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Chez Clarabel
19 septembre 2016

Comment éduquer ses parents... 3. Plan catastrophe, de Pete Johnson

Plan catastrophe

Troisième tome de la série, Louis La Blague est de retour ! Et ça ne rigole pas. Papa étant désormais père au foyer, la vie à la maison réserve pour Louis et son frère Eliott quelques mauvaises surprises (donner un coup de main pour nettoyer les chambres, avaler les tentatives de repas cuisinés, encourager les efforts paternels, ne pas lui miner davantage le moral). Par contre, papa est toujours prompt à l'aider dans ses devoirs et se donne à fond pour décrocher un A ! Louis, pendant ce temps-là, doit préparer son prochain numéro pour la finale de l'émission des jeunes talents. Il est encouragé par “son agent” Maddy, également sa meilleure amie, avec laquelle Louis s'entend si bien qu'il réalise être aussi un peu amoureux d'elle. Et zou, il l'invite pour un dîner romantique, reçoit mille conseils de ses parents attendris, perd tous ses moyens face à sa copine qui se planque sous sa capuche pour camoufler sa tête de caniche. Un rendez-vous mémorable et franchement drôle ! La passion de Louis pour le show et l'improvisation peut sembler épuisante, excessive et irresponsable. Parfois cela l'entraîne dans des situations affolantes (raconter des sornettes à son professeur, subtiliser le courrier adressé à ses parents). Mais globalement l'histoire montre un visage fort sympathique du garçon, qui veut défendre son papa contre leurs voisins minables ou qui n'ose pas avouer son trac sur scène. Les situations s'enchaînent sans s'appesantir et donne une chouette dynamique au récit. La forme du journal intime promet aussi de l'humour, des fables et de la fantaisie. C'est distrayant et déjanté juste comme il faut. Une série qui plaît définitivement aux plus jeunes. 

Traduit par Vanessa Rubio-Barreau pour les éditions Gallimard Jeunesse 

Date de parution 15-09-2016

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17 septembre 2016

Comment éduquer ses parents...: 2. Le grand sketch, de Pete Johnson

comment eduquer

Catastrophe pour Louis ! Ses parents ont vraisemblablement avalé un élixir de jouvence et se comportent comme s'ils étaient de nouveau des adolescents. Cette régression est difficilement supportable pour le garçon, notamment quand son père fait irruption au collège en se la jouant cool et en mitraillant ses camarades d'expressions ridicules dans sa bouche ! Et puis il s'affiche avec des chemises affreuses, porte des baskets et une casquette à l'envers sur la tête. Même topo pour sa mère. Ses parents sont devenus cinglés. Incontrôlables. Louis regrette déjà d'avoir été complice, malgré lui, de ce revirement de situation. C'est lui qui a commencé à partager le lexique du parler djeun's. Quelle erreur monumentale. Maintenant ses parents veulent du swag et des soirées de malade à tout bout de champ. Il est urgent d'agir. Sa cote de popularité n'étant déjà pas fameuse au collège, elle ne cesse de dégringoler dans les profondeurs abyssales avec tout ce cirque. Plus compromettant, le garçon vient de décrocher sa place pour participer à une émission tv qui révèle les jeunes talents. Louis, qui veut devenir comique, voit enfin son rêve devenir réalité. Mais il n'a pas trouvé mieux de tourner ses parents en ridicule en les incluant dans son numéro et ses blagues, puis craint d'avoir dépassé les bornes en découvrant pourquoi son père agit aussi bizarrement depuis quelques semaines. Écrite sous forme de journal intime, cette histoire se veut non seulement drôle et ingénieuse, mais épingle les travers des parents qui ne respectent plus l'écart générationnel ! ^-^ On compatit largement avec le jeune garçon atterré par l'attitude de “ses vieux” qui se défendent de l'être et qui se tapent la honte sans même en avoir conscience. Au secours ! Une lecture à prescrire en famille pour éviter les dérapages et les crises majeures (cf. Marlon et Jessica qui signent des messages FB au sujet des Simpsons). Vos ados vous diront merci. 

