06/05/09

Un hiver avec Baudelaire ~ Harold Cobert

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C'est l'histoire d'un homme qui vient de divorcer, perd son logement et son boulot, ne voit plus sa petite fille et finit par se retrouver à la rue. Un résumé qui ne donne pas du tout envie, je le conçois, dans un climat social déjà frileux, c'est normal d'avoir besoin de lire pour se divertir ou chasser les idées noires.
Et pourtant ce serait dommage, vraiment dommage de passer à côté. Il ne s'agit pas du roman de l'année, c'est simplement un rendez-vous émouvant. Très émouvant. Qu'est-ce que j'ai pu pleurer, du début à la fin, je n'arrêtais plus, mais je ne pouvais pas reposer le livre ni le refermer, c'était comme si j'allais tourner le dos au personnage, le laisser dans sa galère, et ça me fendait le coeur.
Donc, gorge nouée et larmes aux yeux, j'ai suivi la descente en enfer de Philippe, qu'une rencontre va permettre de sortir la tête de l'eau. Un jour il croise Baudelaire, un chien au pelage rongé et irrégulier, et grâce à lui le parcours de Philippe va se teinter de jolies couleurs, s'élever pour toucher quelques étincelles de bonheur.
Car c'est un roman sur l'espoir, qui déborde de combativité et de courage. Il plonge sans fard dans le quotidien des plus démunis, en mêlant romanesque et vérité sociale, poésie et âpreté. C'est vraiment triste, cela vous rappelle les histoires de tous les jours, l'équilibre précaire sur lequel repose nos petites vies. Mais heureusement l'histoire montre de belles, belles choses aussi, des gens extraordinaires et la conviction que le chien reste le meilleur ami de l'homme (j'ai d'ailleurs souvent pensé à
Far Ouest le roman de Fanny Brucker).
J'ai beaucoup aimé, même si cela m'a fait énormément pleurer.
Avec un petit goût de boulettes de viande, de conte pour enfants avant de s'endormir et de Charles Baudelaire, car tout poète est immortel.

Editions Héloïse d'Ormesson, 2009 - 270 pages - 19€

La couverture est splendide !

Il faut lire ou relire Le Spleen de Paris ... dont est extrait ce passage intitulé Les bons chiens (en épigraphe du roman de Harold Cobert):

   Je chante le chien crotté, le chien pauvre, le chien sans domicile, le chien flâneur, le chien saltimbanque, le chien dont l'instinct, comme celui du pauvre, du bohémien et de l'histrion, est merveilleusement aiguillonné par la nécessité, cette si bonne mère, cette vraie patronne des intelligences!
   Je chante les chiens calamiteux, soit ceux qui errent, solitaires, dans les ravines sinueuses des immenses villes, soit ceux qui ont dit à l'homme abandonné, avec des yeux clignotants et spirituels "Prends-moi avec toi, et de nos deux misères nous ferons peut-être une espèce de bonheur!"2463420849_14f8d898e7


La fée coquillette et le croco-baigneur

Par Didier Lévy et Benjamin Chaud

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J'ai dans le coeur et la tête une comptine, qui dit ceci :

Ah les crocrocro, les crocrocro, les crocodiles
sur les bords du Nil ils sont partis n'en parlons plus
Ah les crocrocro, les crocrocro, les crocodiles
sur les bords du Nil ils sont partis tout est fini

(pour vous la rappeler, cliquez ici)

Je n'aime pas les crocodiles, j'ai été traumatisée quand j'étais petite en regardant les films de Tarzan avec Johnny Weissmuller, il y avait toujours ces vilaines bestioles qui filaient vers un radeau en détresse et croquaient un petit africain, ou s'il survivait celui-ci finissait victime d'un gorille ou d'un lion, c'était récurrent dans Tarzan !

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Bon heureusement dans la Fée Coquillette, nous sommes loin des images sanglantes et tortionnaires ! ;o)

Notre croco a l'oeil sympathique, la gueule fermée et la queue basse ! Son dilemme : il ne sait pas nager, il a peur de l'eau et il ne veut pas que ses camarades l'apprennent. Serviable et attentionnée, la fée coquillette compatit et lui offre un super pédalo rutilant et technique, mais le croco se fâche. Il VEUT apprendre à nager, comment faire ? La fée coquillette non plus ne sait pas. Serait-ce sa première colle dans sa jeune carrière ?

Solution immédiate : se rendre dans la Grande Bibliothèque de la Jungle. Emprunter un manuel de natation. S'exercer sur un tabouret. (Au diable le ridicule !) Suivre à la lettre les consignes. Mais peu à peu toutes sortes de bestioles viennent profiter du spectacle, pouffent et ricanent sans se retenir. Bien entendu le crocodile s'agace. Il peste et il menace. Vous croyez que ça fait peur un croco avec un bonnet de bain sur la tête ? Non.

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Imperturbable fée Coquillette...

L'entraînement va se poursuivre, on rigole toujours autant. Le crocodile, cette immonde créature qui d'habitude sème la terreur, devient le point de mire des petites animaux de la jungle qui s'en donnent à coeur joie. Vengeance, vengeance. Moi aussi, j'ai bien ri. (Je me venge de mes longues années de terreur !) ;o)  Le croco patauge dans une bassine, il a sorti tout l'attirail (bouée, frite, brassards) et la semaine passe, toujours aucun résultat. C'est un gros nul, nous sommes d'accord. La fée coquillette est prête à jeter l'éponge, puis pense qu'un meilleur professeur pourrait aider le croco qui a peur de l'eau. La rencontre est explosive : le crapaud a peur du croco ! La fée coquillette commet une bourde du tonnerre, et là ...

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Il faut découvrir les albums de la fée Coquillette, c'est bourré de couleurs, les couvertures ont des petites paillettes et des étoiles (attraction fatale pour certaines demoiselles !) et les aventures ne manquent ni d'humour ni de rencontres étonnantes. Il faut regarder les détails, surtout la trombine de la fée coquillette, ça vaut le détour !

* Albin Michel jeunesse, 2009 / 12€ *

l'avis de gaëlle

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La fée coquillette figure parmi les personnages fétiches de la maison, au même titre que Pomelo, Rita et Machin, l'inspecteur Lapou, Apolline et M. Munroe, Bogueugueu, Oscar et Arabella, et Zoé tout court ... C'est un cercle très prisé. Pour s'y inscrire, merci de déposer les demandes et de prendre patience.

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