Sa passion - Véronique Olmi
Quand on a l'habitude de lire les romans de Véronique Olmi, on sait d'avance qu'on pénètre un univers qui n'est jamais tout rose ni édulcoré, où l'amour éperdu est l'étendard d'amants éplorés et écorchés vifs. Oui, il faut savoir qu'un livre de Véronique Olmi entraîne son lecteur vers l'absolu, vers la désolation, la perdition, le bouleversement. Cela peut accabler et déconcerter, mais étant donné que Véronique Olmi est avant toute chose une grande dramaturge, il n'est donc guère surprenant de succomber avec étourdissement à ces histoires poignantes. Comme bien souvent, l'héroïne de Sa Passion est une femme percluse qui, en recevant le message de son amant, Patrick, pense à des retrouvailles idylliques. Or, Hélène n'en peut plus et le rire sardonique et mesquin de cet homme marié la blesse et la brusque. Finir. Il faut en finir avec cette liaison. Et forte de cet adage, "Comment font les autres, tous ceux qui ne meurent pas d'amour?", Hélène décide de briser sa réserve, de suivre son instinct. Et en bon lecteur attentif, on suit sa confusion, on comprend sa rage, on remonte le fil de ses désordres de jeunesse. Sans doute n'est-on pas dupe du Gong final, n'empêche qu'on se sent à chaque fois retourné par de tels chaos ! Pourtant, j'avoue que ce livre ne figure pas parmi mes préférés, j'aime infiniment le style de Véronique Olmi dont les intrigues m'embarquent instantanément, mais pour le coup j'ai eu un sentiment de déjà lu, c'est vrai. J'ai bien aimé, mais pas autant que "Bord de mer". Grasset, 169 pages