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Chez Clarabel
22 septembre 2016

Les Petits doigts qui Dansent, de Claire Zucchelli-Romer

les petits doigts

Tes petits doigts frétillent, tes petits doigts fourmillent. Ils se dandinent, ils se tortillent.
C’est sûr, tes petits doigts veulent danser !


Une lecture qui bouge, qui donne des consignes, qui invite à toucher, qui suggère de danser... quel beau programme. 

Ce livre cartonné, d'un bleu pastel, est creusé de formes fluo (rond, rectangle, zigzag...), avec une petite légende qui conseille à l'enfant de suivre la ligne, de sauter sur place, de glisser, de ne pas franchir la limite, de tourner d'un côté, puis de l'autre, de faire des sauts de cabri, de compter haut et fort, de reconnaître les couleurs, de jouer à la toupie, de ziguer de gauche à droite, et inversement.

C'est ludique, éclatant, joyeux & original. Ce nouveau concept de lecture surprend agréablement l'enfant, c'est parfait pour stimuler leur imaginaire, mais c'est aussi un bon moyen d'éveiller la motricité. Ou comment apprendre à danser avec les doigts sans que ce soit tout à fait anodin ! Astucieux et étonnant.

Milan, Septembre 2016

Les petits doigts qui dansent from Milan Presse - Editions Milan on Vimeo.

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22 septembre 2016

Le Cirque des voleurs: Le Clou du spectacle, de William Sutcliffe & David Tazzyman

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Les illustrations criardes de David Tazzyman donnent le ton : cette série écrite par William Sutcliffe fait preuve de hardiesse et de burlesque. On y découvre la vie d'un cirque pas comme les autres, autrement dit le cirque de l'impossible, clame son chef d'orchestre, le redoutable Shank Armitage, mais sous couvert de numéros spectaculaires, la troupe également trompe son monde en devenant le cirque des voleurs ! Avec souplesse, sans jamais oublier de sourire, nos artistes dépouillent la foule empressée, tellement subjuguée par tant de voltige qu'elle ne prête pas attention aux mains baladeuses, qui détroussent les poches, les sacs, les maisons. C'est sans oublier la jeune Hannah, qui habite en ville et qui s'ennuie. Excitée par l'arrivée d'un peu d'animation, la fillette tombe tête la première sur le chameau de Billy Armitage, lequel a beau porter le même nom que le grand patron, tous deux n'ont aucun lien de parenté. En fait, les parents du garçon ont été évincés de la troupe (sa mère a connu une fin tragique, son père a été ruiné). Depuis, Billy espère son retour. C'est là qu'on prend conscience de la profondeur de l'intrigue et des noirs secrets derrière les petits indices semés en chemin. On ne le perçoit pas sur le coup, car tout est exagérément loufoque et déjanté, on s'y perdrait presque ! Mais l'histoire ne demande qu'à se développer, et ma foi j'avoue être assez surprise par la suite des aventures ! Une lecture dans l'esprit de Roald Dahl ou de David Walliams, avec des jeux de mots rigolos, des jeunes héros pleins de ressource, des situations ubuesques et de l'humour proche de l'absurbe. 

Traduit par Jean-François Ménard pour les éditions Gallimard Jeunesse - Juin 2016

Titre original : Circus of Thieves and the Raffle of Doom

 

