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Chez Clarabel
26 avril 2016

Les Chroniques de Zombieland : Alice et le miroir des maléfices (2), La Reine des Zombies (3) de Gena Showalter

Alice et le miroir des Maléfices

Reprise des réjouissances : l'héroïne Alice Bell se remet doucement de ses blessures après la violente attaque subie à la fin du tome 1 -cf. Alice au pays des zombies. Son corps est meurtri, son petit ami s'en veut terriblement, mais la demoiselle insiste pour reprendre du service. Elle tourne en rond comme une folle dans sa chambre. Il lui faut de l'action. Et donc elle déboule au gymnase pour l'entraînement où elle rencontre Gavin, une recrue venue prêter main forte. Leurs regards se croisent, et ouhlàlà... chaud devant ! La vision qui frappe Ali montre le couple en position lascive et sulfureuse. C'en est trop pour son copain Cole qui cogne son poing contre le mur. Grrr, sa frustration sera terrible. Il frappe encore un grand coup en annonçant à sa dulcinée que c'en est fini de leur relation amoureuse. Ali n'est pas contente du tout et lui promet une guerre sans pitié. Elle est d'autant plus rageuse que son ex s'affiche déjà avec une nouvelle conquête - laquelle minaude sous le nez de la reine déchue. Ali riposte et lui colle la raclée de sa vie. RIEN NE VA PLUS chez nos mercenaires de la nuit. Leurs hormones en folie dictent leurs actes et leur raison - les cœurs chavirent et les regrets s'installent en creusant leur amertume. En bref, le navire prend l'eau. On en oublierait presque les zombies sanguinaires, leurs attaques intempestives guidées par une entreprise secrète et la présence d'une taupe au sein de l'équipe. Autre problématique : Ali se découvre une personnalité double. Une Alice maléfique, contaminée par la toxine Z, qu'elle cherche à combattre pour ne pas basculer du côté obscur.

Et je soupire, de dépit. Cette série cristallise, selon moi, la médiocrité et le mauvais goût du genre. C'est très bas de gamme et d'une vulgarité affligeante (personnages, dialogues, attitudes). Tout sonne faux, creux et de troisième zone. La traduction est une nouvelle fois très décevante, la version originale n'étant probablement pas de grande envergure, on reste dans du littéral strict, peu recherché ou fignolé. L'histoire ensuite se cantonne à des psychodrames risibles et immatures, ou bascule dans des scènes de baston pas franchement glamour. Il n'y a aucune finesse, aucun soupçon d'élégance. Après, on peut se dire que c'est juste un bouquin d'action, avec des gosses de 17 ans qui zigouillent des zombies et se débattent avec leurs hormones. Il n'empêche que cela manque cruellement de raffinement et de subtilité, du coup la lecture n'est pas toujours agréable à parcourir. 

Par contre, j'ai toujours trouvé les couvertures accrocheuses. Seul bon point du lot.

Mosaïc, Octobre 2015

Traduction : Emmanuel Plisson (Through the Zombie Glass)

La reine des zombies

Dans le dernier tome, une attaque massive vient surprendre nos tueurs de zombies dans leurs cachettes pourtant sécurisées. Ali n'a pas le temps de pleurer la perte de ses amis qu'il lui faut s'armer jusqu'aux dents pour partir en guerre, car leurs ennemis ont juré de les éliminer une bonne fois pour toute. Le moral est au plus bas, les forces sont diminuées, c'est la panique générale et l'organisation peine à serrer les rangs à nouveau. Au cœur de cette pagaille, les amours trouvent enfin un semblant d'harmonie, les sentiments s'affirment, les corps se touchent et les dernières barrières tombent, pour s'acheminer vers une fin émouvante et inattendue. On trouve aussi un chapitre spécial, celui de la rupture racontée par Cole. La logique veut donc qu'un tome 4 complète cette aventure, sa lecture étant purement optionnelle, sauf si l'on s'intéresse au parcours de Frosty. Le changement de traducteur a permis une copie plus fluide et digeste, même si je reste peu convaincue par la série en général. 

