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Chez Clarabel
31 octobre 2015

Harry Potter à l'école des sorciers, de J.K. Rowling, illustrations de Jim Kay

Le jour de ses onze ans, la vie de Harry Potter est bouleversée à jamais quand Rubéus Hagrid, un géant aux yeux brillants comme des scarabées, lui apporte une lettre ainsi que d'incroyables nouvelles. Harry Potter n'est pas un garçon comme les autres : c'est un sorcier. Et une aventure extraordinaire est sur le point de commencer.

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Séquence nostalgie. Séquence émotion. Feuilleter cet ouvrage a simplement été un bonheur sans fin. ♥♥♥

On y retrouve toute la belle histoire de Harry Potter, la découverte de ses origines, son héritage et son entrée à Poudlard, sa vilaine famille de Moldus, prête à s'exiler pour fuir les Hibous, ses rencontres avec Hagrid, Ron et Hermione, ses courses au chemin de Traverse, le rendez-vous sur la Voie 9 ¾, le choixpeau magique, le premier vol sur un balai, le Quidditch, les fantômes dans les couloirs, les copains et les festins dans la grande salle...

Si vous pensiez en avoir déjà fait le tour, ce serait une erreur. Cette version illustrée par Jim Kay nous rouvre les portes d'un monde qui n'a rien perdu de son enchantement et qui continue de produire son petit effet. La lecture se renouvelle et nous transporte - encore et toujours - vers un ailleurs merveilleux et ensorcelant. Le mariage des illustrations en couleur avec l'histoire magique de Harry Potter est lumineux, débordant de charme et de chaleur. Il est enrichi dans un écrin soigné, avec un album de grand format cartonné et une couverture rouge, recouvert d'une jaquette, garni d'un ruban marque-page rouge.

C'est une redécouverte fantastique de l'œuvre de J.K. Rowling, qui s'est personnellement investie dans le choix de l'illustrateur (en la personne de Jim Kay, talentueux et époustouflant, même pas peur d'endosser un tel projet) et qui offre ainsi un nouveau voyage extraordinaire dans son œuvre intemporelle. Ce premier tome rappelle aussi le goût de l'enfance et de l'innocence. C'est aussi celui qui m'émeut le plus. Pour toutes les promesses qu'il contient et qu'il ne manquera pas de tenir.

Les tomes suivants bénéficieront également du même traitement de faveur et paraîtront à raison d'un volume chaque année, à l'approche des fêtes (ça sent le sapin !). Mais n'hésitez pas, c'est un cadeau splendide qui ne décevra pas les plus mordus des moldus. ;-)

Gallimard / Octobre 2015 ♦ Illustrations de Jim KAY ♦ Traduit de l'anglais par Jean-François Ménard

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Et cette tendre connivence qui me serre le cœur à chaque fois...

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31 octobre 2015

Bilan du mois : Octobre 2015 ♪♫•*¨*•...•*¨*•♫♪

Witch red shoes

Un mois riche, exceptionnel et TERRIFIQUE. Jugez plutôt...

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 Animale: La Malédiction de Boucle d'Or, de Victor Dixen

 Les Maudits, d'Édith Kabuya    Stone Rider, de David Hofmeyr

 Alice au pays des Zombies, de Gena Showalter

 Les Minuscules, de Roald Dahl    Lucile Finemouche & le Balafré : La Dimension Chronogyre

  

 Mes petites peurs, de Jo Witek & Christine Roussey

 Le Croque-lapin, de Rémi Courgeon    Les Aventuriers du soir, d'Anne Brouillard

 La Chasse au Loup, de Sally Grindley & Peter Utton

 Créatures fantastiques, de Paul Rouillac    Docteur Jekyll et Mister Hyde

 

 Horrorstör, de Grady Hendrix    Les Profondeurs, de James Grippando

 La Mort à nu, de Simon Beckett    Les Cendres froides, de Valentin Musso

 Psychose, de Robert Bloch    Diable Rouge, de Joe R. Lansdale

 Cadavre 19, de Belinda Bauer    À la vie, à la mort, de Colette McBeth

 Le Tribunal des Âmes, de Donato Carrisi    Millénium, de Stieg Larsson

 Pandemia, de Franck Thilliez    Une autre vie, de S.J. Watson

 

