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Chez Clarabel
24 mai 2009

mangamaniac #4

Rockin'heaven, tome 1 ~ mayu sakai

rockin_heaven1Serait-elle idiote, Sawa, quinze ans ? Elle entre dans un lycée dont elle ignore tout, si ce n'est que le costume est seyant et lui plaît énormément. Voilà le critère de son choix. C'est en pénétrant dans sa classe 1G qu'elle découvre être la seule fille, car ce lycée vient à peine d'ouvrir ses portes à la gente féminine. Son arrivée fait sensation, mais cette classe se révèle brouillonne, bruyante, passable. La jeune fille hausse le ton pour ramener l'ordre, ce qui ne plaît pas à une bande de cinq garçons, des leaders insolents et sûrs d'eux, avec en tête Ran, le fils du principal. Ils vont lui mener la vie difficile, mais Sawa s'accroche car elle veut à tout prix se créer des bons souvenirs de sa scolarité. Et petit à petit elle arrive à mettre les garçons dans sa poche, à tel point que Ran se révèle sous un autre jour, il n'est pas si mauvais bougre qu'il voudrait faire croire, il semblerait plutôt qu'il se protège derrière sa carapace de dur à cuir.
Encore une fois ce n'est pas une histoire qui se distingue par son originalité, mais c'est une réussite si l'on attend de l'humour, de la répartie, quelques piques savoureuses, des personnages charmants, avec du tempérament, une héroïne sincère, pas du tout agaçante, avec de l'énergie à revendre. C'est frais, c'est divertissant, ça fait du bien et je n'en demande pas davantage. En plus les dessins sont bien travaillés, très agréables à regarder.

Panini manga, 2009 / 6,95€

Les tomes 2 et 3 sont également très intéressants, ils confirment la belle lancée du début. Toutefois j'ai été surprise par la tournure que prend l'histoire dans le troisième volume, alors que le couple se lance enfin dans de grandes déclarations (pas enflammées... il ne faut pas rêver !). On découvre, comme un cheveu sur la soupe, le désarroi d'Akira, l'amie de Sawa, qui était jusque-là un personnage secondaire. Cela prend une place étonnamment importante et qui traîne en longueur, je me suis sentie un peu frustrée parce qu'au même moment l'intrigue amoureuse décollait enfin ! Mais peut-être le sous-titre de la série, Premiers émois amoureux, prend enfin toute sa signification, cette série n'évoquerait pas que les amourettes, mais aussi l'amitié, l'abandon, la trahison, la perte de confiance en soi. Et j'en passe.
A suivre, donc.

J'ai donc lu le tome 4 et j'ai drôlement aimé ! L'intrigue se resserre autour du couple, Sawa et Ran vont s'afficher en public, affronter quelques jaloux et peut-être l'arrivée du nouvel élève dans leur classe va relancer leur relation que la jeune fille trouve étrangement trop plan-plan. Plus de passion au prochain tome ? J'attends de le découvrir avec impatience.

Rhaaa, non ! Les tomes 5 & 6 partent un peu dans tous les sens. Qu'est-ce qui arrive à Ran ? Le garçon est devenu fuyant, il évite Sawa, et son comportement est inquiétant, en plus d'être bizarre. D'ailleurs, l'inévitable arrive et l'avenir de notre petit couple est compromis. Hmm, ce retournement de situation me semble quelque peu inapproprié, car inattendu. Il ne m'était pas apparu que Ran était un garçon à multiples facettes, bouh c'est frustrant ! Pourquoi il se complique la vie ? Qu'est-ce qu'on a loupé comme chapitre de sa vie ? Que cache-t-il ? Pourquoi il ne veut plus être avec Sawa ? Han, c'est pas juste !

*****

otomen1Au chapitre des déceptions, je vais tout de même évoquer Otomen. Je n'ai lu que le premier tome, c'est assez pour me dire que cette série n'est pas pour moi. J'ai longtemps hésité à la lire, l'histoire ne m'attirait pas plus que ça. Et puis j'ai finalement tenté, sans grande conviction. Résultat, ce fut passablement lassant... Oui, je me suis ennuyée tout du long à force de lire et relire toute l'insistance sur l'ambiguité du garçon, viril en apparence, alors qu'il est doux comme un agneau et fond comme du beurre au soleil dès qu'il est  amoureux. Le personnage central aime les trucs de fille, la cuisine, coudre, lire des shojô, acheter des bricoles très mignonnes... Et pourtant il doit refouler sa part féminine, car son propre père a quitté le foyer pour assouvir son désir d'être une femme. Pour chasser ce passé traumatisant, Asuka veut absolument s'affirmer, être un mâle, un vrai, mais son coeur palpite pour la jolie Ryo, laquelle se révèle un vrai garçon manqué, d'où les grandes complications à l'horizon (refouler sa véritable nature, paraître masculin jusqu'au bout des orteils, assumer son vrai moi et conjuguer avec la rage d'un père encore plus archaïque, lui montrer qu'il est un dur mais qu'il cuisine comme une fée du logis...). Bref, tout ceci devient trop cliché à la longue, selon la façon de représenter le sexe modèle par exemple. Et cela a eu raison de ma patience, tant pis.  (Delcourt, 6,25€)