Tome 3 : La Reine des Zombies ♦ Traduction : Barbara Versini (The Queen of Zombie Hearts)

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26 avril 2016

Magisterium : L'épreuve de fer, par Holly Black & Cassandra Clare

MAGISTERIUM L’ÉPREUVE DE FER

Une introduction flamboyante à un univers magique, qui annonce les prémices d'une fabuleuse saga, dans la lignée de Harry Potter ! 

Callum Hunt est un enfant à part. Alors qu'il n'était qu'un nouveau-né, sa mère a gravé dans la glace, juste avant de mourir, une inscription paralysante : « Tuez cet enfant ». Douze ans plus tard, celui-ci doit rejoindre le Magisterium, une école réservée aux jeunes gens dans son cas, impliquant qu'ils possèdent des dons hors du commun mais ne savent pas s'en servir.  

Ce premier tome s'inscrit avant tout dans une intrigue linéaire et replace chaque élément dans son contexte, ce qui peut éventuellement ralentir la cadence et obliger le lecteur à prendre son mal en patience. Mais ceci a du bon, car on prend plaisir à découvrir le monde imaginé par les deux auteurs à succès - Holly Black et Cassandra Clare, également deux ferventes admiratrices de JK Rowling. L'inspiration est d'ailleurs bien présente ! 

On ne verse pourtant pas dans le vulgaire copier-coller et on pressent un monde à éclore avec ses propres créations. Car dès que l'action se met en branle, l'histoire se déroule avec une fluidité sidérante, captivante et enchanteresse. De nouvelles révélations apparaissent, laissant planer le doute quant aux perspectives futures... Autant dire que la suite s'annonce grandiose ! 

Cette série jeunesse réserve clairement de belles surprises et fait déjà preuve d'imagination enthousiasmante pour ce qui promet d'être un rendez-vous grisant. Seul point négatif : c'est une série en 5 tomes (jusque 2018 pour la VO). :/

PKJ. avril 2015 - Traduit par Julie Lafon (The Iron Trial)

25 avril 2016

#Scandale, de Sarah Ockler

scandale

MESSAGE SPÉCIAL À L'ATTENTION DES ESPADONS DE LAVENDER OAKS EN CETTE VEILLE DE BAL DE PROMO

Mes chers petits poissons, voici venu le week-end du bal de promo. Vous savez ce que ça signifie : sexe ! scandale ! Et paillettes !
Oui, paillettes, car la soirée de cette année aura pour thème : parade scintillante des créatures mythologiques. Je sais, c'est un peu flou, mais tout ce qui compte, c'est que ça fasse des étincelles. Alors levons nos verres pour féliciter les membres du comité d'organisation, grâce à qui notre lycée va briller de mille feux. Santé !
Casques en alu ou pas, n'oubliez pas de partager vos meilleurs clichés du week-end sur ma page Lady Blabla, #scandale, afin de participer au grand concours Scandale du mois. Après, ce sera terminé, les enfants. C'est le dernier #scandale avant le diplôme.

