Comment j'ai raté mes vacances - Geoff Nicholson
Eric vient de fêter ses 45 ans mais éprouve un profond désarroi devant le bilan de son existence. Il est marié à Kathleen, ils ont deux enfants, Max et Sally, cependant jamais il n'a éprouvé autant le sentiment de ne pas comprendre ses proches, d'être étranger à sa propre vie... bref il a besoin de vacances !
Il décide de retourner au camping caravaning Centre de loisirs de Tralee, un lieu de vacances où toute la famille avait gardé de bons souvenirs des années auparavant. Or, d'entrée de jeu, le séjour ne s'annonce pas du tout à la hauteur de leurs espérances. Du moins, en ce qui concerne Eric, narrateur de cette histoire, qui se présente comme un journal quotidien.
Effectivement les vacances au Tralee vont s'avérer catastrophiques, allant de mal en pis. Cela commence par un accident de la route, un type louche qui décide de réparer la voiture et disparaît avec, des voisins de camping bruyants, des vacanciers atypiques, un vieux fasciste ou un jeune bègue frustré et acariâtre. Mais la famille d'Eric aussi se disloque : sa femme est prise d'une frénésie sexuelle sans bornes, sa fille voue une foi religieuse débordante et file avec une troupe des Hell's Angels sans moufter, son fils impénétrable décide de retourner à l'état de nature... bref notre protagoniste est dépassé mais conserve un esprit d'optismisme à vous gravir toutes les montagnes !
Pourtant, la série d'humiliations et de cataclysmes se poursuit. Eric est harcelé par des types qui lui piquent son argent, un commissaire cinglé le menace d'un sabre et s'envoie en l'air avec l'épousée, il se fait berner par un vendeur de billets de loto et abuser par deux jeannettes...
Inutile d'en rajouter, la coupe est pleine !
Au début, avouous-le, l'histoire est profondément désopilante, très drôle et exaltante. C'est son avantage : une cadence soutenue, une avalanche de mésaventures qui déclenchent le sourire et un effet tout à fait divertissant ! Bref, c'est de bon augure. Or, très vite j'ai commencé à me lasser, à réprimer de l'ennui face à ce débordement. A trop grossir le trait, l'histoire devient plutôt ridicule et lourde. Un peu dommage. Mais ce livre se lit d'une traite, pressant l'envie de connaître le fin mot de l'histoire, de lever le rideau sur cette farce qui fait sourire jaune.
Pour le New York Times, il s'agit de la plus drôle des comédies noires !
275 pages - Pavillons poche, coll. Robert Laffont. Traduit de l'anglais par Bernard Tule.
Publié aussi chez 10-18 en 2000. Porté à l'écran en 2006 par Scott Peak, avec David Carradine et Gina Bellman dans les rôles principaux.