Une enfance au pays des livres - Michèle Petit
Cet ouvrage traite de « la découverte d'un monde, d'un paysage à soi grâce aux livres, la lecture comme fugue, échappée belle, hors les murs de la famille et de la maison, l'arrachement à la solitude, la consolation, la crainte de l'intusion des adultes, le dégoût des classiques à l'école, sauf si un professeur transmet sa passion, le passage à d'autres lectures par la quête des mystères du sexe, le besoin d'images qui vous enveloppent, puis, plus tard, à l'adolescence, de formules irradiantes qui aident à se dire, l'importance du lointain et des métaphores, la découverte vitale qu'il est d'autres voix que celles qui sont imposées, l'éclectisme. Le fait qu'on lit pour tout autre chose que par goût désintéressé du Beau et du Bien. »
« Toute ma vie, j'ai lu par curiosité éperdue, pour me lire, pour mettre des mots sur des désirs, des blessures ou des peurs, transfigurer des tourments, construire un peu de sens, sauver ma peau. Prendre des nouvelles du monde. » Parce qu'on ramasse dans les livres « bien du bois pour que le monde soit un peu plus habitable » ...
Cette enfance au pays des livres, vue par Michèle Petit, anthropologue de la lecture au CNRS, est « une histoire en pointillés, elle se ramène à quelques bribes, quelques scènes originaires, et c'est peut-être dans leur sillage que nombre de [mes] lectures ultérieures sont venues s'inscrire. »
L'auteur n'a pas envisagé d'établir une liste de ses bonheurs de lecture, mais étudie ce que ses instants ont su lui apporter dans la vie. La lecture aide à se construire, ou se reconstruire dans l'adversité.
Les extraits pourront mieux parler au lieu de livrer ma propre impression, laquelle est en demi-teintes. Je suis restée en marge de ce constat, n'y trouvant pas souvent ma place. Peut-être à cause du fossé générationnel ? Toutefois, certains passages demeurent universels et parlent à tous les « passeurs d'histoires » existants.
« Ainsi faisons-nous retour aux spectacles, aux pages, aux images qui ont charmé notre enfance et nous ne voyons plus que le mauvais grain du papier, les ficelles un peu trop grosses du metteur en scène ou du dessinateur. Ce n'était donc que cela. »
Didier jeunesse - Coll. Passeurs d'histoires - 104 pages - 17 €