Les croissants du dimanche - Annie Saumont
Impossible de décrire ce qu'est le style d'Annie Saumont, ce qu'une lecture de ses nouvelles procure, et c'est à chaque fois la même rengaine. Ici, se passent 19 textes qui ont été écrits à Wellington en Nouvelle-Zélande, mais qui ne laissent pas nécessairement transpirer cette influence.
On y retrouve ce ton saccadé, cette énergie du désespoir, ces histoires courtes où en trois pages tout est déjà dit, pas un mot de plus. D'emblée le baton du théâtre peut retentir, la cloche peut sonner trois fois, le souffle est retenu. C'est ce qu'on attend d'Annie Saumont, la petite phrase qui ripe, et le grand fracas qui suit.
Plusieurs textes vous laisseront pantois, tant par la tenue que la mise en scène. La sentence est claire et sans appel : adjugé, vendu !
Ce qu'en dit l'éditeur ...
Trois pages suffisent à raconter une histoire. Annie Saumont, virtuose de La nouvelle. Le prouve à chaque nouveau recueil. Les dix-neuf brefs récits qui composent Les Croissants du dimanche décrivent avec une justesse implacable ces infimes moments où toute une vie peut chavirer. D'une concision percutante, maîtrisant parfaitement l'art de L'ellipse et de La chute, Annie Saumont sait mieux que personne rendre hommage à ces personnages anonymes, coeurs solitaires, assassins ou enfants battus, victimes d'une société en phase de déshumanisation avancée, et qui puisent encore au tréfonds d'eux-mêmes une irréductible rage de vivre.
Julliard - 184 pages - 16 €
Autre actualité : Gammes (Ed. Joelle Losfeld)