22 septembre 2016

Les Garçons (du collège) ne sont pas (tous) des Crapauds, de Barbara Dee

Les garçons ne sont pas des crapauds

Finley et sa meilleure amie Maya ont quatorze ans et ont traversé leurs années au collège en étudiant le comportement des garçons, qu'elles ont classé selon trois catégories : têtards, crapauds et grenouilles. Au fil du temps, leurs notes n'ont cessé d'évoluer avec des flèches partout, des déplacements de case, des surclassements ou des destitutions de titres. On le sait, l'adolescence est une période fébrile et variable. Les filles galèrent à tenir à jour leur Guide du développement amphibien. Elles sont d'autant plus perplexes depuis le retour au collège de Zachary Mattison, un Barjoïde métamorphosé en Super-Grenouille après avoir explosé toutes les étapes. Rien ne va plus, Finley s'arrache les cheveux, son amie Maya lâche l'affaire, les deux copines ne se comprennent plus et multiplient les disputes. Au collège, les garçons également se rebiffent. Bonjour la zizanie. Les adultes affolés mettent enfin les pieds dans le plat. À lire comme ça, on pourrait se demander dans quel cirque on débarque ! Bisbilles, clichés et fanfaronnades constituent le savoureux menu du jour - et nous rappellent douloureusement ces heures grotesques à ne parler que de garçons entre copines, tout en rêvant de changer le monde. Eh oui, à quatorze ans, on voit la vie autrement. C'est donc sans prétention que l'histoire cherche à nous intéresser à ce sujet qui nous préoccupe, à savoir les relations entre filles et garçons en pleine puberté, et de constater le gouffre béant entre les deux sexes (mais parvient-on réellement à le combler un jour ?). Cette lecture nous embaume de son parfum juvénile, pas franchement étourdissant, et tâche de tenir une ligne de conduite folâtre et désinvolte. Cela reste très au ras des pâquerettes, même si la couverture illustrée par Hubert Van Rie annonçait un rendez-vous plus sarcastique et décalé. L'ensemble est sympa - destiné aux préados.

Traduit par Rosalind Elland-Goldsmith pour les éditions de La Martinière J. / Août 2016

Titre original : The (Almost) Perfect Guide to Imperfect Boys

 

22 septembre 2016

Un journal pour deux : Au secours, le collège ! de Robin Mellom & Lindsey Leavitt

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Meilleures amies depuis toujours, Piper et Olivia étaient inséparables jusqu'à leur entrée au collège. Toutes deux coincées dans des classes différentes, elles décident de garder le lien en s'échangeant un cahier / journal intime dans lequel elles se racontent leur journée, leur famille, les cours et les garçons. Pour ses douze ans, les parents de Piper ont proposé d'organiser une fête et lui accordent d'inviter douze amis. Mais comment se faire de nouvelles connaissances dans cette jungle ? Les filles tentent alors leur chance en testant les nombreux clubs de l'école, pour finalement réaliser que leurs centres d'intérêt ont évolué et les tiennent à distance. L'une rêve de série tv, de paillettes, de butiner au milieu d'un essaim d'abeilles, l'autre est plus introvertie et se découvre une passion pour les échecs. Leur amitié va-t-elle résister au temps qui passe et aux différences qui s'affirment ? Nos deux copines sont toutefois mignonnes de fraîcheur et de maladresse. Car même si ce roman s'adresse avant tout aux lectrices dès 10-12 ans, on passe un bon moment à slalomer entre les confessions de Piper et Olivia. Elles évoquent la difficulté de grandir et d'accepter les changements qui impliquent parfois de s'éloigner... pour mieux se retrouver. ;-) Une lecture touchante et craquante, à l'image de cette couverture girly et pétillante, signée Peggy Moquay. 

Traduit par Camille Bocquillon pour les éditions de La Martinière J. / Août 2016

Titre original : The Pages Between Us

 

21 septembre 2016

Miss Peregrine et les enfants particuliers, par Ransom Riggs

À l'occasion de la sortie au cinéma, le 5 octobre 2016, de l'adaptation par Tim Burton de l'œuvre de Ransom Riggs, les éditions Bayard remettent au goût du jour cette série, avec la jaquette reprenant l'affiche du film, la bande dessinée illustrée par Cassandra Jean & un superbe journal à la couverture cartonnée (format 13,5 x 21,5 cm) dans un esthétisme fidèle à l'ambiance du roman. 

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Plongez donc dans l'histoire de Jacob, déboussolé depuis la mort de son grand-père, lequel aimait lui raconter des souvenirs farfelus de son enfance. À force de multiplier les frasques et les extravagances, le garçon avait fini par ne plus croire à ses légendes. Le jour de sa tragique disparition, Jacob voit ses certitudes s'effondrer. Pris de remords, il décide de se rendre sur l'île de son grand-père, l'île de Cairnholm, au pays de Galles, pour y retrouver cette fameuse maison des orphelins où il aurait coulé des jours si fabuleux.

