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Chez Clarabel
31 août 2016

Bilan du mois : Août 2016 ♪♫•*¨*•...•*¨*•♫♪

Vintage countryside

Loin, déjà, les matinées paresseuses et tranquilles,
les après-midis à l'ombre du parasol,
les lectures piochées au hasard,
le silence, le vide, le repos...
Comme toujours, la saison des vacances nous berce d'illusions et de bien-être.  

Bilan des quelques publications du mois d'Août sur ce blog : 

☼ Aimer trois fois par jour, de Fausto Brizzi  ♥♥♥♥

☼ Agatha Raisin enquête : La quiche fatale & Remède de cheval, de M.C. Beaton  ♥♥♥♥

Roland est mort, de Nicolas Robin  ♥♥♥♥

☼ La Méthode du crocodile, de Maurizio de Giovanni  ♥♥♥♥

☼ La Collectionneuse de boules à neige, de M. De Giovanni  ♥♥♥♥

☼ Tabou, de Casey Hill  ♥♥♥♥

☼ Le Camp, de Christophe Nicolas  ♥♥♥♥

☼ Vous prendrez bien un dessert ? de Sophie Henrionnet  ♥♥♥½

☼ Traqué, de Simon Lewis  ♥♥½

 

 Après une coupure bénéfique, le retour se fait en douceur...

Summer seaside

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31 août 2016

La Méthode du crocodile & La Collectionneuse de boules à neige, de Maurizio De Giovanni

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Cette série policière à la sauce napolitaine figure parmi mes découvertes de l'été ! J'ai ainsi enchaîné avec beaucoup d'enthousiasme les deux premiers tomes, le troisième - disponible chez Fleuve Éditions - est en cours de lecture.

Giuseppe Lojacono est un homme fini. Inspecteur de police suspecté de magouilles mafieuses, l'homme a perdu son poste, son rang social et sa famille. Sa femme n'a pas supporté l'humiliation publique et a demandé le divorce, le privant aussi de son droit de garde en lui refusant tout contact avec sa fille. Lojacono a pourtant clamé son innocence, mais a été broyé par une machine infernale. Il vit depuis dans une petite ville napolitaine, coincé dans un bureau des plaintes, et passe son temps à jouer sur l'ordinateur. Un soir de garde, seul au commissariat, il reçoit un coup de fil signalant le meurtre d'un adolescent, abattu devant chez lui. Malgré l'interdiction, il se rend aussitôt sur les lieux et a le temps de noter deux, trois indices importants, dont des mouchoirs en papier trempés de larmes. Laura Piras, le substitut du procureur, est impressionnée par l'individu et réclame sa présence pour diriger l'enquête. 

Celle-ci révèlera une histoire poignante et dégoulinante de désespoir. Sans connaître son identité, on suit le tueur traquant ses victimes, patientant des heures durant et versant inévitablement des larmes de crocodile, d'où son pseudonyme. La lecture dévoile ainsi une personnalité troublante et attachante d'un criminel en quête de vengeance qu'il aura élaborée de longue haleine. L'atmosphère qui règne dans ce livre est donc pesante, mais son format court et son découpage bien ficelé rendent la lecture captivante. Impossible à lâcher.

Dans La Collectionneuse de boules à neige, l'inspecteur Lojacono obtient une promotion inespérée en intégrant la nouvelle équipe du commissariat Pizzofalcone, pourtant entaché par un scandale de corruption. Il rejoint ainsi une brochette d'outsiders, tous recrutés par le commissaire Gigi Palma, qui mise sur ces flics fêlés et meurtris pour réhabiliter le bureau menacé de fermeture. Entre rapidement en scène une affaire de meurtre, l'épouse d'un notable a été découverte assassinée dans son salon, le crâne fracassé par une boule à neige. Pour l'occasion, Lojacono retrouve la belle Laura Piras, qui en pince secrètement pour lui, mais n'oublie pas non plus ses rendez-vous quotidiens à la trattoria de Letizia, elle aussi entichée de notre policier au charme ténébreux. C'est en compagnie du jeune Marco Aragona qu'il va mener son enquête, passant au crible la vie du couple.  

L'intrigue criminelle est du genre ordinaire, mais laisse longtemps planer le doute quant à son dénouement. Il reste à la lecture une mise en place pertinente de ses nouveaux personnages, outre l'inspecteur Lojacono, le casting s'enrichit de personnalités insolites, calfeutrées dans ses secrets et ses non-dits, qui ouvrent ainsi le champ des possibles en promettant de nombreuses ramifications à la série. C'est frais, c'est moderne, ça ne piétine pas des heures et ça se renouvelle sans cesse. La dimension humaine est également très présente, ce qui assure du drame, de la sensibilité, de la vie, de l'humour, mais aussi de l'évasion et simplement de la distraction. Une série convaincante !  

