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Chez Clarabel
9 mars 2009

Chocolat amer - Laura Esquivel

Roman-feuilleton où l'on trouvera des recettes, des histoires d'amour et des remèdes de bonne femme.

51rBTnBB8bL__SS500_Au Mexique, dans une ferme située en plein désert, vit une femme, Mama Elena, avec ses trois filles. La benjamine, Tita, est tombée amoureuse de Pedro, mais sa mère rompt les fiançailles, sous prétexte d'une tradition familiale qui veut que la plus jeune fille doit se sacrifier pour veiller sur sa mère jusqu'à sa mort. A la place, Mama Elena donne la main de sa deuxième fille, Rosaura. Pedro accepte de se marier, ce qui brise le coeur de Tita. Le jour des noces, elle apprend qu'il a agi ainsi pour rester proche de sa bien-aimée, car c'est elle, Tita, qu'il aime et nulle autre.
Mama Elena n'est pas dupe de cette passion entre les deux amants maudits, et fait tout pour les éloigner. Tita est confinée en cuisine, non pas contre son gré, car la jeune fille a hérité d'un vrai talent, transmis par sa vieille nourrice indienne, Nacha. Elle sent les aliments, leur communique ses émotions, aussi n'est-il pas surprenant de voir Pedro succomber à ses plats et être ensorcelé par cette magie culinaire. « Tita s'insinuait dans le corps de Pedro, voluptueuse, aromatique, chaude, sensuelle. » Les plans de Mama Elena, tyrannique et sans coeur, sont déjoués mais sa colère est décuplée.

Par ce biais, le roman offre un festival de couleurs, d'odeurs, de sensations. Les recettes de cuisine y sont très importantes, totalement fondues dans l'histoire. L'intrigue pourrait paraître sentimentale - l'histoire d'un amour impossible, et également une chronique familiale, sur fond de guerre civile. Ou disons qu'elle est enlevée, chatoyante et pleine de rebondissements. En clair, j'ai adoré ! Le dernier chapitre crée un vraie surprise, qui aurait pu gâcher mon plaisir. En fait, et pour mieux comprendre, ce roman est empreint d'un réalisme magique, ce qui le rend parfois exubérant, détaché du réel et mille fois exaltant (ou exalté).

Au final, un seul adjectif se dégage pour qualifier ce roman : savoureux !

Folio, 2009 - 246 pages - 6,50€
Traduit du l'espagnol (Mexique) par Eduardo Jimenez et Jacques Rémy-Zéphir. Traduction révisée.
Préalablement édité par Robert Laffont, en 1991.

 

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coeur_cousuJ'en profite pour rappeler la sortie en poche du roman de Carole Martinez, Le Coeur Cousu.
Un roman farouche et flamboyant, qui raconte une fresque familiale dans l'Espagne des années 30. Au centre, Soledad raconte l'histoire de sa mère, Frasquita, qui a hérité des dons de guérisseuse de sa propre mère. Chacun de ses six enfants possède lui aussi un don surnaturel. Le destin va les entraîner dans des aventures qui les conduiront, après une traversée d'Espagne, jusqu'au Maroc.
J'en parlais longuement ici.

Folio, 2009 - 440 pages - 8,10€ 

 

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9 mars 2009

Chasseur noir - Michel Honaker

chasseur_noirA New York, dans une casse automobile, un journaliste surprend un étrange rendez-vous entre des individus qui pratiquent de la magie noire. Le lendemain, Craig Haskell est retrouvé mort au volant de son véhicule. Les inspecteurs Trevor Meredith et Bob Single sont sur l'enquête, laquelle les conduit au 1 Montague Street où réside Ebezener Graymes, un professeur de démonologie et traditions anciennes à l'université de Columbia. Ce poste est en fait une couverture, car l'homme en macfarlane et au chapeau à large bord, aussi inquiétant par son look que par ses connaissances intellectuelles, est un Chasseur Noir. Il est en ville pour reprendre le rôle de régulateur, celui qui fait le ménage et la loi parmi les forces occultes.
Car c'est bien de sorcellerie, de magie noire et de démons dont il est question ! Des meurtres sont commis de façon anormalement rapprochée, le maire Mike Donaldson a été frappé d'un mal soudain, son épouse accuse le trop célèbre Philozoar Reles de l'avoir envoûté pour une affaire de gros sous.
Plus qu'un simple roman noir, fascinant et fantastique, c'est aussi une enquête criminelle, bien ficelée, où les combats contre les Blêmes, pauvres créatures démoniaques, rivalisent avec les courses à perdre haleine dans une circulation bouchée. « New York est une ville dangereuse. Seul le diable y danse, et il a de grands pieds... »
Je ne sais pas si d'autres livres sont prévus à la suite de celui-ci, personnellement je l'espère car le personnage d'Ebenezer Graymes est singulier, superbement fascinant. L'ambiance occulte mériterait d'être encore plus poussée, plus triturée pour offrir un roman encore plus épais, plus étourdissant, où les méninges des policiers font communion avec la dangereuse lame de l'épée du Chasseur Noir pour faire la loi dans cette cité où la sorcellerie hante le monde quotidien, sans que personne s'en aperçoive.
Très excitant !

