Victime d'un malaise cardiaque, le narrateur - un graphiste hypocondriaque, végétarien et las de son job vendu au capitalisme - décide de faire un break et part en Albanie. Une semaine pour se ressourcer, en compagnie de son meilleur ami cricri,  notre homme a opté pour un ailleurs vierge des lois d'un système qui l'étrangle.

Foin de tourisme, de confort et du rang d'oignon ! Nos deux compagnons s'en vont au pays du raki et du byrek et ne sont pas au bout de leurs surprises. Agacés d'être entubés et de passer pour des touristes nigauds, cricri et notre narrateur s'enfoncent toujours plus loin vers des interdits qu'ils sont seuls à s'imposer. Pour pimenter ce périple atypique, l'envoi de SMS à la proche famille leur donne le sentiment de vêtir - pour un temps - l'habit du routard sans foi ni loi. La vérité sur le terrain est à mille lieux des propos alarmistes et pseudo aventuriers.

IMGP5988

Premier verdict : c'est très drôle ! Cette épopée dans un pays qu'on connaît mal, ou par ouï-dire, promet d'être un marasme qui vilipende tourisme de masse et société de consommation. Notre homme cherche à guérir son sentiment d'être un étranger dans la vie qu'il mène, il n'en sortira peut-être pas guidé ou mieux dirigé, mais il conservera la honte d'être lui-même - un nanti.

Dans la tradition picaresque, Ségur nous offre un roman désopilant, sous couvert de mettre à nu nos petites contradictions. On ricane beaucoup, on ne s'apitoie jamais et on apprend à mieux découvrir l'Albanie. Riche programme !

Vacance au pays perdu

Buchet Chastel, août 2008 - 240 pages - 18€

Feuilleter les premières pages