21/04/07

Encore lui !

Love today ...   * more more more *

Posté par clarabel76 à 20:30:00 - - Commentaires [13] - Permalien [#]


Pascal Morin en poche

eau_du_bainQuel plaisir de parcourir les pages d'un livre aussi captivant ! Pour une entrée dans l'arène littéraire, Pascal Morin saute à pieds joints et impose applaudissements ! "L'eau du bain" est une histoire à la fois hallucinante, grinçante et ironique. Mortelle !.. On n'en soupçonne pas l'impact au début, et ça nous surprend au détour d'une phrase... paf ! "Je m'approche, je lui dis bonjour, et je le jette à l'eau." ... Le sang nous glace, mais avant ça qui aurait pu s'en douter ? Car le narrateur vient de la ville passer ses vacances à la campagne, lieu de son enfance, où résident toujours le grand-père, le père et les deux frères, Emmanuel et Franck. Tous sont des gars de la terre, des authentiques produits du terroir, du pays que le narrateur a fui, toutes voiles devant. Pourquoi il revient cette année ? profiter du soleil, bronzer, paresser ... et se baigner dans la piscine ! Car ça y est, le grand-père a cédé : une piscine a été creusée à la place du potager ! Victoire ! Le grand-père pleure ses haricots et ses fraises, les trois frères barbotent avec bonheur !

Ce livre a le charme des histoires silencieuses, une piscine, du soleil et la mort. Celle-ci arrive subtilement et avec fracas. "Il va y avoir du malheur" répète à longueur de journée la petite, une fillette qui rôde autour du narrateur, une espèce de Manon façon Pagnol. Parmi ces présences masculines, fortes, redoutables et mystérieuses, il y a les ombres des femmes, on n'en sait rien mais on devine tout. Au centre, le narrateur et ses frères évoluent tout en noirceur, un rien capricieux ("C'est ma piscine que je veux.") et impénétrables. Bref, voici un roman qui vous donne le frisson : bonheur, plaisir, réjouissance, affolement, désarroi, trouble, crainte, etc...  (121 pages)


amants_americainsUn homme de quarante ans, au volant de sa voiture, va à la rencontre d'une femme qui fut une adolescente rêveuse, dans les années 60, et qui a eu et abandonné son enfant. On comprend que ce bébé fut Alexandre, qu'on suit dans son évolution, depuis l'enfance à l'adolescence, et aujourd'hui adulte, en perpétuelle quête de ses origines. Tel un fantasme, se dessine également le parcours de Rose, autrement dit Sourde, qui a caché, abandonné son enfant et tourné le dos à celui-ci sans ciller. Entre reproche, état d'âme et nostalgie, l'histoire d'Alexandre et Rose est celle d'enfants rêveurs et utopistes, blessés et solitaires.
"Les amants américains" est un roman plus travaillé, plus fouillé et réfléchi. L'auteur a emprunté de nouveaux sentiers, mais qui se révèlent déconcertants au démarrage. Ce n'est pas un mauvais livre, mais je suis déçue de ne pas retrouver les qualités qui m'avait séduite dans son premier roman. Un peu frustrée, en somme.  (122 pages)

Posté par clarabel76 à 13:10:00 - - Commentaires [0] - Permalien [#]

Bon vent - Pascal Morin

bon_ventC'est un stage de parapente de deux semaines, cinq néophytes s'y trouvent dont Paul, le narrateur. Ils sont tous un peu empruntés, s'inventent des vies et parlent à mi-voix du mort de la Montagne-Rouge. C'est tout récent, survenu dans un autre club, mais le spectre est bien présent. D'ailleurs, dans le village, la famille de ce mort est là, une mère et sa fille, Agathe.
En fait, Paul est comme ses compagnons, un tricheur. Il prétend être journaliste mais on devine qu'il est fragile et déboussolé. Une liaison amoureuse a mal fini, son histoire avec Suzanne le rend à fleur de peau. Elle l'obsède, le pèse et ses souvenirs d'elle l'envahissent et nuisent à sa concentration.

Parce que j'ai été estomaquée en lisant son tout 1er roman "L'eau du bain", j'ai toujours suivi avec intérêt les publications de Pascal Morin. Or je remarque de plus en plus que je demeure moins sensible et emballée par ses romans. "Bon vent" ne fait pas exception, j'ai bien aimé, mais sans plus. Le manque de compassion pour les personnages a semblé paralysé mon entrain dans cet univers qui est, avouons-le, très masculin. Au début, ça ne me gênait pas de plonger au coeur de ce désespoir vraiment flippant, de tâter la tristesse de Paul qui est un peu énigmatique. Et puis tout a fini par me lasser, à me filer une légère aversion, j'étais ennuyée par cet homme embourbé dans son chagrin qui le rend pathétique. Ce n'est pas la faute du roman qui est bien écrit, mais c'est un "feeling" qui ne passe pas, qui ne m'émeut pas. J'ai adhéré totalement à ce qui plane, bien loin des sensations du parapente, dans la perception du doute, des angoisses et puis ces fantômes qui rôdent. Je ne regrette pas, mais par contre Paul a des fantasmes qui deviennent glauques, poisseux et cela finit de nous le rendre exaspérant ! Désolée pour lui, le roman s'alourdit par sa faute !

Editions du Rouergue, 155 pages  (Août 2006)

  • A force de lire les avis élogieux sur le net, je commençais à devenir verte ... et puis ouf ! l'avis d'InColdBlog est venu rejoindre mon opinion ... Me voilà moins seule ! :)

Posté par clarabel76 à 11:30:00 - - Commentaires [7] - Permalien [#]