Flammarion, coll. Tribal - 250 pages - 8€ 

8 mars 2009

La dernière enquête du chevalier Dupin - Fabrice Bourland

512338EWG_L__SS500_En seulement 116 pages, cet ouvrage est décrit par l'auteur comme un jeu littéraire et un jeu de l'esprit. C'est dans cette optique que je l'envisage, pas autrement ! Peut-on s'imaginer que la mort mystérieuse de Gérard de Nerval allait trouver sa réponse dans ces quelques feuillets ? Avant d'y répondre, j'aimerais que vous repreniez la lecture des Portes du sommeil du même Fabrice Bourland, où l'on découvre ses détectives de l'étrange, Singleton en tête, de passage à Paris pour une autre affaire criminelle, et qui ambitionnait de résoudre le mystère Nerval. Le poète français a été retrouvé pendu à un soupirail, rue de la Vieille-Lanterne, quatre-vingt ans plus tôt. Ses proches amis sont contre l'hypothèse d'un suicide, l'affaire serait plus confidentielle et dépasserait les limites de l'entendement. 
Bon joueur, Bourland a choisi de griffonner un ouvrage à part pour l'énigme Nerval. Très bon choix de créer une mise en scène fidèle et époustouflante ! Pour faire simple, et sans trop dévoiler, on y trouve un bon ami narrateur, Randolph, et un fin limier qui ne compte plus ses exploits, le chevalier Dupin. A Paris, au milieu du 19ème siècle, nos deux compères vont enquêter sur la disparition du poète Nerval. La théorie rapportée est extravagante, mais l'histoire en elle-même est bien troussée, décrivant fidèlement une ville en pleine évolution, avec des personnages qui ne manquent ni de panache ni d'intelligence. On se laisse gagner par l'entrain, totalement transporté par ce voyage dans le temps. Et jusqu'à la dernière page, les révélations ne manquent pas et soulèvent un gentil sourire sur les lèvres du lecteur.
Agréable divertissement, et un joli hommage à la littérature en général (on y trouve, en plus des références, des clins d'oeil culottés mais pertinents). J'ai beaucoup aimé, bien évidemment.

10-18, 2009 - 116 pages - 6,60€

Du même auteur :

8 mars 2009

A quoi ça sert le courage sans amour ?

515XaZzFHUL__SS500_Richard, sans peur et sans reproche, a un coeur de lion et une épée de plastique baptisée Turendor. Richard est un petit garçon qui sème la terreur dans le jardin. C'est lui le plus fort, du moins le pense-t-il jusqu'à sa rencontre avec Marie.

Marie est une demoiselle calme, posée et qui n'aime pas les jeux bruyants. D'accord pour être amie avec Richard, devenu coeur d'artichaut, mais pas d'accord pour jouer au grand chef ou chercher la bagarre. Avec elle, c'est sans l'épée, sinon rien.

Richard obtempère. Il abandonne Turendor et devient doux comme un agneau. Sauf qu'un mini drame éclate au bac à sable lorsqu'un affreux serpent surgit sur l'herbe et fait pousser des cris d'horreur à la demoiselle en détresse. Richard le chevalier servant vient à la rescousse !

C'est un texte très drôle, dans lequel on découvre l'exagération typique des jeunes enfants à amplifier leurs jeux ou leurs hantises. Le serpent, par exemple, est un ver de terre. Les créatures et les esprits de la maison et du jardin ne sont que des insectes ou des crottes de chien du voisin. Richard est un petit garçon qui pousse des cris de sauvage, avec des manières bravaches... mais Marie l'accepte comme il est. Car il lui a « sauvé la vie ».
Dès 3 ans, pour lecture à voix haute.

