Quatrième de couverture
Angel Robinson a l'impression de vivre un rêve. Elle qui ne jure que par les livres vient de décrocher un poste d'assistante dans la plus célèbre agence littéraire des Etats-Unis. Mais elle découvre rapidement qu'il faut composer avec une patronne hystérique, des collègues lunatiques et des auteurs capricieux. Elle réussit pourtant, grâce à son sens littéraire hors pair, à se rendre indispensable et repère plusieurs projets intéressants. Un en particulier : le roman d'un auteur anonyme, livré chapitre par chapitre. Angel tombe sous le charme au gré des envois du mystérieux écrivain. Jusqu'au jour où elle comprend que le texte s'inspire de sa propre vie... Un éloge pétillant des plaisirs de la lecture, un roman jubilatoire qui séduira tous les amoureux des livres.
J'ai été désappointée par ce roman avec lequel je n'ai pas eu la bonne approche. Je m'attendais très sincèrement à une bulle de légèreté, une bluette sympathique et distrayante, sur fond de milieu éditorial implacable. Un croisement entre The nanny et Le diable s'habille en Prada. En vrai, je n'ai rien trouvé de tout ça. La critique sur les agents littéraires est acerbe et sans pitié, la Lucy Fiamma du livre est une Cruella Denfer qui porte bien son surnom. La narratrice, Angel, apparaît un véritable ange tombé du ciel (et des nues), lorsqu'elle se trouve propulsée dans ce monde où l'on déniche les talents (rares), où l'on rembarre les écrivaillons (chiants et nombrilistes) et où un manuscrit représente une succession de chiffres, non plus un engouement véritable. Non, nous ne sommes pas au pays des Bisounours, les amoureux des livres risquent d'être fort décontenancés (d'où mon sentiment mitigé).
Très vite, j'ai plutôt ressenti un sentiment d'étouffement, une ambiance proche de la claustrophobie (là, je ne me gêne pas pour reprendre la propre critique d'Angel Robinson qui reçoit le fameux manuscrit anonyme, qui lui inspire ce sentiment de malaise, avant de comprendre que c'est plus pernicieux et pervers). En fait, voici un livre qu'il faut présenter comme étant à double tranchant - un regard froid et repoussant sur le monde éditorial, et l'intrusion manifeste des agents littéraires, surtout aux USA - et une oppression ascendante sur la personne d'Angel, notre héroïne. Confrontée à la lecture d'un manuscrit non signé, quasiment harcelée par emails signés du Grand Romancier, la jeune femme se sent vite menacée et dépassée par son job. Finalement j'ai plus adhéré à cette intrigue, au côté machiavélique du mystère entourant l'auteur anonyme. C'est un leitmotiv pour terminer le roman, sans quoi j'aurais très vite abandonné la partie. Lu sur le pouce, savouré sans plus et... comble de tout - à mes yeux - offrant une dimension toute plate aux personnages, qui manquent de charisme ou de grâce, que sais-je ?, ce livre de Debra Ginsberg aurait gagné en ampleur s'il avait su brasser un peu d'humour et de facétie. Tant pis !
Presses de la Cité, 2008 pour la traduction française - 365 pages - 20€
traduit de l'anglais (américain) par Alice Delarbre - titre vo : Blind submission
On peut compter sur les doigts d'une seule main les romans qui nous mettent d'accord, et c'est bien comme ça, aucun consensus !!