Traduit de l'italien par Jean-Luc Defromont pour Fleuve Editions

Repris chez 10x18 en juin 2014 & avril 2016

La Méthode du crocodile  La collectionneuse de boules à neige  Et l’obscurité fut

31 août 2016

Le Camp, de Christophe Nicolas

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Cyril vient prêter main forte à son amie Flora qui emménage dans la maison de sa grand-mère dans un petit village du Languedoc. Marie, sa fiancée, doit les rejoindre le lendemain... sauf qu'au moment où elle débarque sur le quai de la gare, personne ne l'attend. Le boulanger itinérant accepte de la prendre en stop et c'est ensemble qu'ils découvrent un village mort, vidé de toute sa population. Que s'est-il passé ? Le lecteur, lui, le sait. Car au cours de la nuit, Cyril, Flora et tous les habitants de La Draille ont été déportés malgré eux dans un bunker, où ils se sont réveillés héberlués et dévastés par ce kidnapping. On imagine tout ce petit monde cloîtré dans un espace exigu, dans l'ignorance totale du pourquoi, du comment, et du après. Aussi, les nerfs sont à vif, les esprits s'échauffent, même s'il devient urgent d'imposer le calme pour comprendre au mieux leur situation et espérer y survivre sans trop de dégâts.

Ce roman est tout simplement incroyable ! On plonge littéralement dans une ambiance unique, sombre, inquiétante et très pesante. Une vraie réussite. On découvre ensuite une histoire qui dépasse l'entendement, mais qui est rondement menée et nous entraîne dans une spirale infernale, où se mêlent action, angoisse, suspense, événements proches du paranormal et aussi du thriller. Excitation garantie. Seul le dénouement pêche à nous embarquer totalement, eu égard à la tension psychologique qui n'a jamais faibli, la solution proposée apparaît tarabiscotée et quelque peu poussive. Mais ceci ne ménage nullement mon enthousiasme général. Une lecture que je recommande ! 

Fleuve Éditions / Coll. Outre Fleuve, Mars 2016

30 août 2016

Traqué, de Simon Lewis

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Jake et Will, deux étudiants anglais, ont choisi de s'octroyer une année sabbatique à travers le Sud-Est asiatique. L'un a échoué à ses examens, l'autre veut panser une peine de cœur. À mi-chemin entre la Chine et le Laos, ils décident de partir à l'aventure en suivant un dénommé Howard, du genre hippie hirsute, qui leur promet un site inconnu du grand public situé en pleine jungle. Baignades et rencontres avec des indigènes font aussi partie du programme. Alors que Jake est surexcité par leur expédition, Will boude dans son coin, plus méfiant et craintif que jamais. Son angoisse monte d'un cran lorsqu'il découvre qu'ils débarquent en plein carrefour stratégique où le trafic de teck, de jade, de drogues ou de réfugiés a régulièrement cours. Sous l'emprise d'un euphorisant, Jake plane totalement, prend son pied en plongeant cul nu dans l'eau et séduit une beauté locale. Will, par contre, rechigne à lâcher prise. Le retour à l'hôtel va hélas s'avérer particulièrement épique. De rencontres importunes en réactions fébriles et maladroites, la situation va dégénérer et placer nos globe-trotters en mauvaise posture. Après quoi, les coups fourrés vont s'enchaîner. La lecture bascule alors dans une surenchère de catastrophes et de violence avec un scénario gavé jusqu'à la surdose. Le rythme est vif, l'action intrépide, mais les personnages sont affligeants de sottise et agissent constamment de manière irréfléchie. C'est usant. Le roman promettait du dépaysement, des émotions fortes... à la fin, il devenait urgent de mettre un terme à cette folie ambiante ! 

Traduit par Julie Blanc pour les éditions Actes Sud / Coll. Actes Noirs, Mai 2015 (Border Run)

30 août 2016

Agatha Raisin enquête : La Quiche fatale & Remède de cheval, de M. C. Beaton

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Quelle exquise série ! Agatha Raisin est une héroïne hors pair, fantasque, fonceuse, décidée à tout péter dans ce petit village des Cotswolds où elle vient de s'installer, quittant une vie londonienne bouillonnante d'activités et une brillante carrière au sein de son agence de communication.