Petit chevalier sans peur, de Natalie Zimmermann - illustré par Rémi Saillard
Nathan Mes p'tites histoires, 2009 - 5,95€

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51Ssp3JJcfL__SS400_Dans la savane, Toriki le petit lièvre sort de son terrier et croque quelques fruits délicieux dans un buisson. C'est la belle vie !

Kouma la grande girafe tend son long cou vers le sommet d'un baobab pour y cueillir les feuilles tendres. Toriki est fasciné, il trouve que la girafe peut embrasser le ciel. Kouma pense au contraire qu'être petit permet de se cacher.

Les deux amis suggèrent alors d'échanger leur taille et se rendent chez Marabout, l'oiseau sorcier de la savane. Ni une ni deux, il accomplit leurs désirs. Au début, chacun savoure la nouveauté mais les ennuis commencent. Le roi des animaux, le lion, surgit et veut croquer nos deux compères.

Ce n'est vraiment pas facile de changer de peau. Toriki et Kouma s'en aperçoivent, mais ce n'est pas trop tard pour trouver une autre solution, mieux appropriée ! 

Cette histoire a été testée à deux voix par une institutrice et des enfants de CP, le niveau de lecture facile correspond aux acquis de janvier à juin. Nous sommes à mi-chemin entre la BD et le roman. On y trouve un texte d'un narrateur complice et des bulles qui expriment ce que pensent les personnages.

L'histoire est une belle fable sur l'acceptation de soi, avec des héros attachants, et de jolies illustrations.
Dès 5-6 ans.

Que la vie est belle ! de René Gouichoux - illustré par Mylène Rigaudie
Nathan Poche, 2009 / 5,35€

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Et on termine avec un conte, pour les plus grands.

51wDqQaxexL__SS500_Et quelle belle surprise ! C'est l'histoire d'un village gardé par le feu de la petite lanterne, confié depuis des temps anciens avec cette mise en garde : La lumière ne vient pas seulement du ciel, alors entretenez-la. Mais les habitants ont un peu oublié ces mots gravés dans la pierre, et un soir le feu a disparu, dérobé par un dragon qui vit dans les montagnes.

Tina, une orpheline de huit ans, qui vit avec son grand-père, détient la clef pour récupérer le feu de la lanterne. Elle va rencontrer la fée Zélie, puis un mystérieux voyageur de passage... Erin.

« si les coeurs comme les gâteaux étaient fabriqués dans des fours, les leurs viendraient très certainement du même moule. Car ils percevaient tous les deux les mots cachés dans les chuchotis, et leurs regards étincelaient d'une même flamme vive ! »

D'autres péripéties attendent ce garçon courageux et la petite fille qui écoute les vents du ciel... Ce texte se veut une apologie à la sensibilité, il faut écouter son coeur, apprendre aussi à écouter la nature. L'histoire fonctionne par imagerie, comme celle de marteler cette rengaine : il faut toujours entretenir la flamme.

« C'est quand on croit que les choses nous appartiennent que souvent elles nous échappent. La patience, l'amour et l'humilité doivent s'entretenir tous les jours. Ce sont comme des petites pousses. »

Un très beau conte, plein de poésie. Chaudement recommandé !
Dès 7 ans.

Le feu de la toute petite lanterne, de Kochka - illustré par Nicolas Duffaut
Nathan poche contes, 2009 - 4,90€

le blog de nicolas duffaut : http://pendantcetempsailleurs.blogspot.com/

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Pour l'achat de 2 titres de la sélection Nathan Poche*, Fnac.com vous offre un troisième volume choisi par nos soins parmi les 4 titres suivants : Croc-Blanc de Jack London, Calamity Mamie fait du sport de Arnaud Alméras, Nico T7 Maudit Mardi gras de Hubert Ben Kemoun, Les Orphelins Baudelaire T1 Tout commence mal de Lemony Snicket *Un seul par commande, ajouté automatiquement à votre colis, dans la limite des stocks disponibles. 

7 mars 2009

Typhon manga #1

(le titre est un clin d'oeil à Ori !) ;o)

le billet d'aujourd'hui soulagera tous ceux pour qui le manga ne passera jamais par eux (bienheureux lecteurs !) parce que moi je suis toujours accro !!! voici d'abord un peu de musique, cela adoucit les moeurs !

