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Chez Clarabel
16 juillet 2007

Vive les vacances !

... De quoi donner le goût du sable, de la mer et du soleil ... Bullez en toute tranquillité, ce sont les vacances !

melrose_et_croc_plageNouveau tome de la série classique de Melrose et Croc, le chien jaune et le petit crocodile vert : ce tome saisonnier est fidèle à l'image colorée, pleine de tendresse et d'amitié que l'histoire dégage. Petit Croc vert a un peu le blues, son ami Melrose cherche à le dérider en jouant à "qui est-ce qui est ... " , des devinettes pour redonner le sourire ! Joliment distrayant, idéal pour les plus jeunes lecteurs ... album qui met à l'honneur l'amitié !   Gallimard jeunesse

 

rita_machin_plageImpossible également de ne pas évoquer nos compères inséparables : Rita et Machin, eux aussi passent la journée à la plage. Ils nous promettent de bien belles aventures épatantes et sympathiques. Nos deux coquins ne s'entendent pas sur leur programme du jour, pourtant ils sont incapables de rester éloignés l'un de l'autre. Toujours drôle, espiègle et incontournable ... un livre à lire à pas d'âge !!!  Gallimard jeunesse

 

les_heros_en_vacancesEt un petit dernier pour la route : Les héros en vacances . Il s'agit d'un carnet de bord qui trace jour après jour, de juillet à août, ce que font les héros en vacances. Au menu : beaucoup d'humour et de facétie, des personnages peu ordinaires, des illustrations délirantes. Cette lecture aussi s'adresse à un très large public, à ne pas hésiter !

L'histoire : Pendant l'été, les héros eux aussi sont en vacances. Mais ce que l'on sait moins, c'est que le Père Noël, lui, travaille pendant que ses rennes Ange et Simon se prélassent au Pouldu. Guillaume Tell fait un stage de tir à l'art à Saclay ; quant au Capitaine Némo, il plane en deltaplane. Roméo part en trecking sauvage dans l'Himalaya, sur les chaudes recommandations de Juliette... Et si vous vous trouvez à la Rochelle aux alentours du 29 juillet, vous pourrez peut-être croiser le chat botté, en tongs.  Gallimard jeunesse, coll. Giboulées

 

Princesse_princesseL'auteur Rémi Chaurand a notamment publié Princesse Princesse, un livre qui va faire tordre de rire vos petites filles ! Cette histoire de princesse qui part en stage pour devenir reine est absolument désopilante, bien entendu on survole les questions d'étiquette, de protocole, de diplomatie, etc. Mais jamais rien de ronflant, que du joyeux ! Et également, ce n'est jamais prout-prout ! Bien loin de là ! Il y a une incroyable tonicité, et beaucoup de liberté et d'audace affichées dans le style.
Cet ouvrage se présente sous la forme d'un livre de poche, cela donnera à vos enfants l'impression de lire un roman comme les grands ! Pour lire seul dès 7 ans. Mais les plus jeunes pourront écouter cette histoire et se régaler tant l'idée est très, très drôle !   [ Casterman ]

Robin a illustré un texte de Vincent Cuvellier Le grand secret, album disponible chez Gallimard jeunesse, coll. Giboulées.

 

