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Chez Clarabel
18 octobre 2006

Mercredi, jour des enfants

IMGP2423Mémoire de griot est un livre CD où petits et grands sont invités à voyager, au gré des quatre contes, sur les rives de fleuves majestueux, au coeur de forêts denses et sombres, au-dessus des prairies sauvages de la savane...

Ce livre CD présente quelques thèmes aussi variés que l'exclusion, la recherche de la vérité, l'amitié... Et ce sont tantôt les hommes qui nous tiennent en haleine, tantôt les animaux.

Comme il l'a appris de ses ancêtres, ce griot jalonne ses histoires de mélodies qu'il interprète sur le disque avec des instruments traditionnels comme la Sanza et le Gongoma, le Kamele-N'Goni, le M'Bolon, et par des instruments de percussion comme le Djembé et les Tambours d'eau.  Quand il chante, c'est en Soninké, le dialecte de ses origines. (notes de l'éditeur)

Mémoire de griot rassemble les contes de Siré Camara, avec des illustrations d'Anne Boscher. Quatre histoires dans le livre : Les trois frères / La chèvre et la Hyène / Pourquoi la grenouille a les yeux exorbités et les fesses plates ? / La dame du fleuve.

Honnêtement, c'est un plaisir pour les yeux, c'est un bonheur pour les oreilles et c'est un exercice parfait pour les zygomatiques ! Mémoire de griot est un livre magnifique qui nous transporte au coeur de l'Afrique et de sa tradition orale. L'option CD est définitivement adoptée ! ...

  IMGP2473   Mémoire de griot - Siré Camara & Anne Boscher - Editions Points de Suspension

  • Ce livre a été découvert dans le cadre du Prix Zazieweb de la Petite Edition : Mémoire de Griot a remporté le 1er Prix en 2005.  Ici sa petite discussion ...

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18 octobre 2006

Volvo Trucks - Erlend Loe

volvo_trucksDans "Volvo Trucks", on retrouve le personnage de Doppler, déjà rencontré dans "Naïf super" et "Doppler", deux précédents romans d'Erlend Loe. Toutefois, il n'est pas forcément indispensable d'avoir lu ces deux livres pour ouvrir ce troisième car on peut très bien s'y sentir à son aise. Après tout, l'auteur intervient sous forme d'apartés d'une longueur plus ou moins conséquente, mais à une cadence soutenue. Il s'immisce dans l'histoire avec aisance et humour, fait ses commentaires sur n'importe quel point qu'il juge important de préciser et d'expliquer plus intensivement. Ses incursions dans le récit sont nombreuses, surviennent sans crier gare et contribuent beaucoup à la verve de ce roman !

"Volvo trucks" met en scène la pétillante Marj Britt, 92 ans, veuve et fumeuse de hashich. Son mari était un ancien employé de chez Volvo Trucks et a été le principal créateur du modèle Globetrotter, cependant l'homme a été roulé dans la farine et s'est fait voler la vedette et les plans de cet engin. Dommage. Cependant, la maison qu'il occupe avec son épouse a elle-même été spoliée à son voisin, von Borring, un fondu de scoutisme, d'oiseaux et de nature. Un jour, sortant de sa forêt, débarque Doppler avec son fils Gregus et son élan Bongo. Ils arrivent chez Marj où ils vont se reposer, manger et se séparer. Car Gregus est déçu par son père, qui danse en fumant son hasch, et décide de rentrer chez sa mère à Oslo. L'élan aussi va prendre la poudre d'escampette. Mais Doppler continue de perdre ses idéaux en la compagnie de Marj Britt. Cette dernière va vouloir taquiner son voisin von Borring et charger Doppler d'une mission, mais rien ne se passe comme prévu. Doppler va rencontrer le scout et devenir l'élève de cet homme. Un vrai micmac ! C'est carrément débile, mais cocasse et loufoque. Tous les intervenants de ce roman sont singulièrement des bouffons. Il est cependant impossible de ne pas sourire à leurs délires et aventures, inévitable de s'attacher au badinage de ce narrateur / auteur. Car "Volvo Trucks" est un roman surprenant et original, nettement extravagant !