 

Ma petite maîtresse, tome 3

maitresseL'histoire est creuse, c'est à la base une liaison amoureuse entre une jeune fille un peu cruche et son chef de travail, qui était son ancien domestique. Dans ce tome, Dômoto apparaît franchement pervers et obsédé. Il ne pense qu'à une chose : conclure avec la demoiselle (et faire admirer son slip de compétition !). ^__^
Un grand moment d'érotisme s'inscrit au coeur de ce tome, je dis ça mais je ne dis rien...
Il faut d'abord passer par quelques passages débiles, mais vraiment drôles, parfois bizarres, comme le chapitre avec le suppo, là j'avoue que c'était implicite, je ne sais pas s'il faut en rire ou faire la grimace.
La série vole au ras des pâquerettes, pour l'émotion on repassera car l'ensemble se veut avant tout amusant.
Je me méfie de la fin de ce tome 3, qui introduit un nouveau personnage important, jusqu'à maintenant les coups de théâtre ont généralement fait flop.
Mais j'attends la suite, j'aime bien les couvertures !

Soleil Production, 6,95€

Le sablier, tomes 6 & 7

sablier6Je suis à moitié surprise par l'issue du tome 6, et à vrai dire j'ai l'impression qu'il ne se passe plus grand-chose, que nous sommes plutôt en mode de transition.
An et Daigo se sont séparés, la jeune fille a accepté de sortir avec Fuji, mais est-elle prête à faire de son ancien petit ami un souvenir ? Apparemment, non.
C'est compliqué, et puis finalement inéluctable. La tonalité de cette histoire est toujours triste et nostalgique, c'est poignant.

«On ne peut pas rester ensemble parce qu'on s'aime... Si on reste ensemble, on sera malheureux...»

sablier7Dans le tome 7, il y a un peu plus d'action, tant mieux. Car l'histoire piétine, nous sommes maintenant revenus à l'instant d'intro du tome 1. Rappelez-vous... An fouille ses armoires, un coffret tombe et elle retrouve son sablier. Le temps a donc passé, dans l'intervalle An a revu Daigo et Fuji, et fait le point. Elle a pris conscience que son bonheur est entre d'autres mains.
On sait aussi que la jeune femme va bientôt se marier, mais avec qui ? Est-ce possible que toute l'histoire racontée en six tomes ne vaut plus tripette ?
Je n'en dis pas plus, juste qu'il y a des passages rageants, des moments frustrants... comme la fin. C'est toujours le brouillard, il n'y a aucun indice ou c'est maigre. Et puis, par expérience, je sais qu'il ne faut pas compter dessus pour se faire un film, à moins d'aller au-devant de grandes déconvenues ! 
Et quelqu'un manque beaucoup dans cette histoire !

Kana, 6,25€

Koko Debut, tomes 3 & 4

koko_debut3Entre Haruna et Yo, la complicité fait place aux vrais sentiments. La jeune fille s'est aperçue qu'elle était tombée amoureuse de lui, en dépit de la clause du "contrat" qui stipulait que c'était strictement interdit. Car son "coach" a barricadé son coeur, après un gros chagrin, et en a soupé des filles avec leurs histoires compliquées.
Il ne s'attendait pas à ce que Haruna perde les pédales à vouloir cacher ses sentiments, et lorsqu'elle craque, la réaction du garçon est étonnante.
En effet, l'idylle naissante vaut son pesant de cacahuètes! Il y a d'excellentes scènes, très drôles, dans lesquelles on retrouve une Haruna godiche et nounouille. Ses seuls repères pour avoir l'air d'une fille sont ses lectures de manga à l'eau de rose ! Mais son naturel est craquant, et c'est ce qui rend cette série attachante car l'héroïne est atypique. Et en quelque sorte son personnage se moque du genre shojo et des clichés à la guimauve.
Excellent pour rire un bon coup !

koko_debut4Cela fait plusieurs fois que je remarque que les débuts sont un peu poussifs dans chaque tome, puis ça s'installe et ça met à l'aise le lecteur. L'histoire ici est un peu nulle, Noël approche et Haruna s'est engagée à l'organiser toute seule, comme une grande. Elle veut épater Yo, lui offrir des souvenirs inoubliables. Comme à son habitude, la demoiselle s'éparpille, elle est excessive, mais c'est son tempérament. Quelques bonnes scènes rigolotes sont à prévoir.
Par contre, cela devient un peu puéril quand Haruna perd ses moyens, après son premier baiser échangé avec Yo. En cela, cette série me paraît davantage destinée à un lectorat adolescent. La relation amoureuse est chaste, elle montre chaque premier pas, toujours très soft, au risque de rendre l'ensemble un peu mou (à la longue ?), mais c'est surtout très drôle ! Et il en faut pour tous les goûts.
Dans ce tome 4, Yo m'est aussi apparu un peu trop transparent
.

