Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Chez Clarabel
2 août 2007

Les yeux des chiens ont toujours soif - Georges Bonnet

Les_yeux_des_chiens_ont_toujours_soif« Ma vie quotidienne est faite de petites tâches, toujours les mêmes.
La routine me protège. »

Emile se rend tous les jours au parc municipal où il croise une femme de petite taille plutôt fluette, d'une soixante d'années. « Touchante avec son chapeau démodé, son corsage orné d'une dentelle, ses bas de coton noir, elle s'intègre parfaitement au paysage vieillot du parc. »
« Elle tricotait par intermittence ce qui devait être une écharpe, les genoux joints, l'oeil en éveil sur les promeneurs et les jardiniers porteurs de fleurs à repiquer. »
Tous les jours, un émouvant ballet s'opère. Emile et cette femme se retrouvent au parc, assis aux mêmes places, engoncés dans des gestes répétitifs.
Et, « parce qu'il y avait du bonheur autour de nous, sans trop réfléchir », Emile et cette femme vont amorcer une discussion à bâtons rompus. Ils vont se retrouver jour après jour dans ce parc, puis Louise (ainsi se prénomme-t-elle) va le convier chez elle pour un déjeuner sans chichis.
Les choses en amenant d'autres, Emile va s'installer chez Louise.
« Les journées se passent dans une heureuse monotonie.
Il semble que rien de mauvais ne puisse arriver.
Il y a toujours des instants privilégiés à saisir, le bonheur d'un rayon de soleil, d'une rêverie, d'un souvenir. »
Car dans cette vie presque idyllique, dictée par un mimétisme déconcertant, va survenir un grain de sable pour enrayer le mécanisme. « C'est un samedi après-midi que tout a basculé. »

Je ne vais pas dévoiler ce qu'il va arriver à nos deux amoureux timides et pudiques, mais je vous invite à lire ce petit texte au plus vite pour en savoir plus, savourer le style impeccable de Georges Bonnet, apprécier la lenteur, la douceur et la retenue des sentiments.
Dans les derniers chapitres, on reste toutefois en attente, un peu aux aguets qu'un petit truc surgisse, retentisse, vienne casser le train-train. Cependant, à bien y réfléchir, tout s'inscrit dans une logique inflexible. Comme le souligne la quatrième de couverture, « c'est grâce à un art dénué de tout artifice, comme puisé à l'émotion même, qu'il sait rendre palpitant la plus partagée des banalités et tenir le lecteur en haleine ».
Aux amateurs de sensations fortes, de rebondissements à n'en plus finir, passez votre chemin ! Ici, la monotonie revêt des couleurs chatoyantes, charmantes et pleines d'une séduction pondérée.

Le Temps Qu'il Fait - 138 pages - Janvier 2006.

Publicité
Publicité
1 août 2007

Le livre de Joe - Jonathan Tropper

Le_livre_de_joeDe retour dans sa ville natale de Bush Falls, Joe Goffman sait qu'il court à sa perte et se rue droit vers la guillotine. Jeune écrivain à succès, âgé de 34 ans, il vient de vivre une ascension fulgurante avec la parution de son premier roman, humblement intitulé "Bush Falls", où il racontait sa jeunesse dans cette petite bourgade du Connecticut. Or, ses révélations ont déplu, son livre a vite été taxé de ramassis d'injures impardonnables. Son retour sur les lieux du crime s'annonce sans pitié !

Pourquoi revient-il ? Cela faisait dix-sept ans que le garçon était parti, un peu en brouille avec sa famille, sa petite amie d'alors, ses rares amis, etc. Il vit désormais à New York, mène une existence futile et superficielle, bref le vide intersidéral ! S'il rentre, donc, c'est pour se rendre au chevet de son père mourant. Mais ils sont nombreux à l'accueillir avec froideur, sourire crispé et désir de lui faire payer son arrogance.