special_aJ'ai également été déçue par Special A (qui est en fait une classe réservée à l'élite et regroupe donc les meilleurs élèves de l'établissement scolaire). Kei est premier de sa promotion, talonné par Hikari, qui ne vit que pour la gagne et son désir de battre Kei depuis son enfance. Voilà toute l'histoire, qui a tendance à se répéter, avec des situations où sont mis face à face les deux rivaux, on sent toutefois que le garçon n'est pas insensible à la demoiselle, mais celle-ci est bien aveugle, ou prend la mouche trop facilement. C'est du tout cuit, du déjà vu... mais c'est un peu fatigant à suivre. Quelques situations sont particulièrement burlesques, comme la jalousie d'une fille amoureuse de Kei qui arrache un arbre ou défonce les portes sur son passage pour manifester son mécontentement. C'est dire le niveau de la série ! De l'humour, ok. De la répétition et des exagérations, surtout !  (Tonkam, 6,25€)

*****

Beauty, tome 1 ~ aya oda

beauty1Sur le papier, l'histoire peut paraître bien étrange : Makoto est une jeune fille qui a pour phobie de ne pas supporter la beauté. Elle en attrape des nausées ! Son arrivée au lycée va lui apporter une énorme déconvenue, car elle est dans la ligne de mire du président d'un club élitiste, le club de la beauté ! Yo est tombé fou amoureux d'elle, il est prêt à tout pour qu'elle succombe à son charme. Cependant, la demoiselle est également de plus en plus proche du jeune frère, Mutsu, lequel cultive un tempérament belliqueux et volcanique. Mais vraiment chaud bouillant. Toutefois, Makoto est persuadée qu'il cache son jeu, et - bien entendu - elle découvre qu'elle aurait un penchant pour lui.
Ce qui m'agace, dans le fond, ce sont les traits exarcerbés des personnages pour montrer leur caractère, leurs émotions. Tout est excessif, donc finalement ça fatigue vite. L'histoire est plaisante, drôle, ridicule aussi. C'est agréable à lire, mais ce n'est pas une révélation non plus.

Panini manga, 2008 / 6,80€

beauty17

*****

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24 mai 2009

La coquetterie du malheur ~ Nata Minor

coquetterie_du_malheurUne femme tente de trouver son chemin dans le dédale d'une nécropole et se tord les chevilles en escaladant les pavés inégaux avec ses talons hauts. Qui est-elle ? Que veut-elle ? Cette promenade dans le cimetière éveille en elle des souvenirs, son enfance et son arrivée en Europe, son départ de Russie, ses origines oubliées, son père brillant, sa mère neurasthénique, sa grand-mère gourmande, et les visiteurs qui tambourinent à la porte, les blouses blanches qui emportent sa mère, les enfants dans les parcs qui s'esclaffent en écoutant son accent, toutes les glaces à la vanille avalées pour suivre l'exemple de sa grand-mère, qui aimait aussi s'allonger dans le canapé pour lire des romans français, le porte-monnaie de la ménagère et les virées chez guerlain...
Un roman court, très agréable à lire, servi d'une langue élégante et généreuse, pleine de vie, avec une histoire teintée des couleurs de l'enfance, pas vraiment nostalgique... Le texte se perd un peu dans ces chassés-croisés entre le passé et le présent, au cours duquel la narratrice fait une rencontre. Une ancienne danseuse, Anna, devenue boiteuse, lui confie un manuscrit rédigé en cyrillique. Qui, pourquoi, où va-t-on ?
Une lecture étrange, pleine de charme, mais qui nous conduit nulle part. J'ai bien aimé, mais sans comprendre pourquoi.

Grasset, 2009 - 106 pages - 11€

Nata Minor est également l'auteur de La Partie de Dames, un roman que j'ai lu il y a très longtemps (en 2003 ou 2004). On peut lire ici l'avis de Cathe sur Zazieweb.

En couverture, il s'agit bien du portrait de l'auteur enfant (archives de l'auteur).

