Les éditions du rouergue présentent ...
Les p'tits bricolages de Christian Voltz sont de retour ... avec l'étonnant et irrésistible « il est où ? » !
Livre rouge du génie et de la rigolade, ce « il est où ? » va en surprendre plus d'un ! ... D'abord, c'est vrai que c'est destiné aux plus jeunes (dès 2 - 3 ans). D'histoire il n'y en a pas tellement, c'est une espèce de comptine sur « il est où ? » à partir d'un amas de bric et de broc.
Sous le gros caillou, derrière la touffe de poils, au milieu des perles : rien ! Pourtant, si on regarde bien, on voit apparaître un petit bonhomme. Un à un, les objets s'agencent pour former la tête, les cheveux, le corps d'un personnage. Et puis patatras ! La fin de l'histoire est espiègle car elle conduit au début !
Donc, bon programme pour les petits : de manière ludique, ils apprendront la formation du corps, la construction de soi et la fragilité de l'espèce. Et puis la chute (sous tous les sens du terme) est une manière de rebondir (attendez-vous à des sursauts d'exclamation !) car vos petits bouts vont bien comprendre le « qui cherche qui » et reprendre la ritournelle avec bonheur ! ! !
*** Pour info : le conseil général de la Seine Saint Denis va faire des heureux ! A partir du mois de décembre, « il est où ? » de Christian Voltz sera offert aux enfants de 1 à 2 ans des crèches départementales et municipales. Il sera également remis au cours de l'année 2008 aux enfants fréquentant les centres de PMI du département -blablabla- . L'an dernier cette opération a concerné 6500 enfants de Seine Saint Denis. ***
Il est où - texte et illustrations de Christian Voltz - Ed. du Rouergue, coll. Varia - 13,50 €
Passons maintenant à une lecture pour les plus grands ...
Je vous préviens d'office qu'il faut réserver ce livre à un public qui ne fait aucun état d'âme sur les rêves et la folle du logis. Je dis ça parce que j'ai personnellement testé auprès de deux filles et d'un garçon et j'ai pu constater que nos demoiselles sont restées concentrées et ont adoré l'histoire, tandis que le jeune gars à l'esprit cartésien a décrété que c'était tout bonnement impossible, non vraiment pas possible !
Quoi donc ? L'histoire est celle d'une fille très belle, si belle que tous les hommes se retournent sur son passage, ne rêvent que de l'embrasser et lui chantent des poèmes d'amour en souhaitant l'épouser un jour. Mais la belle est assez placide. Pour ne pas dire, glaciale.
Afin de comprendre pourquoi elle est si peu sensible aux marques de tendresse et d'affection, la belle fille conclut qu'elle n'a pas de coeur ! Donc, elle se rend chez tous les commerçants pour qu'on lui fabrique un coeur (de pierre, en sucre ou de fer). Las, tout est vain. Au fur et à mesure que la fille monnaie qu'on lui donne un coeur, elle sacrifie ses artifices de beauté.
La fille n'est donc plus une jolie créature qui fait chanter et rêver. C'est un être quelconque et désespéré. Elle va finir par rencontrer une vieille femme qui lui promet son coeur si elle l'accompagne jusqu'à son dernier souffle. La fille accepte, sans compter, et va donc réaliser qu'on gagne souvent un coeur à se montrer humble et serviable, non plus en se cachant derrière la superficialité.
Cette histoire est poétique et philosophique, une vraie réflexion sur l'apparence et la beauté intérieure. Le texte peut servir à de multiples interprétations, et quand on écoute les enfants on s'aperçoit que chacun a sa propre conclusion sur le parcours de la fille sans coeur.
A réserver, donc, à un bon public qui aime les histoires assez longues et avec des illustrations originales, qui n'appartiennent pas à notre domaine d'affection privilégiée, mais elles se fondent à merveille avec l'esprit de l'album !
La fille sans coeur - texte Pieter van Oudheusden, traduit du néerlandais par Daniel Cunin - illustrations de Goele Dewanckel - Coll. Varia - 18,00 €
Depuis le début de novembre 2007, les éditions du rouergue ont donc créé une nouvelle collection avec le livre-cd (qui est un genre en plein boom, je trouve). Personnellement j'en deviens accro, surtout pour dépanner les coups de mou, il suffit alors de se mettre en position horizontale et de laisser le mange-disque prendre votre rôle d'orateur ... ça repose, ça divertit !
Deux livres, donc, pour ouvrir le bal :
L'objectif de la collection : confier l'intégralité des paroles d'une chanson à un illustrateur, réunir les générations autour d'univers graphiques de talent et la (re)découverte du répertoire de la chanson française à texte, en partenariat de Radio France.
La complainte du progrès est une chanson de 1956 dans laquelle Boris Vian décrit les affres de l'amour moderne, confronté au progrès technique et à la société de consommation. C'est drôle, divin, pertinent et joliment insolent ! Un peu goujat, aussi, notre bonhomme ! ...
Autrefois pour faire sa cour
On parlait d'amour
Pour mieux prouver son ardeur
On offrait son cœur
Maintenant c'est plus pareil
Ça change, ça change
Pour séduire le cher ange
On lui glisse à l'oreille
- Ah, Gudule!
Viens m'embrasser
Et je te donnerai
Un frigidai-reu
Un joli scootai-reu
Un atomixai-reu
Et du Dunlopillo
Une cuisiniè-reu
Avec un four en ver-reu
Des tas de couvai-reu
Et des pellagâteaux
[ Ici, un lien pour écouter la chanson ! ]
Les goûts d'Olga est une chanson de Gérard Morel qui peut paraître absurde ...
Le poulet, Olga n'aime pas
Le poisson si
Sauf la queue qu'Olga n'aime pas
Mais son chat si
La brioche, Olga n'aime pas
Les éclairs si
Astiquer ça la gêne pas
Mais laver si
Ajaccio, Olga connaît pas
Mais Calvi si
Et Marinella n'apprécie pas
Mais Anne si
Faire sa fière, Olga n'aime pas
S'effacer si
La queue d'pie, Olga la met pas
L'anorak si
De boulot, elle en manque pas
Mais de sous si
Et son boulot très payant n'est pas
Salissant si
... et puis finalement non, pas si grotesque que cela ! Le texte prouve (ci-dessus) que c'est plutôt farceur et ironique. Le monsieur Morel est un comédien et chanteur qui aime jouer avec les mots, s'amuser avec les sens et les sonorités. Avec sa fantaisie et son humour, il pointe donc avec ironie les usages du verbe " aimer " : peut-on aimer son poulet comme on aime ses parents ou son amoureux ? Une chanson riche en double-sens !
Dans les deux albums, les illustrations occupent une importance capitale : elles permettent d'accrocher aussitôt l'oeil du jeune lecteur, la petite musique fera le reste ... la magie aidant !
La Complainte du progrès - Paroles de Boris Vian - Illustrations de Lynda Corazza.
Les Goûts d'Olga - Paroles et musique de Gérard Morel - Illustrations de Frédériques Bertrand.
32 pages + 1 cd de moins de 10 minutes ... Conseiller éditorial : Philippe Meyer. 19,50 €
[ Qui es-tu Gérard Morel ? ... En chanson, pas avec Olga, mais avec la Princesse ! ]