Traduit par Vanessa Rubio-Barreau pour les éditions Gallimard Jeunesse

Folio Junior N°1771 - septembre 2016

 

17 septembre 2016

Terre-Dragon: Le souffle des pierres, de Erik L'Homme

Terre Dragon Folio

Premier tome d'une série palpitante, disponible en poche chez Folio Junior, avec une très belle couverture illustrée par Olivier Balez ! 

Pourchassée par des villageois en colère, Sheylis, petite-fille d'une sorcière, se réfugie dans les montagnes où elle rencontre AEgir, un garçon couvert d'une peau d'ours, qui vient lui aussi de s'échapper d'une cage où il croupissait depuis des années. À bout de force, le garçon ne tient pas la distance et voit la jeune fille poursuivre seule sa course, après lui avoir lancé un sort de protection. Mais c'était sans savoir qu'elle allait déclencler une stupéfiante métamorphose chez ce garçon, qui ignorait alors sa nature de Dakan ! 

Qui, que, quoi ? À peine le temps de dire ouf, et les informations défilent sous nos yeux à un train d'enfer. Rythme intense, action sans temps mort et une belle brochette de personnages tous plus intriguants les uns que les autres : sorcier aveugle, scalde maladroit, guerriers, chefs de tribus ennemies, et même un tigre ! Les enjeux de l'histoire tendent encore à s'affirmer mais tissent leurs toiles dans un embrouillamini calculé.

C'est donc par le truchement de grands gestes, de paroles truculentes et d'actions trépidantes qu'on plonge dans cette série (cible visée : dès 10-12 ans). Le ton humoristique, le déroulement simple et accessible, les héros juvéniles et leur douloureux apprentissage de la vie font de cette lecture un rendez-vous excitant, rempli de fougue et de fureur, qui ne manquera pas de confirmer son potentiel par la suite.

Gallimard Jeunesse / Coll. : Folio Junior N°1768 - Août 2016

À suivre en GF : Le chant du fleuve & Les sortilèges du vent

 

17 septembre 2016

Écoutez lire : Matilda, de Roald Dahl

Matilda

À cinq ans, Matilda Verdebois est une petite fille très éveillée, véritable dévoreuse de livres, douée en mathématiques et en orthographe. Elle se fait pourtant toute discrète à la maison, car ses parents ne conçoivent pas la vie sans une série télévisée et la rabrouent souvent de ne pas être à leur image. 
Mlle Candy, son institutrice, détecte tout de suite son potentiel hors du commun et décide de la prendre sous son aile. Mais il faut d'abord composer avec le caractère coriace de Mlle Legourdin, la directrice de l'école, qui déteste les enfants, les nattes, les jupes plissées et les grandes oreilles. Elle prend aussi un plaisir sadique à persécuter les élèves en les humiliant publiquement.
Personne ne pipe mot. Cette femme est tellement immonde qu'elle est redoutée de tous, même les parents n'ont pas conscience de l'énormité de sa cruauté. Matilda est sidérée, tant et si bien qu'elle développe un don de télékinésie qui pourrait bien servir ses petites affaires... ^-^

L'histoire étale joyeusement l'esprit perfide et méchant des adultes, avec moult détails sur les tortures infligées aux enfants (tirer les oreilles, punir au coin sur un pied, réciter sa table de multiplication à l'envers, jouer du javelot avec les tresses, avaler un gâteau au chocolat en entier...). C'est féroce, mais cocasse. Les jeunes lecteurs l'ont d'ailleurs compris, en plébiscitant l'héroïne de ce roman délectable. 
Car Matilda est une fillette extraordinaire, qui compense sa malchance d'avoir deux parents crétins par un tempérament doux et avenant (même si la demoiselle sait faire preuve de rouerie pour les tourner en bourrique). Ça et la lecture de Dickens qu'elle affectionne par-dessus tout. Témoin de tant de malice, elle va s'improviser justicière de l'ombre et déployer ses super-pouvoirs ! 

