentrée (je compte aussi sur Divergent de Veronica Roth) pour vous faire oublier vos petits chagrins. Addiction garantie !
Saba, Ange de la Mort - Moira Young
Gallimard jeunesse, 2011 - 348 pages. Traduit par Laetitia Devaux.
Titre en VO : Blood Red Road.
A noter aussi sur vos tablettes : Divergent, de Veronica Roth chez Nathan le 6 octobre.
Les deux bombes de votre rentrée !!!
You can tell a lot by the size of a man's library.
C'est reparti pour un tour. Merit, promue Sentinelle de la Maison Cadogan, doit se résigner à emménager sous le toit d'Ethan Sullivan, celui qu'elle aimerait éviter le plus possible tant elle se sent paradoxalement attirée par lui, tout en le détestant. Cela semblerait réciproque, du moins jusqu'à ce qu'on réalise que ce deuxième tome nous livre une promesse de relation plus attachante et plus tendre.
Oui, oui, c'est le monde à l'envers. Nous avions découvert un couple explosif, il semblerait que l'auteur ait choisi de retourner sa casaque pour peaufiner l'approche balbutiante entre Merit et Ethan. Les deux se cherchent, se butinent, mais il y a toujours un grain de sable dans l'histoire pour gripper la mécanique. Cette fois, Merit est agacée de sa nouvelle mission confiée par son Lord Master, à savoir : renouer avec les siens. Se glisser dans des robes de soie et enfiler des escarpins, courir les soirées huppées, se fondre de reconnaissance, afficher sa bonne fortune et asseoir son désir de conquête. Dans quel but ?
Les manigances politiques d'Ethan sont sans limites, et son exploitation des compétences de sa Sentinelle est plus qu'usitée. Ceci n'apaise guère les tensions persistantes au sein du couple, d'autant plus que Merit doit dompter la vampire qui sommeille en elle, entretenir un semblant de relation avec Morgan - mordra, mordra pas ? - et éviter qu'elle se fâche à long terme avec Mallory. Cerise sur le gâteau : Célina la diabolique est de retour à Chicago ! Les vampires sont sur les dents. Hin, hin !
En somme, j'ai trouvé ce deuxième tome très bon, entraînant et très instructif. Chloe Neill élargit sa toile et enrichit son univers, c'est franchement excitant. Je ne vais pas me mentir, mais ce qui compte par-dessus tout, c'est ce qui se trame entre Merit et Ethan. Alors là, grosse frustration tout de même... ou disons que cela se dessine doucement, mais sûrement. Il ne faut pas confondre vitesse et précipitation. Ahem. Bon, heureusement, il y a quelques bonnes scènes délicieusement sexy - c'est déjà ça - sauf que j'en voudrais plus !
Prochain tome : Twice bitten.
Friday Night Bites (Chicagoland Vampires #2) - Chloe Neill
Published October 2009 by NAL Trade
Traduit et publié chez Milady, 2011 sous le titre : Petites morsures entre amis.