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Chez Clarabel
19 novembre 2006

La petite musique du dimanche

... Pleurer pour un rien
Acheter un chien
Faire semblant d'avoir mal
Et mettre les voiles...

... Boire mon café noir
Me lever en retard
Pleurer sur un trottoir...

... Remplir un caddie
Avoir une petite fille
Et passer mon permis ...

Je sais je suis trop naïve
De dresser la liste non exhaustive
De toutes ces choses que je voudrais faire avec toi

Avoir un peu de spleen
Ecouter Janis Joplin
Te regarder dormir
Me regarder guérir
Faire du vélo à deux
Se dire qu'on est heureux
Emmerder les envieux.

(Rose / La liste)

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18 novembre 2006

Week-end en couple avec handicap - Nicolas Richard

weekend_en_coupleOn avait dit qu'on se reverrait... tout était urgent et prétexte à d'interminables discussions... je voulais présenter une galerie de personnages ridicules ou touchants... j'avais l'intention de développer une réflexion sur les décalages entre le passé et le passé dans le passé. Mais, au final... hein, cela donne un concentré de 13 nouvelles sans colorants ni conservateurs, un recueil frais moulu par un ancien bûcheron dans le Valais, entre autres considérations* sur le parcours de l'auteur, traducteur, romancier, et patati et patata...

"Week-end en couple avec handicap" reprend les instants souvent passés dans la vie du narrateur et qui se manifestent dans son présent sous forme de souvenirs déplaisants, honteux, nostalgiques, gênants mais bienheureux aussi. La rencontre d'une machine à caresser, d'une machine à anticiper, à faire l'amour, à broyer la matière pour en obtenir une autre.. par exemple. Une bonne gifle bien sentie pour cueillir la journée qui commence... L'essence d'un jeune écrivain qui se découvre dans ses lendemains dégrisés d'alcool et de nuits blanches auprès d'une inconnue de passage... Une jolie camarade qui sème la zizanie au sein d'une bande de copains virils, une journée de Saint Valentin noyée par les larmes, la paternité d'une oeuvre aux prises avec les effets de la caféine, le bon fils et la méchante petite amie trop franche, une jeune correspondante intrépide, le doux souvenir des cafés du centre-ville, une bluette sentimentale qui s'échappe, la vengeance d'une femme est un plat qui se mange froid, même cinq ans plus tard... Voilà au menu. Appétissant ? Oui, un régal.

"Peut-être garde-t-on intacte en soi une capacité d'émerveillement d'autant plus importante qu'on s'en est peu servi pendant ses jeunes années ? Un SEP (Stock d'émerveillement potentiel), en quelque sorte, qui se conserverait indéfiniment sans rien perdre de son éclat initial." - C'est, pour simplifier, la sensation que j'ai éprouvée en lisant ce recueil de nouvelles. Un plaisir simple, honnête pour un travail d'écriture tout aussi sincère et transpirant l'enthousiasme.. allez, on s'éponge et on s'y plonge.

*Biographie de l'auteur
Nicolas Richard a publié un roman, Les Cailloux sacrés (Flammarion), et des nouvelles dans des revues (Les Épisodes, Rue Saint Ambroise). Il a traduit Richard Brautigan, Stephen Dixon, James Crumley Harry Crews, Richard Powers, Nick Hornby Thomas McGuane, H. S. Thompson. Il a aussi posé nu pour des étudiantes, retapé des appartements à Brooklyn, fait la vaisselle à Bâle, a été bûcheron dans le Valais et manager de groupes de rock.

Les petits matins

18 novembre 2006

Echappée de lecture

"Miroir, vilain miroir, qui est la plus laide du pays ?