La lecture faite par Christian Gonon, accompagné de 7 autres comédiens (Isabelle de Botton, Anne Canovas, Laetitia Godes, Amélie Gonin, Sarah Haxaire, Sandrine Le Berre, Thierry Pietra) est pleine de vie, guillerette et entraînante (superbe orchestration musicale). On retrouve dans ce livre l'humour mordant de Roald Dahl, sa fantaisie, sa moralité, ses fanfaronnades et une vision affligeante du monde des adultes. Hop, hop, hop... Le comique se substitue au terrible. On chasse les grimaces, on range les grincements de dents et on se réjouit du tournant des événements.
Public conquis. Applaudissements dans la salle.

Gallimard Jeunesse, coll. Ecoutez Lire - Juin 2016 pour la présente édition

Titre disponible en Folio junior n° 744

 

 

 

16 septembre 2016

Entre ciel et Lou, de Lorraine Fouchet

Entre ciel et lou

La mort de Lou a mis sa famille k-o. Sa santé vacillante, ses pertes de mémoire ont finalement conduit son époux Jo à la placer dans une maison spécialisée, à seulement cinquante-huit ans. Trop jeune pour être écartée, trop jeune pour s'éclipser. Leurs enfants, Cyrian et Sarah, n'ont jamais compris le choix de leur père et lui en tiennent rigueur.
La lecture du testament va conforter leur acrimonie, lorsque le notaire énonce à voix haute que Jo aurait “trahi” Lou, selon les dires de celle-ci. La suite du document est cependant confidentielle, les enfants sont priés de quitter l'office, non sans une certaine amertume. Très déçus par leur père, ils imaginent une tromperie impardonnable et repartent le cœur lourd.
Seulement, Lou a confié à son mari la délicate tâche de rendre leurs enfants heureux. Elle le sait, elle a été une épouse comblée, une mère épanouie, mais hélas Cyrian et Sarah n'ont pas hérité leur droit au bonheur. C'est au tour de Jo de rectifier le tir, en toute discrétion.
Cette mission n'enchante pas notre veuf éploré, depuis longtemps ses enfants et lui ont vécu des vies parallèles. Cyrian mène une existence bourgeoise, complètement éteinte, et se tient à distance de Groix, où il prétend ne pas y trouver sa place. Le jour où son corps a lâché l'affaire (handicap, corps bancal, risques génétiques etc.), Sarah a vu son fiancé lui tourner le dos et a depuis renoncé à l'amour en ne s'attachant à personne.
Comment consoler cette famille cabossée par les aléas de la vie, la réconcilier avec la notion de famille, synonyme de valeur sûre et d'entraide, quand il n'y en a jamais été question, ou seulement pour sauver les apparences, et pour soutenir la mater familias ? Vas-y Jo ! Vas-y fonce. ^-^  

J'avais hésité avant de me lancer dans cette lecture, craignant un roman trop sirupeux ou larmoyant - sans vouloir dénoncer A. Ledig ou A. Martin-Lugand dans le genre - mais là pas du tout. J'ai été agréablement surprise par cette belle histoire d'une famille qui va droit dans le mur, complètement paralysée par ses émotions, et qui a trop l'habitude de conserver pour elle ses vérités, en contenant aussi ses élans affectifs. Ooooh, comme ça me parle, dis donc ! 
Et puis il y a aussi le cadre de l'île de Groix, véritable pivot de l'intrigue, et surtout un appel du pied pour y déposer ses bagages. C'est un cocon hors du temps, un refuge bienveillant, avec des personnages attachants (Maëlle, sa petite Pomme, les copains de banquet, où l'on se rappelle entre rires et larmes que Lou était une piètre cuisinière...). Soudain les chagrins et les peines vous semblent moins lourds, moins insurmontables. On guérit de tout, à Groix ! Il faut croire.
Bref. Cette bulle a su m'envelopper tout naturellement, et je m'y suis sentie très bien. Parfaitement à mon aise. J'étais prête pour écouter l'histoire de Jo, face au nouveau challenge de sa vie, un défi pour le forcer à ne pas couler à pic non plus, car notre homme est vraiment très, très triste d'avoir perdu son alter ego.
Pour s'accrocher à la vie, il se tourne vers ses enfants qu'il ne comprend plus. Au départ, il est un peu pataud dans ses tentatives de “colmatage”, et puis au fil du temps ses stratagèmes vont prendre forme et approcher le rêve inaccessible. Youhou.
C'est vraiment une chouette lecture, qui envoie de bonnes ondes et qui fait se sentir #heureux. Le choix des quatre comédiens (Audiolib) apporte une touche affective et donne une perspective réjouissante à l'épanouissement de cette intrigue simple, charmante et riche d'émotions. Chaque voix tient son rôle, idéal pour une immersion totale. À renouveler ! 

