12/01/07

Paris ne finit jamais - Enrique Vila Matas

Paris_ne_finit_jamaisÀ l'occasion d'une conférence qu'il doit donner à Barcelone, un écrivain revient sur ses années de bohème et d'apprentissage littéraire à Paris. A cette époque, le jeune homme se voulait "très pauvre" et "heureux", comme Hemingway à ses débuts, mais Vila-Matas s'est abstenu de réel bonheur, il était en fait très "malheureux" (et pauvre comme Job). Vila-Marquas était à Paris pour écrire son premier roman, "La lecture assassine" (où la lecture du manuscrit devait entraîner la mort du lecteur !), et bénéficiait d'un soutien remarquable en la personne de Marguerite Duras, qui devint sa logeuse.

Vila-Matas est un "malade" d'Hemingway et cherche à tout prix à lui ressembler, quitte à participer à des concours de sosie de l'écrivain (où il se ridiculise à plates coutures), ou reproduire ses expériences. "Paris est une fête" étant une de ses plus grandes références, il n'hésite pas à rétorquer avec son "Paris ne finit jamais" pour apporter le témoignage de sa propre aventure, finalement plus pitoyable et grotesque, à lui rappeler avec honte sa pédance maladroite en imitant Sartre sur les terrasses des cafés de St-Germain-des-Prés... Mais l'ensemble est absolument jubilatoire à lire, c'est truffé de clins d'oeil (oui, on y croise une certaine Isabelle Adjani débutante !) et le rapport qu'entretient l'auteur avec son personnage ne manque pas d'auto-dérision, de finesse mais aussi de tendresse.

10-18

Posté par clarabel76 à 20:34:00 - - Commentaires [4] - Permalien [#]


La femme dans le frigo - Gunnar Staalesen

La femme dans le frigo

Au début, l'enquête était plutôt simple, aux yeux de Varg Veum : une femme d'une soixantaine d'années trouve inquiétant que son fils ne lui donne plus de nouvelles. Il travaille sur une plate-forme pétrolière dans la région de Stavanger, et durant les périodes vacantes, le garçon se détend en ville où il loue une chambre chez une logeuse qui a besoin d'arrondir les angles. Bon - c'est un travail de routine, se dit Veum, et il quitte Bergen pour Stavanger où il y découvre une faune nouvelle, corrompue par la richesse pétrolière et pervertie par la profusion des échoppes où pour passer le temps les employés des plates-formes viennent claquer leurs sous dans l'alcool et les "professionnelles". Veum ne perd pas une minute de son temps, quand survient l'incroyable : un corps de femme sans tête est retrouvé dans le frigo du porté disparu ! La police s'en mêle... 
C'était la 1ère fois que je lisais une enquête du privé norvégien, Varg Veum, et je suis franchement conquise par cette rencontre. Sur l'aspect d'être un "policier du Nord", l'histoire de Gunnar Staalesen garde cette empreinte d'un personnage central accommodant, droit dans ses principes, et qui traîne quelques fantômes dans le placard, autant d'arguments qui nous le rendent attachant, à pousser la curiosité de poursuivre la lecture de la série et en savoir plus. Sur le plan de l'enquête, dans le fond, c'est plutôt bien ficelé, sans trop de longueurs, comme on l'imagine dans ce genre de policiers nordiques, au contraire il y a un juste mélange entre la réflexion et l'action, qui tient en haleine le lecteur jusqu'aux dernières pages. Pas de crimes où le sang s'éclabousse sur les murs, juste quelques bousculades, beaucoup de zones d'ombres et pas mal d'eaux sales pour planter le décor de cette délicate affaire... Si ce n'est déjà fait, n'hésitez pas à découvrir cet auteur !

Une enquête de Varg Veum, le privé norvégien 

Trad. du norvégien par Élisabeth Tangen

Folio policier , Nouvelle édition en 2016