C'était son rêve de toujours de s'acheter un cottage à la campagne pour y couler une retraite à la hauteur de ses espérances. Las, son adaptation à la vie de Carsely n'est pas un franc succès. Les autochtones sont excessivement polis mais distants. Agatha a beau multiplier les efforts d'intégration, rien n'y fait. Elle se sent seule, isolée et elle s'ennuie. Son dernier espoir consiste à participer à un concours de quiche - qu'elle court acheter chez un traiteur à Londres. Or, peu après sa dégustation, le président du jury meurt empoisonné ! Agatha jure ses grands dieux qu'elle est innocente et avoue honteusement sa supercherie. L'enquête tourne court, mais contrarie notre héroïne qui cherche à démontrer au jeune agent Bill Wong qu'un véritable crime vient d'être commis à la barbe de tous. Cette chère Agatha met les pieds dans le plat, tout en culot et en maladresse, pour nous régaler de son histoire décapante et savoureuse.

Un cozy mystery pur jus, planté dans un décor de carte postale, avec des personnages toqués, de l'humour et une intrigue pétaradante. Un régal ! 

Afficher l'image d'origine

Et donc, j'ai enchaîné avec le deuxième tome des aventures d'Agatha Raisin (Remède de cheval). ^-^

Après bien des déboires et des hésitations, Agatha a choisi de rester à Carsely. La présence de son nouveau voisin, James Lacey, qui affiche prestance et célibat, n'est pas sans influencer notre héroïne qui n'est plus à une excentricité près (s'envoler aux Baléares en imaginant des vacances en tête-à-tête !). Evidemment, son manque de tact effarouche notre ermite, déjà alarmé par les excès de prévenance des dames du village. James n'entend pas se caser et s'enferme chez lui pour rédiger ses mémoires militaires, mais affronte le syndrome de la page blanche, tout en contemplant derrière le rideau de ses fenêtres les allées et venues de sa voisine hyperactive.

Agatha vient en effet de rallier les rangs des abeilles butineuses agglutinées dans la salle d'attente du nouveau cabinet de vétérinaire. En effet, Paul Bladen est plutôt bel homme, avec son regard pénétrant et des mains sensuelles, en plus d'être célibataire. Justement, Agatha trouvait que son chat était en petite forme. Raison de plus pour consulter le véto au plus vite... Ses efforts ne seront d'ailleurs pas vains, puisqu'elle décroche un rendez-vous galant auquel elle ne pourra se rendre en raison d'une tempête de neige exceptionnelle. Mais elle s'accroche. Et nous offre des séquences hilarantes qui prouvent que le ridicule n'existe pas. 

L'annonce de la mort de Paul Bladen va forcément troubler la communauté de Carsely, principalement sa population féminine, frileuse à l'évocation de son assassinat, embarrassée de quelques secrets peu avouables. Pour l'occasion, Agatha va s'allier à James pour rompre leur routine et rendre service à l'agent Wong. Notre duo de choc se livre à une enquête de terrain particulièrement piquante et cocasse (lire la scène des WC du pub pour s'en convaincre) et pare ainsi ce volume d'anecdotes truculentes et enlevées.

Encore une lecture de confort, pour les amateurs de meurtres à l'anglaise, qui doit aussi son succès à la personnalité haute en couleurs de son héroïne. À suivre avec grand plaisir ! 

Traduit par Esther Ménévis pour les éditions Albin Michel (Juin 2016)

La suite est déjà prévue en Octobre : Pas de pot pour la jardinière (T.3) et Randonnée mortelle (T.4)

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3 août 2016

🌺🌺🌺 TrÊve EsTivAle... à BieNtÔt ! 🌺🌺🌺

🌺🌺🌺 TrÊve EsTivAle... à BieNtÔt ! 🌺🌺🌺

 

FOLIO profitez-de-l-ete-avec-folio

 

 

 

here comes the sun

 

 

 