Panini Manga, 6,80€

Lovey Dovey, tome 3

lovey3C'est toujours le cafouillage dans les dessins, qui sont exagérément laids et grossiers. Mais c'est dans la pure tradition manga, celle qui veut que les personnages affichent des traits déformés, ou diaboliques, c'est à prendre à la légère.
L'histoire n'est pas sensationnelle non plus, dans ce lycée l'amour est interdit, Saika est déléguée pour veiller au respect de la règle, mais elle cache son jeu car elle est amoureuse de Shin, le garçon le plus arrogant et imbu de lui-même. Le couple se cache, joue au chat et à la souris. Il y a des éléments autour pour mettre en péril leur secret, c'est saugrenu, tantôt bêta, tantôt rigolo. A ne pas prendre au sérieux, mais c'est sympa.
Si l'esprit reste en surface infantile, le reste est tout de même chargé en sensualité. Donc, à ne pas mettre entre toutes les mains...

Soleil manga, 6,95€

Désir C Max, tome 4

desir4Depuis 3 tomes, cette série n'en finissait plus d'être sordide et inutilement sulfureuse. Ce tome 4 allait donc trancher si j'allais ou non continuer à la lire. Finalement, oui ! C'est une bonne surprise, car enfin l'intrigue se recentre sur le secret familial. Une révélation mortifiante est mise à jour : Mio et Jinnai seraient soeur et frère !
Mio choisit de fuir, tandis que Prince Jinnai la poursuit de ses assiduités. Quand le clash arrive enfin, le couple se sépare pour de bon mais cela n'est pas facile.
Réfugiée chez Tomoe, le bon samaritain de son frère, Mio a retrouvé Hinata avec lequel les rapports ne sont pas très nets. Mais Tomoe prétend connaître sa véritable mère et la lui fait rencontrer. Dans le même temps, Mio recroise Jinnai avec qui elle était fâchée. Et comble de tout, une énième révélation fait sensation à la fin du volume !
Qu'on s'en tienne à une histoire de famille et de secret me convient tout à fait ! J'en avais ras-le-bol des liaisons malsaines, des abus sexuels et de l'absence d'affirmation de la jeune fille. Hélas, la frontière reste fragile et on tombe encore facilement dans le glauque. A surveiller.

Panini Manga, 6,80€

Sawako, tome 1

sawakoSawako est victime d'une réputation assez vache qui la fait se sentir seule et misérable. Au lycée, on la traite comme une pestiférée, elle fait peur, avec son teint pâle, ses longs cheveux noirs. Elle rappelle les héroïnes des films d'horreur japonais ! Le garçon le plus populaire, Kazehaya, arrive à décomplexer tout le monde avec son sourire et sa gentillesse. Grâce à lui, la muraille autour de Sawako s'effrite et la jeune fille est émue de reconnaissance.
L'idée n'est pas mauvaise, mais trop lisse et pas assez creusée. On se pose trop de questions, y'a-t-il des prémices amoureux, que ressent Kazehaya pour Sawako, et inversement. Et puis l'histoire traîne un peu la patte, c'est lent. Autre souci, côté dialogues, c'est Hiroshima. On se perd facilement, ce n'est pas très clair.
Petite réserve, donc, pour ce début de série.

Kana, 4,50€

Living in a happy world, tome 1

living1Ce manga ne révolutionnera pas le genre, on y retrouve l'histoire d'amour impossible entre un prof et son élève. Mais leur première rencontre a eu lieu sur les pistes enneigées, Kanae était venue se réfugier pour soigner un coeur brisé et Eiji était son moniteur. Déjà ! Ils ignoraient qu'ils allaient se revoir au lycée, et que toute relation était inenvisageable. En plus, il règne une ambiance particulière dans l'école car un prof a déjà été viré et les rumeurs courent au sujet de Kanae, qui est la petite-fille de l'administrateur, et qui porterait donc la responsabilité de ce renvoi.
Kanae est une princesse, c'est vrai, mais elle semble bouleversée et perdue. Sa vulnérabilité ne laisse pas Eiji indifférent, et bien évidemment on voit très bien que tous deux ont du mal à contenir leurs sentiments.
C'est une série très courte, en deux tomes simplement, de quoi pousser la curiosité jusqu'au bout, car il faut reconnaître que ce shojo est sympathique, pas follement original, un peu trop sage, j'ai envie de dire, mais les dessins sont très beaux.

