La Maison Mer - Esther Freud
Lily, une jeune étudiante en architecture, décide de passer quelques mois loin de Nick, son fiancé trop négligent, et de s'installer à Steerborough, un petit village situé sur la côte orientale de l'Angleterre. C'est là que Klaus Lehman, un célèbre architecte juif allemand, s'était réfugié dans les années trente pour y mourir en 1953. Lily part sur ses traces et découvre, fascinée, les lettres enflammées que Klaus n'a cessé d'envoyer à son épouse, Elsa. Au regard de cette fougue amoureuse, sa propre histoire avec Nick lui paraît bien terne. Mais Lily ignore tout des tempêtes et des tourments secrets survenus dans cette même campagne lumineuse, un demi-siècle plus tôt... (quatrième de couverture).
Il y a des romans qui commencent par une phrase et qui aussitôt vous emportent. Dans "La Maison Mer", la petite mélodie de départ est celle-ci : "La maison de Gertrude était rose, de ce crépi typique du Suffolk, non dénué de virilité." C'est un charme indéfinissable et puissant, une histoire d'un autre temps, mais bien plus encore. Il y a en fait une structure double du récit, narrant la vie du même village anglais à deux périodes différentes. Le principe est impeccable, d'ailleurs le livre lui-même est irréprochable, c'est ce qui le rend terriblement flippant ! C'est un sans-faute ! L'écriture est limpide, la construction sans défaut, l'histoire romanesque comme ce n'est pas permis, et voilà... un roman tellement parfait qu'on pourrait presque le lui reprocher ! Esther Freud est une raconteuse d'histoires avec les outils que sont la grâce et l'élégance. Il y a une finesse dans chacune des ses lignes, c'est du petit lait à boire !
Ce qu'on en dit : Pour écrire La Maison mer, Esther Freud (arrière-petite-fille de Sigmund) s'est librement inspirée de la correspondance de son grand-père, Ernst, qu'elle met en scène sous les traits de Klaus Lehman, tandis qu'Anna Freud, sa grand-tante, inspire le personnage de Gertrude, une psychanalyste pour enfants amie du couple Lehman. Ce faisant, elle brosse ici un nouvel épisode de la saga freudienne.
Fayard
Bus Stop
Marilyn est Chérie, une chanteuse de petite vertu, qui exerce ses talents dans un bastringue à Phoenix - le "Dragon Bleu". Un soir elle rencontre Bo, un cowboy fraîchement débarqué en ville pour concourir au rodéo. Bo a 21 ans, sort de sa campagne perdue et s'est mis en tête de rencontrer une fille, SON ange. Et c'est elle, Chérie ! Aussitôt il décide de lui proposer fiançailles, mariage et retour dans le Montana pour vivre au ranch. Or, Chérie a tracé sa route jusqu'à Hollywood, elle ne tient pas à s'enterrer avec Bo, d'ailleurs elle n'aime pas ce garçon aux manières rustres, qui braille, harponne les filles avec un lasso et prend ses désirs pour des réalités ! Entre eux deux, c'est une relation unilatérale. Chérie se dit dévergondée, Bo n'a aucune expérience avec les femmes. Aucune expérience, tout court ! Son attitude en ville et avec les gens autour de lui tend à prouver qu'il est complétement incivil ! Il mérite une bonne leçon qu'il recevra par une nuit de tempête de neige, chez Grace, le relais du Bus Stop.
"Bus Stop" est un émerveillement ! C'est drôle, c'est touchant et c'est loin de toutes paillettes. Marilyn en chanteuse de petite vertu est fascinante ! Elle n'hésite pas à accentuer son anglais de la campagne, qui frise les aigus et le mauvais genre, affublée d'un petit costume vert, encore plus pâle & blanche que d'habitude. A ceux qui pensaient d'elle que c'était une actrice de seconde classe, elle n'a jamais cessé de démontrer l'étendue de ses capacités ! Surprenante, toujours ! Face à elle, Don Murray faisait ses premiers pas au cinéma dans ce rôle taillé sur mesure - Bo Derek, le cowboy sans éducation mais au grand coeur !
Un divertissement, plus qu'un film !!!! Il dépasse très largement les 5 étoiles !
vu en décembre 2005