3 août 2016

Vous prendrez bien un dessert ? de Sophie Henrionnet

Vous prendrez bien un dessert

Un réunion au sommet attend la famille Labarre, tous conviés à fêter Noël et les 90 ans du patriarche dans un chalet loué à la montagne. L'occasion est trop belle pour passer au crible les acteurs de cette comédie grinçante, dont le principal ressort n'est pas de divertir mais bien de rappeler que les portraits figés n'existent que sous cloche ! 
Il y a entre autres le grand-père grivois, la grand-mère léthargique, les rejetons déglingués, le fils aîné qui se débat avec des soucis financiers pour maintenir à flot l'entreprise familiale, le frère avocat qui brille au volant de sa décapotable et au bras d'une bimbo à la carrosserie tout aussi impressionnante, la fille engluée dans une maternité qui l'encombre, un petit-fils qui s'excuse d'exister, une autre qui s'emmêle les pinceaux à avouer son désir de plaquer ses études de commerce, une copine venue exprès pour la soutenir et qui subit les mains baladeuses du pépé... 
Ce réveillon tourne à la soupe à la grimace, et c'est ça qui rend ce roman caustique et mordant ! 
On savoure les secrets dévoilés, les mensonges, les frustrations, les ressentiments et les aigreurs en puissance. C'est du lourd. N'imaginez pas vous attabler auprès d'une tribu chaleureuse et conciliante, ici les sourires sont contrits et les rires jaunes. On n'éprouve aucune compassion, à l'exception du petit Paul, et on a juste envie de glisser un laxatif dans leurs coupes de champagne pour constater les effets en gloussant.
Le ton n'est pas drôle, pas volontairement, il se veut cruel et acide, il égratigne et bouscule la bienséance, il déstabilise et use de son cynisme pour piquer à merveille. Personnellement, j'aime les histoires de famille, j'aime y pointer les dysfonctionnements qui font reprendre à zéro les acquis et qui donnent une autre idée du clan symboliquement uni et solidaire.
Chez Sophie Henrionnet, les masques tombent pour mieux révéler des figures effrayantes ! On en grincerait des dents. ^-^
Les portraits manquent sans doute d'étoffe, les personnalités sont trop stéréotypées, on voit défiler un panel d'individus sans goût, sans odeur et on n'en retient qu'une brève essence, mais ce n'est pas grave. L'auteur a du talent et prouve aussi qu'elle peut changer de registre avec tact et intelligence. Ce jeu de chaises musicales n'est pas pour me déplaire ! 

Texte lu par Benoît Allemane (Durée : 4 h 31) pour Audible FR (juillet 2016)

Vous prendrez bien un dessert ? | Livre audio

>> Ce livre audio en version intégrale est proposé en exclusivité par Audible et uniquement en téléchargement.

©2015 Daphnis et Chloé (P)2016 Audible FR

 

2 août 2016

Aimer trois fois par jour, de Fausto Brizzi

AIMER TROIS FOIS PAR JOUR

Diego Anastasi est au bout du rouleau. Quadragénaire divorcé, père de deux enfants, il sent la lassitude le gagner au boulot, dans son quotidien ou pendant les fêtes de Noël, qu'il passe seul dans son coin, à regarder Mary Poppins avec son chien.
Diego tente d'alerter ses proches qu'il va mal, mais chacun est pris dans sa propre routine et traite ses complaintes à la légère. Après une tentative de suicide loupée, il se rend donc chez un thérapeute à tête de castor et déballe son sac en soutenant mordicus qu'il souffre de dépression.
Et puis, un jour, il découvre en chemin un bar créé par un policier à la retraite, qui propose aux plus désœuvrés un brin de causette autour d'une tasse de thé. Diego s'y installe et comprend que son destin est en marche !
Il goûte alors à une thérapie d'un genre nouveau, discuter, boire du thé, cuisiner, dresser des listes, prendre conscience du bonheur à apporter aux autres, se donner des objectifs, partir en mission.
Avec l'aide de ses deux nouveaux amis, Giannandrea et Massimiliano, Diego veut rendre ses proches heureux : que ses meilleurs amis se remettent en couple, que son fils sorte de sa bulle, que son ami d'enfance exploite sa fibre artistique, que son ex-femme lui pardonne, que son amie de cœur trouve enfin l'âme sœur... 
Il va ainsi se lancer dans des plans pas possibles, qui vont souvent donner lieu à des situations cocasses, farfelues et improbables, lesquelles vont naturellement apporter une couleur savoureuse à l'histoire ! 
Car il fallait oser se lancer dans un roman sur la dépression, sans craindre de sombrer dans le désespoir. Fausto Brizzi a contourné les pièges en concoctant une lecture généreuse et débordante d'espoir. Il y a du vrai à ce sujet, du touchant, du concret, de l'émotion et des questions, mais surtout il y a de l'humour, de la dérision, du revival et de la culture pop.
J'y ai trouvé ma dose homéopathique pour me sentir guillerette ! À prescrire sans retenue, à déguster sans modération. ♥

Traduit de l'italien par Jean-Luc Defromont (Se mi vuoi bene) pour Fleuve éditions, mai 2016

