14/10/07

Clair de femme ~ Romain Gary

 

Résultat de recherche d'images pour "clair de femme""Clair de femme" est une bouleversante histoire d'amour au sens très large. C'est la rencontre entre Michel et Lydia, tous deux blessés et saouls de malheur. Lui car sa femme se meurt et l'a prié de s'en aller rencontrer une autre femme ; elle, Lydia, la quarantaine et les cheveux blancs, coupable de ne plus aimer l'homme qui a tué leur petite fille dans un accident de voiture. Ces deux êtres en perdition, écorchés et malheureux, vont se heurter sur un trottoir, faire l'amour cette première nuit, se parler et errer dans les rues de Paris pour se consoler. Leur rencontre va alléger leurs chagrins, pensent-ils... Le roman se passe en une nuit : le temps pour la femme aimée de mourir, le temps pour Michel et Lydia de parler amour et couple. « Nous avions besoin d'oubli, tous les deux, de gîte d'étape, avant d'aller porter plus loin nos bagages de néant ». Toutefois, Michel est un bâtisseur de cathédrales et son attente du couple est trop faramineuse pour l'ultra-sensible Lydia qui prend peur de cette promesse d'édifice. Michel doit partir vers d'autres terres pour oublier sa femme trop adorée et cette dernière nuit va s'écouler tristement, vainement. Ode à l'amour, à la vie de couple, à la pérennité de cet amour ?... "Clair de femme" est un bouleversant hommage d'un homme pour la femme de sa vie, la célébration passionnée de la « patrie du couple» ; « d'une bienheureuse absence d'originalité, parce que le bonheur n'a rien à inventer ». Étourdissant d'actualité pour un texte publié en 1977, ce roman s'inscrit dans la coulée d'une écriture claire et aérée, il révèle l'angoisse du déclin que pressentait l'auteur lui-même - il s'est finalement donné la mort en 1980.  « Il y a dans ce roman la dérision et le nihilisme qui guettent notre foi humaine et nos certitudes sous le regard amusé de la mort, écrivait Gary. Les dieux païens nous guettent installés sur l'Olympe de nos tripes. Notre vie n'est peut-être que le divertissement de quelqu'un. Tout se passe comme si la vie était un music-hall, un cirque où un suprême senôr Galba [pitoyable pitre alcoolique, dresseur et montreur de chiens]...s'amuserait à nos dépens ». Nullement sinistre, "Clair de femme" se révèle époustouflant !

lu en octobre 2004

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Posté par clarabel76 à 15:42:00 - - Commentaires [1] - Permalien [#]


Un samedi soir sur la terre

Certaines amies le savent, je sors d'un brouillard de bulles ... hips ! C'est difficile de sortir d'un baptème, d'un goûter sucré et d'une soirée amère ... de défaite ! :(  Pour extirper son esprit de cet état semi-comateux, la Dame de ce royaume et sa petite princesse âgée de 7 ans (presque 1/2) se sont roulées sous la couette et ont glissé un cd dans le mange-disque. Bien calées, nous avons ensuite ouvert ce grand, bel ouvrage qu'est Guingamor, Le chevalier aux sortilèges.

guingamor(J'accuse de suite Gawou et ses billets tentateurs, à l'origine de cet achat quasi compulsif ! ... )

Alors, Guingamor est un conte musical du Moyen Âge, écrit par Pierre Coran et raconté par Denis Lavant - Mis en musique par l'ensemble Obsidienne - Illustré par Judith Gueyfier. Voilà pour les présentations.

L'histoire est ensuite celle d'un chevalier neveu du roi, très apprécié par son souverain, qui devient le jouet malheureux de la séduction d'une reine ... éconduite par le chéri, incroyablement fidèle, loyal et dévoué à qui-vous-savez. Bref, la reine décide de se venger et lance en défi au chevalier Guingamor de chasser le fameux sanglier blanc. Cette mission ressemble au suicide, toute la cour le sait. Ils sont déjà nombreux, les chevaliers, à s'être perdus dans cette quête du sanglier blanc et d'être portés disparus depuis lors !

Guingamor et son honneur de chevalier s'empresse de répondre au défi et part. En chemin, l'homme va tomber sous le charme d'une pucelle qui l'entraîne dans un mystérieux royaume hors du temps ...

L'aventure de Guingamor fut d'abord au Moyen Âge un lai, un texte en vers lié à une musique. Avec le temps, le poème ne fut plus chanté mais dit. Il se passa donc du support musical. Dans cette légende bretonne, on trouve du merveilleux, des exploits, un roi, une reine, une fée, un animal fabuleux, des châteaux, des palais, des forêts, des rivières... Autant de thèmes et de lieux propres à ce genre littéraire florissant à l'époque ! Du pays réel au pays de nulle part, dans le présent et au-delà, le naturel et le surnaturel se côtoient, s'entremêlent, donnent vie et couleurs à l'histoire récitée. Et même si, ici et maintenant, la musique des mots peut suffire, l'univers musical d'Obsidienne, ressuscite, en quelque sort, le lai d'origine.  (Pierre Coran)

Personnellement j'ai beaucoup aimé le mélange de l'histoire contée, le propos de cette légende que je ne connaissais pas, et l'harmonie musicale. Un enchantement !

Mais je soupçonne ma chère Miss C. d'avoir été moyennement convaincue par cet album ... Un peu trop jeune encore, il me semble !

Didier jeunesse - 46 pages - Septembre 2007.  23.50 €

Plus tard, nous vous parlerons du bienfait de la lecture pour les petites mains et du plaisir du shopping  ...

Posté par clarabel76 à 13:00:00 - - Commentaires [12] - Permalien [#]
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