Texte lu par Maia Baran, Patrick Descamps, Frédéric Meaux & Colette Sodoyez pour Audiolib

Durée : 9h 09 - Août 2016

 

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15 septembre 2016

Dear You - saison 1, par Emily Blaine & Jessica Monceau

Dear you

Après l'écoute de l'épisode 1, mis à disposition gratuitement sur toutes les plateformes de téléchargement légal, j'avais disposé d'un peu plus d'1 heure 30 pour me familiariser avec cette romance à succès. C'était bien trop court pour juger du potentiel addictif de l'intrigue, aussi j'ai patienté jusqu'au mois d'août pour me lancer dans cette première saison, préalablement publiée sous trois épisodes. En livre audio, forcément. 

Kathleen est concierge dans un palace, où elle s'applique à satisfaire les desiderata d'une riche clientèle exigeante. La jeune femme est célibataire, vit loin de sa famille, a très peu d'amis pour lui tenir compagnie, aussi consacre-t-elle facilement tout son temps au boulot. Son seul pêché mignon consiste à dévorer les petites annonces du New Yorker en rêvant du jour où l'une de ses bouteilles à la mer lui serait destinée. Sa routine bascule lorsque débarque Andrew Blake au Peninsula. Ce magnat de la presse impose très vite sa puissance et son assurance, Kathleen n'est pas totalement insensible à son charme mais se planque derrière son professionnalisme. Attention danger. Frontière à ne pas franchir. Et puis, elle vient d'accepter l'invitation de son nouveau collègue Dan. Un peu de lâcher prise dans son existence bien sage et trop calme. Mais Andrew Blake accentue également ses efforts pour lui plaire et use sans vergogne de son pouvoir pour obtenir ce qu'il veut.

La ligne générale est certes assez classique, l'histoire est simple, sans surprise, mais non moins charmante. On retrouve tous les codes du genre sentimental, ses clichés, son scénario bien rodé, ses personnages convenus et autres stéréotypes familiers. Cependant, la touche est fraîche, moderne, assez pétillante. Les dialogues sont naturels et spontanés. Je n'avais pas trop envie de rouler des yeux à tout bout de champ. Et puis, c'est une création française... cocorico ! Cerise sur le gâteau, pour la présente édition : la douce voix de Jessica Monceau, qui nous fait passer un très agréable moment. La deuxième saison est, par ailleurs, déjà disponible sous le même format. Il n'y a plus qu'à...

Texte lu par Jessica Monceau (durée : 8h 12) - Audiolib, août 2016

 

14 septembre 2016

Écoutez lire : Le Petit Nicolas & autres histoire inédites, de Sempé & Goscinny

Pour chasser le blues de la rentrée, retrouvons le Petit Nicolas dans ses savoureuses histoires qui font passer l'école, les copains, les parents et la routine pour des valeurs sûres et réconfortantes ! ... Allez zou, dans la playlist !  

Six histoires inédites du Petit Nicolas

Au programme ! Nicolas et ses copains ont très envie d'aller au cinéma pour voir le dernier film sur D'Artagnan, mais décrocher l'accord du père n'est pas une sinécure. Nicolas a eu une mauvaise note en orthographe, au grand mécontentement paternel, seulement le garçon va fortement l'impressionner en étalant sa culture au moment de répondre aux questions d'un jeu à la radio en toute spontanéité. Le lecteur, lui, comprendra. Lors de la visite des parents dans la classe des garçons, les adultes ne tarissent pas d'éloges sur le comportement irréprochable des enfants, tous sages et appliqués, comme la maîtresse leur avait demandé, et puis un problème de mathématiques va soudain chiffonner les papas qui se chamaillent quant à sa solution. Le père de Nicolas reçoit la visite d'un vieux camarade de classe, mais celui-ci va briser l'image modèle en racontant des anecdotes coquines sur les bêtises de leur enfance. 

