Ce soir, on regarde la télé ! (ça change)
TARATATA N°238 - Vendredi 16/11/2007
Diffusion sur FRANCE 4 à 20H45
Vanessa Paradis : Varvara Pavlovna Tour 2007
envoyé par musicblock
Vanessa PARADIS - « Divine Idylle»
Duo Vanessa PARADIS / Suzanne VEGA - « Blowin’ in the wind »
BB BRUNES - « Dis-moi »
Kate NASH - “Foundations”
Thomas DUTRONC - “J’aime plus Paris”
Duo Thomas DUTRONC / M - “La complainte des filles de joie”
Vanessa PARADIS - “Dès que je te vois”
*** Et aussi : Merci à Stéphanie pour l'article ! ***
Faites du bruit pour Kiki !
C'est un mélange de bonheur, gratitude, frustration et peur panique qui se mêle à vos émotions lorsque vous recevez une petite demande gentillette de l'irrésistible Kiki qu'on ne présente plus ...
Une Kiki redoutable et qui sait soudoyer non pas la lectrice mais la fille avec des étoiles dans les yeux, celle qui se pâme devant les sans-façons d'une certaine actrice aux initiales doubles ...
I wanna be loved by you, semble me sussurer son livre ... Car oui notre délicieuse Kiki vient de publier son deuxième livre, un livre en quête de lecteur(s), me glisse-t-elle sans rougir. Alors moi, oui moi qui suis un être doué d'une grande gentillesse et d'une compréhension sans bornes (oui, c'est la fête des fleurs !), je ne sais pas résister, je ne me vois pas refuser une demande si sympathique de la non moins facétieuse Kiki ! ...
C'est l'une des principales caractéristiques de Christine Spadaccini, pour la présenter plus sérieusement. D'emblée, la dame qui s'est faufilée entre les commentaires de ce blog, sous le pseudo de Kiki, a su gagner mon coeur et mon affection car elle me paraissait toujours espiègle, virtuose et toujours avec le mot pour rire ou pour adoucir un moral en berne... C'est bien son truc, d'avoir toujours sous le coude le mot adéquat, qui fait mouche et qui touche. Comment elle fait ?
Cette chère Kiki a donc son petit monde, son univers tout aussi rose (les murs peints aussi joliment que chez moi, ça compte !!!) et que vous pouvez (re)découvrir à cette adresse : http://christinespadaccini.hautetfort.com/
Chez elle, j'ai toujours l'impression d'être dans une ruche où ça grouille de belle énergie, d'échanges vivants et de jolis clins d'oeil d'amitié. La reine Kiki a une conception de l'écriture qui est juste et étonnante, une dévotion pour les écritures qui crient leur amour des mots mais, décomplexés, savent en jouer, à la fois les sublimer et les malmener, comme autant de célébrations païennes à un éternel poétique...
Forte d'une telle déclamation, je me doutais que lire son livre allait avoir un effet dévastateur, et j'en ai pris plein mon grade ! C'est pas malin... Cette Kiki m'apprend ainsi qu'elle sait faire mal, qu'elle sait bouleverser et envoyer un uppercut rien qu'avec des mots ! Ah, c'est vraiment pas malin ! (bis) ... Et je me sens comme une quiche parce que je n'arrive pas à évoquer ce livre dans son fond, à fouiller ce qu'il vous propose et à vous donner une lueur d'envie (dites ... ça vous émoustille, n'empêche ?). Parce que c'est un livre qui parle d'un tas de choses, et qui vous embrouille parce que, justement, les pistes deviennent vite nombreuses et embrouillées. C'est fait exprès, cela va sans dire ! ...
