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Chez Clarabel
12 août 2008

La mécanique du monde - Bernard Foglino

Nicolas Angstrom est le King de la photocopieuse. Pas une machine ne lui résiste, son coup de molette est implacable : les bêtes courbent l'échine et redressent la barre. Et un dimanche, appelé d'urgence pour dépanner un client dans la panade, Nicolas cale. La photocopieuse Xenon fait sa forte tête et c'est au tour de l'homme d'abdiquer et reconnaître sa défaite. Pourquoi, comment ? A partir de cet instant, il s'enfonce dans un monde parallèle fait de rencontres atypiques, d'apparitions étranges et d'hallucinations flippantes. Acculé par son chef, Nicolas doit prendre un congé forcé de quinze jours. Tous ses repères se brouillent, notre roi de la frime entre... dans la Quatrième dimension !

Voui... je sais, c'est facile. En ce moment je suis totalement influencée par le programme de Rod Serling et j'ai tendance à flairer partout ce goût du fantastique, du bizarre et de l'imprévisible. Je veux trembler, m'étonner et être bouche bée. Bon, ce deuxième roman de Bernard Foglino n'a pas suffi pour remplir le contrat (je suis compliquée!) et je suis quelque peu fâchée : j'avais tellement aimé son premier titre, Le théâtre des rêves.

Déjà c'était une histoire qui annonçait la plongée dans le monde imaginaire, le délirium tremens associé à une bonne rasade de rire. C'était court, échevelé et vigoureux. J'en voulais encore ! Mais La mécanique du monde est plus complexe, d'abord ce roman veut s'inscrire dans la tendance : insurgeons-nous contre la déshumanisation de notre société, la mondialisation, l'individualisme etc. La cité de verre que traverse notre Tout-Puissant de la photocopieuse rappelle le quartier de la Défense, avec une pincée de bouche en coeur qui me déplaît.

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Ceci étant dit, mettons-le aussitôt de côté... Parce que, en fait, l'histoire de Nicolas Angstrom frôle l'absurde, vraiment le grand-guignolesque. C'est éreintant. Et puis soudain, on découvre que tout ceci cache autre chose : un lourd passé, un secret de famille que le personnage veut occulter. La vie d'Angstrom est jonchée de morts, d'où sa passion pour la mécanique qui est fortement liée à ce désir de faire renaître et réveiller une mémoire trouée. 

Derrière le n'importe quoi, se trouve ainsi une histoire qui traite avec sensibilité de la mémoire, de la mort et de l'identité. C'est assez tordu comme procédé, il faut s'accrocher mais une fois que les choses sont claires et établies, on se laisse surprendre... Etonnant !

Buchet Chastel, février 2008 - 250 pages - 18,90€

 

Feuilleter les premières pages du livre 

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11 août 2008

Les déferlantes - Claudie Gallay

C'est l'histoire d'une femme venue se réfugier à La Hague, après la perte de son amant. On ne sait pas grand-chose d'elle, elle a quarante ans, son travail consiste à compter les oiseaux migrateurs et elle occupe une maison avec un frère et une soeur à la Griffue, un lieu-dit à la pointe du port.

Un jour de tempête, elle rencontre Lambert. Cet étranger n'en est pas un, il est de retour au pays pour vendre sa maison et régler des comptes. Il y a quarante ans, toute sa famille a péri noyée. Il en veut à Théo, l'ancien gardien du phare, qui vit aujourd'hui seul avec ses chats. Son épouse et sa fille s'occupent du bistrot, et elles aussi refusent de parler du passé. On laisse les morts en paix et seule la mer a le droit de prendre et rendre ce qu'elle souhaite.

La narratrice ressent chez Lambert cette même solitude, un chagrin immense et le vide qu'il laisse. Petit à petit, ils se parlent. Inconsciemment elle cherche à lui venir en aide et percer les mystères qui encerclent toutes ses familles. Car derrière tous ces mensonges, ou ces silences, il y a immensément de douleur et de frustration, des espoirs déçus et des amours perdues. Et pourtant, ce n'est jamais sinistre ni morose ! 

