26/03/07

Affaire Sophie Jabès (2ème partie)

J'avais déjà abordé cette Affaire Sophie Jabès en décembre ( à cette adresse ). Je reviens apporter une dernière pièce à mon dossier, ayant reçu son 3ème roman qui boucle la "trilogie de contes cruels" : Clitomotrice.

clitomotricePrésentation de l'éditeur
"Clémentine avait les yeux ronds. Une bouche en cœur et un très beau clitoris. En pointe et très long. "
Un organe bien pourvu : l'idée semble séduisante Et s'il mesurait 1,98m ? Et si vous deviez l'enrouler autour de votre taille ? Qu'en penseriez-vous ? Encombrant ? Peut-être... Mais pour Clémentine il n'est pas question qu'un chirurgien enlève ce petit bout de son corps, son canari, sa fleur de courgette farcie, son abricot des îles !
Pourquoi se séparer de ce que les hommes ont tant de mal à trouver chez les autres femmes ? Elle comprend que ce clitoris exceptionnel peut devenir la clé de son succès... Cette singularité anatomique nous entraîne joyeusement dans un récit décomplexé et loufoque.

Mon avis est toujours bercé dans le scepticisme et l'agacement. Incontestablement je trouve qu'elle écrit très bien, qu'elle use de la poésie et traite du sexe sans jamais tomber dans le graveleux. C'est plutôt étonnant qu'il est important de le souligner (elle utilise rarement un langage cru pour parler de sexualité ; au contraire, c'est une sensualité sans limite qu'elle décrit - Evene). Mais l'histoire est en elle-même dégoûtante, non franchement, comment y adhérer ? comment se faire ses propres images dans la tête ? Aussitôt, mon film virait un peu à l'horreur... désolée. Je n'ai pas perdu de temps à lire ce roman, très court heureusement, et qui ne se prend pas au sérieux. Je me suis étonnée à sourire face à quelques scènes désopilantes (la jeune femme décide de ne plus complexer d'avoir un organe démesuré et décide de l'exploiter en faisant commerce de cette originalité, car Clémentine rêve de parcourir le tour du monde). La 1ère fois donne droit à un Grand Moment avec des Tralalas qui vous assomment un jeune prétendant ! 

Donc, ouf ! l'humour est de la partie. La cocasserie a sorti le grand jeu et vient extirper l'histoire de toute obscénité déplacée. Signalons cependant un passage vaguement incestueux complètement gratuit. Car on a beau dire, on a beau tenté de lui donner une chance, c'est tout de même bien difficile d'apprécier ces histoires tordues et étranges. On nous ment en décrivant le roman comme « une ronde endiablée et poétique », écrite « sans complexe, avec humour et beaucoup de fantaisie » (purjus.net), tout ce pseudo-symbolisme déployé ne suffit pas à rattraper une niaiserie ! Ce mot de la fin boucle un dossier épineux. Je n'aime pas les romans mais je suis séduite par l'écriture de l'auteur. N'est-ce pas chez Flo qu'on traitait dernièrement du sujet : Tout le talent d'écrire ne consiste après tout que dans le choix des mots. (Flaubert) ? Et ce dossier vient justement d'en porter la preuve !

Les romans sont parus chez JC Lattès et en format poche chez J'ai Lu.

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Millefeuille de onze ans - Isabelle Jarry

millefeuille_de_onze_ansAprès le refus d'un manuscrit par son éditeur, Isabelle Jarry a eu l'impression que sa vie d'écrivain s'arrêtait, cette vie qui est la sienne depuis si longtemps. "Millefeuille de onze ans" est né de cette terrible déception, du doute et de l'incompréhension d'un auteur face à l'échec.
Isabelle Jarry décide de replonger dans l'année de ses onze ans, à son entrée au lycée Jules-Ferry, où elle fit la rencontre de Viviane Der Tomassian, une jeune camarade aux idées révolutionnaires, figure atypique et flamboyante, qui a bien inconsciemment guidé la jeune fille vers sa "révélation" (être écrivain !).
Dans ce livre aux 46 chapitres, l'auteur fait son portrait de jeune lectrice et d'apprenti scribouillarde, forte en contemplation, entichée de grec et latin, papivore convaincue et étudiante rêveuse et romantique, selon les critères de son amie Viviane...
C'est honnêtement un portrait en finesse, écrit avec ce souci pour les mots justes et simples, qui fait écho à toute jeune fille aux mêmes affinités (le goût des mots, des livres, la curiosité de l'écriture). C'est surprenant le nombre de passages qui interpelle, qui semble avoir été écrit par et pour soi. Même si nous ne souhaitons pas tous écrire (ou "gribouiller"), ce "Millefeuille de onze ans" semble être destiné à tous les lecteurs qui se reconnaîtront ! Cela se déguste avec appétit, moi j'adore les millefeuilles ! Et ce livre donne en aperçu toute la sincérité d'un auteur qui se questionne et revient aux origines de sa passion. Infiniment attachant et authentique, un beau livre sur les livres et le goût des mots, tout comme j'aime !    Stock, 230 pages.