Gaia

17 octobre 2006

Secrets de famille - Louisa May Alcott

secrets_de_familleKate Snow est engagée comme gouvernante chez la famille Carruth pour prendre soin d'Elinor, une jeune fille affligée d'une maladie mentale (en fait, une dépression nerveuse doublée d'une profonde mélancolie). La famille Carruth est la cible d'une malédiction ancestrale : chaque héritier est persuadé d'être atteint de folie, pour remédier à cette tragédie les enfants s'interdisent de se marier. Or, Amy, la soeur d'Elinor, a justement entrepris d'épouser un certain Carroll, grand ami du redoutable Robert Steele, le mauvais esprit de la famille Carruth. Cet homme est une ombre menaçante sur la famille, il est omniprésent, s'arrogeant le droit d'imposer ses conditions chez ces infortunés, pris dans un étau, car Steele est le détenteur d'un secret, le confident d'une honte qui accable les Carruth.

Mais quel est donc ce secret ? Quelle véritable personnalité se cache derrière la figure farouche de Steele ? Et Kate Snow, petite bonne femme au caractère orgueilleux et décidé, quelle part cruciale va-t-elle s'accorder pour apporter la paix à Elinor et sa famille ? Car dans "Secrets de famille", il sera bien évidemment question de duplicité, d'amours naissantes, de tromperies et de drames en cascade. Louisa May Alcott a su diriger son histoire dans l'harmonie des romans sombres et oppressants, si le mot "harmonie" colle difficilement à cette idée... Mais Louisa May Alcott avait véritablement ce don pour la théâtralité, la tragédie en puissance et donnait à ses personnages féminins une tournure plus tapageuse que l'image de la blanche colombe, fragile des nerfs, et qui s'évanouissait au moindre mal. Dans "Secrets de famille", c'est Kate Snow qui tient la dragée haute. Elle n'est pourtant pas épargnée, car Louisa May Alcott ne la pare pas d'un halo totalement héroïque et salvateur. Sous la candeur, se cache forcément une fourberie en jupons... Encore un roman, injustement méconnu, de Louisa May Alcott à découvrir sans plus attendre !

Editions Interférences

  • Quelques jolis mots à propos de cette maison d'édition : " Si les lecteurs qui achètent nos livres font des découvertes et prennent plaisir à avoir entre les mains un objet conçu et fabriqué avec amour, nous n'en demandons pas plus ! "

 

17 octobre 2006

Les yeux de Lady Macbeth - Louisa May Alcott

les_yeux_de_lady_macbethMax Erdmann est un artiste peintre qui peine à terminer son tableau de Lady Macbeth. Il lui manque les yeux, impossible de trouver cette flamme, "le regard fixe, atone, mais non dénué d'intelligence de lady Macbeth dans son sommeil halluciné". Un jour au théâtre, il rencontre la troublante, fascinante mais non moins mystérieuse Mlle Agatha Eure. Aucun doute possible, c'est elle qu'il lui faut pour incarner "cette étrangeté inquiétante". Le temps passant, Max va être séduit et épouser cette jeune fille, ignorant qu'il signe là un pacte d'aliénation, proche de la soumission irréversible, d'une dépendance incontrôlable. Car cette Agatha Eure possède un talent caché, secret, qui mettra des chaînes au peintre, persuadé jusque là d'être marié à son Art.