 Bouche d'Ombre, Tome 2 : Lucie 1900, de Carole Martinez & Maud Begon

 Les Royaumes du Nord (Volume 2), de Stéphane Melchior & Clément Oubrerie

 Le Retour du Chat assassin, de Véronique Deiss   ☠ Aliénor Mandragore, de Séverine Gauthier & Thomas Labourot

 

  ☠-☠-☠-☠

Côté séries TV, j'ai vu la saison 3 de Bates Motel qui s'enfonce toujours plus loin dans les rouages de la folie & schizophrénie. 

Bates Motel6   Bates Motel7

J'ai terminé True Blood avec une saison 7 que j'ai trouvée trop lisse et accommodante dans la résolution de ses intrigues, mais elle restera dans mon souvenir une série sexy (pas toujours de bon goût) et déjantée (humour second degré). Vive Pam, vive Lafayette ! ♥ 

TrueBlood2   TrueBlood6

Vu aussi UnREAL la nouvelle série sur Lifetime qui raconte les coulisses d'une émission de télé-réalité façon The Bachelor. Un jeune bellâtre anglais cherche à s'émanciper de sa richissime famille en lançant son propre business en Amérique, mais doit redorer son blason après la publication de photos volées révélant sa vie dissolue. Une dizaine de candidates toutes plus charmantes et sexy les unes que les autres défilent sur le tapis rouge pour conquérir notre célibataire et atteindre le but ultime - la cérémonie de mariage.

Unreal

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C'est une série subtile et cassante, qui dévoile toutes les vicissitudes du métier. Ici, le prince n'est pas charmant, les fiancées sont toutes vénales, chacun s'embrouille et se manipule, personne n'est dupe. C'est l'ANTI conte de fées dans sa version la plus trash et ignoble. Et ça appuie là où ça fait mal - voyeurisme, tabou et spectacle déshonorant. 

Vu aussi Death comes to Pemberley, d'après le roman de P.D James (adaptation de Daniel Percival pour la BBC). On y découvre le couple Darcy & Elizabeth en ménage, non sans heurt, du fait de la découverte d'un homme assassiné sur leurs terres et l'arrivée en fanfare de la jeune sœur Bennet et son époux Wickham. La personnification et l'interprétation sont correctes (Lydia, alias Jenna Coleman, est fantastique, ainsi que Matthew Goode, dans son arrogance superbe... on adore les détester). Le couple Darcy est tout à fait crédible, Matthew Rhys (The Americans) et Anna Maxwell Martin (Enquêtes codées ; South Riding) mais je trouve surprenant le laisser-aller à une scène intime et sensuelle dans l'épisode 3 qui semble à des années lumière de Jane Austen ! ☺

Death comes to Pemberley 2

 

Et je continue la série Haven (d'après la nouvelle de Stephen King, Colorado Kid) qui me plaît beaucoup, beaucoup, beaucoup. ☺

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Avis aux amateurs de livres audio, profitez du weekend pour découvrir Audible.fr

 

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30 octobre 2015

Mr. Mercedes, de Stephen King

MR MERCEDES

Délaissant le fantastique pour le polar, Stephen King nous propose une trilogie répondant à tous les codes du genre, selon une parfaite maîtrise de la mise en scène et de l'attente anxieuse, dont voici le premier volet.

Un an après le massacre de la Mercedes lancée à vive allure sur une foule de badauds, Bill Hodges, qui avait enquêté sans succès sur l'affaire, reçoit la lettre d'un individu revendiquant fièrement être l'auteur de la tuerie. C'est plus qu'une insulte pour notre flic désabusé et en retraite. Le but de la missive était de le pousser au suicide (notre homme file un mauvais coton) mais produit l'effet contraire en le convainquant de reprendre du service pour débusquer cette ordure. On connaît d'ailleurs son identité, Barry Hartsfield, un pauvre type flanqué d'une mère alcoolique et qui souffre passablement du syndrome Norman Bates (on se comprend). S'engage alors un duel sans pitié, via une messagerie sur internet et une série de provocations bêtes et méchantes. Hodges et Barry sont obsédés l'un par l'autre et résolus de faire tomber leur adversaire, en s'improvisant tour à tour proie et chasseur. Ce jeu de dupes est assez stressant, souvent déroutant, mais franchement captivant.