Ce roman ne révolutionnera pas le genre, et n'en a d'ailleurs pas la prétention, puisqu'il se lance en toute décontraction dans une histoire de déballage sur la planète Facebook de tous les petits secrets d'une bande de lycéens, et de leurs comportements peu avouables, au cours du sacro-saint bal de fin d'année. Le délit est signé d'une main anonyme, mais tout accuse vertement une pauvre victime innocente - en l'occurrence, Lucy Vacarro, notre héroïne davantage portée sur les massacres en ligne et les tournois de zombies à abattre. Tout a commencé sur un énorme malentendu. Lucy a voulu rendre service à sa meilleure amie Ellie, alitée pour cause de grippe, en acceptant d'accompagner son petit copain Cole pour la soirée, sauf que Lucy est secrètement amoureuse de Cole et se sent comme un chamallow tout mou dès que le garçon s'approche d'elle. Les festivités se poursuivent dans le chalet de Cole où leurs camarades se livrent à une débauche de plaisir et d'interdits à braver. Lucy prend des photos et des vidéos pour donner à Ellie l'illusion de participer à la fête... et puis la soirée dérape : un baiser échangé, une annonce surprenante, un téléphone égaré. Le lendemain matin, sur la page FB de Lucy Vacarro, défile l'étendue du carnage. Tout le lycée se retourne contre elle - Lucy est huée, vilipendée sur la place publique. Ses meilleures amies ne lui font plus confiance. Et Cole... fidèle soutien, à la rescousse. Ouf. Même si sa cote de popularité est au plus bas, Lucy se découvre une flopée de bons samaritains qui vont soutenir sa campagne de rédemption, tout en menant leur enquête pour démasquer l'instigateur du complot. 

Ce roman traite avec décalage du pouvoir de la Bête engendrée par Mark Zuckerberg - le pouls de nos jeunes lycéens bat au rythme des ragots et autres publications décadentes publiées par une prétendue Gossip Girl (cette Lady Blabla fait grand bruit mais occupe finalement une place minime dans l'intrigue). L'histoire montre surtout qu'on ne trahit jamais un groupe soudé par un accord tacite de complicité dans le crime. On boit, on couche, on trompe... mais ça reste entre nous. C'est donc loin d'être une lecture guindée, qui cherche à dénoncer une problématique et apporter des solutions peace & love. L'histoire est davantage farfelue, mêlant un humour sarcastique à des situations peu crédibles (la directrice qui se connecte elle-même sur sa page pour “liker” des petits chats adorables et des bébés gazouillants), avec aussi des créatures improbables comme le mystérieux Prince-Moucheté (WTF) et des anti-geeks radicaux (dont le combat ne soulève pas les foules). La tourmente de Lucy est rapidement tournée en dérision, d'où une sensation de lecture légère et assez superficielle, qui préfère envoyer des paillettes et des réparties rigolotes. Ce n'est pas désagréable à lire, pour qui espère un rendez-vous distrayant et comique, mais ça reste également assez sommaire et longuet. 

Nathan, Juin 2015 ♦ Traduit par Anne Guitton 

23 avril 2016

Nil, de Lynne Matson

Nil

« Nil, c'est cette fille qu'on repère au chalet après une journée entière de délire sur la neige, quand on plane de bonheur. Elle est jolie, super sexy. Cheveux longs, tenue moulante, un sourire d'enfer. Elle a un nom du genre... Mallory. Mais dès qu'on apprend à la connaître, la vérité vient nous déchirer les boyaux. La vérité, c'est qu'elle est cruelle. Sans cœur. Le genre de fille qui couche avec notre meilleur ami quand on a le dos tourné. Et quand le masque tombe, le glamour disparaît. Voilà, c'est ça, l'île de Nil. Une beauté à ne pas en croire ses yeux, jusqu'à ce qu'on voie à travers ce qu'elle est vraiment. »

Nil est un roman captivant, envoûtant, énigmatique et rondement passionnant. 

Tout démarre abruptement. Charley se trouve sur le parking du centre commercial, sous un soleil implacable et une chaleur intenable. La jeune fille fait un malaise et tombe dans les pommes. Au moment de se réveiller, c'est là que tout bascule. Elle se retrouve au beau milieu d'un désert de pierres rouges, seule au monde. Avec la sensation de figurer dans un épisode de la Quatrième Dimension. Où, pourquoi, comment... C'est le flou total et c'est franchement flippant. Une dizaine de jours plus tard, elle croise enfin d'autres jeunes de son âge, tous plongés dans la même galère, mais également mieux organisés et plus renseignés sur les mystères de cette île. C'est ainsi que Charley s'attache à la compagnie de Thad, le beau gosse attentionné, qui craque en douce pour la nouvelle, et de partir tous ensemble à l'aventure et à la découverte de cette étrange contrée, aussi inquiétante que belle et dangereuse. 

