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Chez Clarabel
13 novembre 2007

C'est l'automne ! encore des feuilles volantes... En poche ! #9

_t__du_sureauEn apprenant la mort soudaine de son ami et éditeur Alain Oulman, Marie Chaix perd soudain la faculté de réagir, de rebondir en prenant la plume pour écrire.
Un silence de dix ans va suivre, dans lequel l'écrivain se dit incapable, sent la source tarie et pense avoir enterré sa carrière d'auteur.
En même temps, elle apprend la séparation de sa fille Emilie avec son compagnon Richard. La même stupeur la saisit, la même impuissance de comprendre, d'absorber la nouvelle...
Aux amis qui la forcent à reprendre du service, à l'obliger d'écrire, Marie reste interdite. Elle cherche à expliquer mais n'y arrive pas. Il lui faudra donc dix longues années pour retracer ce parcours de manque, d'immobilité et d'inaptitude.

Dans son livre « L'été du sureau », Marie Chaix en profite donc pour faire le bilan de sa vie de femme et d'écrivain. Le résultat est superbe ! Beaucoup de finesse, de douceur, de subtilité... une langue amoureuse, ronde, tantôt rosissante, balbutiante aussi. Un regard sans cesse étonné et confiant, une certitude jamais prétentieuse d'avoir retenu les bonnes leçons, d'être sortie d'une enfance douloureuse sans blessures (son père était collabo, il a été condamné et emprisonné, il y a eu les deuils aussi avec la mort des frères).
Et cette tendresse de maman, qui a su souffler à ses deux filles le même élan vers une vie amoureuse pas toujours linéaire (les répétitions des mêmes erreurs, bien malgré elles), son retour de femme amante, son délire de laisser échapper un gendre qu'elle adorait...

Sans oublier son travail d'écrivain : « Pour moi ce fut l'écriture, cette chose si mystérieuse qui vient ou ne vient pas... au moment précis où... ou bien pas du tout. Mais ne vient jamais « tout seul », qu'on se le dise car beaucoup le croisent encore. (...) Si le désir d'écrire pousse en même temps que les ailes, merveille, il trouvera la sortie ! Les débuts sont exaltants, c'est une première fois, un miroir qui vous veut du bien... mais le désir d'écrire est un petit état de grâce à choyer comme l'enfant à naître, fragile et dévorant. Les premiers mots sont des balbutiements qui se bousculent pour émerger du flot sombre. »
Lecture éblouissante ! A ne pas manquer !   * 5,50 € *  / Points

A été lu par Cathe !

Photo auteur et couverture : @ Marie Chaix, par Henri Droux en 1974

 


 

petit_eloge_des_grandes_villes« Je viens du pays de mon enfance, où le rêve se dessine en creux des choses vues, touchées, connues. La ville est un mirage, c'est pourquoi je la veux, je la désire. La ville est un fantasme. Elle est à moi, elle est l'endroit défendu, le périmètre dangereux, et je sais, sans le formuler encore, que c'est là que je vais guérir, grandir, ouvrir mes poumons, risquer de vivre. C'est peut-être le pollen du jardin, les plumes des oiseaux dans les platanes, la poussière de la vieille pierre qui m'étouffent. » (...)

Citadine convertie, convoitant l'asphalte et les villes plexiglas farouchement, Valentine Goby expose dans ce petit texte inédit son éloge des grandes villes. On passe sur l'enfance dans le Sud de la France, dans la ville des parfums et des clichés qu'on gomme pour les encadrer dans de jolies cartes postales, on suit la jeune femme qui déploie ses ailes vers un New York kaléidoscope et on revient à un tour du globe sans manières de Hanoï à Manille, de Jérusalem à Londres, et de Copenhague à Paris.

Un texte empreint de sensations, de senteurs, d'émotions. Cela ne restera pas forcément dans les annales de la littérature, mais Valentine Goby demeure un auteur remarquable, et qu'il ne faut pas manquer de découvrir !  * 2,00 € *  / Folio

 


 

Quatrième de couverture

baiser_dans_la_nuqueBientôt Fanny sera sourde. Bientôt elle n'entendra plus les pleurs des enfants qu'elle aide à mettre au monde. Pourtant, avant que le silence ne se referme sur sa vie, la jeune femme décide de prendre des cours de piano.

Louis, son professeur, elle l'a croisé à la maternité. Un homme solitaire et secret, doux et blessé. Au fil des leçons, une complicité pudique s'installe entre eux. Peu de mots, quelques gestes, des regards, et puis la musique. Pour affronter et surmonter la maladie, qui progresse, mais aussi, surtout, pour se soutenir mutuellement.

« (...) léger comme une chanson, sombre comme un requiem. » Christine Ferniot - Télérama

Ce que j'en ai pensé : Je suis restée en retrait, spectatrice complètement neutre de cette histoire qui est pourtant assez belle et touchante. La relation entre les deux personnages est pudique, sans vulgarité et elle ne frise pas le ridicule, ce n'est pas trop long ni ennuyeux. C'est au contraire pétri de volupté, de sensualité, de charme, de silence et de mystère. L'orchestration parfaite pour me séduire, et finalement non. Je ne sais pas pourquoi ! Toutefois je compte lire le deuxième roman de Hugo Boris, tant de promesses loupées ne peuvent qu'inciter la lectrice frustrée (que je suis) de ne pas rester sur cette déconvenue ! A suivre...  * 6,30 € * / Pocket

A été lu par Elfe (qui partage mon avis)

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Commentaires
C
Sandra a lu L'été du sureau : http://murmure-interieur.over-blog.com/article-14285421-6.html<br /> Et je ne suis pas étonnée qu'elle ait également apprécié !
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C
Maylany, tu verras que ce livre "la note sensible" est déjà très bien pour un commencement ... ensuite tu liras les romans à la suite et tu t'apercevras de l'évolution et de la richesse de l'auteur ! <br /> <br /> Alors j'approuve !!!!! :)
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M
Ah ... la "note sensible" c'est juste pas mal pour commencer ? (je ne l'ai pas lu mais au vu des critiques je lui avais mis un intérêt de 2,5/3 dans ma LAL)<br /> ... sinon, non, je ne connais aucun de ses livres
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C
Merci à toi, Esis, pour tes passages toujours si touchants et forts en lyrisme !!! <br /> J'apprécie beaucoup ! Et reviens plus souvent, car je fonds à lire tes jolis commentaires ! :D
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E
L'extrait de "Petit éloge des grandes villes" est très beau, et m'évoque plein d'images de vieilles villes décorées de milles guirlandes aux ampoules multicolores pour Noël...<br /> Les villes modernes aussi m'évoquent pas mal de choses, mais j'ai tendance à aimer les vieilles pierres, les architectures plus "traditionnelles".<br /> Et je ne peux m'empêcher également de penser aux passantes de Nerval et Baudelaire...<br /> La ville, c'est tout un mystère pour moi, que je voudrais pouvoir percer, pénétrer. La ville est une part d'Absolu que je ne peux encore investir, étant agoraphobe...<br /> "La ville est un mirage, c'est pourquoi je la veux, je la désire. La ville est un fantasme. Elle est à moi, elle est l'endroit défendu, le périmètre dangereux, et je sais, sans le formuler encore, que c'est là que je vais guérir, grandir, ouvrir mes poumons, risquer de vivre."<br /> Cette phrase trouve écho en moi.<br /> <br /> Merci pour cet extrait si beau !
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Chez Clarabel
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