La pochothèque de fin d'été ... En poche ! #6
Non ! Les vacances ne sont pas encore finies. Et ce n'est pas encore totalement la Rentrée, même si plane dans l'air l'avant-goût des 700 ouvrages à paraître (1ère envolée à surveiller dès le 16 août, à noter ! ) pour l'événement culturel de la saison. ;o)
Ce billet va se pencher vers les titres à paraître en format poche. Car une belle moisson s'annonce aussi de ce côté-là ! (Encore une fois, je m'attarde sur les livres que j'ai personnellement lus et appréciés ...) Attention, dans l'ensemble, ces titres ne paraissent pas avant la fin du mois !
Chez 10-18 :
Ceci n'est pas un roman - Jennifer Johnston : Il y a trente ans, Imogen apprenait la mort de son frère Johnny, porté disparu après être parti nager en mer. C'était un nageur émérite, aussi Imogen a toujours refusé de croire en sa disparition tragique. Envoyée dans une clinique, la jeune fille est incapable de parler. Non, elle n'est pas folle, juste secouée. Elle va s'engager dans l'écriture et raconter l'histoire de sa famille. Pour cela, elle va fouiller dans les placards, trouver des lettres d'une arrière-grand-mère, lire le journal de son père, se rappeler l'année 1970 où tout a basculé quand Johnny a refusé de poursuivre son entraînement de natation, avec l'arrivée de son camarade allemand Bruno, et les comportements étranges de leur mère Sylvia et la mystérieuse mais aimante amie Mathilde. Le roman va donc se construire comme un puzzle, on y découvre les acteurs de cette tragédie familiale jusqu'au dénouement dans les dernières pages. Foncièrement captivant, après un début balbutiant.
Chez J'ai Lu :
Le cri - Laurent Graff : Le narrateur est péagiste sur une autoroute qui est de moins en moins fréquentée par les automobilistes. Les gens fuient, un drame est survenu mais le narrateur n'en a ni connaissance ni franchement conscience. Autour de lui, gravite une faune étonnante : un gendarme, des auto-stoppeurs, une infirmière et un SDF avec ses deux chiens. Un vol a eu lieu, un cri a retenti, ils sont peu à y survivre. "Le cri" a été inspiré à Laurent Graff après le vol du tableau d'Edvard Munch qui porte le même nom. Il évoque une fin du monde, la fin d'un homme et papillonne d'allégresse dans un univers un tantinet fantasmagorique. C'est très rapide à lire, le personnage nous embarque aussitôt dans sa quête vers la véracité. Et la fin du roman apporte des solutions qui relève le niveau d'une histoire qui parfois empruntait des chemins alambiqués. Plaisant, donc.
Chez Pocket :
Pissenlits et petits oignons - Thomas Paris : Koulechov est un croque-mort original. Dans son métier, pour égayer ses instants morbides, il décide de connaître "ses" morts afin d'écrire au moins quatre pages de leurs histoires personnelles. Koulechov s'improvise écrivain et rend ainsi âme aux disparus. Un jour il s'occupe du cas de son quatre mille deux cent vingt-quatrième "client" : Emile Lécuyer. Mais ce sont deux femmes qui entourent ce cadavre, Eva Rouvière et Anne-Marie Lécuyer, la maîtresse et l'épouse, semble-t-il. Et l'histoire commence sur le trajet pour inhumer le corps, un pistolet braqué vers Koulechov ! Qui, quoi, comment, pourquoi ? Le lecteur s'en pose des questions et Koulechov, en digne et humble narrateur, déroule le fil de son histoire. Roman très drôle, glacial et inquiétant, assez cynique par certains aspects comme la comédie des moeurs légères. Koulechov est un personnage affable, qu'une histoire, simple en apparence, va paralyser et emmêler les pinceaux. D'ailleurs, la conclusion s'avère étrange, dérangeante et révise le roman entièrement. A goûter !
Chez Points :
Mangez-moi - Agnès Desarthe : Voulant tourner la page d'un passé en lambeaux, Myriam a décidé d'ouvrir un restaurant, le Chez Moi, un joyeux bordel de couleurs, d'odeurs et de saveurs. On y rencontre aussi des étudiantes en philosophie, un saint-bernard dégingandé mais indispensable, un fleuriste amoureux, des rêves hallucinatoires, une bibliothèque nomade, et des notes de musique... Mais derrière les délices, se cachent aussi les peines, les doutes, les questions. Les amours bancales, jamais banales. Bref, tout bonnement enivrant, parfumé d'odeurs alléchantes, sensuel, envoûtant, féérique et chimérique, un roman à dévorer.
A surveiller : Le baiser dans la nuque, de Hugo Boris (Pocket) ; Extrêmement fort et incroyablement près, de Jonathan Safran Foer (Points) ; Mémoires de porc-épic, d'Alain Mabanckou (Points).
N'hésitez pas à compléter cette liste avec vos propres suggestions !
A bientôt les lecteurs !
En bonus :
(Parce que Marilyn met son grain de sel ... écoutez ! ) ;o)
Retour prévu le 21 / 08 ! ... :))