Soleil Manga, 6,95€   

NB : Pour connaître les précédents tomes des séries présentées ci-dessus, veuillez vous reporter aux tags pour davantage d'infos ! ;o)

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6 mars 2009

Cascades et gaufres à gogo - Maria Parr

« Il se passe toujours plein de choses loufoques quand on a une voisine et une meilleure amie telle que Lena. Mais, de temps à autre, je me dis que ce que je préfère par-dessus tout, ce sont les jours ordinaires. Les jours où il ne se passe rien de particulier, où je mange une tartine de pâté de foie, où Lena et moi on joue au foot, on cherche des crabes, on ne parle de rien d'exceptionnel, bref, ces jours où tout ne part pas en eau de boudin. »

51xhjYbucuL__SS500_Mais les jours ordinaires n'existent définitivement pas quand on a une voisine et une meilleure amie telle que Lena. C'est Trille, le narrateur de neuf ans, qui raconte cette formidable amitié qui donne lieu à des aventures poilantes, étonnantes et pétillantes. A Knert-Mathilde, petite bourgade paumée de Norvège, on a foi en la famille, aux amis, aux traditions et aux bonnes gaufres de mamie bis. Les semaines passent, Trille et Lena ne s'ennuient pas une minute. Ils font les quatre cent coups, chaque chapitre est l'occasion sans cesse renouvellée de rapporter un fait extraordinaire, souvent à l'initiative de Lena, fillette intrépide, qui ne manque pas d'imagination. C'est une frondeuse, habituée à pousser des coudes car c'est la seule fille de la classe. Elle vit aussi seule avec sa maman, et elle aimerait bien un papa pour son anniversaire, mais là ce sont les affaires des grandes personnes, et poser une petite annonce sur la voie publique n'est pas du goût de tout le monde !...

Voici un roman indéniablement drôle, inventif et plein d'entrain. Il sait également être tendre, avec une petite pincée au coeur en cours de lecture. C'est un livre qui parle d'amitié, et des rapports entre génération, du soutien, de la solidarité et de l'entraide. Les bêtises sont importantes, ce qui ne manquera pas de séduire les jeunes lecteurs (dès 9-10 ans), mais le ton de Maria Parr va vous tirer des sourires. C'est frais, c'est spontané, c'est très bon ! 

*****

 

« - Il y a assez d'hommes dans cette maison. Sans oublier Trille, bien sûr, a-t-elle cru bon d'ajouter.
Une précision qui, selon Lena, était la phrase la plus crétine qu'elle ait entendue depuis des lustres.
- Trille n'est pas un homme !
- Je suis quoi alors ?
- T'es un voisin !
Tiens donc, j'ai pensé. Et j'aurais bien aimé qu'elle dise autre chose. Que j'étais un meilleur ami, par exemple.
»

 

 

 

Achevé d'imprimer au clair de lune pour le compte des éditions Thierry Magnier, 2009
180 pages  /  10,50€

Traduit de néo-norvégien par Jean-Baptiste Coursaud

5 mars 2009

A marée basse - En poche ! #22

Voici un roman enfin disponible en poche et que je vous recommande fortement !

A marée basse - Jim Lynch 

51X_2BnNCczcL__SS500_Miles O'Malley, 13 ans, sort souvent de chez lui en secret pour explorer les eaux de la baie de Puget Sound (Washington). Une nuit, à marée basse, il découvre un calmar géant échoué dans la vase, puis, quelques jours plus tard, un ragfish en piteux état. Ces deux découvertes extraordinaires s'accompagnent d'autres phénomènes étranges. Le garçon va avoir bien du mal à gérer sa soudaine popularité. Miles est un gamin banal, qui souffre de sa petite taille et qui dévore les livres parlant de biologie marine. C'est un fan absolu de l'auteur Rachel Carson. Il est aussi fou amoureux de son ancienne babysitter, Angie Stegner, la fille du Juge, qu'il souhaite conquérir grâce à ses histoires. Son meilleur ami s'appelle Phelps, et ensemble il vont vivre un été hors du commun.