Ses yeux sont ronds comme des olives. Lorsque des hommes d'affaires en quête de paradis fiscal tombent amoureux de la princesse de Suzelande, ils ne manquent jamais de vanter l'intensité de son regard. Il faut bien trouver quelque chose. Avec son menton en galoche, son nez opéré deux fois, son acné, ses jambes comme des  bouteilles de Perrier à l'envers et la bouée de sauvetage qui lui tient lieu de taille, elle ferait débander un godemiché, la princesse Amélique. "

A conserver au frais - Isabelle Sojfer

17 novembre 2006

A conserver au frais - Isabelle Sojfer

A_conserver_au_fraisReprenons la présentation de l'éditeur : Blanche-Neige est une emmerdeuse égocentrique. Cendrillon se fait piquer son prince par sa demi-sœur. L'ogre tue par erreur son fils prodige et se résout à le manger. Une famille vend un par un les organes de la grand-mère pour s'équiper en électroménager. Un yaourt en son frigo médite sur sa fin prochaine...

... goûtez-vous la mise en bouche, sentez-vous cette odeur alléchante ? Personnellement j'ai savouré, un vrai régal, ça se lit juste un peu trop vite, dommage. Isabelle Sojfer a constaté assez finement que l'époque actuelle ne dénaturait guère du temps des contes de notre enfance. Les personnages ont juste une nature plus pernicieuse, des travers davantage soulignés pour révéler la cruauté de l'existence, la tragédie qui enfle, toujours et encore. Ce n'est pas nouveau, mais c'est poussé à outrance et fatalement en dérision. Cendrillon n'a guère trouvé chaussure à son pied, par contre elle en collectionne des paires. Le roi Lear est chassé de sa tour capitaliste et devient un vieux fou aigri. Le Père Noël est sérieusement déprimé, le Chaperon rouge a perdu de sa candeur et Poucet a été abandonné au royaume du Bon Marché... L'auteur a mis au placard le ton emprunté des contes classiques, elle a brandi en étendard la facétie, l'anti-conformisme, l'absurdité du destin. En tout, 13 nouvelles déjantées et hilarantes, à tenir éloignées des enfants sages...

Les petits matins

17 novembre 2006

Douze histoires d'amour à faire soi même - Lola Gruber

douze_histoiresCe recueil est la première publication de son auteur, Lola Gruber, jeune trentenaire parisienne, qui a su gagner la confiance d'une maison d'édition débutante, Les Petits Matins. Essentiellement pour cette raison, je vous conseille de découvrir ce livre rose flashy, qu'on confondrait presque avec un roman-photos. Le contenu est également enchanteur : prometteur, enjoué, acerbe et critique. Il y a certes un ensemble hétérogène, avec des nouvelles de qualité disparate. La première qui ouvre le recueil est particulièrement jubilatoire : L'ultime souper met en scène un couple qui est au bord de la rupture car la jeune fille a préparé un repas pour son chéri, mais avec un peu trop d'amour se dit-elle, elle est horrifiée de ce constat, tout soudain l'écoeure et lui donne envie de fuir. J'ai particulièrement apprécié l'acuité dans la présentation des personnages: tendresse et férocité se donnent la main. Et c'est d'ailleurs, et assez vite, une donne générale. Lola Gruber a probablement beaucoup lu Dorothy Parker pour s'inspirer de la sorte ! Un nom à suivre de près.

Les petits matins

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17 novembre 2006

Mariage à l'indienne - Kavita Daswani

mariage___l_indienneAnju, 34 ans, n'est toujours pas mariée, au grand désespoir des ses parents. Car en Inde, le destin d'une fille est de prendre époux, dès l'âge de dix-sept ans. Anju a bien tenté de s'appliquer aux rites et bonnes leçons qui feront d'elle l'épouse délicieuse, modèle et recherchée de tout Bombay. Or, le temps passe, les copines se marient, les cousines plus jeunes aussi, et Anju demeure célibataire ! Elle nous livre donc son parcours, ou plutôt sa quête au mari, avec tout le côté grotesque, folklorique et "sacré" qu'une telle entreprise implique. Le choc des cultures, c'est clair !

Lecture définitivement plaisante, cocasse et pleine d'allégresse, mais aussi poignante, pitoyable et invraisemblable. Anju est le portrait d'une jeune femme finalement moderne, ancrée dans son éducation traditionnelle, mais tournée vers le modernisme. C'est en "Umrique" qu'elle décide de partir poursuivre des études et devenir indépendante. Un choix délicat à assumer. Car malgré tout, malgré les déboires, les désillusions, Anju veut toujours trouver un mari (pour plaire à ses parents et pour le respect de la tradition). Choix cornélien, être soi-même, se conformer aux désirs d'une société décalée, bref... Anju ne sera pas avare en confidences sur son parcours au "Mariage à l'indienne". Bémol pour la fin, complètement superficielle.