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15 juillet 2007

Le sacre de l'enfant mort ~ Jean Luc Seigle

J'ai eu du mal à entrer dans le roman : trop austère, trop figé. Je trouvais le personnage central, le peintre David, résolument lugubre. Parce que le style était du genre "aérien", j'ai tourné les pages pour finalement être surprise d'intérêt et d'engouement pour ce texte ! On ne s'attache pas seulement, en fin de compte, aux tergiversations du peintre. Exilé à Bruxelles après des déboires dans ses implications politiques, David laisse derrière lui un tableau d'une grande ampleur : "Le sacre de Napoléon". Mais dans son exil les remords l'assaillent, sous forme de pleurs d'enfant qui fredonnent incessamment dans sa tête. Que signifient-ils ? Et pourquoi ses pensées reviennent-elles sans cesse au Sacre ? Quelle était réellement la portée du tableau et de ses protagonistes ?.. C'est ce qu'au fil des pages on découvre, on apprend patiemment. A cela s'accompagne une autre figure : Marguerite, l'épouse de David. Marguerite est laide, elle a vécu dans l'ombre du peintre, a déroulé un tapis rouge pour parfaire son travail, jouait le rôle de la cuisinière, de la repriseuse, ordonnant une maison impeccable, aux armoires rangées, et sacrifiant aussi son rôle de mère, aux bons soins d'une gouvernante. Bref, Marguerite a fait le sacrifice d'elle-même pour cet homme qu'aujourd'hui elle tend à ne plus supporter, à être dégoûtée. A lui en vouloir au point de chercher vengeance ! Un dialogue de sourds semble s'installer entre les deux époux, et l'auteur le fait partager au lecteur. Du coup, peut-on adresser plus de reproches à l'un qu'à l'autre ? Pas évident. On oscille facilement entre la compassion, la révolte, la solidarité ou la fascination. Je crois que l'image dorée des deux époux, qu'ils ont soigneusement tenté d'élaborer pour faire bonne figure, tend à se craqueller au fil des pages. La fin est fatalement tragique, dans la logique des choses. Mais le roman, finalement, n'est pas juge : nulle condamnation ou sentence ne se profile. L'auteur préfère lever le voile sur les mystères d'une création avec les tourments, les tempêtes et les flots que cela soulève. Pas d'autre mot : c'est fascinant !

juillet 2004

13 juillet 2007

Elyon, tome 1 : Le Mystère des Monts Obscurs - Patrick Carman

Elyon_1Alexa Daley, âgée de 12 ans, accompagne son père dans la cité de Bridewell, comme chaque été.
Bridewell est une ville fortifiée, protégée par des remparts contre des forces invisibles, au-delà des forêts, des monts et des fleuves. Alexa n'a qu'un rêve : celui de découvrir ses secrets ! En suivant le chef de Bridewell, Warvold, dans sa promenade nocturne, l'adolescente espère récolter quelques confidences, mais le vieil homme décède.
Un temps de flottement s'abat sur la cité, brusquement menacée par leurs ennemis. Les adultes en discutent mais la tiennent à l'écart. Or, Alexa est l'Elue, celle qui doit succéder à Warvold pour une mission d'importance - elle doit prendre le flambeau, crapahuter vers les Monts Obscurs, rencontrer un dénommé Darius, s'allier avec une communauté d'animaux et discuter avec eux grâce à une pierre magique.
Il faudra agir vite, car effectivement une attaque se prépare et menace Bridewell. De plus, un espion se cache parmi Alexa et ses proches.

Quelle surprise, mais cette histoire est passionnante ! J'ai été enchantée par l'intrigue, les personnages et l'imagination débordante. On y plonge facilement et avec bonheur. 
Et même s'il s'agit d'un premier tome, le livre propose un début ET une fin. Nulle frustration à attendre de ce récit de 320 pages, donc. Toutefois, c'est assez pour attendre la suite avec impatience !

320 pages - Bayard jeunesse - Octobre 2006 - Traduit de l'américain par Danièle Laruelle.

12 juillet 2007

Intrigue à l'Anglaise - Adrien Goetz

Intrigue_A_l_anglaiseFraîchement sortie de l'Ecole nationale du patrimoine, Pénélope Breuil est envoyée dans la ville de Bayeux pour assister la conservatrice en chef, Solange Fulgence. Pour cette spécialiste de l'Egypte copte, cette nomination tombe un peu à l'eau car Pénélope n'avoue pas une grande passion pour la fameuse Tapisserie de Bayeux.
Or, peu de temps après son arrivée, Solange est agressée. Un vol de biens précieux va s'ensuivre, et un étrange cafouillage va emmêler notre jeune conservatrice. Grâce la complicité de son ami Wandrille, dandy parisien, érudit et exalté en la matière, Pénélope va tenter de confondre cette intrigue selon laquelle trois mètres manquent à la Tapisserie de Bayeux.
Un journaliste local, Pierre Erard, subtilement séduit par la jeune femme, va aiguiller le couple dans leurs recherches, depuis la Normandie, sur les traces de Guillaume le Conquérant, jusqu'à Paris, à l'Hôtel Drouot et au Louvre, en passant par l'île de Varanville.
L'action se passe entre la fin Août 1997 et le mois d'Octobre. Dans la capitale française, la princesse Diana a trouvé la mort sous le tunnel de l'Alma en compagnie de son amant égyptien... Et si tout ceci n'était qu'une horrible coincidence ?
La machination semble avoir pris dans ses filets Pénélope, de plus en plus déconcertée par la tournure des éléments. Et l'action ne manque pas de surprendre, sertie par une foultitude d'indices et d'anecdotes historiques très pointues. A lire, l'ensemble se boit comme du petit lait ! C'est frais, intelligent, pétri d'humour et délicieusement captivant !
Mais bien entendu, ce roman n'est qu'une fantaisie historique créée par l'auteur. Adrien Goetz renoue avec son "Intrigue à l'Anglaise" au polar sur l'art avec un brio déjà prouvé grâce à "La dormeuse de Naples". Cette fois, le style est encore plus enlevé, la trame est fluide, bref amateurs de romans historiques ou de romans policiers, votre bonheur est tout trouvé !

