Seuls les anges ont des ailes (1939)
Une jeune New-Yorkaise prénommée Bonnie (Jean Arthur) débarque en Amérique du sud dans le port bananier de Barranca. Elle y rencontre deux aviateurs, Joe et Les, employés pour une compagnie aéropostale. Geoff Carter (Cary Grant) qui dirige cette équipe de casse-cou apprend qu'un colis doit être livré dans la soirée. Joe s'envole, mais les conditions météo l'obligent à rebrousser chemin. Malgré la tempête et les conseils de Geoff, il tente une approche du tarmac, manque son atterrissage et décède dans le crash de son avion. Bonnie est effondrée et ne comprend pas l'attitude désinvolte du beau Geoff...
Profondément attaché à mener jusqu'au bout ce projet qui mêle l'aviation et la camaradie de ses pilotes isolés près des montagnes, Howard Hawks est parvenu à diriger un film particulièrement remarquable mais, somme tout, âpre et sombre.
Après le succès de "Bringing up baby", Hawks renouvelle donc la collaboration avec Cary Grant pour interpréter Geoff Carter, un type a priori têtu, insensible et détaché des femmes. Face à lui, Jean Arthur tente avec son rôle de Bonnie Lee de faire succomber cet homme au coeur de pierre, plus attaché à ses hommes qu'aux beaux yeux de la blonde... Elle est drôle, émouvante et possède un caractère à ne pas se laisser marcher sur les pieds, et pourtant Carter a le coeur brisé. En voyant débarquer son nouveau pilote et son épouse, Carter retrouve en la sublime Judy McPherson celle qui a mis son coeur en miettes. Il tente de rester stoïque, d'autant plus que son mari n'a pas la côte auprès des pilotes, désigné coupable de lâcheté suite à un accident d'avion dans le passé.
Bref, à la 50ème minute du film, un ange passe : Rita Hayworth fait son entrée, c'est dans ce film qu'elle se fera enfin remarquer, dépassant le grade de "starlette". Elle est impeccable. Il fallait aux yeux de Hawks une actrice capable d'incarner l'idée de la "femme fatale", beauté froide, lisse, regard de braise et classe étourdissante, Rita a su combiner tous les atouts !
Bon il faut reconnaître que son rôle tient encore du statut de seconde classe, Rita joue quelques scènes et donne de très bonnes répliques savoureuses, mais sans plus. "Seuls les anges ont des ailes" est indéniablement un film tour à tour dramatique, sentimental et étincelant. La trame est menée tambour battant, les scènes avec les avions soulèvent l'angoisse chez le spectateur, la tragédie donne le pas à la comédie. Et puis, cet esprit communautaire et solidaire entre pilotes est rendu à merveille. On s'attache à la fine équipe, on savoure les moments de fête, les heures sombres. C'est un bon compromis. On retiendra surtout de ce film l'éternelle performance de Cary Grant, qui affiche une personnalité complexe, et où il nous réserve des scènes particulièrement drôles et intenses avec la toute débutante Rita Hayworth.
Seuls les anges ont des ailes (1939) , film de Howard Hawks, avec Cary Grant, Jean Arthur & Rita Hayworth - titre vo: Only angels have wings .
Sylvia Scarlett (1935)
Un père et sa fille, encore endeuillés, doivent quitter la ville de Marseille pour échapper à la justice qui demande des comptes à Henry Scarlett, escroc notoire, et qui dépouille sans vergogne l'héritage de son enfant pour prendre le bateau pour Londres.
Sylvia, décidée à le suivre, fait le choix de sacrifier ses nattes et son apparence féminine pour devenir un garçon. Ainsi déguisée en Sylvester Scarlett, elle compte bien passer inaperçue. Mais durant la traversée, son père fait la connaissance d'un certain Jimmy Monkley qui n'hésitera pas à dénoncer le couple Scarlett à la douane.Les déboires ne s'arrêtent pas là. Sylvia et Henry retrouvent le fieffé menteur mais décident de lui emboiter le pas et d'adhérer à ses combines pour amasser le maximum d'argent avec le minimum d'efforts.