Ce petit roman de Louisa May Alcott a bien failli tomber dans les oubliettes, heureusement des bonnes âmes ont entrepris de traduire et publier l'oeuvre, autrement qualifiée de méconnue, de l'auteur des "Quatre filles du Dr March". Cette passionnée de romans noirs et tragiques, de théâtre de Shakespeare, n'a pas hésité à braver l'interdit de l'époque en écrivant ce genre de littérature fantastique et morbide où les personnages ont des visions, se perdent dans la folie et sont victimes de machiavélisme exploité par le génie féminin. Car oui, Louisa May Alcott, même si elle devait publier cette littérature sous un pseudonyme, a toujours prétendu revendiquer la malicieuse puissance féminine, la rouerie de l'esprit des femmes, des magiciennes et des ensorceleuses qui, comme Agatha Eure, ruinent des êtres pour se venger de leur négligence après le mariage. Ce n'était pas qu'une convention, c'était une abnégation, un aller sans retour. Et pour ces admirables raisons, non dénuées d'espièglerie, il est absolument recommandé de lire ce livre un peu trop court, mais divin !

Editions Interférences

  • " Vous avez ici des romans, des airs nouveaux, un instrument, de la broderie et un chien, qui ne se formalise pas d'un silence morose ni d'une conversation insipide, que demander de plus ? Certainement pas un mari qui ait la tête ailleurs ? "

 

17 octobre 2006

Derrière le masque - Louisa May Alcott

derriere_le_masquePas facile d'imaginer que Louisa May Alcott pouvait être l'auteur d'autres romans que son très célèbre "Les quatre filles du docteur March" !.. Pourtant, l'auteur s'est essayée à d'autres histoires moins niaises et candides (en apparence), et sous pseudonyme, notamment avec "Derrière le masque". Louisa May Alcott était fondue de romans noirs, de théâtre et de romances glauques. Dans ce roman, elle met en scène Jean Muir, dix-neuf ans, blonde et fragile, qui traîne sa frêle silhouette maladive chez les Coventry pour devenir gouvernante de la famille. La jeune fille et ses secrets intriguent, en opposition à la figure indolente et narquoise du jeune héritier. Toutefois dès la fin du premier chapitre l'auteur n'hésite pas à dévoiler que Jean Muir est une intriguante ! Quels desseins, quelles noirceurs, quels mystères l'auréolent ? Tout reste à découvrir.

Et effectivement cette histoire de manipulation féminine est intéressante et s'inscrit dans la grande tradition des romans noirs de la fin du 19ème siècle. Wilkie Collins est évoqué, mais "Derrière le masque" n'est pas un livre de référence, inoubliable. Sa lecture est charmante, gentillette. Le portrait du cercle bourgeois des Coventry est observé avec acuité, sans ironie, mais j'hésite à croire à une volonté de démontrer la vulnérabilité féminine qui décide de se venger de leur triste sort en la personne (symbolique) de Jean Muir ! La jeune femme garde des traits diaboliques (mais j'ai déjà remarqué que c'était une exigence chez L.M. Alcott, pour avoir lu un autre roman, "pour le meilleur et pour le pire"). "Derrière le masque" reste un roman de "second plan", pas un classique, juste une illustration légèrement floue d'une littérature de l'époque. A conseiller, cependant.

Editions Interférences

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16 octobre 2006

La vérité et ses conséquences - Alison Lurie

alison_lurie"C'était par une très chaude matinée au beau milieu de l'été : après plus de seize ans de mariage, en voyant son mari à une quinzaine de mètres, Jane Mackenzie ne le reconnut pas." Non, Alan Mackenzie ne ressemble plus au séduisant professeur qu'elle a épousé, c'est désormais un homme courbé par la douleur, mal coiffé et qui a grossi. Depuis plus d'un an, Alan souffre d'un mal de dos qui le prive de tout déplacement et le cantonne dans un canapé où il geint et passe son temps à avaler des cacahuètes, de la glace, etc. Jane est devenue son soigneur, mais elle n'en peut plus. A force de ronger ses pensées amères, elle devient mesquine et haineuse.