 

1 août 2016

Tabou, de Casey Hill

TABOU

Brillante experte médico-légale, formée à Quantico, Reilly Steel a tout plaqué pour s'installer à Dublin avec son père, devenu une pauvre loque vautrée dans l'alcool. Un drame familial aurait brisé cet homme et fragilisé sa fille, qui se refuse pourtant de confier son secret auprès de ses nouveaux collègues de boulot.
Mais l'heure n'est plus aux épanchements personnels lorsqu'une série de meurtres sordides s'enchaînent dans les rues de la ville et viennent bouleverser les inspecteurs de police peu coutumiers du fait.
Reilly déploie une appréhension des scènes de crime avec une sensibilité toute particulière, qui prête d'abord à sourire avant de forcer l'admiration, car oui c'est une pointure dans son milieu. Reilly comprend vite et bien ce qui anime leur tueur en série, elle met le doigt dans l'engrenage et débusque une piste sérieuse pour épingler leur suspect. 

J'ai pris grand plaisir à me lancer dans cette lecture, limpide et agréable à parcourir, proposant quelques scènes choc dans les descriptions des meurtres, attelant efficacement les drames, les mystères et les révélations. Cela se lit tout seul.
Il n'y a pas de rouerie particulière, pas d'intrigue tarabiscotée (les références freudiennes sont accessibles et accessoires). Le dénouement également est facile, expédié abruptement et sans surprise, mais on ne lui en tient pas rigueur car l'ensemble n'en demeure pas moins correct. ;-)
Je suis davantage frustrée de découvrir que la suite n'est pas traduite, alors que tout est mis en place pour une lecture au long cours. La perspective de retrouver les personnages est donc à proscrire, alors que tout n'était pas encore écrit à leur sujet. Franchement dommage.  

10x18 Domaine Policier (mars 2015)

Traduit par Anath Riveline pour les éditions Les Escales

1 août 2016

Roland est mort, de Nicolas Robin

roland est mort

Son voisin Roland est mort. 

C'est la dame du dessous qui vient lui annoncer la nouvelle en pleurant. Mais lui s'en fiche. Il ne connaissait pas Roland, sauf pour dire que c'était un vieux monsieur, qui vivait seul et qui aimait les disques de Mireille Mathieu. Le jour où les pompiers viennent récupérer son corps, ils lui larguent le caniche de Roland au passage, sans lui laisser le temps de refuser. Qu'est-ce qu'il va faire d'un clébard ? Se rendre à la SPA ou le filer à sa mère ? Mais les petits yeux noirs de Mireille lui vrillent les entrailles. Et notre gars soupire.

Alors il se trimballe partout en ville un chien qui perd ses poils et qui sent mauvais, en plus d'une urne pleine des cendres de Roland. Son objectif : se débarrasser des boulets. Sa conviction : prendre sur lui de virer Roland de sa conscience. Car après tout, pourquoi lui ? pourquoi Roland ? Peut-être que ces deux-là ont finalement plus à partager qu'ils ne le supposent. Un constat déprimant pour notre narrateur qui affiche quarante ans, célibataire, sans boulot et amateur de porno. Sa mère lui reproche de ne pas se secouer, sa grand-mère lui serine : et pourquoi t'es pas marié, même la masseuse coréenne, à la coupe au bol impeccable, désapprouve la vacuité de son existence et son goût douteux pour des films dégradants.

Le voisin de Roland inspire et écarte les bras en croix en se demandant si la vie est belle et s'il aime la vie. Il ne sait que faire de l'urne de Roland, il se verrait bien la poser en décoration sur le manteau de cheminée chez ses parents, l'oublier dans un bus ou l'offrir à l'occasion d'une fête d'anniversaire de sombres inconnus. Mais chacune de ses tentatives se solde par des échecs et donne lieu à des situations cocasses qui font franchement glousser.

Car l'humour de cette histoire est volontairement caustique, avec en sus un narrateur cynique, froid et calculateur, même pas antipathique. Il incarne à lui seul le désespoir de notre siècle, un pauvre type solitaire et blasé de vivre, sous le contrecoup d'une rupture amoureuse, sans ambition, n'alimentant aucun réseau social et réduisant au minimum son contact avec l'extérieur, si ce n'est pour boire du Campari ou un Picon-bière au comptoir du coin. C'est vachement mordant, décapant et incisif. Et c'est bougrement bon. On ne peut que se marrer tout du long ! 

Éditions Anne Carrière, mars 2016

 

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