Cette sacrée vertu - Winifred Watson
Présentation de l'éditeur
A 9h15, Miss Guenièvre Pettigrew, vieille fille aussi vertueuse que résolument opposée à toute coquetterie, apprenait qu'une certaine Miss Lafosse cherchait une bonne d'enfants... A 9h45, elle sonnait chez Miss Lafosse et trouvait au lieu des enfants attendus, une ravissante jeune femme en déshabillé vaporeux et un monsieur à demi endormi ! A 10h15, elle se voit embarquée dans un imbroglio sentimental inextricable. A 15h13, elle console, avec un art et un doigté qui l'étonnent elle-même, une jeune fille en pleurs qui vient de se disputer avec son fiancé. A 17h02...
Je vais me tenir à la 4ème de couverture où "Mais chut ! Révéler ce qui attend Miss Pettigrew avant la fin de cette journée mémorable, c'est risquer de troubler le plaisir du lecteur qui, de surprise en surprise, sera entraîné dans un tourbillon d'éclats de rire jusqu'à la trouvaille finale"... Alors ok, n'en dévoilons pas davantage sur ce roman malicieux, tout en discours et qui rappelle la grande tradition du théâtre burlesque. Ici on savoure heure par heure les joies et déconfitures d'une Miss Guenièvre Pettigrew, romanesque et vieille fille guindée, qui clame une haute idée de la vertu à l'entourage frivole dans lequel elle vient de mettre les pieds. Alors, c'est très drôle, les situations cocasses ne manquent pas, Miss Pettigrew est absolument charmante, jamais ennuyante ou rasante avec ses préceptes "vertueux". C'est, au contraire, une comédie enlevée et rigolote qui fut publiée pour la première fois en 1938 - quel panache, vingt dieux !
10-18
** Je dois cette découverte à une délicieuse blogueuse dont les goûts (très sûrs) sont synonymes de tentations à la pelle, et je n'ouvre pas la malle aux favoris ! ... **
Crépuscule ~ Susan Minot
J'ai souvent considéré Susan Minot comme l'héritière de Sylvia Plath et Laurie Colwin. Un regard vif, une plume sèche mais enlevée, des histoires simplettes avec toujours une profondeur d'âme chez les héroïnes... Souvent l'introspection donne de l'eau au moulin et dans le cas de "Crépuscule" le procédé est assez bien mené, même s'il peut déconcerter certains lecteurs. La narration n'est jamais linéaire, les voyages dans le temps incessants. Les souvenirs de 1952 ont un peu une image fitzgeraldienne, donc assez plaisante et batifoleuse. Pourtant il y a un drame derrière cette palissade. On le découvre vers la fin, évidemment. Par contre, j'ai trouvé et moyennement apprécié que l'auteur cherchait à comparer Ann à l'héroïne des "Hauts de Hurlevent" d'Emily Brontë, bof ! S'ajoute aussi un sentiment de quelques longueurs. Sans quoi, ce roman se lit de bout en bout avec plaisir !
lu en janvier 2006