Quelle exquise série ! Agatha Raisin est une héroïne hors pair, fantasque, fonceuse, décidée à tout péter dans ce petit village des Cotswolds où elle vient de s'installer, quittant une vie londonienne bouillonnante d'activités et une brillante carrière au sein de son agence de communication.
C'était son rêve de toujours de s'acheter un cottage à la campagne pour y couler une retraite à la hauteur de ses espérances. Las, son adaptation à la vie de Carsely n'est pas un franc succès. Les autochtones sont excessivement polis mais distants. Agatha a beau multiplier les efforts d'intégration, rien n'y fait. Elle se sent seule, isolée et elle s'ennuie. Son dernier espoir consiste à participer à un concours de quiche - qu'elle court acheter chez un traiteur à Londres. Or, peu après sa dégustation, le président du jury meurt empoisonné ! Agatha jure ses grands dieux qu'elle est innocente et avoue honteusement sa supercherie. L'enquête tourne court, mais contrarie notre héroïne qui cherche à démontrer au jeune agent Bill Wong qu'un véritable crime vient d'être commis à la barbe de tous. Cette chère Agatha met les pieds dans le plat, tout en culot et en maladresse, pour nous régaler de son histoire décapante et savoureuse.
Un cozy mystery pur jus, planté dans un décor de carte postale, avec des personnages toqués, de l'humour et une intrigue pétaradante. Un régal !
Et donc, j'ai enchaîné avec le deuxième tome des aventures d'Agatha Raisin (Remède de cheval). ^-^
Après bien des déboires et des hésitations, Agatha a choisi de rester à Carsely. La présence de son nouveau voisin, James Lacey, qui affiche prestance et célibat, n'est pas sans influencer notre héroïne qui n'est plus à une excentricité près (s'envoler aux Baléares en imaginant des vacances en tête-à-tête !). Evidemment, son manque de tact effarouche notre ermite, déjà alarmé par les excès de prévenance des dames du village. James n'entend pas se caser et s'enferme chez lui pour rédiger ses mémoires militaires, mais affronte le syndrome de la page blanche, tout en contemplant derrière le rideau de ses fenêtres les allées et venues de sa voisine hyperactive.
Agatha vient en effet de rallier les rangs des abeilles butineuses agglutinées dans la salle d'attente du nouveau cabinet de vétérinaire. En effet, Paul Bladen est plutôt bel homme, avec son regard pénétrant et des mains sensuelles, en plus d'être célibataire. Justement, Agatha trouvait que son chat était en petite forme. Raison de plus pour consulter le véto au plus vite... Ses efforts ne seront d'ailleurs pas vains, puisqu'elle décroche un rendez-vous galant auquel elle ne pourra se rendre en raison d'une tempête de neige exceptionnelle. Mais elle s'accroche. Et nous offre des séquences hilarantes qui prouvent que le ridicule n'existe pas.
L'annonce de la mort de Paul Bladen va forcément troubler la communauté de Carsely, principalement sa population féminine, frileuse à l'évocation de son assassinat, embarrassée de quelques secrets peu avouables. Pour l'occasion, Agatha va s'allier à James pour rompre leur routine et rendre service à l'agent Wong. Notre duo de choc se livre à une enquête de terrain particulièrement piquante et cocasse (lire la scène des WC du pub pour s'en convaincre) et pare ainsi ce volume d'anecdotes truculentes et enlevées.
Encore une lecture de confort, pour les amateurs de meurtres à l'anglaise, qui doit aussi son succès à la personnalité haute en couleurs de son héroïne. À suivre avec grand plaisir !
Traduit par Esther Ménévis pour les éditions Albin Michel (Juin 2016)
La suite est déjà prévue en Octobre : Pas de pot pour la jardinière (T.3) et Randonnée mortelle (T.4)