Grasset - 330 pages.  Avril 2007

12 juillet 2007

Juke-box (1)

Je le sais
Sa façon d'être à moi, parfois
Vous déplaît
Autour d'elle et moi le silence se fait
Mais elle est
Ma préférence à moi...

Oui, je sais
Cet air d'indifférence qui est
Sa défense
Vous fait souvent offense...

Mais quand elle est
Parmi mes amis de faïence
De faïence
Je sais sa défaillance...

Je le sais
On ne me croit pas fidèle à
Ce qu elle est
Et déjà vous parlez d'elle à
L'imparfait
Mais elle est
Ma préférence à moi...

Il faut le croire
Moi seul je sais quand elle a froid
Ses regards
Ne regardent que moi

Par hasard
Elle aime mon incertitude
Par hasard
J'aime sa solitude...

Il faut le croire
Moi seul je sais quand elle a froid
Ses regards
Ne regardent que moi

Par hasard
Elle aime mon incertitude
Par hasard
J'aime sa solitude...

Je le sais
Sa façon d'être à moi, parfois
Vous déplaît
Autour d'elle et moi le silence se fait
Mais elle est
Elle est ma chance à moi
Ma préférence à moi
Ma préférence à moi...

julien clerc / ma préférence


Alain Bashung - La nuit je mens
envoyé par Quarouble


Zazie - La dolce vita
envoyé par glam-slam


Dany Brillant - Histoire d'un amour
envoyé par Takinos

(non ! en fait je préfère la version de Dalida ... impossible à trouver ! :(( )


U2-With Or Without You
envoyé par barton71

(Pour moi, LA chanson !)

A suivre...

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11 juillet 2007

Frances O'Roark Dowell

Accus_eDovey Coe a 12 ans et vit à Indian Creek en Caroline du Nord avec ses parents, sa soeur Caroline et son frère Amos, qui est sourd. Très proche des siens, la jeune fille a pourtant beaucoup de mal à accepter l'arrogance de Parnell Caraway, le beau gosse qui roule des mécaniques et prétend vouloir épouser Caroline Coe.
Selon Dovey, ce type est un fourbe, menteur et prétentieux. Ce serait la ruine de sa famille si Caroline acceptait d'épouser ce sale individu. De plus, sa soeur a toujours rêvé de partir étudier en ville pour une vie meilleure. Une chose qui ne semble pas du goût de ce Parnell... Et coup de théâtre, le jeune homme est retrouvé assassiné et c'est Dovey Coe qui est accusée de son meurtre.

A partir de cette histoire, le roman "Accusée !" adopte de suite une tournure captivante, à la fois peinture de moeurs, enquête policière et tableau d'une société assez rude et cerclée par des codes vieillots (nous sommes en 1928, en milieu montagnard et rural). C'est la jeune Dovey Coe qui prend la parole de bout en bout, de son franc-parler qui rend son aventure attachante.
Pourtant, on peut regretter aussi qu'elle tire autant la couverture à elle toute seule, qu'elle soit si perspicace du début à la fin et qu'elle semble endosser un rôle trop mature pour une fillette de 12 ans. Plus adulte que les adultes !
Mais il n'empêche que cette lecture demeure sympathique, divertissante. A conseiller dès 11 ans.