Pour ma part, j'appuie ce comité d'accueil car l'individu Goffman m'horripile au plus haut point ! J'ai d'ailleurs beaucoup aimé la mise au point qu'un type lui fiche en pleine figure vers la fin du roman, je trouvais qu'elle lui pendait au nez depuis belle lurette ! C'est clair, du début à la fin, je n'ai pu m'empêcher d'être agacée par ce personnage imbuvable. Et dans l'ensemble j'ai trouvé que l'histoire était un peu cousue de fil blanc, prévisible jusqu'au bout, avec une fin "en apothéose" complètement risible. Désolée.

Pas totalement déçue non plus, j'ai parcouru ce roman sans relâche, y reconnaissant les bonnes ficelles efficaces. De l'ironie, du mordant, un peu d'humour (noir) et de l'émotion gratuite ... voilà de quoi vous divertir, vous aider à passer de bonnes heures de lecture. Mais, point transcendant non plus !

Traduit de l'américain par Nathalie Peronny - 405 pages - Fleuve noir, Janvier 2006 / 10-18, Février 2007.

  • ... euh, vous êtes déjà très nombreux à l'avoir lu, apprécié ou pas ... je vous laisse inclure vos liens dans les commentaires !  ;o)

1 août 2007

L'emmerdeur - Elisabeth Butterfly

L_emmerdeurJ'ai accepté la proposition de l'éditeur pour recevoir ce livre d'Elisabeth Butterfly, inspiré de faits rappelant un grand scandale politico-financier, blablabla, mais "toute ressemblance avec certaines histoires récentes est purement fortuite". Qu'on le dise !
Elisabeth Butterfly a choisi la fiction pour mieux servir la réalité, après un long travail d'enquête. La présentation de l'éditeur fait même le rapprochement avec "La constance du jardinier" de John Le Carré et de "The Insider" adapté par Michael Mann...
Personnellement, en acceptant cette lecture, j'ai plus été tentée de lire un nouveau roman de l'auteur. J'ai découvert Elisabeth Butterfly avec ses premiers livres, "Lolita Go home" et "Dissection du mariage", puis "François Truffaut, le Journal d'Alphonse".
Objectivement, je ne crois pas à ce genre d'histoire qui me paraissait un peu sournoise. C'est la péripétie cauchemardesque d'un ancien journaliste devenu écrivain qui, fin 2001, met le nez dans un beau sac à embrouilles en découvrant des comptes occultes orchestrés par une banque internationale d'investissements, basée en Suisse. En mettant à jour cette sombre affaire, notre homme, Jules Wigand, s'expose à des représailles, des menaces, à la censure et aux procès interminables. La pression est tenace, elle dure des années, jusqu'en 2006.
Jules Wigand est un homme à abattre. Ce livre, raconté un peu par l'épouse, est une démonstration impitoyable des moyens mis en oeuvre pour miner un type, le rendre muet et ruiner sa vie personnelle.
Sur le fond, l'histoire se lit comme une flèche. Très bon rythme, scénario qui fait froid dans le dos, ce sont les coulisses d'un tapage médiatique qui mouille une institution et qui touche une loi tacite ("tu le sais, mais tu te tais").
Pourtant, le personnage principal de Jules Wigand n'apparaît pas très sympathique, sa soif de "vérité" est contestable, et puis zut ! cela fait un peu trop écho à une affaire récente qui me barbait déjà dans les journaux, donc je préfère m'en éloigner. Et puis, je n'ai pas retrouvé le style de l'auteur qui avait su me plaire dans ses débuts.
Dommage. Bon livre, mais tendance paranoïaque inutile, à mon goût. A considérer comme une sombre intrigue des coulisses du pouvoir.
PS : Et je n'aime pas le titre !

Editions Florent Massot - 260 pages - Avril 2007.

<< < 1 2 3 4
Chez Clarabel
Publicité
Newsletter
2023 Reading Challenge
Clarabel has read 8 books toward her goal of 200 books.
hide
Sauveur & fils
Quatre sœurs : Geneviève
Audrey Retrouvée
Le sourire étrange de l'homme poisson
Calpurnia et Travis
L'homme idéal... ou presque
Trop beau pour être vrai
Tout sauf le grand amour
Amours et autres enchantements
Ps I Love You


Clarabel's favorite books »
Publicité