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Chez Clarabel
30 novembre 2007

La délégation norvégienne - Hugo Boris

delegation_norvegienneEst-ce l'alcool en carafon, le cuir brun, le mobilier vieux chêne, le feu qui crépite dans la cheminée ? Ce climat anglais où l'on s'assassine en grignotant des scones et en buvant du thé ? Il lui semble que chaque chose est bien à sa place, que chaque personne autour de cette table est un peu trop racée pour être honnête. S'appelle-t-on Ethel Brakefield dans la vie ? Ou Ernst von Sydow ? Ou même Lucas Cranach ?

Un relais de chasse absent de tous les guides spécialisés. Cinq hommes, deux femmes, qui viennent des quatre coins de l'Europe et ne se connaissent pas. Sept chasseurs pris par la neige, qui doivent se défendre du froid, de la faim, de la paranoïa qui les guette. Prisonniers ? D'une île à la rigueur, mais d'une forêt ? Ils le sont pourtant, serrés par les arbres, piégés par la neige. L'un d'eux commence à douter : et s'ils n'étaient pas victimes du hasard, de la malchance ?

Au fil des pages, René Derain acquiert la conviction qu'il est condamné, qu'il va mourir. Non pas de froid, de fatigue, de gangrène ; il sera assassiné. Il sent, dans son dos, le souffle d'une intelligence. Il sait qu'ils sont devenus de vulgaires pantins. Et que le piège ne demande qu'à se refermer.

**********

Pour être étrange, ce roman est plus qu'étrange ! L'idée est sans doute d'avoir voulu créer un huit-clos dans une cabane de chasseurs nichée au coeur d'une forêt. Pas âme qui vive aux alentours, un froid polaire qui s'installe d'un coup et nos protagonistes vont de parties de chasse en papotages au coin du feu se glacer les sangs sans moufter ... si ce n'est l'un d'eux, René Derain, qui commence sérieusement à s'inquiéter et à suspecter qu'on cherche à lui faire la peau !

Sur le papier, l'idée paraît brillante, au moins étonnante. Mais la lecture est moins convaincante. Peut-être le récit est-il freiné par des passages trop longs, trop lourds et donc ennuyeux (les heures de chasse, par exemple). C'est bien d'avoir tricoté son filet pour piéger le lecteur et le forcer à lire jusqu'au bout pour connaître le fin mot, il n'empêche que la chute tombe comme un cheveu dans la soupe. Pas qu'elle arrive trop vite, loin de là ! Le trajet parcouru pour arriver là me semblait assez sinistre, pataud par endroits, j'avais suffisamment hâte de découvrir le dénouement de cette bizarre, très bizarre aventure ! Mais le concept imaginé par l'auteur pêche d'adhérer mon total enthousiasme. Belle idée, mais peut mieux faire ??? ...

A tenter, si la curiosité vous pique.

Editions Belfond - roman de 275 pages -  17,50 €

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Commentaires
H
chère clarabel,<br /> Le titre est alléchant mais ta critique ne m'incite pas à la lecture.Poutant je suis attiré par la littérature venant du froid-je viens de terminer l'excellent roman de jo Nesbo -chasseur de têtes-et je découvre le si novateur cinéma des pays scandinaves.MERCI ERIC
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Z
De mon côté si j'ai eu bien du mal à rentrer dans cet univers de chasseurs, je dois avouer que la fin m'a scotchée... Je reste sur une impression très positive...
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S
J'avais commis une erreur dans le lien. L'adresse correcte est http://sebastienfritsch.canalblog.com/archives/2007/11/12/6804027.html
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S
Ce roman peut se lire de deux façons : en se laissant simplement aller dans son mystère et son ambiance ou en l'envisageant comme une métaphore de la relation entre les trois acteurs de tout roman : l'auteur, le personnage et le lecteur. <br /> Dans ce cas, un éclairage supplémentaire est utile. Hugo Boris le fournit ici (à ne pas lire si l'on préfère chercher soi-même le sens caché du livre) :http://www.spip.aevll.org/spip.php?breve135 <br /> Mon avis personnel (voir lien vers mon blog) était beaucoup plus enthousiaste que le tien, mais je comprends tes réserves. Peut-être tomberont-elles avec l'éclairage fourni par l'auteur...
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S
Ce roman est suffisamment audacieux pour que je tente d'essayer de contrebalancer ton avis alors que d’habitude je me contente de parcourir en silence tes notes de lecture… très intéressantes et dont la fréquence me laisse admiratif (et je te promets que je ne commence pas par la flatterie pour mieux te contredire).<br /> Je comprends tout à fait ton impression de "cheveu sur la soupe" concernant la chute de la "Délégation Norvégienne", mais je crois que le principal (voire unique) défaut de ce roman est de ne pas indiquer clairement les intentions de l’auteur (mission qui reviendrait sans doute à la quatrième de couverture ou à une préface, plus qu’au roman lui-même). Je pense que c’est un choix de l’éditeur, puisque Hugo Boris lui-même ne se gêne pas pour annoncer quel sort il veut faire subir à ses lecteurs. Lorsque je lui avais acheté son roman, dans un salon du livre, il me l’avait bien précisé. Et après ma lecture, je suis tombé sur une page où il donne clairement les mêmes informations : http://www.spip.aevll.org/spip.php?breve135<br /> Cela ne changera peut-être pas ton avis, mais c'est intéressant de repenser à l'intrigue en sachant cela. <br /> Pour ma part, quand j’ai lu ce roman, j’avais oublié cette "mise en garde" et j’ai donc surtout apprécié l’étrangeté des situations, la beauté des descriptions, l’humanité des personnages et le style, dans lequel je ne vois pas de longueurs. Mais bon, tu me diras que si j’écris des commentaires comme celui que je suis en train d’écrire ce n’est pas étonnant ;0). <br /> En relisant la page dont je te donne le lien, j’ai surtout trouvé un éclairage supplémentaire pour ma lecture, ce qui n’a fait qu’augmenter mon admiration pour ce jeune auteur.<br /> Si tu ne crains pas (trop) les longueurs, tu peux toujours jeter un œil sur l’avis que j’ai rédigé à propos de ce roman : http://sebastienfritsch.canalblog.com/archives/2007/11/12/6804027.html<br /> Et, en passant, j’avais aussi adoré "Le Baiser dans la Nuque" (même si le style est différent). (http://sebastienfritsch.canalblog.com/archives/2007/08/22/5956603.html).<br /> Cela m’a sans doute permis de me plonger dans "la Délégation" avec un a priori positif. <br /> Bon, je retourne à ma lecture silencieuse de tes conseils de lecture…
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Chez Clarabel
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