Accusée ! par Frances O'Roark Dowell - Bayard jeunesse - 215 pages  (illustration : François Roca)

Une_maison_un_jourMaddie a 12 ans et vit dans un Foyer pour enfants. En ce qui la concerne, ce qu'elle aime répéter sur son histoire, c'est qu'un fantôme lui a sauvé la vie quand elle était bébé. Aussi quand elle rencontre Murphy pour la première fois, elle s'empresse de lui dévoiler son secret.
Murphy est une jeune fille tout aussi épatante, plus extravertie, plus fascinante. Elle raconte des tas d'histoires extraordinaires, se dote de pouvoirs hallucinants, bref à côté d'elle les histoires de contes de fées ne semblent plus tout à fait irréelles.
Maddie s'attache, fait confiance, partage son secret en découvrant deux "scrapbooks" de sa confection : un livre des Maisons et un livres des Gens. A l'image de tous les enfants abandonnés, livrés à eux-mêmes, baladés dans les familles d'accueil, Maddie et ses amis, dont le petit Ricky, veulent une maison à eux. Et c'est Murphy qui leur donne à tous l'audace de lancer ce projet.
Créer sa propre famille, faire de ses rêves une réalité, s'inventer une vie différente... Maddie, Murphy, Ricky et les autres ont ceci en commun, ils veulent échapper à la réalité. Soit, ils mentent, enjolivent les faits, trahissent aussi. Mais ils demeurent attachants.
"Une maison, un jour" est un livre qui parle à la fois d'amitié, de complicité, de duperie et d'espoir. C'est un livre fait de croyances et d'espérances. Un livre honnête, sans états d'âme et qui communiquera aux jeunes lecteurs (dès 11 ans) beaucoup d'émotion, de douceur et un sentiment de bien-être. A conseiller !

Une maison, un jour par F. O'Roark Dowel - Bayard jeunesse - 190 pages. Traduit de l'américain par Marie Hélène Delval.

Illustration : Daphné Collignon

9 juillet 2007

Un auteur : Julianna Baggott

Comme elle respire

Un matin d'été 85, le père de Lissy, quinze ans, s'enfuit du domicile conjugal avec une employée de banque rousse. Cette escapade érotique ne durera qu'un mois, juste de quoi rendre la mère de Lissy cramoisie de honte. Du coup tout va être employé pour faire comme si. Comme si cet été ("de débauche de vérité") 1985 n'avait jamais existé. La narratrice (Lissy et quelques années en plus) va opérer un étrange rapprochement entre son parcours et celui de sa mère lors de cet épisode gravé dans sa mémoire. Car toutes deux ont un parcours quasi semblable. Lissy à trente ans est enceinte mais sa vie sentimentale est compliquée. Elle se souvient de ses quinze ans et de sa perte de virginité. Elle se rappelle aussi qu'avec sa mère elles étaient parties sur la route pour retrouver le père biologique de Lissy (et donc de découvrir que le papa en escapade extraconjugale n'est pas son vrai père) et ainsi retrouver un premier amour perdu. Toutes deux se forgent (ou reforgent) une identité amoureuse.

Un peu complexe à expliquer mais bien captivant à lire. Julianna Baggott dresse un portrait décapant de deux femmes à travers deux époques mais a le tour de force d'en souligner tout le parallélisme. Portrait aussi des années 70 que l'auteur n'hésite pas à écorcher et à remettre en question. Attention, second degré, dérision et ton décalé du début à la fin. De premier abord déconcertant mais passionnant en durée.

Miss America ne pleure jamais

Ce deuxième roman de Julianna Baggott relève du même principe narratif que son premier livre ("Comme elle respire") : portraits croisés d'une mère et de son enfant. Sauf que dans "Miss Amérique" la mère se confronte à son fils. Cela nous donne un passionnant roman, au plaisir égal à celui fourni pour le premier. Vraiment rien de surprenant. Le style est identique : ton décalé, second degré, dérision et humour blasé. Julianna Baggott a séduit avec "Comme elle respire", elle confirme son potentiel avec "Miss Amérique". A lire si vous appréciez la plume de Miss Baggott !