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Car ce roman est tout bonnement magnifique ! L'écriture elliptique de Claudie Gallay y est déjà pour quelque chose, l'ambiance est ensuite envoûtante. Nous sommes dans le Cotentin, au coeur des éléments, il y la mer, le vent, la pluie. Une force incroyable se déchaîne, pas seulement les jours d'intempéries. On se balade sur la berge, dans les landes ou au bord des falaises. Et puis c'est une région hantée par les légendes, les fantômes et les revenants, les créatures aussi étranges que les goubelins.

La population, pas très nombreuse, s'avère aussi très attachante : Raphaël le sculpteur, sa soeur Morgane, terriblement belle et insolente, Théo, la Vieille et Lilli, enfermés dans leurs secrets, Nan, qu'on dit folle et sorcière, Max, le benêt amoureux fou de Morgane, Monsieur Anselme, toujours dans son habit du dimanche, passionné par Prévert...

C'est difficile de mettre des mots sur le sentiment ressenti avec une telle lecture, mais ne passez pas à côté de ce livre ! Claudie Gallay confirme son énorme talent de romancière, à créer des ambiances serrées, mais pas étouffantes, et des personnages à vif, non pas déprimants. C'est une histoire qui nous absorbe et nous recrache, quelques 500 pages plus loin... Même pas mal, par contre j'ai été profondément sonnée. Sincèrement émue et fébrile après un tel roman - c'est vous dire son enchantement. Les déferlantes, ce sont le nom des vagues par jour de tempête. C'est aussi un titre qui porte le roman, annonçant bien fort la couleur !

Editions du Rouergue, mars 2008 - 530 pages - 21,50€

A été aimé par Gawou , Marie , Gambadou , Cathulu ...

 

9 août 2008

(le tag de la page 123)

Les instructions :

1 - Indiquer le nom de la personne avec un lien vers son blog
2 - Prendre le livre que l'on lit actuellement (ou que l'on préfère) à la page 123
3 - Recopier le texte de la 5ème phrase et des 3 suivantes
4 - Indiquer année de parution, édition, titre et auteur du livre
5 - Choisir 4 autres blogueurs/blogueuses pour leur demander ce qu'ils lisent et ainsi de suite....

  1. Alween, du formidable Fabula Bovarya (le refuge des accros au bovarysme)
  2. J'en pioche un au hasard (j'ai plusieurs livres autour de moi) et je brandis ce qu'ils savent de charlie price (éd. thierry magnier)
  3. (...) Quant à la jupe, elle était plutôt courte et de la même couleur, blanche, et elle était bordée d'un tissu bleu brillant qui semblait miroiter à chaque pas.
    - Je ne l'ai pas vue marcher.
    Gates ne broncha pas
    - Ah non ?
    - Non.
  4. cf. le point n°2 - je précise juste que ce livre est paru en avril 2008.
  5. euh... Gawou, t'en veux ?  (même si tu l'as déjà fait, ce n'est pas grave, ce tag est gentil et facile !)  ;o)   
9 août 2008

7 jours à River Falls - Alexis Aubenque

UNE SEMAINE À COUPER LE SOUFFLE !

Sarah Kent, issue d’une famille modeste, est une étudiante modèle et mène une vie paisible parmi l’élite de l’université de River Falls, une petite ville située dans les Rocheuses.
Pourtant tout va changer un matin de printemps. Amy Paich et Lucy Barton, les deux meilleures amies de Sarah au lycée, sont retrouvées atrocement mutilées sur les bords du lac de la forêt toute proche. Deux jours avant, Sarah avait reçu une lettre étrange de ses amies dont elle n'avait plus de nouvelles.
Le monde de Sarah bascule dans l’horreur. Sera-t-elle la prochaine victime du tueur ? Elle semble cacher un lourd secret. Comme si un lien obscur unissait les jeunes filles... Autant de mystères que devra résoudre Mike Logan avec l’aide de Jessica Hurley, son ex-petite amie et profileuse réputée. Ils croient très vite être sur la bonne piste. Mais leur adversaire les manipule avec une redoutable perversité.

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Ce thriller à la sauce américaine est en fait écrit par un libraire français. L'action se passe dans une petite ville près de Seattle, mettant en scène un shérif, une profileuse et des étudiants de bonne famille, tous très beaux, intelligents et branchés. Personnellement j'ai trouvé que ça faisait beaucoup de clichés, et j'ai un peu boudé ce "trait de génie". Dommage. .

