brooklyn_folliesL'histoire de Brooklyn Follies est faite de rencontres, d'amitiés et de rêves utopistes. Trois hommes vont fantasmer sur un Hôtel Existence, dans la verte campagne de New York, alors que ces trois-là sont d'indécrottables citadins. Les femmes font aussi pâles figures, des espèces d'icônes frelatées, qui tiennent compagnie quelques pages, vont et viennent en guise de décorum. Mais ce qui m'a fort chiffonnée, en fin de compte, c'est l'impression d'une fin hâtive, d'un arrangement à l'amiable, d'une combinaison parfaite pour que tout finisse bien dans le meilleur des mondes. Sans doute le spectre de septembre 2001 a influencé cette donne, histoire de penser que l'Amérique fait encore rêver, qui sait ? La dernière phrase du roman le suppose.
Bref, "Brooklyn Follies" est une assez bonne histoire, loin de "Moon Palace" ou de la Trilogie NY. Mais j'ai particulièrement aimé quand l'auteur inocule des tartines sur les histoires des grands écrivains, comme Edgar Allan Poe et Nathaniel Hawthorne. Pour le reste, il y a des hauts et des bas (comme le passage dans le Vermont ou les épisodes "Aurora"). Je pense que ce sentiment d'amertume ne sera que passager, et dans quelques temps j'aurai plus le souvenir d'avoir lu un roman foisonnant et terriblement "austérien".