juillet 2004

9 juillet 2007

L'Officiante - Catherine Clémenson

L_officianteIl est difficile de se séparer d'une maison, encore plus de ses souvenirs. C'est le constat de la narratrice qui regarde de loin les visiteurs et potentiels acquéreurs de la grande maison héritée d'une tante, sur l'île de Noirmoutier. Chaque pièce étant associée à une personne, à une période essentielle dans la vie de la famille, la narratrice s'avoue décontenancée par l'intrusion d'inconnus sur ses plates-bandes. Mais il faut vendre, par manque de moyens pour entretenir cette immense propriété familiale.
Elle n'est pas parfaite, la propriétaire s'est toujours exercée à démontrer aux acheteurs les imperfections de sa maison. Mais cette fois-ci, le couple semble sous le charme, séduit aussi pour toutes ces précieuses aspérités. Il est donc l'heure de tourner la page, de faire le bilan, de ranger l'album de famille, "d'un ton sépia, toutes ces choses se sont mises à vibrer, faisant entendre leur chant suranné".
Charme indicible et fragile, récit à la fois intimiste et empreint d'un hymne pour le goût de l'ancien, de la nostalgie, ce doux murmure emporte le lecteur, sensible à cette poésie. Pas seulement tourné vers le passé, ce livre donne aussi de l'allant et chasse la mélancolie. Car "L'officiante" invite à se poser, à rêver, à penser...
Très joli.

Seuil, 173 pages.  Mars 2005.

... Je te dis pas, Sathya, l'odeur des draps séchés en plein air ; on en a tant parlé dans les poèmes et les chansons d'auteurs disparus. Tant de corps ont été vivifiés de la sorte. Est-ce que tu connaîtras seulement les draps ? Dans les couettes on ne peut pas s'enrouler, on ne peut pas cacher ses larmes comme dans un grand mouchoir ni deviner comme sous la neige le paysage des corps, le pic du sexe des hommes et les contreforts en pente douce des seins des femmes. Ces beaux renflements que l'oeil caresse avant que la main n'entre en contact avec le linge fin, l'exquise fraîcheur du drap qui rendra plus délicieuses encore la surprise de la peau, sa chaleur, et la texture unique de son grain. Les couettes recouvrent tout d'une épaisse couche trop lourde et peu maniable.  (...)

8 juillet 2007

La femme de l'Allemand - Marie Sizun

La_femme_de_l_AllemandLa petite Marion a un double secret. D'un côté, on lui apprend que son père est un allemand aimé durant la guerre et mort lors de la campagne de Stalingrad. Elevée seule auprès de sa mère Fanny, rejetée par les siens, Marion grandit avec le poids des mystères.
L'autre zone d'ombre qui nimbe sa maman concerne la folie de celle-ci. Ce n'est qu'une trace fugace, un regard étrange, un sourire angoissant et des actes incongrus, répétés dans la nuit.
Car malgré tout, Marion et Fanny forment un couple qui est lié par les liens de l'amour, de la confiance, du dévouement et de la trahison. En grandissant, la petite fille va comprendre la folie de sa mère, autrement nommée "psychose maniaco-dépressive". Plusieurs fois, l'enfant va chercher à masquer les signes avant-coureurs, ne pas avertir les proches, taire la démence grandissante de sa mère.
Or, les années passant, il devient impossible d'endiguer le flux et le reflux de ces crises. Les séjours de Fanny à l'hôpital se répétent, les périodes d'accalmie sont de courte durée. Toujours plane la menace de la rechute.
Et puis, il y a ce père absent, ce père mort, l'Allemand. Son image permet à Marion de se consoler, de nourrir un espace de tendresse et d'affection pour échapper à ce qui la ronge de plus en plus. Pourtant, ce secret aussi va creuser un fossé déjà très profond entre l'enfant et sa mère, laquelle dit des choses tour à tour passionnantes ou terrifiantes. Comment la croire ? "Tu sais bien que cet amour-là, l'amour de Fanny, est une prison. Que si tu l'écoutes, il va t'enfermer. Pour toujours."