Car la presse arrive avec ses gros sabots, mais le garçon a plutôt envie de fuir. Il a d'autres préoccupations en tête, comme le divorce de ses parents, les chutes libres d'Angie, la santé fragile de Florence. Cette dernière est une vieille médium qui perd un peu la boule, elle vit seule dans son bungalow qui sent la mer, elle n'a plus que quelques jours à vivre, et Miles l'aime beaucoup et souhaite l'aider du mieux qu'il peut. Avec son mètre 47 et sa peau rougie par le soleil, Miles aimerait toutefois redevenir un petit garçon anonyme, et non plus ce pseudo Messie qui percevrait les choses et entendrait la mer lui annoncer d'autres faits anormaux. Cet été chargé en événements commence à devenir interminable, c'est trop pour un petit bonhomme !

J'ai adoré ce roman. Dès la première page ouverte, j'ai su, instinctivement, que j'allais aimer et ne plus décrocher. C'est difficile à expliquer, mais il s'est passé un déclic... A marée basse est un roman initiatique, doublé d'une grande profondeur poétique, qui se lit en toute simplicité et avec beaucoup de plaisir. On passe du rire aux larmes tout au long des 360 pages, et on en sort avec un sourire béat tellement la plénitude s'accroche aux mots de Jim Lynch. Ne loupez pas ce beau roman !

(roman lu en mars 2008)

Livre de Poche, 2009 - 350 pages - 6,50€
Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Jean Esch

Éditeur d’origine : Editions des Deux Terres 

4 mars 2009

Dis oui, Ninon - Maud Lethielleux

« A ce moment-là, j'ai une drôle d'impression, une image violente traverse ma tête : je devine qu'Agathe sera riche un jour, quand elle sera une adulte, je la regarde et je la vois en grande, sans son pouce dans la bouche. Je sais qu'elle sera riche et belle et tout comme il faut et qu'elle articulera bien tout ce qu'elle dit. Et moi, en même temps, je me vois aussi, mais c'est une image qui bouge et qui fait du bruit, je danse avec une grande robe rouge, je tourne et derrière moi il y a une roulotte et mes cheveux très longs soufflent les bougies. »

DisouininonNinon est un amour de petite fille, même si elle n'a pas la vie facile. Enfin, ce sont les grands qui le disent, qui l'appellent tout le temps « Mon dieu » et qui lui trouvent aussi la langue bien pendue et les idées délurées. A neuf ans, Ninon a choisi de vivre avec son papa, séparé de Zélie, la maman qui jure qu'elle a perdu son adolescence - deux enfants, un passé compliqué, mais aujourd'hui elle se reconstruit, « elle a des projets » qu'elle partage avec L'autre. Celui-là prend trop de place, et ça dérange les fillettes.

Car un jour, Ninon a pris conscience d'une chose très importante. « Mon papa a besoin de moi et je ne le quitterai plus. » Elle décide de vivre avec lui, de l'aider car Fred est débordant d'idées. Il veut construire une maison, il veut vendre des fromages de chèvre, il veut gratter sa guitare et chanter l'amour. C'est sûr, son papa est le meilleur, c'est lui le plus fort. Les copines de Zélie peuvent soupirer et la plaindre, c'est pas acceptable d'être un type violent, ça ne s'excuse pas, mais Ninon se pose des questions.

A force d'observer son monde et d'imprimer les mots qu'elle écoute, l'enfant se mélange les pinceaux et le tableau dans sa tête ressemble à un Picasso éclatant de couleurs et de vie, mais parfois les plus belles choses cachent aussi les histoires les plus tragiques et les plus tristes. 

« C'est drôle, j'ai l'impression d'avoir grandi tout à coup. Ça fait mal au ventre de grandir, ça fait un noeud tout serré au milieu du ventre, c'est à cause des intestins qui grandissent aussi. C'est très triste de grandir, ça donne envie de pleurer sans larmes. »

Je me sens toute pataude à parler de ce roman, surtout après avoir avalé les mots de Ninon, grande musicienne d'amour, qui possède « le sens des mots et l'intelligence du coeur ». Les adultes pourront penser d'elle ce qu'ils veulent, « il ne faut pas écouter les jaloux ou les frustrés, il faut faire comme on aime ».  Alors souvent le chat se glisse dans la gorge et fait le dos rond pour empêcher les mots. Comme en ce moment. Mais tant pis. Ecoutez Ninon, sa petite voix naïve et touchante, ses problèmes « de disques et de lexique » et son grand cri d'amour pour Fred. C'est beau. C'est l'histoire d'une princesse dans sa cabane, d'une souillon sur goudron et d'une guenon éprise de liberté.