Livre de poche

17 novembre 2006

Mariage à l'indienne - Kavita Daswani

mariage___l_indienneAnju, 34 ans, n'est toujours pas mariée, au grand désespoir des ses parents. Car en Inde, le destin d'une fille est de prendre époux, dès l'âge de dix-sept ans. Anju a bien tenté de s'appliquer aux rites et bonnes leçons qui feront d'elle l'épouse délicieuse, modèle et recherchée de tout Bombay. Or, le temps passe, les copines se marient, les cousines plus jeunes aussi, et Anju demeure célibataire ! Elle nous livre donc son parcours, ou plutôt sa quête au mari, avec tout le côté grotesque, folklorique et "sacré" qu'une telle entreprise implique. Le choc des cultures, c'est clair !

Lecture définitivement plaisante, cocasse et pleine d'allégresse, mais aussi poignante, pitoyable et invraisemblable. Anju est le portrait d'une jeune femme finalement moderne, ancrée dans son éducation traditionnelle, mais tournée vers le modernisme. C'est en "Umrique" qu'elle décide de partir poursuivre des études et devenir indépendante. Un choix délicat à assumer. Car malgré tout, malgré les déboires, les désillusions, Anju veut toujours trouver un mari (pour plaire à ses parents et pour le respect de la tradition). Choix cornélien, être soi-même, se conformer aux désirs d'une société décalée, bref... Anju ne sera pas avare en confidences sur son parcours au "Mariage à l'indienne". Bémol pour la fin, complètement superficielle.

Livre de poche

16 novembre 2006

La prédiction - Alice Hoffman

prediction_laLa figure mythique des Amazones vous intéresse ? Alors, je vous conseille d'ouvrir ce livre. Il raconte le destin de Pluie, enfant né d'un viol, fille de la reine Alina, qui grandit loin du regard aimant de celle-ci. La vie des Amazones est celle d'une tribu qui se bat pour sa défense, qui a la haine des hommes, qui cultive une osmose avec le cheval, qui se nourrit du lait et de sa viande, qui se vêtit de sa peau, qui s'occupe des abeilles dont le miel couvre le visage des mortes et des filles qui vont franchir le cap, gagner en séduction pour conquérir le corps d'un prisonnier et procréer... Pluie grandit dans cette organisation qu'elle semble remettre en question, de son côté, à force d'observation et de réflexion. Sa mère ne pose pas le regard sur elle, a le désir d'un autre enfant pour en faire une véritable reine... et alors ? Pluie ne sait pas si elle souhaite perpétuer les traditions, elle est curieuse, intriguée sur la vie d'autres communautés, rencontre un jeune homme et commence à nourrir des sentiments qui ne sont pas du ressort des guerrières. Pluie expérimente la pitié et la compassion, est-ce absolument une honte ?

Sa vie et sa place au coeur de sa tribu vont évoluer. Les années passant, Pluie doit se plier aux règles du sang, du combat et de l'héritage. Sa vision est très honorable, car Pluie met de plus en plus en doute la nécessité de la guerre pour se préserver. Elle comprend aussi qu'elle devra prouver sa loyalité au sein de sa propre tribu... des combats, des preuves, encore et toujours. "La prédiction" d'Alice Hoffman en raconte l'histoire et le parcours initiatique d'une jeune fille livrée à son sort. Ce roman est classé chez la jeunesse, pourtant je déconseille au lectorat de moins de treize ans de s'y attarder. Le texte est brut, sans fioritures. Il livre dans les détails la sauvagerie des tribus qui s'affrontent, l'art de la guerre, la soif de pouvoir en dépit de tout. La sagesse de Pluie est édulcorée, la jeune fille fait également face à des choix cruciaux. Pourtant certaines prises de risques (de la part de l'auteur) ne sont pas totalement poussées jusqu'au bout, comme les rapports entre femmes et l'homosexualité. Certes Alice Hoffman ne fait pas dans la dentelle, son style est franc mais ensorcelant, comme le chant de la jeune Io (autre personnage au passé maudit). Bref, moi j'ai aimé la couverture du roman, j'ai cru une histoire plutôt sage mais finalement j'ai été stupéfaite et enthousiaste car ce roman ose et va au-delà de son étiquette !