Non, ce n'est pas insurmontable. Cette admirable histoire d'amour filial n'a pas le poids du drame ni du délire. La névrose de Fanny devient en fait une douleur qui confine la concernée mais aussi l'enfant qui pousse en devinant petit à petit la souffrance de sa maman. Leur relation est ténue, elle peut embrigader, embarquer aussi bien l'une que l'autre. Il faut du détachement, de la rigueur, de la colère pour s'en défaire. Ce serait bien évidemment la meilleure solution, mais l'amour dans tout ça ? C'est ce qui sauve ce roman de tout marasme, de la lente coulée noire et plombante. Car il y a ce tutoiement en vigueur, d'un bout à l'autre, qui marque le pas de la fillette. Qui martèle son chemin de croix.
C'est un face-à-face poignant, impossible à briser. Le regard d'une fille sur sa mère, prise aux pièges de ses propres démons, une maman qui dérange. "Et tu la regardais avec un étonnement presque craintif, comme si, décidément, cette femme qui était ta mère était susceptible de toutes les métamorphoses, comme si elle était quelqu'un d'enchanté, ou d'enchanteur, comme si elle était un peu fée, ou un peu sorcière."
Ce livre a un charme inqualifiable.

Arléa, coll. 1er Mille - 242 pages.  Mars 2007

1er roman de l'auteur : Le père de la petite

7 juillet 2007

La pelouse de camomille - Mary Wesley

pelouse_de_camomilleComme chaque été, les cinq neveux de Richard et d'Helena se retrouvent en Cornouailles. C'est le temps des jeux, de l'insouciance, le goût de toutes les audaces, au bord de la falaise ou sur la pelouse de camomille, sans autre souci que les tourments de l'amour qui vous rongent une jeunesse.
La petite Sophy donnerait sa vie pour Oliver qui, lui, est fou de Calypso, si belle et si lointaine. Elle a toujours juré d'épouser un homme riche sans amour, elle jettera son dévolu sur Hector, politicien ayant le double de son âge. Car pour mieux pimenter cette belle saga familiale, il faut d'office préciser que l'action se passe durant l'été 1939. La guerre va être déclarée et amène un couple de réfugiés juifs, Max et Monika, chez le pasteur du coin. C'est un éminent pianiste, un brin cavaleur et beau parleur. Il va faire chavirer le coeur d'Helena, pourtant mariée mais ennuyée par sa vie recluse auprès de Richard, son second mari unijambiste. Elle partira à Londres, sans crainte des bombardements, vivre une passion tumultueuse auprès de son musicien juif.

C'est bien ce qui est également très surprenant dans ce roman où la trame ne chôme pas, sans cesse rebondissante et étonnante. Ce n'est pas parce que c'est la guerre que nos personnages vont s'endormir sur leurs lauriers, bien au contraire ! "Nous avons tous vécu intensément. Nous avons fait des choses que nous n'aurions jamais faites autrement. Ce fut une période très heureuse. (...) Tout était exacerbé, surtout l'amour."
Effectivement les passions sont ravageuses !

Ce roman n'est pas une bluette sentimentale. Il fourmille plutôt de vivacité, d'esprit, de dialogues mordants, de personnages flamboyants et uniques en leur genre. Mais ils sont à contre-courant de l'image idyllique des êtres parfaits, car ils sont tous fragiles, odieux, égoïstes et héroïques à leurs heures. Et ce, en dépit des circonstances ! Qu'importe les liens du mariage, l'âge, l'enfant à naître, les bombardements ou la guerre, tout simplement !

L'anglaise Mary Wesley nous offre ainsi une lecture passionnante, qui s'inscrit idéalement pour vos vacances (et pas forcément !). En presque 400 pages, jamais la cadence ne s'essouffle. On ne stagne pas durant l'été 1939, le scénario évolue, voyage dans le temps et nous conduit même sans nous y attendre cinquante ans plus tard ! Je crois aussi que le succès de ce livre repose sur le style fringant et truffé de badinage que nous propose l'auteur. J'ai passé des heures de lecture absolument délicieuses ! Je vous conseille vivement de vous y plonger également !
Ce livre a été publié en français chez Flammarion en 1991, puis en format poche "J'ai Lu". Il est disponible en occasion !

375 pages - Flammarion / J'ai Lu .

Gachucha avait lu et aimé un autre roman de Mary Wesley "Sucré, salé, poivré" - Aria m'avait gentiment envoyé ce roman, je compte donc le lire prochainement !

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