Stock, 2009 - 240 pages - 17,50€

Merci à l'auteur !

Le blog de Maud Lethielleux : http://maudetlesmots.blogspot.com/

d'autres avis :  Lily - Cathulu - Marie - Antigone

 

 

 

 

3 mars 2009

Est-ce ainsi que les femmes meurent ? - Didier Decoin

41wH_Uw867L__SS500_A la base, le meurtre de Kitty Genovese n'est qu'un fait divers parmi d'autres. Nous sommes en mars 1964, dans un quartier paisible de Harlem. Une femme a été tuée. La police a rapidement arrêté le coupable, lequel est passé aux aveux. Et pourtant l'affaire reste lourde et gênante. En effet, un point a été soulevé. La jeune femme a été poignardée à mort, sous les yeux de ses voisins. Son martyr a duré plus de trente minutes, personne n'est intervenue dans l'intervalle.
Durant l'enquête, ils sont trente-huit à témoigner des cris, des appels au secours entendus, du suspect aperçu sur la scène du crime, du calvaire de la jeune Kitty. Un journaliste du NY Times s'interroge, trente-huit témoins et une passivité commune, comment est-ce possible ?
L'affaire secoue l'Amérique. Plus que l'horreur suscitée par le meurtrier pervers et nécrophile, c'est bien l'impassibilité des habitants d'Austin Street qui provoque l'incompréhension et la révolte. La presse va se jeter sur eux, ce sont des gens comme vous et moi, ils sont respectables et respectueux de la loi. Leur silence nous fait tomber des nues.
L'affaire a eu des retombées, c'est devenu un cas d'école, car on parle désormais du syndrome Kitty Genovese. Il s'agit de la diffusion de la responsabilité, plus les témoins sont nombreux et moins ils se manifestent pour porter secours, chacun pensant que l'autre va bouger le petit doigt.

Comme le souligne l'éditeur, le roman de Didier Decoin se lit dans un frisson. Ce sont plus de 200 pages glaçantes, rapportées avec un sens du détail quasi chirurgical par le narrateur, Nathan Koschel, un voisin qui n'était pas présent ce soir-là. « Sommes-nous curieux jusqu'à l'impudence, jusqu'à l'irrespect ? » Une part de ressenti face à cette lecture me pousse à répondre positivement.
J'ai été un peu dégoûtée par ce livre, que je trouve trop froid, trop dérangeant, trop scandaleux. Il bouleverse, il force à se remettre en question, à se demander qu'aurions-nous fait à la place. Car bientôt, à lire cette histoire affolante, le sentiment de culpabilité se déplace. Il y a le monstre sanguinaire et sans état d'âme, qui trouve sa place toute justifiée à la barre des accusés, mais on sent que la justice trébuche, a envie de marquer le coup. C'est toute une opinion publique qui s'émeut, qui ne comprend pas.   
Un roman terrible, pénible et qui met mal à l'aise.

Grasset, 2009 - 227 pages - 17,90€

l'avis de Jules

3 mars 2009

Tu devrais voir quelqu'un - Emmanuelle Urien

41eYAzyiDKL__SS500_Sarah, trente-quatre ans, célibataire, a une passion : l'écriture. Mais jusqu'à présent ses écrits sont raillés, détestés, jetés et cachés. Personne ne peut juger. Et puis un matin, elle se réveille et trouve un homme, assis, immobile, chez elle. Il ne parle pas. Il porte un chapeau et un complet usé. Qui est-il ?

Personnage à la recherche de son auteur ! Voici un peu comment résumer ce livre impossible à raconter. Avec ce premier roman, Emmanuelle Urien (qui n'avait publié que des nouvelles) s'essaie à un exercice difficile, celui de la création littéraire. Le résultat donne une lecture étrange, où la folie et la violence se donnent la main. L'intrigue est brillante et sordide à la fois, l'humour grinçant, et la fin totalement inattendue. Le lecteur est manipulé, mais par qui, c'est une question qu'on se pose longtemps.

(version courte) 

Gallimard, 2009 - 166 pages - 15,90€

le non-blog d'emmanuelle urien : http://www.emmanuelle-urien.org/Tantpisjelaisse/

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