Ah mais, vous attendez une lecture efficace, qui prend aux tripes, chargée en scènes bluffantes et en crimes tous plus horribles les uns que les autres ? Optez pour ce thriller, il saura vous contenter.

A River Falls, les corps de deux étudiantes ont été retrouvés, portant des traces de sévices et autres tortures. Le shérif Logan est assisté d'une profileuse du FBI, Jessica Hurley, qui est aussi son ancienne petite amie. Décidément, rien n'opère avec moi, car j'ai trouvé la relation relativement superficielle, Logan n'est pas un personnage attirant. Par le passé, il a été impliqué dans une affaire qui a eu un fort impact sur sa carrière et sa liaison avec Jessica. Après quelques perches tendues, les détails ne suivront guère ou seront vite expédiés (la fin trop happy-end, par exemple).

En règle générale, les rapports humains, et particulièrement les liens sentimentaux, sont assez factices (à mon goût) : la communauté étudiante est incroyablement niaise et empruntée ; la journaliste est caricaturale ; Sarah Kent, l'étudiante autour de laquelle tous les indices gigotent, est tour à tour une amoureuse abusée et une tigresse prête à sortir les griffes. Franchement le roman n'est pas une réussite sur ce plan.

Pour le reste, cela équivaut à regarder un feuilleton sans prétention, pour se vider le cerveau. (Je trouve d'ailleurs que l'histoire pourrait très bien coller à une adaptation sur écran.) Mais tous les ingrédients réunis rappellent des recettes déjà testées et goûtées, donc pas de grande surprise au tournant. A lire, pour les amateurs de sensations : la scène finale se présente tel un dernier soubresaut pour happer le lecteur.

Calmann-Levy, juin 2008 - 372 pages - 16,90€

D'autres avis : Parutions.com (gratiné) / Ingrid Barnay (enthousiaste)

8 août 2008

Un sur deux - Steve Mosby

Le roman commence par un assassinat, qu'on devine sauvage (même si les détails nous sont épargnés). La victime s'appelle Kevin Simpson. La police n'a encore aucune piste, mais désire retrouver la jeune femme - une prénommée Jodie - qui aurait passé la journée avec lui.
Quelques chapitres plus loin, on retrouve cette personne attaquée par un maniaque et kidnappée dans un van avec son compagnon, Scott.
Le couple est conduit en pleine forêt, où une longue nuit les attend.
Le lever du jour est le point d'orgue pour les enquêteurs, particulièrement à cran, car ils semblent trouver des points de similitude avec une affaire houleuse, survenue il y a deux ans.
John Mercer, le chef de l'équipe, a particulièrement été éprouvé par ce dossier. Se sentant responsable de la mort d'un équipier, il est tombé en grave dépression et n'a repris le boulot qu'à tâtons. Son épouse, Eileen, psychothérapeute, a toujours été présente à ses côtés et continue de le soutenir coûte que coûte.
Arrive dans les bureaux un nouvel inspecteur, Mark Nelson, tout de suite mis dans le bain par ce qui s'annonce comme un compte à rebours éreintant, flippant et retors.

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Ce thriller, habile et affreusement redoutable, est une petite réussite. Il a su me tenir en haleine, j'ai feuilleté les 400 pages d'une traite, pas ressenti le moindre soupçon d'ennui, n'ai rien vu venir de l'enquête et du coupable.
Ce qui s'annonce comme un avatar des films d'horreur (Le silence des agneaux, Seven, Saw) se révèle finalement moins pénible - détails moins scabreux et ambiance définitivement moins glauque.
Le principe de faire alterner les chapitres suivant le point de vue des différents protagonistes permet aussi de donner une cadence plus soutenue et de réveiller sans cesse l'intérêt.
Personnellement je n'ai rien à reprocher à ce livre : il procure l'adrénaline promise, il est bien ficelé et l'histoire tient la route. Que demander de plus ?
Verdict final : parfaitement acceptable
.