Ils partiront aussi à bord d'une roulotte, sous la compagnie des Pierrots enchanteurs, avec une nouvelle recrue prénommée Maudie, le béguin d'Henry. Non loin de la plage où ils ont établi leur campement, Sylvia rencontre un artiste peintre, Michael Fane, qui n'imagine pas une seconde que le jeune chérubin effronté cache en fait les traits d'une délicieuse jeune fille romantique...Bon, personnellement je n'ai pas trop aimé ce film de George Cukor, même si l'ensemble des ingrédients était réuni pour concocter une faramineuse recette : imaginez au casting Cary Grant et Katharine Hepburn réunis pour la première fois, cela avait de quoi alpagué le chaland !
Pourtant, j'ai admiré la grâce sans pareille de la Grande Katharine, fabuleuse et dynamique, qui sacrifie aux artifices de son sexe pour paraître en garnement indiscipliné et dissipé, oui c'est une formidable interprétation, sans fards et sans retenue. Face à elle, le jeune Cary Grant d'à peine 30 ans inaugure un rôle de coquin menteur et filou, abominable de bout en bout, mais dont le charme flagrant ne laisse aucun doute sur l'étendue de ses talents d'interprète !Mais "Sylvia Scarlett" démontre qu'une bonne histoire est nécessaire pour s'attacher la sympathie du spectateur. Dans ce film, non pas que ce soit en carton pâte, mais le fond laisse trop d'ambivalence sur un sujet aussi sensible que l'identité sexuelle. Certes, les pièces de Shakespeare s'en sont également nourries (cf. The Tempest, par exemple) mais j'ai particulièrement trouvé que la fausse naïveté doublée d'allusions franchement poussées n'était pas un cocktail réussi.
Inutile de préciser que ce film a été un "bide" complet à sa sortie en 1935, ce large champ d'ambiguités était d'un goût douteux pour l'époque ! Pour ma part, j'ai justement trouvé que ce film reflétait tout le fossé d'un film Classique qui a du mal à trouver sa place pour le public actuel. Non là je n'ai pas adhéré, alors que je suis une férue de ces films. Dommage.
Sylvia Scarlett, film de George Cukor (1935) - avec Cary Grant, Katharine Hepburn, Edmund Gwenn ...
Trois femmes ~ Jennifer Haigh
Trois femmes, trois Mrs Kimble, ont toutes en commun d'avoir épousé le mystérieux Ken Kimble. Cet homme, en prologue du roman, est retrouvé mort dans sa voiture, sans famille, mais possédant un compte bancaire bien rempli. La police décide de mener son enquête. Et nous voici en 1969, avec le portrait de Birdie, la première épouse, qui vient d'être abandonnée avec ses deux enfants, et qui désormais sombre dans l'alcool.
Je n'en dis pas plus. Simplement, Ken Kimble apparaît toujours flou et insaisissable. Son génie est d'avoir su séduire des femmes naïves, sensibles, écorchées. Il était là au bon moment, il s'est glissé dans leur vie.
Tous ces portraits sont très bien dessinés, attachants, c'est même difficile de haïr ou blamer qui que ce soit. Ce livre est aussi un joli portrait des années 60, l'époque des exubérances et des contraintes insoupçonnables. Vraiment, ce livre est une bonne et agréable surprise, avec une histoire qui s'avère captivante !
février 2004
La Platine 'musique' du Dimanche
Pour ceux et celles qui ont besoin d'y croire .. !
Tant qu'on danse encore,
Tant qu'on rêve encore,
Que ça change un jour,
Ca vaut la peine.
Zazie / oui ... Avec le temps (à écouter)
La chanson "oui" est extraite de l'album "rodeo", pour moi le meilleur... Vient de sortir "totem" mais étrangement mon avis bute et peine à gagner un fol enthousiasme.. Chuis encore bloquée sur Toc toc toc / Rodeo ... et toutes les autres !
Laure, Cuné, Florinette et même ma petite soeur .. courage les filles, bizzz.