Ce sont grosso modo 43 minutes de bonheur à écouter des histoires pleines d'humour et de fraîcheur sur la vie de Nicolas et ses copains. Un petit vent de nostalgie souffle aussi sur la lecture, qui n'est pas pour me déplaire. 

Les trois comédiens, Alain Chabat, Patrick Timsit et Elie Semoun, prêtent à tour de rôle leur voix au Petit Nicolas (chacun jugera de la prestation réciproque, en notant des petites préférences) mais globalement ils ont tous su restituer la candeur et l'espièglerie des jeunes héros. 

Musique originale: Christian Piget

La bonne surprise et autres histoires inédites du Petit Nicolas

Changement de disque, mais le contenu lui reste le même : des farces, des batailles, des punitions, des bonnes blagues et de la rigolade. Sept histoires inédites pour faire rire et sourire les petits et les grands.

En classe, Nicolas a réalisé le plus beau lapin en pâte à modeler et montre fièrement sa création à la maison, et là c'est le drame. Crise familiale avec grosse dispute hystérique. Franchement, le talent de Nicolas est incompris ! Pour avoir ramené une mauvaise note en arithmétique, Nicolas essuie la colère de papa et doit prendre des cours particuliers avec un jeune étudiant qui prend des billes et des rails de train pour faire sa leçon, seulement il se fait prendre la main dans le sac et claque la porte de la maison, sous le coup de l'humiliation. 
Le Bouillon est remplacé par Monsieur Mouchabière pour surveiller les garnements pendant la récréation, il est nouveau et beaucoup plus jeune. Les enfants choisissent de jouer aux avions et se donnent des noms de pilotes, mais Geoffroy veut être Buffalo Bill ! Dispute, punition, etc. Le surveillant ne rigole pas, puis s'emballe à force de regarder les garçons jouer aux aviateurs, et bam ! ... face-à-face avec le directeur et le Bouillon. Gloups. 
Nicolas et ses copains veulent bâtir un château-fort à la hauteur de leurs moyens (bouts de carton, feutres, babioles), quand papa décide d'intervenir en se lançant dans un projet toujours plus fou et ambitieux ! C'est sans se douter que les garçons ont également prévu de jouer à la guerre...
En rentrant à la maison, papa annonce une bonne surprise : 
une nouvelle voiture, toute verte. Au même moment, un gendarme lui colle une contravention car il a garé sa voiture devant sa propre porte de garage. Maman également est fâchée de n'avoir pas été concertée pour ce nouvel achat, son voisin se mêle des affaires de papa, Nicolas est rabroué, bref c'est la dispute générale et la surprise qui prend un goût de vinaigre.
Et pour finir, 
Marie-Edwige, la fille des voisins, une jolie petite blonde, invite Nicolas à jouer dans son jardin, le garçon découvre alors un nouveau jeu : l'infirmière. Puis tente de battre la fillette aux courses, mais aussi à la pétanque. Rien n'y fait, Marie-Edwige arrange les règles à sa sauce. Nicolas se lasse de perdre et décide de prendre sa revanche aux dames. Quel mauvais joueur ! ^-^

Benoît Poelvoorde est un narrateur excellent dans le genre: dynamisme, humour, fraîcheur, drôlerie. On ne se lasse pas d'écouter les histoires de Nicolas !

Musique originale : Michel Korb.

Le ballon et autres histoires du Petit Nicolas

On enchaîne avec les disques, on ne compte plus, c'est tellement rigolo à lire et à écouter ! Voici de nouveau sept histoires qui évoquent à merveille l'enfance, l'insouciance, les bêtises et les copains... 