Sonatine éditions, 2008 pour la traduction française - 414 pages - 21€

traduit de l'anglais par Etienne Menanteau - titre vo : The 50/50 Killer

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7 août 2008

La nouvelle amie - Emily Perkins

Naître, vivre et mourir. Telle pourrait être la devise de ce bled paumé où grandissent Julia, Rachel et Chicky, trois lycéennes de dix-sept ans. L'inactivité est la principale maîtresse, les jeunes traînent, font les quatre cent coups, boivent, fument de la drogue, couchent ensemble. Cette jeunesse désoeuvrée, livrée à elle-même, n'a guère d'autres choix : la rivière est polluée, la piscine fermée par suite d'un drame survenu trois ans auparavant, et la bibliothèque en rupture de stock.
Heureusement l'arrivée de Miranda, universitaire tout droit débarquée de la grande ville, va donner de l'animation en proposant un atelier de découverte de soi durant tout l'été.
Julia se sent étrangement attirée par cette jeune femme, intriguée et fascinée par ce qu'elle représente : une bouffée d'air frais. Assez belle, très maquillée, sapée de tenues originales, Miranda détonne. Or, très vite, il apparaît qu'elle va se transformer (un peu malgré elle) en assistante sociale chargée d'écouter, d'aider et de soutenir cette communauté sclérosée. D'un autre côté, sa présence dérange car elle révèle et fait exploser ce que cette bourgade a toujours mis sous soupape de sécurité.
Julia ne le sait pas encore, mais ses camarades le perçoivent déjà, car cet été va être un grand tournant dans leur vie.   

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L'auteur ne triche pas à décrire ce qu'est l'ambiance de ce bled paumé, habité par des ringards, pas tous des mauvais bougres, mais la jeunesse est particulièrement désespérante, ruant droit dans le mur pour reproduire le schéma parental. Au début, c'est plombant et grinçant. Cette "version pétasses des trois soeurs de Tchekov" est assez saoulante et excessive... avant de se révéler attachante puis touchante.
Car finalement on ne fait pas que "suivre" le trio des trois meilleures amies, mais aussi leur famille. Ce microcosme nous offre une carte postale flippante de leur vie - ce n'est pas morose mais statique. Des générations entières s'encroûtent dans ce bled paumé, se complaisent dans leurs cancans et n'hésitent pas à se jeter sur la nouveauté, en l'occurence Miranda qui déboule avec ses grandes idées, prête à remodeler leur train-train, alors qu'on ne sait rien d'elle ; et ce n'est pas plus mal : la jeune femme ne s'en vante pas, mais elle fuit le spectre d'une liaison douloureuse.

Âmes désespérées et perdues, douleurs de l'adolescence, ce sont en gros les ficelles du roman. Après un décollage difficile, l'histoire parvient à s'ouvrir et nous capturer. C'est une chronique d'un été, décrite dans un milieu qui n'est ni tendre ni doucereux, et pourtant ce n'est pas non plus dévastateur. Le moral reste au beau fixe, tant on s'intéresse à chaque personnage et on souhaite en savoir toujours plus sur chacun. Un peu passé inaperçu au moment de sa sortie en 2003, ce roman s'offre une deuxième chance, en format poche, qu'il serait dommage de louper !

10/18, juillet 2008 - 300 pages (Plon, mars 2003)

traduit de l'anglais par Anouk Neuhoff

6 août 2008

Edimbourg Express - Alexander McCall Smith

J'avais bien aimé le tome 1, sans sauter au plafond.
En lisant le deuxième tome je me rends compte, finalement, que je m'étais beaucoup attachée à cette communauté du 44 Scotland Street.
Cette fois-ci, ce n'est pas Bruce Anderson qui nous agace, mais Irene Pollock. La maman de Bertie, cinq ans trois-quart, est une femme abusive, qui nourrit des ambitions démesurées pour son fils. Ce dernier ne rêve que d'une chose : être un enfant comme les autres, pouvoir jouer au rugby, arrêter de porter du rose et sa salopette framboise, qu'il aimerait troquer contre un jean par exemple.
Ses entretiens avec le Dr Fairbairn l'ennuient, et le garçon a l'intime conviction d'être le lien de transition entre cet homme et sa mère, qui seraient secrètement amoureux l'un de l'autre.
Heureusement, Stuart, le père, se charge de s'impliquer dans l'éducation de son fils et devient un contre-poids fort appréciable (la virée à Glasgow, pour récupérer le véhicule oublié depuis des mois, est mémorable !).