L'écoute du livre audio dure pas moins de 16 heures - un sacré marathon - et adopte l'allure d'une course folle et infernale. On se glisse dans la peau des personnages, on suit leurs enquêtes, on tente aussi de cerner leurs motivations mais on n'évite pas les pièges. Le final aussi est tiré au cordeau et s'égrène comme un interminable compte à rebours. C'est super angoissant et habilement accrocheur, pour servir un dénouement passablement dégonflé, lâche et convenu. Un peu décevant, le King... Et même si je trouve que son héros manque de prestance et d'empathie, j'aurais plaisir à le retrouver dans deux autres aventures au suspense bien troussé et aux émotions fortes garanties. C'est noté. 

Audiolib / Août 2015 ♦ Texte lu par Antoine Tomé (durée : 16h) ♦ Traduit par Océane Bies et Nadine Gassie pour les éditions Albin Michel

29 octobre 2015

Horrorstör, de Grady Hendrix

Horrorstör

Quelle singulière couverture, qui prête volontairement à confusion ! Eh non, ceci n'est pas le dernier catalogue d'un célèbre magasin d'ameublement suédois. Il s'agit tout simplement d'une tentative amusée d'un auteur américain qui cherche à faire parler de son roman, dont l'histoire se passe dans une grande enseigne de meubles (Orsk).

Basil, le responsable du magasin, est contrarié par des actes de vandalisme répétés, qui se passent la nuit, sans jamais alerter les caméras de surveillance. Il convoque donc deux employées, fiables et discrètes, Amy et Ruth Ann, pour une inspection nocturne et entend lever le mystère sur ces agissements incompréhensibles. Or, rien ne va se passer comme prévu. Et la nuit va être longue, très longue. On réalise assez vite que l'ambiance du magasin est oppressante, en plus d'être inquiétante, car des phénomènes dignes de figurer dans Paranormal Activity s'invitent à la fête. Youhou. La lecture prend enfin une tournure glaçante, alors qu'on s'imaginait débarquer dans une critique cinglante de la société de consommation, planquée sous des artifices anxiogènes. Mais le résultat est là, scotchant, sombre, poignant. On louvoie entre les émotions fortes et la réflexion suggestive, à l'ombre d'une histoire terrifiante et au suspense hyper efficace. C'est d'autant plus percutant que l'expérience est vécue par une jeune femme éreintée par son boulot, qu'elle ne supporte plus mais auquel elle reste enchaînée par obligation économique. La tension qui s'installe au fil des pages est donc pernicieuse. On devine le danger, plus qu'on ne le subit. Le rythme est lent, l'attente assez longue. Mais heureusement cette chasse aux fantômes prête aussi à sourire, dans les échanges entre les personnages et leur humour sarcastique, d'où certaines scènes surréalistes (cf. extrait ci-dessous). En bref, Horrorstör n'est pas juste un roman qui fait peur, qui dénonce l'esclavage moderne et qui a réussi un gros coup de pub. C'est avant tout une lecture qui fait ressentir des tas de choses et ce n'est déjà pas si mal. 