Nicolas n'a pas de chance, sa mère vient de lui acheter un ridicule pull-over bleu avec un petit canard et se doute que ses copains vont se moquer de lui à l'école. Il est hargneux, cherche la bagarre mais la maîtresse calme le jeu à force de cajoleries qui font rougir toute la classe. Résultat, tous les copains réclament à leur maman le même pull ! 
Une nouvelle épicerie vient de s'ouvrir, selon un tout nouveau concept : pas de vendeur dans les rayons, on prend ce qu'on veut, on remplit son chariot métallique, puis on passe en caisse. Et là, c'est la fin du mythe. Ce n'est pas parce qu'il n'y a pas de vendeur que tout est gratuit ! Le supermarché vient de voir le jour, bonjour le choc des cultures ! ^-^
Nicolas prend connaissance d'un concours pour gagner une voiture. Le jeu est simple : il suffit de reconnaître des monuments célèbres. Le garçon se voit déjà au volant de son bolide et crâne devant ses copains. Et déjà les mômes se chamaillent car tous veulent monter dans la belle voiture mais Nicolas est très pointilleux. Finalement, ça fait trop d'histoires avec les copains, et aussi à la maison, du coup Nicolas renonce au concours.  
Pour s'occuper sur leur terrain vague, la bande a l'idée de créer un cirque. Les garçons se distribuent leur rôle (dompteur, acrobate, clown, etc.), ils prévoient la musique et la publicité avec de grandes affiches. Et les indispensables cacahuètes à vendre à l'entrée... Ah oui, le jeu devient un vrai cirque ! 
Nicolas se rend avec sa maman Au Grand Magasin et reçoit en cadeau un ballon de baudruche. Au retour, au moment de monter dans le bus, la mère surprend un bambin avec le même ballon qui éclate sous leur nez. Perplexe, maman décide de rentrer à pied sans demander son reste. Le chemin est long, pénible. Même papa est déjà rentré avant eux ! En voyant le ballon de Nicolas, papa a aussitôt envie de faire une blague à leur voisin M. Blédurt. Il glisse le ballon le long de la haie, juste au moment où M. Blédurt passe son sécateur, et bim ! Le père et le fils sont hilares, alors que maman est en pétard.
Geoffroy explique à ses copains qu'il prend des cours de judo et tente de faire une prise sur Alceste... Alceste, ce bon costaud qui ne décolle pas du sol. Les garçons pouffent de rire, et ça dérape : leurs
 jeux de brutes sont réprimandés par Le Bouillon qui n'entend rien à l'école de la loyauté. 
Et enfin, c'est l'Évènement. 
Tonton Eugène, le frère de papa, invite toute la famille au théâtre pour voir une opérette. Nicolas est fou de joie et s'embrouille avec les copains, certainement jaloux, mais rien n'entâche l'excitation du môme. Il n'a pas faim, a peur d'arriver en retard, est complètement survolté. Sa mère s'inquiète et pense qu'il est un peu fatigué. Non, non, Nicolas s'accroche à son rêve comme un forcené. Au moment d'arriver au théâtre, l'ambiance ouatée et chaleureuse enveloppe le garçon.. qui va s'écrouler de fatigue sur l'épaule de sa maman !  

Une lecture un brin nostalgique, avec ses chaussettes hautes, son vouvoiement, son mode de vie un brin désuet, ses vieux clichés sexistes, qui donnent néanmoins des repères réconfortants en recréant cette ambiance qu'ont connu vos parents ou grands-parents. Les activités sont dans l'ensemble enfantines, jamais mesquines. Certes, on se chamaille beaucoup entre copains, mais on se réconcilie aussi très vite ! C'est tout le bonheur de l'enfance, tout le charme et toute la tendresse... Benoît Poelvoorde y est excellent. 

Musique originale de Michel Korb.