A l'université où Jane et Alan travaillent, l'éminente Delia Delaney est invitée en résidence. C'est une célébrité, elle est belle et affriolante, réputée également capricieuse et imprévisible. Delia est accompagnée de son mari, Henry. Jane prend en grippe le couple, puis se surprend à accorder ses violons avec Henry. Delia souffre de migraines chroniques, la rendant encore plus exigeante. Tandis que Jane et Henry se trouvent des points communs, Delia se rapproche d'Alan qui tombe dans ses filets. Entre jeux de séduction, badinages, mensonges et vérités à demi avouées, les couples se mélangent. Mais, gare : le lézard rampe et chatouillera le dindon de la farce...

"La vérité et ses conséquences" est une comédie douce-amère sur les sempiternelles relations dans les universités américaines, dans le petit cadre fermé des intellectuels qui perdent leur foi, cherchent la notoriété, donnent des conférences et courent à perdre haleine pour fuir l'attachement trop intempestif des admirateurs. Au centre du roman d'Alison Lurie, on retient la figure magnifiquement agaçante de Delia Delaney, pompeuse et sexy, qui cartonne et détonne dans ce milieu coincé et huppé. Autre personnage intéressant : Alan Mackenzie, le pitre de service, bien malgré lui. Il se coltine des douleurs lombaires depuis 18 mois, et chaque passage dans le roman donne lieu à des séances de grimaces et pleurnicheries. Alison Lurie n'est pas complaisante, elle épingle un bon coup pour faire mal et le lecteur sourit. Le roman est, en somme, un rapide moment de lecture agréable, assez fidèle au style de l'écrivain. Quelques pages, vers la fin, auraient pu soulager l'histoire qui s'alourdit un petit peu. Sans quoi, bon point.

Rivages

  • "Sous les yeux d'un Alan incapable de l'arrêter, elle tira sa valise à roulettes sur le parquet, de la cuisine au couloir. Bientôt, il entendit la valise retomber lourdement sur chaque marche de l'escalier, et dans chaque rebond résonnaient l'ennui, le devoir et la morosité à venir."

16 octobre 2006

Marilyn : Portrait d'une apparition ~ Marie Magdeleine Lessana

Marie-Magdeleine Lessana est psychanaliste et aime Marilyn Monroe. Avec ce livre, elle a décidé que ce ne sera "ni une biographie, ni une analyse de cas, ni une enquête, mais la fusion du portrait de l'artiste et de son oeuvre : une légende". Passés les premiers chapitres qui concernent les jeunes années de Marilyn (d'un intérêt mitigé), les suivants nous plongent dans les années Fox, DiMaggio, Miller, Kennedy jusqu'à cette nuit fatale d'août 62. Ce qui m'a semblé très intéresssant dans cet énième ouvrage sur Marilyn Monroe, c'est la non-volonté de vouloir chercher qui, comment, pourquoi, plus les suppositions (et si...) à n'en plus finir. Non, les faits sont là. Marilyn était fragile, mal entourée, mal influencée et entraînée dans des milieux glauques (comme la drogue, la mafia, la politique) un peu malgré elle ! Certes, MM. Lessana suggère quelques interprétations de son cru, en bonne psychanaliste qu'elle est, pourtant elle n'épargne pas ses confrères américains qui ont vivement et trop farouchement pullulé autour de l'actrice. Par contre, je n'ai pas aimé le dernier chapitre sur l'Actor's studio, les psychanalistes et les photographes où j'ai eu le sentiment de tourner en rond et de revenir sur du déjà-vu. Car l'essentiel était dit ! Pour moi, le plus grisant était de lire tous les chapitres autour du parcours cinématographique de Marilyn, avec l'évocation du trop méconnu "Don't bother to knock" ("troublez-moi ce soir"), les secrets des coulisses, les anecdotes (un peu morbides concernant "the misfits") et d'autres détails plus intimes sur sa vie. J'ai aimé la façon dont l'auteur avait su appréhender cet ensemble, avec de l'amour, de l'admiration et une volonté de rendre grâce à cette femme éclatante mais malchanceuse. Aucun regard clinique, ni journalistique, vraiment un travail de romancier (entouré de véracité). Et j'ai aimé la couverture, une photographie de Bert Stern prise durant cet été 62, d'une Marilyn souriante, confiante en un avenir différent... Par contre, le récit ne s'agrémente d'aucun cliché, du début à la fin ! Dommage.