La suite ne cessera de surprendre et sera comme un voyage hors du temps, échappé de l'ordinaire. Un parcours initiatique fait de rencontres et de révélations stupéfiantes. La lecture est ô combien singulière et insolite, empreinte d'un charme inquiétant, mais résolument captivant. J'ai été envoûtée dès les premières pages. Déjà, la couverture et le format du livre (très vintage !) avaient su m'intriguer, en plus des photographies en marge de l'histoire qui font inévitablement penser à une foire des monstres. Et c'est là toute la force de cet ouvrage, un univers atypique, qui bouleverse et ne laisse pas indifférent. L'histoire aussi est inquiétante, sombre, un peu angoissante. Elle nous fait découvrir un monde nouveau, dans lequel Tim Burton ne peut que se sentir familier, nul doute que vous en apprécierez toute la beauté et l'enchantement qu'il inspire. Une lecture vraiment pas banale, à recommander aux amateurs de lectures obscures et obsédantes.

Concernant la bande dessinée, où Cassandra Jean a pris le pari de se lancer dans ce projet fou, le monde imaginé par Ransom Riggs ne cesse de s'épanouir dans des teintes obscures (grises, bleutées) qui accentuent l'atmosphère surréaliste. Même les “fameuses” photographies ont trouvé leur place dans le récit, en se fondant dans le décor, comme si elles avaient été glissées subrepticement. Plus besoin du même effet visuel, la dessinatrice impose ici sa griffe, son trait est vif et sensible (proche des codes du manga), l'organisation quasi théâtrale et les scènes d'action remarquables. Bref, l'ensemble est prodigieux et saisissant. C'est aussi une autre invitation à la lecture, assez éclatante et très pertinente, tout en abordant judicieusement cette remarquable histoire qui suscite toujours autant d'admiration et d'angoisse. 

Traduit par Sidonie Van den Driers pour les éditions Bayard / Septembre 2016 pour la présente édition

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Et la BANDE-ANNONCE ! 

 

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20 septembre 2016

En attendant Bojangles, d'Olivier Bourdeaut

En attendant Bojangles

Quelle lecture épatante !

Largement plébiscité par les libraires et les lecteurs, récompensé par de nombreux prix, ce roman n'usurpe pas l'excellente appréciation qui le précède et se révèle cet incroyable petit bijou de littérature qui donne du baume au cœur et des larmes aux yeux. Oui c'est tellement beau, à lire ou à écouter. Car n'hésitez pas à vous plonger dans la version audio (Gallimard, coll. Ecoutez Lire) qui s'accompagne d'une réalisation sonore impeccable, en incluant des extraits de la chanson de Nina Simone, Mr. Bojangles, auquel le titre fait référence. L'ensemble fait bon ménage. L'histoire est lue par le comédien Louis Arene de la Comédie Française, qui sert avec délice cette histoire d'amour fou en alternant l'innocence de l'enfant et la dévotion du mari au service d'une femme complètement toquée, mais qui n'en conserve pas moins toute sa superbe ! 

C'est donc l'histoire d'une rencontre entre un homme à l'imagination débordante et une femme fantasque qui vont allier leur grain de folie, se marier, fonder une famille et vivre de soirées pétillantes, à boire, à danser, à discuter avec la crème intellectuelle. L'homme et la femme forment un couple magique, intouchable. Leur fils souvent les observe avec émerveillement et tendresse. Lui aussi revendique sa part d'élucubrations loufoques que sa maîtresse réprimande, mais l'enfant est couvert par les excentricités de sa mère, qui préfère l'enlever du carcan de la société pour l'emmener dans ses délires, ses rêves et ses voyages. La réalité, hélas, rattrapera notre trio audacieux et s'invitera à la fête de manière brusque, intolérable et poignante. Clap de fin sur la valse étourdissante, retour au concret avec toujours la petite musique en toile de fond. Qui a dit que l'aventure était terminée ? Car Bojangles est éternel, et cette histoire nous le prouve. C'est triste et drôle, tragique et étincelant, dans un style inventif et poétique, qui saura vous éblouir, vous toucher et vous emporter au-delà de toute raison. Une lecture fantaisiste, mais si vraie, si sensible et sensuelle... ♥