Milan et demi / Août 2015 ♦ Traduit par Amélie Sarn

♦ Lecture en commun avec Hilde - Sookee &  Lou ♦ 

« De l'autre côté de l'allée, le décor présentait la chambre Sylbian. Tonalité mauve, le moindre détail parfaitement agencé. Rien ne manquait, tout était à sa place. Sauf qu'une main dépassait du cache-sommier. Une main poilue avec une alliance en or.
Amy donna un coup de coude à Basil. Il suivit son doigt tendu et ses yeux s'écarquillèrent comme des soucoupes. 
Leur mouvement de recul alerta Matt qui se retourna. En voyant la main, il sursauta et essaya de tirer Trinity en arrière, mais elle se dégagea. Ruth Ann s'éloigna le plus possible.
- Hum, toussota Basil, nous vous voyons.
Rien. Pas de réaction.
- Sous le lit, poursuivit Basil d'une voix trop forte. Avec l'alliance. Nous voyons votre main poilue et... nous vous encerclons.
La main ne bougea pas, ne tressaillit même pas. Amy ferma les yeux. Ils avaient trouvé un cadavre, ça ne pouvait être que ça. Quelqu'un était mort dans la zone des Chambres, et il était évidemment hors de question que ce cadavre puisse être encore là à l'ouverture. Basil exigerait qu'il soit évacué avant l'arrivée du consultant de la maison mère. Cette nuit ne finirait jamais.
- Nous avons appelé la police, tenta de nouveau Basil. Vous devriez sortir de dessous ce lit de votre plein gré, maintenant. Sinon, ce sont les policiers qui vous y obligeront. Vous avez envie de goûter à leurs bombes lacrymogènes ? Ou à leurs Taser ?
Brusquement, Ruth Ann passa devant lui et poussa le lit. L'homme était étalé face contre le sol, les bras écartés, façon étoile de mer. »

♦♦♦♦♦♦

 

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28 octobre 2015

Zarf le Troll, Tome 1 : Barouf chez les fouines, de Rob Harrell

Zarf le Troll

Zarf le troll est une nouvelle série pour les enfants qui adorent les histoires qui font rire et trembler pour de faux. On y croise des personnages pittoresques, plantés dans un univers original, qui se partage entre tradition médiévale, référence fantastique et clins d'œil aux contes traditionnels.

On découvre alors le royaume de Pagagne, où règne le roi Chèzenote, réputé pour être juste et bon, tandis que son fils le prince Roquefort a déjà gagné sa réputation de mielleux et sournois. De l'avis de notre ami Zarf, entendons-nous bien. Zarf, qui appartient à une longue lignée de trolls, se situe tout en bas de l'échelle sociale. Au collège, il passe pour maladroit, bêta et n'est pas du tout populaire. Ses seuls amis sont Kevin Petit-Cochon (qui a peur de tout) et Chester Pierre à Eau, le fils du bouffon officiel (sauf que lui n'est pas drôle). Autant dire que ce trio de choc est souvent la cible des quolibets mais s'en soucie comme d'une guigne. Or, tout bascule le jour où Zarf perd son sang-froid et insulte le prince Roquefort devant toute l'école. Défié en joute à dos de grenouille des marais, Zarf est humilié, trompé, raillé une bonne fois de trop. Et c'est le pétage de plomb, en version troll. Les conséquences sont désastreuses. Le royaume apprend en même temps la disparition du roi, lors d'une périlleuse mission contre les farfouines. Le prince Roquefort accède au trône et scelle le destin de Zarf - sa vie va devenir un véritable enfer, sauf s'il part sauver le bon vieux Chèzenote des griffes de leurs ennemis. 

Attendez-vous à une lecture drôle, enlevée, intelligente et déjantée ! Car il est vrai qu'on passe un chouette moment avec Zarf et ses amis, à travers leurs aventures délirantes et cocasses, et aux rencontres insolites (une miss Boucles grises, défraîchie et railleuse, qui bosse à la cantine du collège). Les illustrations en noir & blanc sont tout aussi loufoques et se font une place au soleil dans cet écrin d'humour et de nonchalance. Un rendez-vous impayable ! ☺

Seuil jeunesse / Septembre 2015 ♦ Traduit par Yves Sarda (Life of Zarf: The Trouble with Weasels)

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28 octobre 2015

Aliénor Mandragore, Tome 1 : Merlin est mort, vive Merlin! de Séverine Gauthier & Thomas Labourot

ALIÉNOR MANDRAGORE

« La légende dit qu’au moment où l’on déterre une racine de mandragore, elle pousse un cri si puissant qu’il tue le premier être vivant qui l’entend. »

