The Mist (Brume) - Stephen King
Après une longue période de canicule insupportable, un violent orage et une tempête s'abattent sur la côté du Maine, où résident le narrateur, David Drayton, son épouse et leur fils de cinq ans. L'accalmie aidant, une soudaine nappe de brume s'installe au large du lac. Elle apparaît dense, blanche, stagnante et persistante. David a un méchant pressentiment et insiste auprès de sa femme pour l'accompagner faire des courses. Mais elle refuse. Dans le magasin du centre-ville, c'est la cohue et chacun semble se jeter sur la dernière boîte de conserve existante. La queue en caisse est interminable, le courant coupé et le groupe électrogène crachote ses derniers ronronnements poussifs. Puis, c'est la pagaille. Un garçon vient les prévenir que la nappe de brume enveloppe toute la ville, elle absorbe tout, telle une redoutable ogresse. Indrédule, la foule s'éparpille, se bouscule, crée un désordre indescriptible, et force est de reconnaître que le gamin n'a pas tort. Cette brume est anormale, assez menaçante et David préfère rester à l'abri dans le magasin. Car très vite, tous ceux cherchant à sortir du magasin sont aussitôt happés par l'inconnu et disparaissent. L'horreur reste encore à venir !
C'est le premier Stephen King que je lis et je n'en suis pas mécontente. Ce n'est pas un livre bien épais (200 pages) mais c'est suffisant pour faire hérisser tous les poils sur les bras. Ce qu'il se passe derrière et/ou dans cette brume est apocalyptique, l'ambiance déjà s'y prête avant d'en savoir plus. Le doute fait craindre, bien avant d'en obtenir quelques explications. Et même alors, on demeure sur ses gardes, absolument abasourdie et estomaquée par ce que la suite peut nous réserver. Certes, le narrateur va s'en sortir car c'est lui qui nous raconte cette histoire hallucinante. Qu'en est-il du reste ? Ce n'est pas forcément l'appel du fantastique et de la terreur qui me plaît forcément, bien que cela participe à l'addiction, mais j'ai été bluffée par l'atmosphère qui règne dans ce magasin où la quasi totalité de l'action se déroule. On sent des êtres paniqués, vulnérables, effrayés devant l'innommable. Et c'est davantage dans leur réaction que peut venir le danger, l'inattendu et le retournement de situation. C'est absolument bien maîtrisé, dirigé d'une main de maître. Oui, assurément Stephen King est un génie du noir, du suspens latent ... et de l'horreur, bien évidemment.
La nouvelle Brume est parue sous le titre original The Mist dans le recueil : Skeleton Crew (Brume en français) et a été adaptée à l'écran par Frank Darabont (La ligne verte, Les Evadés). Sortie française : février 2008.
The Mist (Brume), par Stephen King.
Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Serge Quadrappani.
Editions Albin Michel, 1987, 2008 pour la présente édition. 14€