L'essentiel est donc planté, à vous maintenant d'en saisir l'essence ! Mais franchement, c'est un roman prenant et redoutablement efficace. L'histoire emprunte plusieurs influences - de Koh Lanta à la série Lost, du Labyrinthe de J. Dashner à Hunger Games 2 de S. Collins - ce n'est pas non plus strictement comparable, c'est juste une question d'ambiance et d'impression. Pour ma part, j'ai été immédiatement happée par l'atmosphère curieuse et impénétrable de Nil. On ne sait pas où on met les pieds, ni où on va, mais on suit la direction imposée et on a le cœur qui bat à cent à l'heure en s'imaginant des tas de possibilités et en craignant aussi les mauvaises surprises. J'ai été bonne cliente pour le coup et j'ai basculé dans l'univers de Nil avec un étonnement manifeste. Tout m'a clairement enthousiasmée : le décor et ses zones d'ombre, les personnages, l'action, le suspense, les secrets et les tendres émois. Tout a du bon, c'est parfaitement calibré, mélangé, dosé et ajusté pour plaire au plus grand nombre. Il me tarde de lire la suite, tant cette première immersion m'a carrément transportée. Je recommande, sans hésiter. ♥♥♥

PKJ, Février 2016 ♦ Traduit par Guillaume François 

22 avril 2016

Elisabeth, princesse à Versailles, Tome 1 : Le Secret de l'automate, par Annie Jay

elisabethCe premier tome marque le début d'une très charmante série qui va ravir le cœur et les mirettes des lectrices (dès 8 ans) ! 

Elisabeth est donc la petite sœur de Louis XVI, âgée de 11 ans, elle grandit à Versailles en préférant chevaucher la campagne sur Framboise plutôt que de s'enfermer dans un salon à apprendre ses leçons. Elisabeth fait le désespoir de sa gouvernante, qui plaide sa cause auprès de son grand-père, lequel consent à embaucher une sous-gouvernante pour la soulager de ce poids. Car Elisabeth est têtue et effrontée, ce que Madame de Marsan ne peut plus supporter. La tâche de Madame de Mackau sera rude et difficile, seulement voilà, la fillette n'est pas idiote et va confier à sa nouvelle amie, Angélique, les raisons de ses lacunes (sa gouvernante revêche et indélicate). Finalement, avec ses méthodes douces et patientes, Madame de Mackau obtiendra rapidement de sa jeune élève une discipline irréprochable ! Son amitié avec Angélique se consolidera également autour d'une énigme qu'elles tentent de résoudre à l'abri des regards indiscrets. Où il est question d'un billet secret caché dans l'automate de la princesse, d'un tableau disparu et de bien d'autres troublantes révélations sur sa famille...    

À déguster sans réserve ! Cette lecture déborde de charme et de fraîcheur, les illustrations aussi sont adorables et donnent envie aux fillettes de se jeter sur le roman pour le parcourir et en redemander encore. D'autres livres suivent (4 tomes) et forment une série qui séduit pour son intrigue captivante et son joli emballage rose poudré. 

Albin Michel Jeunesse, septembre 2015

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22 avril 2016

#Sur les traces de... Louis XIV & Roi Arthur

Une approche documentaire des grands mythes et personnages de l'histoire, sous forme de récits épiques illustés, avec des notes en marge et des pages documentaires pour permettre au lecteur de comprendre et d'en apprendre davantage.  

Sur les traces du roi Arthur Sur les traces du Roi Arthur, de Claudine Glot  & illustré par Philippe Munch 

«Arthur, acceptes-tu ce royaume divisé, ces chevaliers rebelles ? La charge de les unir, de les pacifier, l'acceptes-tu aussi ? Seras-tu le roi de tous les Bretons, celui que cette terre attend ?»

