25/09/07

Mon Comeback (série de Lisa Kudrow)

Au début, ce n'était pas gagné. J'étais moyennement convaincue, peut-être peu réceptive à l'humour très décalé de la série. C'est l'histoire de Valérie Cherish, ancienne vedette d'un sitcom ayant connu son heure de gloire dans les années 80. Evincée du showbiz après l'arrêt de son feuilleton, Valérie est tombée dans les oubliettes, malgré un prix du Public pour sa performance. Aujourd'hui elle fait donc son "Comeback" en passant le casting pour une nouvelle série tv "Room and bored" tout en participant à un reality show, intitulé "My Comeback".
La télé-réalité dans toute son horreur ! ... Accrochez-vous !
Jane, la productrice, et son équipe de tournage, poursuivent Valérie 24h/24 et sont les témoins privilégiés du parcours de l'actrice pour retrouver les spotlights. Le chemin est semé des pires embûches, l'orgueil de Valérie est éclaboussé, tant sa dignité est mise à rude épreuve.
La série Room and Bored qui signe son grand retour n'est pas à la hauteur de ses espérances. Valérie joue le rôle de la tante Sassy, une vieille peau ringarde fringuée comme l'as de pîque, et n'a bien souvent que quelques lignes à dire.
Beaucoup d'amertume donc, de l'humour caustique, grinçant et énervant. On hésite vite à éprouver de la compassion, du mépris, de l'horreur. Et puis, tel un sursaut inattendu, la série devient carrément ... brillante !
En participant à ce programme, la célébrissime Lisa Kudrow (ex-Phoebe dans Friends) semble jouer son propre rôle, en se mettant dans la peau de Valérie Cherish. Elle y est étourdissante, drôle, émouvante, hypocrite et opportuniste, parfois maladroite, mais réellement attachante ! C'est finalement un pari hautement réussi : savoir accuser le milieu du showbiz, le monde impitoyable de la télévision et toujours cultiver un esprit intelligent, jamais bassement revenchard.
Après un début en demi-teintes, "Mon comeback" est une série assez extraordinaire, créée par Lisa Kudrow et Michael Patrick King (Sex and the city). C'est un sympathique mélange entre les rires, les grincements de dents, l'ignominie et un final ... déconcertant ! La série n'a pas marché aux USA, du coup il s'agit d'une saison unique avec 13 épisodes, de moins de 30 minutes pour chaque.

vu en septembre 2007

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Bouchère ~ Catherine Soullard

La narratrice a ouvert sa boucherie dans un quartier de Paris et savoure son indépendance et son petit marché fructueux. C'est une nouvelle vie pour elle, après une séparation et un travail dans la critique de cinéma où elle tournait en rond. Désormais, être bouchère l'épanouit : jouer à la marchande, planquée derrière son comptoir, à l'abri dans sa boutique, à observer la rue et son activité. Cette narratrice sans nom est secondée par un jeune apprenti, Patrice, avec lequel elle se sent tantôt patronne, tantôt maman, bref sèche et protectrice. Elle attend beaucoup de lui et leur relation est très privée et exclusive. Et puis, un jour de pluie, Myriam fait son entrée à la Mary Poppins : "un chapeau mou enfoncé jusqu'aux oreilles dégoulinant de tous ses bords, les mains dans les poches d'un manteau rose thé qui ressemblait à un buvard imbibé, un paquet de linge blanc étincelant sous le bras". Cette femme de 54 ans vient travailler à la boucherie, elle s'immisce comme une anguille entre le couple et ne pipe jamais un pot. Sa présence est silencieuse, obstinée, envahissante et révélatrice d'un drame annoncé.

