Loin, chez personne - Valérie Sigward
C'est le 3ème livre que je lis de Valérie Sigward et j'ai le sentiment que c'est de mieux en mieux. Car j'ai tout bonnement trouvé celui-ci excellent, complètement fascinant.
C'est l'histoire de deux soeurs, Julia et la narratrice, qui décident de prendre la route pour rencontrer leur père qui a quitté le foyer familial il y a vingt ans. Elles veulent aujourd'hui lui sonner les cloches, le forcer à s'expliquer sur son départ et son silence.
Les deux enfants de Julia sont aussi de l'aventure, Wilfrid 7 ans et Jeffrey qui est autiste.
Le voyage promet d'être long, ennuyeux, pense la narratrice, persuadée que l'heure de la vérité n'est plus bonne à annoncer, que c'est une cause perdue d'avance.
Or, cette expédition va se révéler plus riche, particulièrement rebondissante et très drôle, avec quelques anecdotes pittoresques, dont le passage à l'Hôtel du Canal, où le gérant va leur filer quelques doux conseils pour la suite de leurs aventures...
Quand les deux soeurs vont être au pied du mur, elles vont éclater de rire avec des cerises sur les oreilles. Vont-elles trouver le culot de se présenter chez leur père ? Quelle sera sa réaction ? Vingt années vont-elles s'effacer d'un coup, en un claquement de doigts, ou sous la menace d'un pistolet ?
Oui, cela soulève quelques sourcils d'étonnement.
Ce roman se lit d'une traite, tant les pérégrinations des deux soeurs sont touchantes et bourrées d'humour.
A l'inverse de ses précédents romans, plus sombres et sérieux, ce dernier est une bouffée d'air frais, un vrai relâchement et ça fait drôlement du bien à lire ! Bien plus qu'une quête vers le père, "Loin, chez personne" traite d'une fabuleuse relation entre soeurs, d'une cellule familiale à se créer, "nous sommes tout ce que nous avons, tout ce qui nous reste". Car l'histoire n'est jamais mélodramatique, elle préconise un vrai élan, un besoin de s'embrasser et de s'assurer qu'on peut compter sur son escargot. On y croit beaucoup, on s'attache aux personnages, bref lisez-le !
Julliard