lu en février 2006

15 octobre 2006

Le mec de la tombe d'à côté - Katarina Mazetti

mec_de_la_tombeDésirée est une jeune veuve de 35 ans, sans enfant, qui se rend tous les dimanches sur la tombe de son époux, victime d'un accident de vélo. Assise sur son banc, Désirée ressasse sa vie conjugale, modeste et raisonnable, et lutte entre la lassitude et l'agacement d'avoir perdu si tôt et si bêtement son binôme. Dans ce cimetière, Désirée rencontre un type qui dégage une drôle d'odeur et qui a seulement trois doigts à la main gauche. C'est « le mec de la tombe d'à côté », il vient aussi s'asseoir sur le banc où s'installe Désirée. Tous deux se scrutent du coin de l'oeil, s'irritent réciproquement et puis bang! L'attraction s'enclenche sur un malentendu : celui d'un sourire. Pour l'un comme pour l'autre, ce sourire n'avait pas la même intention et c'est ce qui sera particulièrement drôle à découvrir. Car d'un chapitre à l'autre on bascule du point de vue de Désirée à celui de Benny, cet agriculteur de 36 ans, célibataire et qui vient se recueillir sur la tombe de sa mère.

 

Désirée et Benny vont tomber dans les bras l'un de l'autre, avec une considérable poigne, une envie folle et déraisonnée, un besoin de sexe, tout court. Leur entente sur ce terrain est indiscutable : ces deux-là s'embriquent, se comprennent, savent toucher là où il faut. Par contre, dans la vie ordinaire, Désirée et Benny vivent sur des petites étoiles à des années lumière l'une de l'autre et doivent s'appliquer à construire un pont pour se rejoindre. Cependant, ils n'y parviennent pas; au lieu de jeter des passerelles au-dessus des ravins, ils s'y précipitent mutuellement ! Leur histoire est fichue d'avance : Désirée est bibliothécaire, elle est citadine, indépendante et cultivée; Benny travaille la terre, s'occupe de ses vaches, vit dans la maison de ses parents, vieillotte, sale et en pleine campagne, et il lit un livre par an. Tous les deux sentent bien, au fond d'eux et sans l'admettre à voix haute, que leur amourette ne vaut pas tripette, qu'il n'y a pas d'avenir en commun. Or ces deux-là s'aiment, entortillés l'un dans l'autre, ils se chamaillent aussi et se réconcilient. Combien de temps cela va-il durer ?

 

Romantique, fou, actuel, coquin, humoristique, cocasse et virtuose... voici pour le roman.
Mine de rien l'auteur aborde la difficulté des couples à accorder leurs violons, grâce à des personnages mémorables et adorables. C'est une histoire d'amour, une vraie. Avec les bons moments et les versants glissants. Rien de sérieux, malgré tout ! Et pas trop de miel, ni de clichés écoeurants. Non, c'est franchement drôle. Simple. Un vrai coup de coeur.
Les lecteurs suédois l'ont bien compris, en faisant de ce roman un véritable best-seller ! De qualité, s'il vous plaît.

253 pages

  • Editeur : Gaïa (9 juin 2006) -- 20€
14 octobre 2006

Jours de Juin - Julia Glass

                                                                                                     Pour oublier l'Ecosse ejoursdejuint le récent décès de son épouse Maureen, Paul McLeod part en voyage organisé en Grèce. Il y rencontre une jeune artiste peintre, Fern qui est américaine. Cela lui fait penser à son fils Fenno, libraire à New York. Ce dernier est venu rendre visite à la famille pour les fêtes de fin d'année en compagnie d'un garçon, Malachy Burns. Paul a supposé qu'il s'agissait de son petit ami et que son fils était homosexuel. Un peu sonné, il ressasse également ses années de mariage et la passion dévorante de Maureen pour son métier : éleveuse de collies.

