Amours transversales ~ Catherine Cusset
J'ai toujours suivi avec intérêt la parution des livres de Catherine Cusset et je dois reconnaître que j'étais à chaque fois très contente et satisfaite de cette attente...
Pour ce dernier roman, "Amours transversales", je suis un peu désarçonnnée. Si vous avez aimé le côté un peu dérisoire de ses précédents romans, ce dernier est différent. J'ai découvert une écriture plus grave, un style plus abouti et recherché.. C'est assez intéressant mais en fait ça ne m'a pas comblée.
Ne vous fiez pas à la quatrième de couverture, car elle ne retranscrit pas du tout l'histoire de ce livre. C'est vrai que c'est un chassé-croisé entre plusieurs personnes, qui se rencontrent à différentes étapes de leurs vies. On commence avec Myriam, qui se fait larguer par son fiancé, elle part se ressourcer dans les bras d'un ancient amant italien... On va la retrouver mariée à Xavier, qui va rencontrer la jeune Camille qui concluera le roman, mariée à un richissime new-yorkais.. Ce roman parle d' "amours transversales", comment dans notre vie, même mariée, rangée et toute sage, on peut passer par des moments où une rencontre, un regard peut tout chambouler. Les quatre parties de ce roman suivent les mêmes personnages, et ces personnes forment un lien visible aux seuls yeux du lecteur...
C'est assez compliqué à résumer, tout comme cette lecture d' "Amours transversales" est assez déroutante. Pour moi, ce n'est pas le meilleur roman de Catherine Cusset.
février 2004
Sept garçons ~ Anne Wiazemsky
Sept garçons est une fabuleuse histoire d'enfants: des garçons et seulement une fille se retrouvent un peu forcés de passer leurs vacances ensemble. Drôle d'idée d'adultes...
Roséliane ressent aussitôt de l'importance au sein de cette communauté exclusivement masculine. Eux, les garçons, roulent des mécaniques, font les crâneurs, inventent des jeux de plus en plus hardis... D'abord obligés et méfiants, ils vont tous apprendre à se connaître et s'apprécier véritablement.
Anne Wiazemsky ne se contente pas de raconter des vacances d'enfants (certes, d'une façon admirable!!); elle nous entraîne également dans l'après, dans les années à venir et les aléas de la vie..
C'est une lecture vraiment attachante. Très bien écrite. Avec des personnages touchants et inoubliables.
février 2004
Le Prince et la Danseuse (1957)
Marilyn incarne Elsie Marina, danseuse dans le cabaret Coconut Girl, dans un quartier de Londres. La famille royale de Carpathie vient d'arriver en Angleterre pour célébrer le couronnement du roi George V.
Pour se distraire le temps d'une soirée, le Grand-Duc Charles rencontre cette américaine et s'émoustille à la vue d'une bretelle qui lâche sur la blanche et ronde poitrine d'Elsie. Il décide de l'inviter pour un souper dans ses appartements et pousser plus en avant quelques entreprises coquines.
Toutefois, Elsie n'est pas dupe. Elle boit vodka et champagne, fait des entorses au protocole, pourtant son esprit vif se rebiffe en rejetant les avances du régent ! Ce dernier, habitué à dominer son petit monde, voit rouge, s'esclaffe et s'époumonne... non vraiment, cette petite américaine le déconcerte et ça ne l'enchante guère.
Malgré cela, suivant les doux aléas du scénario aux gentils rebondissements, Elsie s'installe dans cette ambassade, opine du chef face au français impeccable de la reine mère, prétend connaître une certaine Sarah Bernhardt, surprend le fils du régent en conversation téléphonique suspicieuse, mais jamais elle ne se départit de son humour ni de sa fraîcheur qui vont permettre de dérider le caractère autoritaire et intempestif du Grand-Duc !...
Inutile de revenir sur les conditions de tournage difficiles du film... Il n'en demeure pas moins douteux d'admirer ce couple se séduire à l'écran alors que leurs rapports étaient teintés de froideur et d'arrogance sur les plateaux.
C'est étrange, troublant. Comme souvent, les aléas de la vie personnelle de Marilyn ont empoisonné son travail, la rendant complètement invivable et entretenant une fausse réputation d'enquiquineuse au boulot.
Laurence Olivier, qui s'était avoué enchanté de collaborer avec la méga star américaine, fut vite désappointé par certains caprices de celle-ci (mais qui s'expliquent si on se penche davantage sur les circonstances entourant la vie de Marilyn en cette année 1956). Le film est en fait adapté d'une pièce qui s'intitule "The sleeping prince", et c'était le couple Laurence Olivier - Vivien Leigh qui avait interprété ce rôle sur les planches. L'acteur anglais accepta donc la proposition des Productions MM, à la condition d'en être le réalisateur, le co-producteur et le premier rôle.
Mais les deux acteurs n'ont jamais su s'accorder. Marilyn était blessée des attentes d'Olivier : il voulait qu'elle soit sexy, c'est tout. Cela correspondait très mal avec ses envies de se forger une nouvelle identité de comédienne.
Effectivement dans le film, Marilyn est au premier abord ce qu'on attend absolument d'elle : elle est blonde, sexy et bécasse ! Pourtant, à bien y regarder, Marilyn interprète une Elsie Marina plus mutine et espiègle qu'on n'y pensait. La star jubile, elle rayonne, son jeu fait montre de sa large palette en étant irrésistiblement drôle. Elle comprend qu'elle n'est qu'une conquête parmi d'autres aux yeux du régent, et pourtant elle entreprend un jeu du chat et de la souris exquis et délicieux. Ce qu'elle souhaite, c'est être aimée, tomber amoureuse et donner de l'amour à cet homme solitaire et au coeur de pierre.
Parviendra-t-elle à ce qu'elle veut ? La fin est justement une lettre ouverte à la question : l'amour n'est-il qu'enfantillage ?"The Prince and the showgirl" n'a malheureusement rencontré qu'un succès mitigé auprès du public à sa sortie, les critiques étaient clémentes, saluant le potentiel de Marilyn qui surpassait de très loin son partenaire. Le seul reproche du film réside, justement, sur le fait que l'histoire était un tantinet pauvrette et peu crédible. Son scénario laisse entendre une belle comédie sentimentale, avec des éclats de rire et de séduction, mais ce n'est pas suffisant pour emballer les foules. De plus, Laurence Olivier a privilégié une réalisation lisse et classique, qui émousse le charme dans lequel l'interprétation de Marilyn désirait l'entraîner.
Un peu dommage. Il ne faut cependant pas se priver de voir ce film car c'est toujours un bonheur d'admirer la blonde et sublime Marilyn.
Le Prince et la Danseuse / The Prince and the Showgirl -
film réalisé par Laurence Olivier (1957)