Texte lu par Louis Arene pour les éditions Gallimard, coll. Ecoutez Lire (durée 4h 30) - Septembre 2016

Titre disponible aux éditions Finitude, qui ont eu du flair en dénichant cette pépite ☺

« Depuis notre pétaradante rencontre, elle faisait toujours mine d'ignorer la réalité d'une façon charmante. Du moins, je faisais mine de croire qu'elle le faisait exprès, car c'était chez elle si naturel. [...]
Son comportement extravagant avait rempli toute ma vie, il était venu se nicher dans chaque recoin, il occupait tout le cadran de l'horloge, y dévorant chaque instant. Cette folie, je l'avais accueillie les bras ouverts, puis je les avais refermés pour la serrer fort et m'en imprégner, mais je craignais qu'une telle folie douce ne soit pas éternelle. Pour elle, le réel n'existait pas. J'avais rencontré une Don Quichotte en jupe et en bottes, qui, chaque matin, les yeux à peine ouverts et encore gonflés, sautait sur son canasson, frénétiquement lui tapait les flancs, pour partir au galop à l'assaut de ses lointains moulins quotidiens. Elle avait réussi à donner un sens à ma vie en la transformant en un bordel perpétuel. »

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  • GRAND PRIX RTL-LIRE 2016
  • PRIX DE L'ACADÉMIE DE BRETAGNE 2016
  • PRIX EMMANUEL-ROBLÈS 2016
  • PRIX ROMAN FRANCE TÉLÉVISIONS 2016
  • ROMAN DES ÉTUDIANTS FRANCE CULTURE - TÉLÉRAMA 2016
20 septembre 2016

Le Cœur cousu, de Carole Martinez & Lu par Suliane Brahim

Le coeur cousu

Santavela, village du Sud de l'Espagne, terre de processions religieuses, de cancans, de lubies douces et magiques !  
Mariée à seize ans, Frasquita voit son mari perdre la boule après la naissance de leur premier enfant. Lui, le forgeron, se prend pour un coq et s'enferme dans le poulailler. À chaque fois que son épouse accouche de filles, c'est la même rengaine. Frasquita implore “les sagesses”, Blanca et Maria, de lui procurer des décoctions miraculeuses pour aider à la naissance d'un fils. Et un soir de lune rousse, Frasquita avale sa potion, fait ses prières et neuf mois plus tard, vient au monde Pedro el Rojo, son bébé poil de carotte. 
Mais la roue tourne pour Frasquita, devenue une pièce d'échange lors d'un combat de coqs que son mari va perdre. Elle quitte tout pour suivre un inconnu, part à travers l'Andalousie avec ses marmots et découvre un pays de légendes. Et l'histoire continue de rouler sa bosse sur un sol de poussière et de rocaille, farouche et indomptable. Il y a un côté flamboyant dans cette fresque romanesque et familiale, où le beau croise le tragique, les joies succèdent aux larmes, la poésie escamote le grotesque. 
Cette histoire insolite est rapportée par Soledad, la petite dernière de la famille. Elle aussi est belle et gracieuse, elle fait tourner la tête des garçons et pourtant elle refuse d'avoir un prétendant. C'est ancré dans ses gènes, dès sa naissance, sa mère a lu en elle un avenir fait de solitude, d'où son prénom Soledad. Dans son grand cahier noir, elle s'épanche rageusement : « Il me faut t'écrire pour que tu disparaisses, pour que tout puisse se fondre au désert, pour que nous dormions enfin, immobiles et sereins, sans craindre de perdre de vue ta silhouette déchirée par le vent, le soleil et les pierres du chemin. (...) Il me faut te tuer pour parvenir à mourir... enfin. »
Récit passionnel et fougueux, fable onirique et humaine, Le Cœur Cousu est un roman qui évoque à sa façon la transmission, la relation mère / fille, la sensualité, la folie, l'amour, les désirs et les rêves. C'est un univers pittoresque, hanté par
 un ogre, un homme qui sent l'olive, un bébé solaire, une prostituée au grand cœur, un chien jaune et un coq rouge, à l'instar d'un conte lumineux, où les scènes cruelles et cocasses témoignent du bonheur d'imaginer. Le merveilleux ici n'est jamais forcé : il s'inscrit naturellement dans le cycle de la vie. 

