Entresol - Vincent Meyer
Un éditeur parisien reçoit un livre publié en 1934 qui lui rappelle la lecture d'un manuscrit récemment reçu dans ses services, mais poliment refusé par une lettre type. Cette coincidence est étrange et plonge l'homme (André Martel) dans une relecture plus scrupuleuse. Or, il lui faut remettre la main sur ce manuscrit, renvoyé à l'expéditeur, un certain Vincent Meyer, déclaré mort à Cosnes-sur-Loire...
C'est en pièces détachées qu'il recoupe l'histoire d'une intrigue policière : un enfant a disparu au coeur d'un immeuble du 14ème arrondissement au 17 rue Leon-Bloy. Un mystère entier commence, aux mains du lieutenant Beaulieu, rendu perplexe par l'incongruité de la disparition, par la dizaine de perquisitions effectuées, et les éléments réunis suite aux entretiens avec les locataires du lieu. La galerie des personnages ne manquent pas de piquant : "Les libraires sont lesbiennes, les peintres sont vaniteux, les bouchers sont des ogres, les astronomes passent pour des fous et, cerise sur le gâteau, les catholiques s'en mêlent."
"Entresol" est un roman qui ne s'en laisse pas conter, il est en fait un roman-puzzle, balancé entre le roman dans le roman, une enquête policière, une disparition mystérieuse, une illusion fantastique et un jeu de cache-cache entre les uns et les autres, au coeur des pages, mais également en rapport avec le lecteur. Ce dernier, perdu et ébloui, ne décolle pas du livre avant la fin !... La fin est ouverte, les explications ne manquent pas. C'est une lecture complétement réjouissante, qui sort des sentiers battus.
Maren Sell éditeurs
Malabar trip - Cyril Montana
Où partir en vacances avec sa copine quand on est jeune et fauché ? La Croatie ? Elle trouve ça trop dangereux. Le Portugal ? La mer est trop froide. Après élimination, il ne reste que la Corse, parfaite pour des vacances tranquilles au soleil. Le héros et Mathilde, étudiante, fille de cadres sup' qui aime presque autant les joints que les malabars, la sillonnent en scooter. Les vacances sont tout sauf reposantes, pleines d'imprévus et de petites galères... mais on s'en souviendra !
Ce n'est certes pas un grand livre de littérature, l'auteur est un jeune trentenaire parisien, branché, énervé, speedé et amoureux, un peu à l'image de son personnage. Ce dernier invite sa dulcinée à partir pour des vacances en amoureux en Corse sur son scooter. Cela annonce la couleur, c'est très drôle, ça ménage nos neurones survoltés et tout lecteur épuisé de son quotiden trouvera dans cette lecture une échappatoire. Bon rythme, jolie tonicité et un esprit pétillant qui convient aux esprits les moins récalcitrants ! Quelques passages agaçants sur des expériences douteuses et portées sur la drogue, j'apprécie moyennement. Pourtant, l'impression finale demeure réjouissante. Le format poche est idéal pour découvrir cet auteur !
J'ai Lu (initialement publié au Dilettante, dont la couverture était beaucoup plus jolie ! )
Clin d'oeil
"Henriette regarde mon ventre sous la robe. Ein kind drinnen ein kind. Un enfant à l'intérieur d'un enfant.
- J'ai quand même trente-cinq ans.
- Ce qui ne t'empêche pas d'être une enfant. Tu sais qui est la sainte patronne des femmes enceintes ?
- Non.
- Cunégonde, qui mourut en 1033, répond la vieille qui me suggère ensuite de trouver un métier plus sûr parce que, m'explique-t-elle, entre deux Goethe il s'écoule toujours plusieurs générations et que, pour assurer son pain quotidien, il faut des revenus sûrs. (...) "