Qu'en est-il de Bruce, alors ? Notre ancien expert immobilier se lance dans une nouvelle carrière et décide d'ouvrir une "vinothèque" grâce au fonds d'investissement d'un copain d'école. L'arrivée d'une fiancée va faire tanguer la barque et la suite de l'entreprise s'annonce particulièrement "poilante" !

Sa colocataire, Pat, va renconter un séduisant barman, Peter, grâce à Domenica. Mais le gros problème est de savoir si oui ou non ce jeune homme est gay. Autre révélation le concernant : c'est un nudiste, et Pat est cordialement invitée à se joindre à un pique-nique dans les jardins de Moray Place pour son "initiation". Osera-t-elle se jeter à l'eau ? Ce serait pour elle l'occasion de "grandir", de s'afficher et s'affirmer. De cerner ce qu'elle désire, dans la vie. Elle vient déjà d'annoncer à son père qu'elle abandonnait St Andrews pour l'université d'Edimbourg.
Un bon début, qui soulage ce papa anxieux...

A la galerie Something Special, Matthew cherche toujours un sens à sa vie. Il s'aperçoit que son père, Gordon, ne s'embarrasse pas d'en profiter et lui présente sa nouvelle fiancée, Janis, qui n'est pas au goût du fiston.
Et la vie continue à Scotland Street, avec son lot de bonnes nouvelles et de rebondissements surprenants (Bruce, encore et toujours !).

A noter qu'un troisième livre est déjà publié en Angleterre, qui donne la parole à ce cher Bertie. Cette suite est évidemment attendue avec une gentille expectative. Ce n'est peut-être pas ma lecture préférée, mais j'éprouve une grande amitié pour tous les personnages (principaux et secondaires) de cette chronique sans prétention, et qui dépayse du climat californien (la série d'Armistead Maupin) pour la contrée écossaise ! Et puis un certain retournement de situation, en fin de ce tome 2, ne peut qu'inciter à découvrir cette suite !
A déguster, donc.... avec plaisir.

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Editions 10/18, 2008 pour la traduction française - 430 pages - 14€

traduit de l'anglais par Elisabeth Kern

5 août 2008

Sépulcre - Kate Mosse

Résumé du livre
Octobre 1891 : la jeune Léonie Vernier et son frère quittent Paris pour le Domaine de la Cade, à quelques kilomètres de Carcassonne. Dans les bois qui entourent la maison isolée, Léonie tombe sur les vestiges d'un sépulcre wisigoth. Un mystère sans âge s'ouvre à elle, dont les traces sont écrites dans le sang. Tandis qu'elle pénètre peu à peu dans les strates du passé, elle découvre l'existence d'un jeu de tarot unique, dont on dit qu'il détient le pouvoir de vie et de mort.

Octobre 2007 : Meredith Martin arpente la région de Carcassonne sur les traces de Debussy, afin d'écrire sa biographie. Mais elle cherche aussi la clef de ses propres origines. Armée d'une partition à la mélodie entêtante et d'une photo jaunie, elle est plongée malgré elle dans un mystère remontant à plus d'un siècle, où le destin d'une jeune fille disparue par une nuit funeste se mêle à une tragique histoire d'amour, poursuivie par la folie vengeresse.

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Construit sur un chassé-croisé temporel, ce roman permet ainsi d'alterner deux ambiances, deux portraits de femmes et d'inscrire grâce à des chapitres courts et entraînants une plongée au coeur des diableries, tarots et autres superstitions (comment ne pas mordre à l'hameçon ?!). Ce n'est pas un secret de polichinelle de prétendre que Léonie Vernier et Meredith Martin suivent toutes deux les mêmes traces... mais dans quel but ? Je vous laisse la surprise !

J'ai particulièrement été happée par l'ambiance très 19ème siècle de Léonie et sa famille : entre Paris et le Sud-Ouest de la France, l'ambiance est délicieusement surannée mais inquiétante. Ombres menaçantes, croyances persistantes, sciences occultes et drames passionnels... je cautionne ! Je reconnais, cependant, que le roman est empesé de quelques longueurs, concernant les explications sur le tarot, certes nécessaires à l'intrigue, mais qui coupent un peu le rythme par la même occasion. Ceci n'est qu'un détail, car ce pavé historique et ésotérique se lit d'une traite.