Gallimard Scripto

16 novembre 2006

Les porteurs de glace ~ Anna Enquist

La chape de plomb ne tarde pas à s'abattre sur la lecture de "Les porteurs de glace" ! Anna Enquist, grande prêtresse dans l'art de distiller une analyse psychologique de l'angoisse, du manque, de l'attente !.. J'ai ouvert ce roman en me sentant complètement démunie : le couple de Lou et Nico est aux antipodes, l'une tente de poursuivre ses cours et de dompter son jardin sablonneux, l'autre part en vrille dans une nouvelle orientation de sa carrière professionnelle. Un silence s'abat dans le couple, qui est perceptible dès le début. Une maison en bord de mer, dont on ne perçoit jamais les échos de la mer ou des mouettes. Juste des battements de coeur d'une femme qui souffre en silence. Car dans ce couple, il y a le poids énorme et envahissant de l'absence d'un enfant - Maj. Partie, disparue, égarée... Tous deux ont refusé d'en parler mais la chambre de l'enfant est toujours là, intacte, avec les livres scolaires, l'équipement de hockey, les chaussons de danse, etc. Le couple s'éloigne et se rapproche dangereusement du précipice. L'issue, fatale, parviendra-t-elle à les réconcilier, à exorciser les chagrins étouffés ou à balayer ce silence trop pesant ? "Les porteurs de glace" est un roman qui glace le coeur (et le sang) tant l'écriture et l'ambiance sont solennelles. Ecrit d'une main de maître, ce livre se lit à un rythme qui s'emballe progressivement. Il s'inscrit dans la lignée des romans psychologiques, dont Renate Dorrestein est également douée, des histoires implacables mais profondes et touchantes.

lu en novembre 2004

16 novembre 2006

La soupe de Kafka - Mark Crick

soupe_de_kafkaDe la bonne soupe, des oeufs à l'estragon, un coq au vin, du gâteau au chocolat ou un clafoutis grand-mère... oui d'accord, mais n'est-ce qu'un simple livre de recettes composé par un Londonien créatif, ancien étudiant du lycée Condorcet ? Non, bien entendu ce n'est pas qu'un simple livre de recettes, c'est beaucoup plus croustillant.

Ce sont en fait 16 recettes à la manière de grands écrivains, pas leurs trucs et astuces, mais une idée plus grandiose : écrire des pastiches littéraires sous forme de recettes, et des vraies recettes originales, en reproduisant la touche de chacun (thèmes, obsessions, atmosphères). Mark Crick prend donc son plume "à la manière de" Chandler, Jane Austen, Kafka, Proust, Steinbeck, Virginia Woolf, Chaucer ou Irvine Welsh... (pour ne citer qu'eux). L'anglais s'est complètement mis dans la peau de ces auteurs, il a concocté ses petits textes, en partant du principe qu'il présentait également une recette, et le texte s'envole, sort de sa casserole et embaume le lecteur pour le mettre dans le bain de l'écrivain dont la recette est faite "à la façon de". Ingénieux, époustouflant et remarquable. On dévore littéralement cette Soupe de Kafka ! De plus, chaque texte s'accompagne d'une illustration ou d'une photo en forme de pastiche (encore!), des oeuvres de Mark Crick qui cette fois s'est amusé à créer à la manière de Warhol, Hockney, Matisse, etc.

C'est très bon, très respectueux et bluffant de concordance, de quoi perdre la tête ! Le mot de la fin, façon Chaucer : "Vous nous avez présenté un délice, Expert que vous êtes en art culinaire, Et votre prestation avait bel air. Bien sûr, ami, les astuces de traiteurs Ont été déjà dites par nos prédécesseurs Mais le style du diseur est la vraie création Alors qu'on oubliera sa profession." - Et toc !

Flammarion

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