Je ne me lasse pas de lire et relire les légendes sur le Roi Arthur, son fidèle soutien Merlin, ses chevaliers loyaux et exemplaires, autour de la Table Ronde, leurs récits épiques narrant leurs prouesses héroïques, les conflits et les larmes, les émois amoureux, l'éblouissante Guenièvre, dont la beauté fera tourner la tête de Lancelot, l'épée Excalibur, la cité de Camaalot, sa prospérité, son pouvoir et son influence... 

Les légendes Arthuriennes prônent l'idéal chevaleresque et l'amour courtois, les valeurs de l'époque médiévale, mais font aussi état des passions dévastatrices, sur lesquelles soufflent un vent de sortilèges et de magie. Ce sont des récits fabuleux, qui appartiennent au folklore traditionnel et qui continuent d'alimenter l'imaginaire et la fascination des lecteurs.

Seule Guenièvre en prend ici pour son grade, l'auteur n'hésite pas à tirer à boulets rouges sur elle, la présentant comme une amante exigeante et insatiable, une soupirante perfide et indélicate. Bref. Morgane et Merlin avaient vu juste ! ^-^ 

Ce petit ouvrage, impeccable, proprement rédigé, rend ainsi compte des grandes lignes de ces histoires de légende (il a été écrit à partir du roman de Chrétien de Troyes et de sources plus anciennes que l'auteur présente à la fin du livre). Je crois d'ailleurs que c'est l'un des plus gros succès de la collection, au vu de ses nombreuses rééditions. Un succès amplement mérité. 

Gallimard jeunesse, rééd. septembre 2015

 

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Sur les traces de Louis XIV Sur les traces de Louis XIV, de Thierry Aprile & Illustré par Antoine Ronzon 

«Et le jeune roi se mit à aimer ce métier grand, noble et délicieux, et comprit qu'un travail acharné était la clé de sa gloire et donc du bien du royaume...»

Projet ambitieux que de résumer les grandes lignes du règne de Louis XIV dans un livre de 120 pages ! L'auteur va donc brosser le portrait de ce grand monarque, en se basant sur dix événements marquants (allant du sacre du roi, l'arrestation de Fouquet, la conquête des villes de Flandre, la révocation de l'édit de Nantes, la guerre de succession d'Espagne) et rendre compte de la volonté d'un homme aux ambitions démesurées.

Sa politique guerroyante, qui flatte sa vanité mais plonge le pays au bord de la ruine, sa folie des grandeurs, avec Versailles, son faste, ses jardins, sa cour et ses favorites, son besoin de briller, ses rituels de la journée, son choix d'une monarchie absolue... Toute la grandeur du Roi Soleil, qui reste aujourd'hui dans les annales.

Pourtant Louis XIV aura également fragilisé sa dynastie, en vidant les caisses du royaume et en affamant son peuple, si bien que lors du passage du cortège funèbre, celui-ci sera hué d'insultes ! Ses héritiers vont également payer les pots cassés.

Lecture passionnante et instructive. Une collection très pertinente, aux titres variés, à découvrir à tous les âges. 

Gallimard jeunesse, septembre 2015

22 avril 2016

Les enquêtes d'Hermès : Le mystère Dédale, de Richard Normandon

Le mystère Dedale

Le corps du célèbre sculpteur Dédale est retrouvé mort dans un petit village en Afrique. Hermès se rend sur place pour constater le décès - qui n'est pas dû au hasard ou à un accident - et se lance dans une enquête pour démasquer le criminel. Il fait une halte au royaume des enfers et intercepte suffisamment tôt le transport du défunt sur le Styx, mais au moment d'interroger la victime, une créature sournoise surgit des entrailles du fleuve pour s'emparer du corps. Plus perplexe que jamais, Hermès se rend auprès des membres de sa puissante famille de dieux et déesses (Aphrodite, Héphaïstos, Apollon...) et prend note de leurs réactions à l'annonce du décès de Dédale (celui-ci n'avait visiblement pas que des amis). Il fait aussi équipe avec le jeune Éros pour le sortir de sa léthargie et peut ainsi confronter ses théories, devenues un pari audacieux qui émoustille notre chérubin. Ils feront également escale en Crète, face au labyrinthe de Dédale, pour mieux cerner les mystères de cet homme traqué et visiblement aux abois. Car, à mesure qu'on progresse dans la lecture et à la lueur de la vérité qui se profile, un nuage sombre semble s'abattre sur l'Olympe et doucher l'insouciance générale. 

