pluieC'est d'abord une ambiance estivale dans une maison bâtie pour les réceptions, sur des pelouses arides et où les soirées s'éternisent dans un brouhaha de rires et de pas de danse... Dans leur chambre, les enfants Jane et Jim Little dorment, s'échappent par la fenêtre ou écoutent les pas feutrés d'un individu qui s'introduit dans l'obscurité... C'est l'été de l'insouciance, des jeux dans l'eau, des parties de pêche, de nage et d'histoires inventées. Jane veille sur son frère comme une mère, admire ses parents qui s'aiment et vivent dans leur bulle...
Enfin bref, c'est dans cette atmosphère languide qu'un drame s'annonce et rampe vers la famille Phelon. Il y a le goût du soleil, du sel, du cocktail et de l'eau, beaucoup d'eau. Elle deviendra leur marque, leur mémoire. Cette chronique familiale racontée par Janey, 12 ans, fait état d'une impuissance, d'une amertume et pourtant il y a une grande habileté stylistique teintée de poésie, d'inertie et de mélancolie dans sa façon de narrer les événements en suggérant au lieu de détailler. Son histoire vous envoûte, en seulement 130 pages, mais c'est le bon dosage. Il s'agit du 1er roman de la néo-zélandaise Kirsty Gunn.

Points, 130 pages. (Titre vo : Rain - 1996 chez Christian Bourgois)