Dans la paisible forêt de Brocéliande, la jeune Aliénor suit sans entrain l'enseignement druidique de son père, l’enchanteur Merlin. En pleine exploration de la champignonnière, tandis que Merlin radote dans son coin, la jeune fille tombe sur une racine de mandragore qu'elle exhibe fièrement sous le nez de son papa. Celui-ci, qui faisait pourtant son malin, tombe raide mort. Mais il réapparaît aussitôt en tant que fantôme et prétend que c'est un malentendu. Merlin n'est pas mort, vive Merlin ! Arrogant et despotique, il renvoie même l'Ankou dans ses filets et pousse sa fille à se rendre chez Morgane pour devenir sa nouvelle élève et avoir ainsi l'accès à sa précieuse bibliothèque. Elle pourra y trouver la bonne potion pour concocter le sort qui lui rendra la vie. Aliénor, se sentant responsable du drame infligé à Merlin, accepte de lui rendre service mais n'imagine pas à quel point elle va tomber sous le charme de sa nouvelle tutrice, qu'elle devra trahir pour sauver son père. 

Quelle merveilleuse histoire, tout en simplicité, humour et tendresse ! C'est un festival de féerie et de fraîcheur. Les dessins et les couleurs sont magnifiques, l'histoire est débordante de dynamisme et de pep's, le ton joyeux et décalé. On est immédiatement contaminé par ce zeste de folie douce et de bonne humeur. De quoi rendre le sourire au plus bougon des lecteurs. Cette bande dessinée est un pur enchantement, qui comblera petits et grands. La conduite de l'histoire est légère et espiègle. On y redécouvre les légendes arthuriennes dans des aventures décapantes et originales. Deux autres livres doivent suivre pour prolonger le plaisir. Une découverte qui séduit pour son charme et sa fantaisie. 

Rue de Sèvres / Septembre 2015 ♦ Retrouvez Aliénor sur la page facebook de la série où vous pourrez suivre la réalisation du tome 2. C'est par ICI !

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Rendez-vous, tous les mercredis d’octobre, pour la lecture BD de la semaine avec le #Challenge Halloween ! 

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27 octobre 2015

Le Tribunal des Âmes, de Donato Carrisi

LE TRIBUNAL DES ÂMES

Rome. Sa dolce vita, son Capitole, ses foules de pèlerins, ses hordes de touristes, sa pluie battante, ses sombres ruelles, ses labyrinthes souterrains et ses meurtriers insaisissables. Avec une telle accroche, comment résister aux appels des sirènes ? (Et puis j'avais commencé par erreur Malefico, où l'on retrouve les personnages clefs du Tribunal des âmes, d'où la nécessité de reprendre les présentations dans les règles de l'art. Je suis pointilleuse.)

Donato Carrisi a contre lui d'être trop plébiscité et généralement attendu au tournant (cf. Le chuchoteur, puis L'écorchée). Lui et moi entretenons donc une relation incertaine et qui se cherche encore. ;-) Mais l'idée de plonger dans les arcanes de Rome, au sein d'une confrérie secrète et protégée par l'église, m'attirait grandement. On y découvre un homme sans histoire, sans passé, Marcus, qui a été blessé un an plus tôt et a perdu la mémoire. Il tente malgré tout de recoller les morceaux, de forcer ses souvenirs à renaître de leurs cendres, tout en travaillant à côté pour contribuer, de façon incognito, à résoudre des enquêtes. Il a en effet la capacité d'analyser les scènes de crime, d'en ressentir les ondes maléfiques et de visualiser des éléments déterminants. Il a ainsi été sollicité pour comprendre  la disparition d’une jeune étudiante, qu'on suppose avoir été kidnappée par un serial killer. Le temps presse et la police est au taquet. Mais l'histoire bifurque vers d'autres chemins en nous attirant vers Sandra Vega, une enquêtrice photo qui bosse pour la scientifique. Veuve depuis un an (son mari, grand reporter, a fait une chute accidentelle alors qu'il était en déplacement professionnel), elle cherche à accepter sa mort en récoltant des indices mais est de plus en plus mal à l'aise par ce qu'elle découvre et doit se rendre à Rome pour obtenir des réponses concrètes.

