^ C'était nous ^
Nana vient d'entrer au lycée où elle essaie de lier connaissance avec ses nouveaux camarades, c'est difficile mais elle s'accroche. Dès le premier jour, on lui parle du garçon le plus populaire, Yano, aussi irrésistible qu'insupportable. En le rencontrant, Nana reconnaît qu'il est craquant mais impossible à cerner. Mystérieux, ombrageux, séducteur et taquin, Yano collectionne les facettes. Nana, elle, s'émeut et s'attache à lui. Elle lui avoue ses sentiments, même après avoir eu connaissance de son passé douloureux.
En effet, Yano a été très amoureux d'une fille qui s'est tuée en voiture. Ce fantôme hante encore le garçon, et ça le paralyse pour une nouvelle relation. Yano s'avoue incapable de s'attacher à une autre, surtout qu'il a été profondément marqué par cette autre Nana - troublante coincidence ! - qui aurait trompé sa confiance. Yano, fragile et rancunier, est devenu un garçon renfermé, qui hésite à s'engager et réclame qu'on ne le trompe plus. Il n'a plus confiance en lui et entraîne Nana dans une histoire exigeante, car terriblement passionnelle.
J'en suis à la fin du tome 3 et Yano presse sa chérie de franchir le cap des attouchements timides ! Le garçon a, selon sa réputation, un appétit qu'il faut nourrir sous peine qu'il aille picorer ailleurs ! Nana veut être prête, elle n'a aucun doute sur ce qu'elle ressent mais elle a peur. Et puis, il y a tous ces mystères sur l'autre Nana qui est morte, sa petite soeur Yamamoto qui est dans leur classe. On dit d'elle qu'elle est bizarre, elle ne parle à personne, elle voue une haine ancestrale à Yano, mais pourquoi ? On chuchote qu'elle est également responsable de l'accident de sa soeur, qu'elle a cherché à briser le couple et qu'elle s'était entichée de Yano au collège. Cela fait beaucoup de "on-dit-que" et notre pétillante Nana ne sait plus à quel saint se vouer.
Yano se comporte étrangement avec cette fille, il a pourtant juré de ne rien cacher à Nana mais le passé ne peut s'effacer. Je suis sûre qu'il y a d'autres cadavres dans le placard, ce qu'a expliqué le garçon est faux ou en partie déguisé. Le personnage de Takeuchi, l'autre copain de Yano, semble également jouer un rôle important dans la suite du scénario. C'est bien ça le "truc" avec cette nouvelle série, car j'ai l'impression de suivre un feuilleton-fleuve un peu sentimental (du genre soap opera) qui passerait tous les jours à la télé. Dit comme ça, on pourrait penser que je dénigre ce manga ! C'est bien évidemment tout le contraire !!!
C'était Nous a été récompensé du prix du meilleur shôjo 2005 (Shogakukan) et c'est tout vous dire les qualités qu'il possède ! Cette histoire se place en douceur, elle avance à tâtons et ce n'est pas pour déplaire le lecteur conquis et séduit d'avance par tous ces non-dits qui courent d'une page à l'autre. A la base, on pourrait penser qu'on a affaire à une bluette classique : la nouvelle élève (Nana) qui tombe éperdument amoureuse du type le plus mignon du lycée (Yano), lequel fait lambiner notre demoiselle pour pimenter les prémices amoureux... Voui, peut-être. Mais non.
J'ai trouvé qu'avec ce manga on abordait avec grande délicatesse et tendresse la façon de vivre une relation amoureuse. Chaque personnage semble jouer un rôle très important dans l'histoire, qui éclatera tôt ou tard. De même, il y a énormément de choses chuchotées et volontairement omises, des secrets bien trop gros (et trop lourds) qui forcément feront tomber les masques (j'ai hâte !). Yano est un caractère intéressant, camouflé dans ses épaisseurs qu'on souhaiterait éplucher comme un oignon - las, ça fait beaucoup pleurer aussi ! Cela montre combien est complexe cette histoire, qu'elle va grossir et s'enrichir pour notre (mon) petit bonheur.
Pour information, j'ai reçu les trois tomes de la série à Noël et ma soeur avait chipé mes bouquins par curiosité. C'est donc elle qui, d'abord, est tombée vraiment accro de ce manga ! Elle a lu la suite, trépigné d'apprendre la parution de chaque nouveau tome (d'ailleurs, c'est bien embêtant car la série semble prendre le dangereux chemin de la rallonge, grrr... un tome 12 doit sortir en octobre, et selon ma frangine, ce n'était pas prévu !!!!). Bref, j'ai commandé les tomes 4 à 11 et je voudrais qu'ils soient déjà entre mes mains, tant l'attente est frustrante (vont-ils croquer la pomme, hu hu hu).
Par contre, gros tollé de protestation contre l'éditeur français - Soleil Manga - car l'adaptation est franchement pitoyable, parfois c'est illisible (on se demande qui parle, par exemple). Le tome 1 est le pire - alors, accrochez-vous car la série vaut vraiment le coup !!!
C'était Nous, Yuuki Obata - Soleil Manga - 6,95€