Lu par Suliane Brahim, pour Gallimard, Collection Écoutez lire - Durée d'écoute : env. 11h 30 
Avec grâce et sensibilité, Suliane Brahim nous transporte dans cette étonnante fable lyrique à travers l'Andalousie de la fin du XIXesiècle. 
Parution : 09-06-2016

 

20 septembre 2016

Le jour où Anita envoya tout balader, de Katarina Bivald

Le jour où Anita envoya tout balader

En pleine déprime depuis le départ de sa fille pour l'université, Anita Grankvist fait le bilan de sa vie. À trente-huit ans, mère célibataire, employée au supermarché de la petite ville de Skogahammar qu'elle n'a jamais quittée, son horizon lui semble soudain brumeux et désolant. Aussi, décide-t-elle de se ressaisir en remplissant ses journées de façon pêle-mêle : elle prend des leçons de moto, rejoint le comité d'organisation de la Journée de la Ville et passe du temps avec sa mère sénile. Ses copines la poussent également à renouer avec les hommes et l'encouragent à draguer son jeune moniteur ! La vie pour Anita prend rapidement des couleurs chatoyantes, des allures cocasses, des séquences émouvantes et vraies. Bien évidemment, j'ai tout de suite accroché à ce petit bout de femme, à ses choix de vie, à son rôle de maman entière et complice, à son statut de fille sous la coupe d'une mère sévère et réservée (et qu'elle tente aujourd'hui de comprendre). Je me sentais en phase avec ses émotions, ses questions et ses doutes. C'est simple, sûr. Mais cette lecture est aussi un bon début pour mettre le pied à l’étrier et accompagner au petit trot le cheminement d'Anita dans sa reconquête d'elle-même. D'abord, dépoussièrer ses rêves d'ado, puis envisager de changer de vie. Un parcours clairvoyant et une héroïne remarquablement attachante pour une histoire pleine de sensibilité et d'humour.

Roman lu avec beaucoup de délicatesse, de tendresse et de badinerie par Marie Bouvier. Très agréable à écouter.

Texte lu par Marie Bouvier pour Audiolib (durée : 12h 56) - Juillet 2016

Traduit par Marianne Ségol-Samoy pour les éditions Denoël

 

19 septembre 2016

Je suis Adèle Wolfe, de Ryan Graudin

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1956. Le IIIe Reich et l'Empire du Japon gouvernent le monde. Hitler ne s'est pas suicidé, ses troupes ont écrasé Staline, envahi l'Angleterre, étendu leur suprématie, tandis que les Etats-Unis ont signé un pacte de non-agression et le Japon un accord de coprospérité. Les camps de la mort ne désemplissent pas - travail forcé, épuration ethnique, expériences médicales... Bref. La marée rouge s'écoule sur le globe et la Résistance piétine.
Dans l'ombre, pourtant, un nouveau plan se met en place : infiltrer le Tour de l'Axe, la célèbre course de moto reliant Germania à Tokyo, remporter la victoire pour rencontrer le Führer lors du bal et saisir l'occasion pour l'assassiner devant les caméras ! Leur arme secrète : Yael, 
une jeune juive rescapée des camps et ancienne cobaye du Dr Geyer qui a “modifié” son patrimoine génétique. Depuis, Yael est capable de se métamorphoser pour prendre n'importe quelle apparence de sexe féminin. Dont celle de l'ancienne championne Adele Wolfe.