On sent poindre la corrélation des deux intrigues, en anticipant le champ des possibles, mais ce serait sous-estimer l'imagination scabreuse du romancier italien. La narration en double perspective, entrecoupée de flashbacks, offre ici l'occasion de dérouler le fil d'une histoire longue et tortueuse, mais qui tient la distance. La lecture est certes captivante, avec du suspense à revendre et des rebondissements à tous les étages. Elle n'en est pas moins déroutante à suivre (le format audio oblige une concentration sans faille). On emprunte aussi des tours et des détours qui nous paraissent interminables, au bout d'un moment ça suffit, il est temps d'abréger le supplice. Puis, après avoir enduré un tel parcours du combattant, on est rattrapé par l'excitation d'un final en apothéose, complètement bluffant, et qui agacerait presque. L'auteur applique sa sempiternelle formule, laquelle consiste à nous manipuler jusqu'à plus soif, au risque d'en faire trop. J'espère maintenant que la suite (Malefico) apportera des précisions sur des points laissés en suspens.

Audiolib / Mai 2012 ♦ Texte lu par Jean-Michel Vovk (12h 55) ♦ Traduit par Anaïs Bokobza pour  les éditions Calmann Levy (Il tribunale delle anime)

26 octobre 2015

Stone Rider, de David Hofmeyr

Stone Rider

Cette nouvelle série dystopique nous embarque dans une course de motos palpitante, en plein désert, où tous les coups sont permis. ☺

Adam Stone est déterminé à fuir la misère qui règne à Blackwater. Pour remporter cette liberté, il lui faut participer à une course sans foi ni loi, à dos de puissants bolides. Il n'a plus rien à perdre, depuis que toute sa famille a disparu dans des circonstances tragiques, et nourrit une certaine rancune envers Levi Blood, le fils du gouverneur de la ville, chef de gang redoutable. De par son tempérament sensible et solitaire, Adam s'est forgé une carapace et a du mal à accorder sa confiance, mais entend atteindre son but sans y perdre son âme. C'est donc par la force des choses qu'il se forge des alliances inattendues, d'abord avec Kane, un taiseux débarqué de nulle part, trouble-fête mystérieux et violent, puis avec Sadie, la jolie mécanicienne dont il est secrètement amoureux. Ensemble ils vont se lancer dans une compétition réputée déloyale et conduite dans des conditions extrêmes (chaleur intense, piste dangereuse, esprits fantômes et loups enragés). La concurrence sera rude et acharnée, sur un rythme intrépide et souvent démoniaque.

J'ai très vite pensé aux films Mad Max pour son ambiance western au cœur d'une société post-apocalyptique, où cherche à percer une histoire d'amour et de vengeance. J'ai eu quelques craintes de base, car je n'ai jamais aimé les films en question, et pourtant j'ai été rapidement emballée par l'histoire. Il est vrai qu'elle est imprégnée de désolation, pas franchement glamour, mais elle dégage aussi fougue et fureur, si bien qu'on s'accroche aux fameuses “békanes” avec exaltation. Adam et ses acolytes ne sont en rien épargnés par les coups du sort. Cela cogne dur et fort, c'est sans pitié, sans remords. Les émotions n'ont aucun droit de cité, sans sombrer dans des abîmes de désespoir non plus. Il y a d'ailleurs une histoire d'amour florissante, mais maladroite. Je redoutais aussi un univers trop marqué masculin (les motos, les guerres de clan et la baston) avant de réellement découvrir un récit au rythme entraînant et où l'on y trouve sa place sans difficulté. Un début prometteur et engageant. 

Gallimard jeunesse / Août 2015 ♦ Traduit par Alice Marchand

25 octobre 2015

Étape 5 #Challenge Halloween : Choisissez le livre qui raconte ce qui pourrait vous arriver de pire !

Étape 5 : Le 25 octobre
Mais quel est ce son étrange ? Il semble émaner du caveau le plus proche. Il se fait de plus en plus fort. Vous voudriez fuir mais restez, fascinés... Que peut-il vous arriver de pire ? Racontez-nous ou choisissez le livre, film ou documentaire qui pourrait le mieux l'exprimer !

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Alice au pays des Zombies, de Gena Showalter

Série « Chroniques de Zombieland », T.1

Alice au pays des zombies

La couverture est très jolie et invite à la découverte, mais malgré le titre équivoque, rien ici n'est inspiré du roman de Lewis Carroll (exception faite pour le lapin qui apparaît sous forme de nuage dans l'histoire).

