« je viens pour tuer vos animaux de compagnie et arracher avec les dents vos mains droites »
Les aventures de Djerik - Natalia Noussinova
En fait, ce roman est une surprise. Pour la collection neuf, il est bien épais (mais presque 40 pages en fin de roman sont dédiées au lexique). Ce n'est pas que ce soit trop compliqué, c'est juste que, d'après l'auteur, tout un pan de la vie racontée dans ce livre est devenu incompréhensible. C'est une histoire très simple, à vrai dire. Cela commence par l'envie d'un chien, mais cela s'étend à raconter une jeunesse soviétique. Natalia a sept ans, elle vit avec ses parents à Moscou, son père est cinéaste, sa mère est belle comme un coeur, elle a une soeur, Tania, et des grands-parents remarquables, le grand-père est un vieux bolchévique et la grand-mère cuisine des beignets de viande et de chou à faire pâlir d'envie. Au début, les parents de Natalia sont formellement opposés à accueillir un chien dans leur appartement, puis la cousine leur amène un fox-terrier noir, très sale et avec l'oreille en sang. Il vient de tenir tête à une bande de bergers allemands féroces, et il n'a pas bronché. Djerik fait donc son entrée chez les Noussinov. Avant de se montrer le fier toutou intelligent, il est plutôt déprimé, il ne mange pas, il reste dans son coin. On explique aux petites que c'est normal, c'est une brave bête, ce chien est un prince frappé par un mauvais sort et il veut rester fidèle à son premier amour.
Le roman se déroule ainsi bien gentiment, avec beaucoup de tendresse et d'amour. C'est l'époque de Brejnev, il y a toujours des aperçus de la révolution mais la famille Noussinov s'en tire plutôt pas mal dans l'histoire. C'est d'ailleurs un beau portrait de famille que propose ce livre, avec pour decorum le climat suspicieux et facilement délateur du pays. Il y a des commissions pour autoriser à voyager à l'étranger, des cancanières qui n'aiment pas les chiens ni les juifs, il y a des propriétaires de datcha sans vergogne qui promettent de conduire deux canetons vers les pays chauds en train, et des voisins au bord des larmes devant leur poule blessée à cause de Djerik. Ce chien, qui est aussi le héros du livre, va vivre (et nous faire vivre) de belles péripéties, comme celle d'être une star de cinéma. Et c'est ainsi qu'on passe un très bon moment de lecture, avec un petit air d'autrefois, mais surtout entretenu par un chaleureux sentiment de bonheur, d'innocence et d'affection.
C'est bien comme tout. Cela dépayse.
Ecole des loisirs, coll. neuf - 2008 - 195 pages / 9,50€
traduit du russe par Katia Flouest-Sell
Illustration de couverture : Gwen le Gac
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Ivan le terrible - Anne Fine
Tout commence parce que Boris parle russe. Un nouvel élève vient d'arriver à l'école St Edmund - Ivan, son air renfrogné, ses saluts à la taille et son amabilité façon : "Salutations à vous tous, pauvres vers tremblants". Boris est mortifié, il ne veut absolument pas traduire les propos odieux de ce garçon, alors il triche. Il édulcore, il améliore, il arrondit les angles. Toutefois Ivan est vraiment infect et pousse le bouchon de plus en plus loin. La patience de Boris a-t-elle des limites ? Faut-il continuer de jouer le jeu, d'excuser Ivan et donc de passer sous silence ses méchancetés, au risque d'être un peu complice ?
Tout à fait bon enfant, ce roman est un genre de comédie à l'humour subversif, qui plaira davantage aux plus jeunes, sans pour autant leur assurer qu'ils pourront comprendre toutes les troublantes motivations d'Ivan le terrible. La fin est une sorte de pied-de-nez à cette vaste mascarade. On y trouve son compte, ou pas du tout. C'est selon. Mais franchement je préfère de loin les aventures caustiques du chat assassin.
Petit roman plaisant, voilà tout.
Ecole des loisirs, coll. neuf, 2008 - 80 pages / 8€
traduit de l'anglais par Nadia Butaud
Illustration de couverture : Soledad Bravi
l'avis de Mélanie (Book in)
Et je découvre le nouveau morceau de U2, Get on your boots !
C'est un peu tôt pour juger, mais je sais que cela ne m'accroche pas plus que ça.
Toutefois je suis fan devant l'éternel, et forcément j'ai précommandé l'album qui sort le 2 mars:
No line on the horizon.