Les courses de moto ont le vent en poupe, après Stone Rider de David Hofmeyr, voici un roman absolument époustouflant, dont l'univers uchronique est aussi sa très grande force ! Imaginez un monde où Hitler en serait devenu le maître... Terrifiant, mais pas seulement. Car Ryan Graudin a su élaborer un contexte remarquable, bien construit et bien documenté, qui rend compte des horreurs, de l'injustice, de l'embrigadement, etc. mais qui incite aussi à la réflexion. C'est dans ce cadre qu'a lieu une compétition acharnée, réunissant vingt pilotes aguerris, sur plus de 20.000 km de poussière, de crasse et de danger. Les enjeux sont énormes, tous ont des motivations personnelles, qu'on découvre au gré des péripéties. Les concurrents incarnent tous le subtil mélange de volonté et de sensibilité, d'intelligence et de calcul, mais la frontière est mince entre la loyauté et la trahison, d'ailleurs chaque chapitre nous en réserve la démonstration. Ainsi, Yael se compose un personnage et réussit parfaitement à incarner l'icône de la propagande nazie, par contre tout se complique lorsqu'elle doit donner le change à un frère jumeau ou un supposé petit copain. Même l'entraînement le plus accompli ne peut préparer notre walkyrie à gérer ses sentiments sans compromettre sa mission, et ça met du piquant dans l'histoire ! Je ne vous dis que ça.

Sensation grisante et sentiment d'urgence à chaque coin de page, cette lecture est tout simplement renversante ! Impossible de lâcher le bouquin, rythme infernal, suspense implacable, adrénaline de la compétition, souffle nerveux... et cri du cœur avant de tourner la dernière page. Ce roman va vous dévorer. ♥♥♥


Traduit par Marie Cambolieu pour les éditions du Masque / Coll. MsK, septembre 2016

Titre original : Wolf by Wolf

 

19 septembre 2016

The Graces, par Laure Eve

IMG_7015Nouvelle élève, River découvre dans son lycée la fratrie des Grace, un frère et deux sœurs d'une grande beauté, Fenrin, Thalia et Summer, qu'on prétend également être des sorciers. Leur famille vit à l'écart, riche et excentrique, elle alimente les plus folles rumeurs. Et aucun des trois ne cherche à les contredire. Ils planent au-dessus du lot, fascinants et intouchables. River est, au contraire, discrète, effacée et solitaire. Pourtant, elle tombe sous leur charme et cherche à tout prix à devenir leur amie. Summer, la cadette, la prend sous son aile et l'introduit dans leur “sanctuaire”. River vit enfin son rêve et nage dans le bonheur à côtoyer de si près Fenrin, lequel lui accorde également de l'attention, des sourires et le sentiment d'être différente. Mais tout n'est pas parfait chez les Grace. Thalia est harcelée par son ex, leurs parents exercent une pression sourde et pesante sur leur vie, impossible de s'en libérer. Quid de leur réputation de sorciers ? Un mythe ou une réalité ? 

Grande déception que ce roman ! Attirée par la jolie couverture de Spencer Charles, j'ai tout de suite plongé mon nez dans cette histoire de sorcellerie, du moins selon les apparences, car le déroulement de l'intrigue est à mille lieues des promesses vendues. L'histoire est franchement creuse, tout tourne autour de lycéens qui passent leur temps à traîner, faire la fête, boire et chipoter, cela devient vite lassant et il faut attendre le dernier 1/3 du livre pour trouver un peu d'action. Zéro suspense donc, ou juste quelques révélations finales qui peuvent faire hausser les sourcils. Autre mauvais point, l'écriture ou la traduction... Ou comment se farcir des dialogues plats, un style trop familier, accompagné de grossièretés. J'étais dubitative. Les personnages non plus ne sont pas convaincants, avec leurs faux airs des Cullen dans Twilight (on y pense, forcément), ce sont des pantins figés et maniérés, des stéréotypes sur toute la ligne. Non, non, non. Par contre, l'ambiance tire son épingle du jeu en créant une atmosphère opaque et inquiétante. Une certaine tension dramatique finit par éclater et renvoie les atermoiements adolescents dans leurs filets. Et ce n'est pas plus mal. Quant à la thématique de la sorcellerie, là je vous laisse découvrir le topo. Vous allez vous régaler. ^-^ 

Traduit par Laure Porché pour les éditions Hachette -

Coll. Black Moon, septembre 2016

 

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