L'héroïne s'appelle Alice Bell. Le jour de ses seize ans, elle perd toute sa famille dans un accident de la route et prend conscience de l'existence des Monstres, contre lesquels son père désespérait de la mettre en garde, alors qu'elle supposait une panique illusoire et obsédante. La vie d'Alice bascule dans l'horreur. Elle emménage chez ses grands-parents, intègre un nouveau lycée et y fait la rencontre d'une bande de caïds peu recommandables. Cole, le leader, lui inspire pourtant une sensation d'étourdissement. Dès qu'elle pose les yeux sur lui, elle est aspirée par une vision d'elle et lui en train de s'embrasser fougueusement. La situation est gênante, d'autant que le garçon réagit violemment en lui crachant son dégoût. Tout ça avant de retourner sa casaque et d'envahir l'espace vital de la nouvelle en jouant souvent du chaud et du froid. Youplaboum.

L'histoire est, en bien des égards, un summum de clichés bêtifiants, avec lesquels il faudra composer pour suivre les péripéties de l'héroïne. On a là des personnages qui se transforment en commandos d'élite la nuit et dézinguent des zombies en prenant tous les risques. Ils se confrontent aussi à des ennemis encore plus redoutables, les Antirads, dont les motivations demeurent encore assez obscures. Dans l'ensemble, c'est pêchu et entraînant, les rebondissements sont nombreux et surprenants (pas vu venir la fin). On évolue dans un univers assez sombre et poignant, où les coups pleuvent et les proches succombent. J'ai bien aimé cet aspect de la lecture. Après quoi, il faut faire abstraction de cette jeunesse impulsive, qui cultive une réputation de gros bras et distribue facilement les tartes, parce qu'ils sont tous exclusifs, jaloux, possessifs et boudeurs. On se perd vite dans leurs complaintes amoureuses (“je-t-aime-moi-non-plus”) qui constituent l'essentiel de l'intrigue. Soupirs. Globalement ce n'est pas désagréable à lire, voire plutôt entraînant, mais le trait demeure souvent caricatural et surfait. Pour qui souhaite lire une histoire avec de l'amour, de l'amitié et de l'action, le compte est bon. 

Mosaïc / Réédition Octobre 2015 ♦ Traduction d'Emmanuel Plisson (Alice in Zombieland)  

24 octobre 2015

Pablo Drôle de chevalier, par Alain Chiche & Sylvain Diez

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Quel plaisir de retrouver ce cher Pablo dans de nouvelles aventures ! Une grande fête se prépare dans le château de Blackorbac, mais Pablo a la flemme de se préparer. Il n'a pas envie de prendre un bain, de s'entraîner à l'épée, de bouquiner quelques leçons... au lieu de ça, il souhaite prendre un délicieux petit-déjeuner dans la cuisine. Or, l'effervescence règne aussi dans l'antre du chef cuistot Rafaelo. Débordé, il se méprend sur le jeune Pablo et l'embauche comme marmiton. Pas une minute à perdre, il faut préparer le pudding préféré du roi. Mais la journée est assombrie par l'attaque du dragon. Aux armes, preux chevalier ! Pablo se saisit de sa cuillère en bois, d'une pincée de poivre et de cannelle... et part affronter la terrifiante créature.

Cette histoire pleine d'entrain tient toutes ses promesses en matière de divertissement, d'humour et de jovialité. Pour obtenir une recette aussi réussie, il faut donc mélanger des chevaliers, des dragons et des marmitons, assaisonner généreusement d'un zeste de gourmandise et de facétie, puis touiller avec énergie et passer à table pour savourer ce cocktail délicieux ! Pablo est un petit chat rebelle et ingénieux, qui surprend encore et toujours les lecteurs.

Belin Jeunesse / Septembre 2015

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Rendez-vous, tous les samedis d’octobre, sur le blog de Sophie (Délivrer des Livres)  pour découvrir des albums effrayants, poilus ou drôles, en association avec le #Challenge Halloween ! 

challengehalloweenalbum

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