Bande originale ultime !
Sur une idée de Mamzelle Poupée.
Le principe : Il s'agit de donner à un moment de sa vie une chanson, en imaginant qu'il s'agit d'un film.
Générique : Clara, Benjamin Biolay
Naissance : St Germain, Vanessa Paradis
Le réveil : J'aime dormir, Felipecha
Un jour normal : M'faut des dimanches, Alexandra Roos
La ville : Paris, Camille
Printemps : Le temps des noyaux, Marie Cherrier
Eté : Una notte a Napoli, Pink Martini
Automne : A la faveur de l'automne, Tété
Hiver : A winters sky, The pipettes
Tomber amoureux : Open your heart, Lavender Diamond
Être amoureux : Pourtant, Vanessa Paradis
Se marier : Aujourd'hui on se marie, La Grande Sophie
Jalousie : Jalouse, Mademoiselle K
Se quitter : La dolce vita, Zazie
Se réconcilier : My mistakes were made for you, The last shadow puppets
Une longue nuit seul (e): Décrocher les étoiles, Keren Ann
Cassure : Ton pull-over, La Grande Sophie
Pétage de plomb : Say aha, Santogold
En conduisant : Power trip ballad, Maria Mena
Sur la plage : The sun, the sea, The verve
Une pensée profonde : I'm no angel, Dido
Tout va mieux : Anyone else but you, The moldy peaches
Crépuscule : Twilight zone, Cocosuma
La nuit : La nuit je mens, Alain Bashung
A l'aube : Demain, Berry
Danse : Dancing with Madonna, Arthur H
Retomber en enfance : Petite Candy, Les wriggles
Regrets : Almost lover, A fine frenzy
Espoir : D'autres ailes, Rose
Mélancolie : Dans 150 ans, Raphael
Nostalgie : Back in time, Au revoir Simone
La mort : Dernier rendez-vous, Sammy Decoster
Générique de fin : Beautiful, The sweet vandals
A qui le tour ?
Bookomaton, Gaëlle, Reno *Kidélire*
L'immédiat - Marie Delos
Pourquoi Anne a choisi de quitter Bruxelles pour Séville ? Parce que c'est un peu loin. Cette jeune femme, professeur de FLE, est une mélomane obsédée par le deuxième concerto de Prokofiev. Un jour, une de ses collègues lui apprend qu'elle joue du piano. Cette nouvelle la mortifie. En effet, cela lui rappelle sa trahison secrète : n'avoir pas interprété Prokofiev avant ses vingt-deux ans. A la place, elle s'est fourvoyée dans l'enseignement. Il lui faut impérativement rompre le cours et récupérer dignement le retard sonore accumulé, « avant que les démons qui avaient recueilli ma promesse ne revinssent me traquer ». Elle quitte tout, s'enferme dans son attique pour réécrire toute la partition, à l'aide d'un clavier en carton. Entre-temps elle reçoit la visite d'un nouveau colocataire, Horacio, un Amérindien qui cherche dans toute la ville une gitane danseuse de flamenco.
Ces deux-là ont en point commun d'attendre et de chercher ce point invisible vers lequel ils tendent désespérément la main. Toute l'histoire s'inscrit au rythme de la musique, reproduisant ainsi un tempo saccadé, enlevé ou poussif. Anne est une jeune femme difficile à cerner, très agaçante aussi. Elle fuit beaucoup, elle s'accroche à une vieille promesse, elle jalouse sa collègue, elle est aussi dédaigneuse. Elle est franchement insupportable. C'est dommage de savoir le roman pendu à ses basques, cela rend la lecture parfois pénible et irritante. Toutefois, pour ce qui se révèle un premier roman, "L'immédiat" de Marie Delos est absolument remarquable. La langue est impeccable, classique et lyrique. Elle se met au service des angoisses de son héroïne, avec les défauts qu'on connaît, mais plantée dans un décor truffé de charme et nimbé de mystère. Séville, magnifique !
Seuil, 2009 - 140 pages - 16€