Edition JC Lattès, (juin) 2008 pour la traduction française - 630 pages - 22,50€

traduit de l'anglais par Valérie Rosier et Denyse Beaulieu

A été également lu par Cuné

4 août 2008

44 Scotland Street - Alexander McCall Smith

Une adresse : 44 Scotland Street. Pat Macgregor, vingt ans, a choisi d'y élire domicile le temps d'une nouvelle année sabbatique. Son colocataire se nomme Bruce Anderson, un expert en immobilier qui a une grande passion... pour sa petite personne. Un temps, Pat se sent attirée par lui et croit tomber amoureuse.

Dans la galerie d'art où elle travaille, la jeune fille pense découvrir un tableau du peintre Peploe, qui pourrait s'évaluer à quelques milliers d'euro. Elle informe son patron, Matthew, un fils à papa qui manque d'initiatives, et se voit confier l'oeuvre qu'elle cache dans son appartement. C'est alors que notre Bruce tout-puissant choisit d'en faire don lors d'une cérémonie organisée par son patron et son épouse, où il doit faire la connaissance de leur fille, Lizzie.

Au 44 Scotland Street, on trouve aussi Bertie, un génie de cinq ans, qui joue du saxophone et parle l'italien comme sa poche. Sa mère, Irene, lui fait rencontrer le Dr Fairbairn qu'elle trouve particulièrement intéressant.
Et pour finir, Domenica, la voisine excentrique d'une soixantaine d'années, prend sous son aile Pat et lui confie quelques secrets du quartier.

Exquise chronique écossaise, publiée sous forme de feuilleton à l'origine, ce livre du "papa" de Mma Precious Ramotswe n'égale pourtant pas la pertinence des comédies façon Friends (je m'abstiens d'évoquer Maupin, que je n'ai pas lu!). Cela se lit facilement, ce n'est pas insupportable mais il manque le truc en plus. Personnellement je suis restée sur ma faim.
Cela ne m'empêchera pas de lire le deuxième tome, pour rester informée du devenir de tous les personnages, auxquels on s'attache forcément !

IMGP5936 

Editions 10/18, 2007 pour la traduction française - 412 pages - 14€

traduit de l'anglais par Elisabeth Kern

Poche, juin 2008 - 7€

Le site : http://www.44scotlandstreet.co.uk/

L'avis (enthousiaste) d'Amanda & de Miss Alfie

2 août 2008

Crime au Moulin vert - Kerry Greenwood

La nouvelle enquête de Phryne Fisher commence dans un dancing, au Moulin vert, où un assassinat vient d'être commis lors d'un marathon de danse. C'est son cavalier, Charles Freeman, qui est le principal suspect de l'affaire. Mais la mère de celui-ci, "rien qu'évanouissements et sels en apparence, mais de l'acide prussique pur au-dessous", supplie Phryne de prouver le contraire. Or, il faut d'abord mettre la main sur le fuyard ; le soir du crime, sitôt aperçu le cadavre, Charles s'est porté pâle et a prétexté se rafraîchir aux toilettes avant de prendre la poudre d'escampette.
Dans ce nouveau volume, Phryne va s'étourdir de jazz (dans les bras d'un joueur de banjo) et s'envoler à bord de son intrépide Gipsy Moth pour le bush australien. Folle ambiance d'un côté, milieu âpre et plus aventurier pour la suite... C'est la cinquième enquête de Phryne Fisher, exubérante et fantasque, amoureuse inaccomplie mais croqueuse d'hommes. C'est vrai que cette série mérite son intérêt par sa peinture exceptionnelle - ambiance des années folles à Melbourne - et par son héroïne attachante et pleine de punch. L'intrigue policière est charmante, l'impression de lecture légère, féminine et tourbillonnante.
Je suis définitivement accro !

IMGP5929

Editions 10/18, juillet 2008 (pour la traduction française) - 280 pages

traduit de l'anglais par Pascale Haas

Les autres titres de la série

  1. Cocaïne et tralala

  2. Trafic de haut vol

  3. Un train pour Ballarat

  4. Phryne et les anarchistes

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