Jaune Caravage - Gilda Piersanti
Rome, automne 2006, la Nuit Blanche bat son plein, la ville est en ébullition. Des torrents de jeunesse se déversent dans les rues et convergent vers le Gazomètre, nouveau symbole des nuits romaines, véritable phare dressé face à la Ville éternelle. Mais l'aube sera sanglante, une jeune fille est retrouvée atrocement mutilée sur les quais du Tibre. La victime s'appellait Eva Ismaïlova, elle avait dix-sept ans, était d'origine slave et vivait seule avec sa mère.
C'était une superbe jeune fille blonde, la fierté de Katja qui est ravagée de douleur d'apprendre la mort de son unique enfant. Mariella et sa coéquipière Silvia avancent à tâtons dans cette délicate enquête. Leur rencontre avec Leonora, la meilleure amie d'Eva, leur laisse entrevoir une autre personnalité de cette délicieuse mais étrange défunte ; Eva aimait le mensonge, les nuits de débauche, les paradis artificiels et coucher avec des types plus vieux qu'elle. La découverte de l'identité de son amant ne va pas sans relancer une autre piste de cette affaire, qui baigne incontestablement dans l'univers fragile et cruel de l'adolescence, les jeux de dupes et l'amour passionnel.
Quatrième volet des Saisons Meurtrières, Jaune Caravage boucle ce premier cycle avec un brio époustouflant ! De loin, cette enquête de Mariella de Luca est la plus étoffée, la plus construite avec parcimonie, la plus conduite sur du velours. En parallèle, l'auteur nous ouvre les portes de l'intérieur de l'inspecteur, jeune femme de 35 ans, amoureuse de son bel archéologue. Leur relation, jusque-là épanouissante, connaît le creux de la vague, car Mariella se laisse ronger par la suspicion et les doutes, son tempérament volcanique commence à épuiser son compagnon. Bref, qu'est-ce que cela annonce ? Et puis, d'un autre côté, l'histoire va apporter quelques éclaircissements sur des faits mystérieux survenus dans le petit studio de Mariella (cf. Bleu Catacombes), et qui pourraient avoir un rapport avec la disparition du fils de son supérieur, le commissaire D'Innocenzo.
Jaune Caravage est un livre qui boucle une série qui n'a jamais cessé de faire grandir l'intérêt du lecteur, au fil des tomes (quatre, au total) truffés de références culturelles (musique, cinéma, peinture, poésie...). La dernière page tournée reste un crève-coeur, car j'ai personnellement le sentiment que TOUT ne m'est pas conté sur Mariella De Luca et que son histoire personnelle est encore enveloppée par des brumes de secrets et de rebondissements sans fin. Y aura-t-il un autre cycle ? Je croise les doigts.
Jaune Caravage, Gilda Piersanti
Editions le Passage, 2008 - 280 pages - 17€