Terrasse - Marie Ferran
Il faut honnêtement surmonter le poids des 1ères pages, où on découvre que pendant que la femme prenait une douche et l'homme était en train de dormir, le petit jouait sur la terrasse et s'est noyé au fond de la poubelle. Le narrateur embraye sur le choc d'un tel événement dans leur vie de couple, un peu forcé de prendre du recul. Il décide de partir en voyage, d'aller à Istanbul. Pendant les trois mois de son périple, il réfléchit sur les causes de son mal de vivre, trouve un exutoire, cherche une raison de justifier cette mort, passe son temps à accepter ce coup du sort.
C'est donc, comme le montrent les 1ères pages, un roman assez morbide, plutôt lourd à absorber. Il parvient à la fois à captiver l'intérêt du lecteur et à l'écoeurer, l'ennuyer. C'est en fait un peu inégal, car de nouveau vers la fin on se hâte d'en sortir, un peu lassé d'avoir fait le tour et de tourner en rond. Les dernières pages sont, cependant, surprenantes pour la trame ! Alors voilà le dilemme de "Terrasse" écrit par Marie Ferran : c'est écrit avec beaucoup d'intelligence, beaucoup de rigueur, mais peut-être un peu trop car certains passages sont froids et pêchent à émouvoir le lecteur. C'est, malgré tout, assez encourageant à découvrir, puisque c'est aussi un 1er roman et qu'il mérite d'être extirpé du trop grand nombre de romans qui paraissent à l'automne.
Seuil