Paridaiza est un monde virtuel créé par un génie de l'internet, Angelot Malaner. C'est notre société reproduite à l'identique, où se berce l'illusion du bonheur, de l'euphorie, de la béatitude, avec ses règles tenues par un Parlement, qui veille, notamment, à sévir contre les Hasardeux Intraterrestres, des révolutionnaires prêts à semer le trouble et empêcher le lancement du nouveau programme - le Jour de l'amour, au sein du Plaisirium.

Inquiet de voir son histoire d'amour naissante avec Clara foncer droit dans le mur, Nuno décide de se connecter à Paridaiza et crée son double, plus un avatar du nom d'Orante Magellan. Dans ce cyber-espace, il retrouve sa Clara et la redécouvre sous une autre identité, dans les bras d'un autre... son ancien ami d'enfance, Malaner.

Un peu malgré eux, Nuno et Clara vont être entraînés dans de drôles d'aventures, aux côtés des HI! qui mettent en oeuvre le kidnapping du double du Nobel, Ludmila Gagarina, et participent à la prolifération de homards bleus dans les eaux de la Seine. Manipulation des codes génétiques, introduction de virus informatiques, le tout sous couvert d'une menace : la Grande Nuit qui tombe et enveloppe votre univers, quitte à vous faire disparaître. Ce sont les éléments essentiels de cette histoire, où se déroulent - en filigrane - les fils d'une histoire d'amour qui se bat contre la morosité, le train-train et les doutes.

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Luis de Miranda est parti de cette idée : pour redynamiser le couple aux élans en berne, il propose d'avoir recours à un monde parallèle, qui offre de faire semblant, à condition d'en accepter les limites et de ne surtout pas les dépasser. Mais à ce petit jeu, on se brûle les ailes. La liberté et la magie perdent soudain droit de cité, et c'est difficile à accepter. C'est le credo des révolutionnaires, des briseurs de rêves.

Nous n'avons pas ici un énième roman de science-fiction vulgarisée, mais une fable onirique et poétique. L'histoire résumée peut laisser songeur mais pique franchement la curiosité, dès les premières pages. La tension n'est certes pas palpable mais se laisse gentiment conter. Parfois on perd pied et on y comprend goutte, mais on parvient au bout de cette lecture, assez séduit et décontenancé par ce qu'on vient de croiser.

Le site de Paridaiza : www.paridaiza.net 

Paridaiza

Editions Plon, 2008 - 198 pages - 18,90€