" Dans cet espace ouvert de transition entre l'enfance et l'adolescence, se glissaient des bribes de rêves et de projets, je commençais à penser qu'il y avait une suite à l'histoire, un prolongement à l'enfance qui ne serait pas uniquement fait de ce que je connaissais déjà, un futur dans lequel, chose incroyable ! je pourrais prendre des décisions, des initiatives, choisir mon chemin. Je n'avais pas encore conscience qu'il faudrait un jour apprendre un  métier, et l'exercer, je ne voyais pas du tout les choses ainsi. Ce n'était pas seulement de l'insouciance, mais la conscience diffuse qu'une autre voie allait s'ouvrir, qui me conduirait là où je serais à ma place, en dehors des sentiers battus. Il suffisait d'attendre et de laisser se dénouer les fils qui pour l'instant obstruaient l'entrée du labyrinthe. Inutile de s'en faire à l'avance... "

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Isabelle Jarry en romans

j_ai_nom_sans_bruitLa narratrice quitte Paris en auto-stop et part se réfugier à la campagne, dans une petite maison où elle a coulé des jours idylliques avec son compagnon, Philippe. Cet homme est mort et la jeune femme se sent désormais démunie avec leur fille, Nisa. D'ailleurs l'enfant a été confié aux soins d'une assistance sociale, après la chute de la mère qui s'est retrouvée dans la rue. Elle pense regagner sa dignité perdue à la campagne, où elle va faire communion avec la nature, rencontrer un viticulteur et s'enfermer dans un silence de plus en plus désarmant. Car au-delà du matériel et de l'affectif, la narratrice a également perdu le coeur même de son intimité. Elle était poète, mais elle a perdu l'usage des mots. Il faut à tout prix qu'elle redevienne "elle", il lui faut récupérer sa fille et aussi reprendre le sens des mots. "J'ai nom sans bruit" est donc le roman de ce combat, écrit avec sobriété et émotion. Un roman fort et farouche, à découvrir si ce n'est pas déjà fait !


homme_de_la_passerelleLe roman aurait pu se baptiser "La fille à la fenêtre" au lieu de "L'homme de la passerelle", car la narratrice aime regarder par la fenêtre du prieuré où elle loge, immobile, des journées entières. Et très vite elle suit le manège d'un homme qui traverse une passerelle pour se rendre au beffroi. Tous les matins, même heure. Un jour, cet homme l'aperçoit, lui fait un signe de la main, lui parle ... et elle de lui répondre qu'elle est paralysée ! Son mensonge va l'entraîner à jouer une comédie qui l'oppressera, ressassant une enfance marquée par ses manies de TOC, puis un frais passé avec l'architecte, un homme qui semble avoir dressé le mensonge à un art très délicat.

Autant dire que le roman se termine de manière singulière et surprenante ! Jusqu'alors, le récit de la narratrice voguait en eaux douces, proches de la folie ou du désarroi. Et puis il y a escalade de l'urgence, de l'horreur de soi, du délire d'être, de sortir de son mensonge qui pousse la jeune femme à "péter un câble". Cette fin alterne le charme du roman, toutefois ça n'entache en rien la jolie qualité que j'y avais trouvée tout du long. Isabelle Jarry démarrait là une carrière littéraire toute prometteuse !  Prix du premier roman 1992.


archange_perdu(A venir) Description " - Mais pourquoi avoir fait le choix de la vie monastique ? questionna Claude. C'est un absolu très particulier. - J'avais besoin d'un idéal élevé. Quoi de plus élevé que la prière, n'est-ce pas ? " Le frère Anselme sourit. - Vous auriez pu entrer dans une chartreuse, alors. Pourquoi la Trappe ? - C'est vrai que les chartreux ont une vie encore plus intérieure, plus solitaire. " Lucile s'étonna. - Je croyais que la Trappe était ce qu'il y avait de plus... de plus rigoureux. - Oh non !... La vie des chartreux tend vers un dénuement plus grand encore. C'est certainement l'ordre qui va le plus loin. (...) Il faut vraiment se détacher du monde, couper tous les liens pour supporter une vie aussi cloîtrée. Je crois que les chartreux ont abandonné la vie sur Terre, d'une certaine façon. Ils sont déjà ailleurs, ils ont déjà franchi la frontière. Je ne sais pas si j'en serais capable. "

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Concours

blogauteurs_concoursPRIX BLOGAUTEURS/ PLON : C'EST PARTI !

Il s’adresse à tous les aspirants écrivains qui rêvent d’être édités par une grande maison d’édition. Pour la première fois, un auteur de talent issu du Web va pouvoir émerger grâce à la magie du média Internet !

Le principe est simple, les futurs écrivains adresseront leurs manuscrits au format électronique (fichiers .doc, .rtf ou .pdf exclusivement) à l’adresse e-mail suivante (et elle seule), et ce jusqu’ au 15 avril 2007 minuit) : blogauteurs@editions-plon.com

(...)

Il doit s’agir d’un premier roman, l’auteur n’ayant encore jamais vu publier l’une de ses œuvres de fiction. Le manuscrit doit comprendre un minimum de 100 pages et 300 pages maximum. Aucun thème n’est imposé, il doit néanmoins s’agir d’une œuvre de fiction, à l’exclusion stricte de tout reportage, essai, témoignage, document, etc. Il s’agit impérativement d’une œuvre originale, et en aucun cas de la « novélisation » d’un blog ou d’un site web.

A l’issue de la période de réception des manuscrits, le comité de lecture du concours sélectionnera 5 manuscrits finalistes. Les 50 premières pages de chaque manuscrit finaliste seront publiées en ligne sur ce blog, www.blogauteurs.com. Les internautes seront alors invités à voter pour le texte de leur choix. Le vote sera ouvert du 31 mai au 30 septembre 2007.

Le texte qui aura recueilli le plus grand nombre de suffrages sera publié par les Editions Plon en mars 2008, à l’occasion du prochain Salon du Livre.

Pour plus de précisions, cela se passe en cliquant ici !

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