On dit de ce livre ... Entre le début et la fin, il y a ce fil tendu : le fil de la vie. On fait ses premiers pas, funambule timide, une ombrelle fragile entre les mains, faite de rêves et d'espoirs. Mais l'exercice est périlleux. Souvent, on hésite, on tremble, on flanche, on bascule, on se rattrape in extremis. Et on tombe aussi. Parfois il y a un filet. D'autres fois non. Chaque pas compte. Chaque pas est le premier. Chaque pas peut être le mauvais. On croit savoir. On avance. On ne sait rien. On avance. Sur le fil, toujours. De l'horizon, en rêvant. Du rasoir, en se coupant. De l'histoire, en survivant. Les protagonistes des treize récits rassemblés dans ce recueil tentent de garder l'équilibre sur ce fil cassant. Ils se croisent, s'aiment, s'ignorent, se cherchent, se percutent, se blessent, se frôlent, s'interrogent. Tombent. Se relèvent, une fois, deux fois, dix fois, ou pas, artistes fragiles du quotidien qui se cherchent un but, un horizon, une réponse, une raison... Existe en ciel.
Moi qui ne suis ni une funambule et qui souffre atrocement du vertige, je n'avais qu'une issue en me plongeant dans ce livre : c'était d'avoir le tournis. J'ai eu beau avoir le ricanement bête et le grincement facile à l'évocation d'amours salopées, de murs bleus et de k-way nommé désir, de lire le blog de Carmina Burinée et d'en tirer un sadisme épouvantable ( ... ), je pense toutefois que rien n'aura plus d'impact que la lecture du rat de Laura et que son sujet du désir d'enfant aura raison de moi ! Entre les barquettes Lu et Axel Bauer, non merci ... j'ai le coeur au bord des lèvres. Quelle histoire ! Mazette, ça vous chamboule plus que de raison !!!
La Kiki a l'esprit retors et jouissif à vous tirer les vers du nez, non ce n'est pas ça ! en fait, elle est simplement heureuse de vous attirer jusqu'à elle et de vous faire mariner dans son jus. C'est un succès pour elle, un bonheur inavouable ... mais pourtant un crime reconnu ! ;o)
« Vous me lisez, je vous dépouille, ouille, couinez pas, ce ne sont que quelques instants, vous-même faites ça tout le temps avec les autres, allez t'as bien cinq minutes ! Non ? Oui, c'est vrai, le principe est terroriste et vous, mes victimes, innocentes. Allons donc, on est tous des bouffeurs de temps, du berceau au déambulateur. Des voraces. Mais y'en a des plus rapaces. Et des plus ingrats. Je prends la monnaie de ma pièce, c'est tout. Mon piège fonctionne à merveille même si y'a des trucs que je ne peux pas trop maîtriser dans cette technique à la pointe du crayon... Je sais quand j'amorce mon engin de guerre, une petite histoire avec de bons sentiments leurres pour vous appâter, Viva Za-pâte à papier, c'est ma tactique. Par contre, j'ignore quand vous allez mettre le pied sur la mine et vous perdre dans mes pirou-lettres de graphite. Ça peut durer très longtemps, c'est de l'éditeur ensuite que dépendent lesdites heures qui s'écouleront entre le moment où j'aurais pleuré ces lignes et celui où je viendrai éponger le temps que vous passerez à les lire pour ma petite cagnotte...De l'éditeur qui a un coup de coeur et vous met une couverture toute belle toute chaude sur le dos pour aller affronter ce monde glacial dans lequel on se retrouve catapulté, marché du livre (...). On est nombreux sur les rangs des étagères à vouloir sortir du néant et à concourir pour votre temps, votre argent, ce qui, paraît-il, revient au même. Bref, mettons que j'arrive enfin à vous, mon livre entre vos mains, vous ouvrez, vous lisez, j'encaisse ! Cash à la lecture et parfois même un petit paiement différé pour les pensées que vous accorderez à mon histoire, plus tard, si elle était bien ficelée... Ne soyez pas trop triste, vous n'avez pas tout perdu puisque, en échange, je vous file un bonus, la recette de ma grand-mère. Elle aussi prenait le temps. De s'occuper des autres. Et ça, vous verrez, ce n'est pas de la tarte... »
Existe en ciel, par Christine Spadaccini - Editions MiC_MaC - 170 pages. 16,50 €
Dans ma grande mansuétude, j'envoie ce livre à la première personne qui le demande ! ! :))