Six ans plus tard, c'est Fenno qui prend la parole en regagnant le territoire familial de Tealing pour les obsèques de son père. Ce dernier avait trouvé refuge sur l'île de Naxos, en Grèce. Fenno est étonné des autres détails qu'il découvre sur son père, se rendant compte qu'ils s'étaient perdus de vue et n'avaient pas su se comprendre en temps et en heure. Fenno est persuadé que son père n'a jamais deviné qu'il était homosexuel. C'est un point qu'il n'a jamais abordé avec les siens, tout juste Maureen avait eu son instinct de mère indiscutable. Bref, Fenno se rappelle à son tour son départ d'Ecosse et son installation en Amérique, ses rencontres et ses débuts de libraire. La rencontre avec Malachy Burns est également un point important dans sa vie, même si jamais le garçon n'a été son amant. Une amitié précieuse les unissait, et plus encore. En Ecosse, Fenno est confontré à un choix difficile émanant de sa belle-soeur, Liliane.

La troisième partie plonge le lecteur quatre ans plus tard à New York avec Fern. La vie de la jeune femme a aussi connu des hauts et des bas depuis son escapade en Europe : un mariage, un veuvage, une rencontre et une grossesse en cours. Tous les personnages du roman semblent se croiser, confontrés à cette jonction entre la responsabilité de leur passé ou de leur enfance pour un avenir plus sûr. Paul McLeod a été le premier à remettre en question les fondations de son couple, revivant les points forts et les zones d'ombre : Maureen s'est-elle trop impliquée dans son travail ? A-t-elle été infidèle à son mari ? Les enfants ont grandi avec leurs blessures secrètes : pour assumer leur identité sexuelle, surmonter une rancune muette, rendre responsable d'une maladie cette mère trop absente et secrète. Ils ont tous un long parcours à faire pour atteindre un but assez flou : « regarder la vie qui les attend, apprendre à vivre tout simplement ». C'est un pari difficile à accomplir. Dans la vie, il y a les imprévus : la mort, l'amour, la naissance et l'espoir malgré tout.

C'est un peu ce message subliminal que tente de nous inculquer Julia Glass avec son roman ambitieux, dense et passionnant : 655 pages d'une histoire familiale, avec ses rencontres, ses départs et ses choix à définir pour construire sa vie, petit à petit. L'histoire est captivante et construite avec intelligence sous la forme d'un triptyque où se succèdent trois étés dans la vie des McLeod. « Jours de Juin » est une saga familiale avec ses rebondissements mais surtout avec une analyse pointue des états d'âme des personnages. Ils ont en commun d'avoir perdu leurs repères, de se sentir seuls mais de chercher à tromper la solitude. Ils voyagent ou font des enfants, ils viennent en aide aux plus défavorisés, ils paient leurs dettes... cela prend du temps, mais au final ils pourront se dire : « voilà, nous sommes arrivés - malgré les retards, les difficultés et les inquiétudes du trajet - enfin, ou pour le moment, nous sommes là où nous avons toujours voulu être ». C'est un roman subtil et épais dans lequel on plonge sans lever le nez. L'auteur est américaine, bizarre car le cachet du livre prêtait à penser qu'il était so british !

Editions des 2 Terres

  • 655 pages à résumer... difficile d'être concise et passionnée !.. j'ai aimé, comprenez-le ! C'est tout ! :-)

14 octobre 2006

Quatrième de couverture

Une petite chanson pour les lecteurs, les romans, les auteurs et les bouquinistes... Une petite chanson pour nous tous ! ...

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