Gallimard Jeunesse, coll. Écoutez Lire - en téléchargement sur Audible

 

Audible été enfant

14 septembre 2016

Les Royales Baby-sitters Tome 1 : Les bébés, ça pue ! de Clémentine Beauvais

Les Royales Baby-sitters

Anna et Holly rêvent de se payer des vacances intergalactiques, mais doivent se trouver un job d'été pour remplir leur tirelire. Et quelle aubaine justement ! Le roi et la reine de Brittonie ont un besoin urgent d'embaucher une baby-sitter pour leur journée annuelle de vacances. Six bébés turbulents à nourrir, promener, changer et surveiller... car ils ont vite fait de gambader à toute allure.
Anna et Holly n'ont pas le temps de dire ouf qu'elles débarquent au palais et prennent connaissance de leurs tâches à accomplir. Les jeunes filles n'ont guère d'expérience en la matière, mais comptent bien ne pas démériter (et empocher leur salaire mirobolant).
Elles font également la rencontre du Prince Pépino, l'héritier du trône, qui est complètement obsédé par les glaces et qui refuse de lever le petit doigt pour s'occuper de ses petits frères. Et déjà les nourrissons s'époumonnent dans leurs berceaux pour réclamer leur pitance... Les filles vont bien s'amuser ! ^-^
Et pour ajouter du piment à cette joyeuse cacophonie, arrive sur mer l'armada du roi de Danelandie, Oroméoroméo, avec Monstre marin, zeppelin et oiseaux-mouches de haute précision en artillerie lourde. Tous aux abris !
Quelle farce ! quelle aventure ! L'humour s'éclate à chaque coin de page, c'est complètement barré, complètement loufoque, avec des jeux de mots aux petits oignons, des tranches de vie improbables, des situations ubuesques, et des solutions tout aussi miraculeuses, qui prêtent grandement à sourire. Oui, cette lecture donne la banane.
Il y a une inventivité dans l'histoire, qui ne laissera pas insensible le jeune lecteur. Tout est osé, exagéré, le trait forcé. Et c'est ça qui plaît. La démesure, le grand-guignolesque, le farfelu, le comique, le cocasse. L'auteur a tout compris.
Clémentine Beauvais est française mais vit en Angleterre depuis plusieurs années, où elle s'est vraisemblablement nourrie d'un humour pince-sans-rire et d'une fantaisie à la sauce dahlienne. ;-) Cela décoiffe, ça gesticule, cela se bouscule, et toute cette belle énergie est concentrée dans ce petit roman original et drôle, où les illustrations facétieuses et la folie douce ont trouvé leur terrain d'entente.  

Traduit par Amélie Sarn pour Hachette (2015) ♦ Repris au Livre de Poche / Juillet 2016

Illustrations de Becka Moor

 

14 septembre 2016

Wild Girl, d'Audren

Wild Girl

Milly Burnett a dix-neuf ans lorsqu'elle choisit de partir à la Conquête de l'Ouest pour enseigner dans une petite école à Tolstoy, dans le Montana. Nous sommes en 1867. Elle quitte le Massachusetts et sa famille pour entreprendre un voyage long et éprouvant, mais Milly déborde d'enthousiasme pour cette nouvelle aventure. La jeune femme a soif de liberté et de découverte, elle ne doute pas qu'une existence fabuleuse l'attend au-delà de son horizon familier. 
Et déjà les paysages l'étourdissent, les coutumes locales, les villes plantées au beau milieu de nulle part, avec son lot de bons et de méchants, les pionniers en quête d'impossible, les colts qu'on dégaine sans trop réfléchir, mais aussi les cowboys et les indiens, le confort rudimentaire, le fameux « esprit de l'ouest », des mentalités différentes, même si les commérages et la bienséance continuent de gouverner le monde !
C'est donc avec la même exaltation qu'on partage cette aventure. Milly est jeune, fraîche, ravissante. Elle conquiert les habitants de Tolstoy, enchante les enfants, sa pédagogie fait parler d'elle et les parents accourent avec leur progéniture pour remplir les bancs de l'école. Quel succès. De plus, Milly s'épanouit au fil de ses rencontres, entre Sam le forgeron au sourire ravageur, Josh le jeune bandit au cœur tendre et Elwood le grand rouquin qui multiplie les prévenances... La farandole sentimentale est complète.
Il faut dire aussi que la communauté du Montana est attachante, et Milly y trouve rapidement sa place. Il y a sa voisine Marceline, une femme indépendante et si secrète, le débonnaire Phil, patron du grocery store, sa femme insupportable, Belvadara Johanson, le shérif Tim Clyne et son épouse Meg, et tout un décor authentique, de la poussière, de la boue, des saloons, le club de tricot et le salon de thé. L'évasion est totale. De plus, l'histoire a su me rappeler des séries ou des lectures comme “Dr. Quinn, Medicine Woman”, “La Petite Maison dans la prairie” et aussi “Les Filles de Caleb” d'Arlette Cousture qui confortent ce sentiment d'appartenance et de cocon. 
C'était génial ! J'ai adoré ma lecture, pour son ambiance, ses personnages, ses petites histoires d'amour, son sens du romanesque, sa flamme, son souffle, sa terre promise. L'auteur a enrichi son propos de références culturelles qui renvoient à des chapitres de l'histoire américaine (pas toujours glorieuse, cf. le massacre des “native americans”). C'est une vision du Far West avec ses rêves et sa dure réalité, au milieu de laquelle embellit la personnalité farouche d'une héroïne extraordinaire. J'ignore si l'auteur donnera suite aux aventures de Milly Burnett - car il y a matière à nous transporter toujours plus loin - mais je reste attentive à toute proposition ! ☺♥