En bonne élève appliquée, Catherine Soullard a su restituer à merveille l'ambiance de la boucherie, du découpage de la viande, de l'abattoir dans ses plus scrupuleux détails. Mais travail trop consciencieux, oserai-je dire. S'il est vrai que le caractère de la bouchère est justement carré, fonctionnel et intransigeant, la façon de décrire son environnement y fait référence admirablement. Mais d'un autre côté, on s'ennuit un peu. Quelques passages sont trop longs, ou bien on attend qu'un coup de théâtre retentisse. Ou se fasse attendre. Les quelques pages avant la fin font figure d'un maigre espoir de sursaut, mais le résultat est tout juste acceptable. "Bouchère" est le deuxième roman de Catherine Soullard, après "Palmito d'Evian". C'est dommage que la pochette du roman n'apparaisse pas sur le site, elle est plutôt réussie !

septembre 2006

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Valdingue ~ Nathalie Carter

Un môme de 13 ans met le feu dans la maison de son grand-père et prend aussitôt la fuite, abandonnant le corps calciné de celui qui l'avait élevé depuis la mort de sa mère, noyée peu après sa naissance. Dit-il, car Antonin vient de recevoir une lettre d'Amérique qui a complètement chamboulé le garçon. Il pète les plombs et part le plus loin possible. Sur son chemin, il croise une femme qui l'appelle Alexandre, elle l'héberge dans une maison sur la plage, près de l'océan. Cette femme, Eve Beauchamps, porte un imperméable beige et n'a plus le goût à vivre non plus. Elle est également en fuite, le souvenir de son garçon semblant la rattraper plus vite qu'elle ne le pensait. Car survient le type, Jean, qui épie ce couple étrange et adresse ses rapports à une fille, qu'il décide de larguer sur un coup de tête, trop las, dit-il, d'être « un coucou velléitaire, élégamment désespéré, dont le principal talent consiste à dégotter des nids douillets où il peut bichonner avec complaisance son incapacité d'écrire » !

Drame en quatre actes, ainsi se résume « Valdingue », premier roman de Natalie Carter, scénariste pour le cinéma et la télévision. On lui doit, par conséquence, une manie pointilleuse à détailler en séquences hachées les scènes de son histoire, qui s'étoffe au fil des pages, suivant l'avancée du roman, qui dévoile page après page son intrigue et les dessous cachés du pourquoi le môme a-t-il tout brûlé, que disait sa lettre d'Amérique, que fuit Eve Beauchamps, qu'espère Jean et que sait vraiment la fille, à la fin de ce témoignage ? Le môme, le type et la fille sont les principaux pôles du roman, autour desquels va s'écrire « Valdingue ». C'est à la fois prenant, pesant et étouffant. Le môme, en ce qui concerne son chapitre, est un gamin violent et détestable, le lecteur devra surmonter son antipathie pour poursuivre sa lecture. Car « Valdingue » est un roman qui mérite le coup d'oeil, pas très long à lire, seulement 140 pages, et une histoire à la fois violente et tragique.

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La maison Tudaure ~ Caroline Sers

A l'occasion de son deuxième roman, Caroline Sers a décidé d'employer le genre du roman noir et policier. En quelques touches incisives, elle crée une atmosphère opaque, impénétrable d'un petit village écarté avec ses habitants tout aussi intrigants. Derrière ce climat de suspicion générale, Caroline Sers a aussi souligné la délicate délation de la presse, impuissante à percer des remparts, et qui préfère frapper dans le tas plutôt que s'avouer vaincue. Parce qu'ils vivent à leur mode, ces villageois sont déconsidérés de toute condition humaine et étiquetés comme des primates incultes et non civilisés. C'est flippant. Peut-on leur reprocher, ensuite, de s'unir en se taisant, au risque d'attiser les flammes de défiance ?
"La maison Tudaure" est un roman réussi, dans sa peinture des âmes humaines (tiens, cela se rapproche du livre de Philippe Claudel, "Les âmes grises") et dans son intrigue sombre et angoissante. Le fin de l'histoire, d'ailleurs, est plutôt cocasse et insoupçonnable !

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