J'ai beaucoup aimé l'idée du dieu Hermès dans le rôle d'enquêteur à la Hercule Poirot, en train de fureter auprès de son illustre lignage pour connaître tous leurs petits secrets et autres mensonges. Cette plongée dans l'intimité des dieux est réjouissante, non seulement pour ce qu'elle apporte à l'intrigue en matière de contes et légendes, mais aussi parce qu'elle complète efficacement la trame romanesque en l'agrémentant de suspense. La lecture prend rapidement un cap original et brillant, qui ne laisse rien filtrer du dénouement (j'étais bien en peine de deviner le fin mot de l'histoire). La mythologie est utilisée avec intelligence et permet une découverte à la fois ludique et instructive. Pari réussi pour l'auteur, également professeur de lettres classiques, qui parvient à transmettre sa passion avec cette série captivante et riche en rebondissements. 

Gallimard Jeunesse, mars 2016

22 avril 2016

La Prophétie du Paladin : L'Alliance, de Mark Frost

LA PROPHÉTIE DU PALADIN – L’ALLIANCE

Si vous appréciez, comme moi, les lectures grouillantes d'action et riches d'un imaginaire excitant, vous ne manquerez pas de découvrir cette série de Mark Frost, qui se lit avec un réel empressement et qui communique une sensation d'addiction. Franchement, c'est génial.  

Will et ses amis ont des projets pour l'été qu'ils vont passer au Centre pour parfaire leurs connaissances sur les origines des Chevaliers et leurs rôles dans cette incroyable aventure qu'est la leur. L'action et le mystère sont toujours au taquet, par contre il faut également en passer par des crises adolescentes un peu bêtifiantes, auxquelles l'auteur lui-même semble parfois ne rien y comprendre ! Mais l'essentiel est ailleurs et c'est tant mieux. 

On retrouve l'énergie, l'humour et la torture du cliffhanger dans ce récit épique et palpitant à lire ! C'est une série tout feu tout flamme, qui affiche haut ses couleurs, avec des personnages attachants, parfois immatures dès qu'on aborde des sujets de leur âge, mais qui savent réagir et prendre les bonnes décisions en temps utile. Pour l'heure, cette suite a su confirmer tous les espoirs entraperçus à la lecture du premier tome et je m'en réjouis. Série en trois tomes, avec des parutions rapprochées - merci l'éditeur. 

PKJ. Février 2016 - Traduit par Christophe Rosson

 

21 avril 2016

Les Contes de la ruelle, de Nie Jun

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« Les contes de la ruelle » est une lecture magnifique et magique !

C'est l'histoire d'un drôle de duo, formé par la petite Yu'er et son grand-père Doubao. Celui-ci, facteur à la retraite, veuf, est un doux rêveur, qui aime partager sa fantaisie et raconter à sa petite-fille des histoires extraordinaires. Il n'hésite pas à la faire voyager et rêver pour oublier son infirmité (la petite fille ne peut pas marcher) et se sert généreusement dans le folklore de son quartier où vont et viennent des figures pittoresques et même imaginaires ! On trouve donc quatre petites histoires, qui s'emboîtent page après page, au gré de la lecture et de la découverte. L'ambiance est précieuse, féérique, fabuleuse et éclatante de bonheur. C'est comme ça qu'on plonge dans le passé de Pépé Doubao, ce jeune facteur passionné de beaux timbres, qui va tomber amoureux et raconter cette belle aventure avec des larmes aux yeux, mais on les écarquille également en découvrant le paradis des insectes pour écouter les premières notes du récital donné par un chanteur grillon, une fée papillon et un batteur coléoptère, avant de rencontrer le vieux Citrouille, un artiste peintre qui ne supporte plus les histoires rocambolesques de Pépé Doubao, probablement jaloux de son succès... Leur quotidien est ainsi raconté à la manière d'un conte de fée, fabuleusement mis en scène dans des décors de toute beauté et d'une grande sensibilité. C'est peu de dire que j'ai été sous le charme tout du long... Cette lecture m'a transportée dans un univers enchanteur et poétique, où je serais bien restée encore un peu.