Albin Michel / coll. Litt' - Septembre 2015

13 septembre 2016

Moi, Boy et plus encore, de Roald Dahl & Quentin Blake

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À lire ou relire... le récit de l'enfance de Roald Dahl dans une version enrichie de lettres, photographies, anecdotes et textes inédits !

Tout commence par l'installation de son père, venu de Norvège, à Cardiff où il fait fortune. Roald grandit au sein d'une famille nombreuse et unie, malgré les coups durs et les aléas de la vie (la mort du père, le choix de la mère-courage à déménager dans une demeure plus modeste et tenir sa promesse d'envoyer les enfants dans des écoles anglaises). C'est l'histoire aussi des fabuleuses vacances en Norvège, des premières promenades en voiture, sans besoin de passer le permis, des petites bêtises pour se venger de l'épicière revêche (en glissant une souris morte dans un bocal à bonbons), ou comment s'interdire de manger des bâtonnets de réglisse pour ne pas attraper la maladie du rat, l'art et la manière de se payer la tête du petit copain de la frangine en lui donnant du tabac de chèvre à fumer, rapporter les sévices corporels et trembler devant un professeur rouquin, à la grosse moustache, ou passer des heures à bouquiner aux WC pour lui réchauffer la cuvette...

À travers le récit de ses aventures, on découvre un jeune Roald Dahl qui ressemble étonnamment aux héros de ses livres (lire son chapitre sur le Chocolat, qui a tout lieu d'être la genèse de Charlie). La lecture de ses mémoires est donc un formidable pèlerinage en enfance, au pays des souvenirs, également un voyage dans le temps (l'époque des années 20) à travers une composition intime et pleine de délicatesse. Ce sont ainsi autant de moments joyeux, insouciants et poignants (la douloureuse expérience des pensionnats anglais, l'éloignement, l'enseignement rigoureux et les châtiments corporels...) que l'on découvre en savourant les petits extras que Felicity Dahl a choisis précautionneusement pour doter la présente édition. La plupart des archives étaient abritées au musée de l'auteur (à Great Missenden) et viennent apporter à la lecture une complicité en partageant des photos et autres documents personnels. La lecture conserve toute la fraîcheur et l'impertinence de la jeunesse, car c'est en puisant dans son légendaire sens de l'humour et une bonne dose de tendresse que Roald Dahl s'est livré à cet exercice réjouissant de l'introspection.

Traduit par Janine Hérisson & Jean-François Ménard pour les éditions Gallimard Jeunesse / Septembre 2016

«Une vie sans boutiques de confiseries ni bonbons ne vaudrait pas vraiment la peine d'être vécue...»

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