Une formidable lecture, qui fait la part belle à l'amitié, l'amour, la complicité et aux rêves. À découvrir d'urgence. ♥

Gallimard Bande Dessinée, Mars 2016 ♦ Traduit du chinois par Qingyuan Zhao et Nicolas Grivel

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21 avril 2016

L'Aiguille creuse, d'après Maurice Leblanc

L'Aiguille creuse Audible

Au château d'Ambrumésy, Raymonde de Saint-Véran, la nièce du comte de Gesvres, surprend un rôdeur en pleine nuit. Elle lui tire dessus et le blesse. Pourtant, on ne retrouve aucune trace du corps, et rien ne semble avoir été volé au château. La police se trouve dans la plus grande perplexité, lorsque se présente le jeune Isidore Beautrelet, brillant élève de rhétorique, féru d'énigmes et de faits divers. Il clame haut et fort détenir toute la vérité sur cette étrange affaire et réserve la primeur de ses révélations aux journaux, mais peu de temps avant de mettre ses plans à exécution, le garçon se trouve nez-à-nez avec le dénommé Arsène Lupin, fort intrigué par cet adversaire malin et coriace. 

Voilà un livre qui colle parfaitement avec son époque - début du XXe siècle - et qui nous régale avec les noms des personnages, leur fonction, leur caractère, sans oublier l'enquête qui rebondit de péripétie en mystère. Isidore Beautrelet est forcément présomptueux à vouloir tenir tête au gentleman cambrioleur et se montre souvent imbuvable à pérorer de la sorte. Il y a donc de l'insolence, du rythme, de la belle-époque, des déguisements, des cavalcades, des enlèvements, des devinettes, un parchemin codé, de l'amour et du drame. Tous les ingrédients essentiels pour un bon feuilleton. Il m'a néanmoins semblé que l'histoire s'essoufflait à mi-parcours avant de retrouver tout son panache pour se conclure de manière flamboyante et très théâtrale. Le duel avec Herlock Sholmès, clin d'œil à Conan Doyle, est d'ailleurs l'un des passages les plus passionnants du roman ! 

Je découvre enfin Arsène Lupin, ce héros légendaire, directement à la source, celle de la plume de Maurice Leblanc, et non plus par le truchement du cinéma ou de la télévision. Mes sentiments sont cependant multiples, à l'égal des facettes du personnage, qui ne le rendent pas forcément aimable ou sympathique, tout du moins charismatique. Lupin est arrogant, cynique, flambeur et impénitent... mais aussi romantique, passionné et loyal. C'est un personnage trouble et troublant, mais une figure forte et incontournable dans le paysage littéraire.

La réalisation sonore et l'interprétation de Philippe Colin, toutes deux particulièrement enlevées, peuvent aussi influencer la lecture, si l'on apprécie le rythme feuilletonesque, particulièrement virevoltant, et le charme vintage de l'intrigue. J'ai ainsi passé un moment agréable, à renouveler le cas échéant, en attendant ma prochaine escapade à Étretat.

Lu par Philippe Colin (durée : 7h 35) pour La Compagnie du Savoir, avril 2009

>> Disponible en téléchargement sur Audible.

L'Aiguille creuse

Le Livre de Poche, 224 pages ♦ Date de parution : Mars 1973

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