22 mai 2009

B.O.D.Y. ~ Ao Mimori

Un coup de coeur, ou presque... pour cette série qui a fait son entrée en France l'année dernière, en février 2008. On y rencontre Sakura, une jeune fille dynamique et fofolle, qui est amoureuse de Fuji parce qu'il a un look sérieux, avec ses lunettes, son cartable bien rempli et sa discrétion. Ses copines la charrient, mais Sakura s'en moque. Après l'école, elle se surprend à suivre le garçon qu'elle aperçoit en compagnie de voyous, puis en train d'embrasser une jeune femme qui s'est jetée à son cou. Sakura met aussitôt les deux pieds dans le plat et intervient en s'imaginant que Fuji a besoin d'aide. Hilare, le garçon lui apprend qu'il est en train de faire son job. C'est un hôte, il est payé pour escorter des femmes. Sakura tombe des nues et prend la mouche. Mais le charme de la demoiselle semble avoir agi, car Fuji lui fait une déclaration empressée. La jeune fille est bien évidemment abasourdie et l'envoie paître. On comprend que Sakura reste méfiante, un expert en séduction n'a aucun mal à entuber une lycéenne de seize ans, inexpérimentée et naïve comme elle ! 

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Les débuts de la série sont savoureux, plus Fuji insiste et plus Sakura s'emporte, mais dans le fond la jeune fille commence à s'amouracher et cela ne tient plus qu'à un fil avant qu'elle ne tombe dans ses bras. Et d'ailleurs, le garçon est vraiment sérieux. Dans le premier tome, il apparaît espiègle et effronté, c'est assez pour offrir quelques bonnes scènes rigolotes. Ok, je reconnais, c'est puéril mais j'aime bien. Par la suite, le couple va cesser de se chercher des poux dans la tête parce que le boulot de Fuji va s'immiscer entre eux. Entre alors le patron de cette boîte d'escort-boys, un type vénal et immonde, qui refuse de lâcher la poule aux oeufs d'or. Avant cela, il y avait déjà eu le kidnapping de Sakura orchestré par une femme qui était folle amoureuse de Fuji et voulait le récupérer à tout prix. Puis c'est l'arrivée d'un lycéen qui exerce dans le plus grand secret la même profession que Fuji, mais qui a des attitudes louches. Il va s'amuser à sortir avec une copine de Sakura, or celle-ci est intimement convaincue qu'il cherche à se venger (c'est une histoire un peu longue, j'ai trouvé, mais la fin offre un rebondissement très intéressant !).

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Ce nouvel individu va apporter un peu de piment dans la relation entre Sakura et Fuji. Tant mieux ! Ce n'est pas qu'on commence à s'ennuyer, mais j'ai remarqué que la mangaka avait une fâcheuse tendance à esquiver tout rapport à l'érotisme, pour privilégier le romantisme. Effectivement tout est très mignon, adorable, craquant entre Sakura et Fuji, mais c'est aussi très chaste. Cela peut paraître contradictoire avec l'idée du début : Fuji est un hôte, pardi, il monnaie son corps pour de l'argent. C'est bizarre, mais pas bien grave non plus... ça me plaît aussi ! ^_^ Pour l'instant j'ai donc lu les 5 tomes (une commande tarde à arriver, elle passe par tombouctou, ce n'est pas possible de souffrir pareil délai !?!). Des questions arrivent, avec un peu plus d'action et de rebondissements. Le couple va-t-il résister à cette nouvelle tempête ? Les secrets et les mensonges auront-ils une conséquence sur leur relation future ? Et que penser du baiser volé ??? Han-han. J'aime beaucoup cette série, les dessins sont jolis, les personnalités intéressantes, l'histoire est simple et banale, mais si vous aimez l'amour romantique, ou pas seulement, vous serez quittes pour un sourire béat. Comme moi.   

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body1La série est éditée en français chez Panini Manga, 1ère publication en février 2008. Actuellement 8 tomes sont disponibles, la série est en cours au Japon.
6,80€ le volume.

 

 

 

21 mai 2009

Quand on me saoule d’imposture ou d’amnésie...

Je n'aime pas particulièrement la musique de Calogero, et même sa dernière chanson m'était un peu passée par-dessus la tête, et puis il a fallu que j'écoute les paroles et là... je suis tombée en amour. J'ai écouté l'album, pas trop ma tasse de thé, nous en resterons donc sur cette rencontre. Unique. Belle. Emouvante.

Quand tout s’abîme, quand même nos rêves fuient
Il ne reste qu’une île, un port, un parti
On n’est riche que de ses amis
C’est dit

cestdit

* paroles signées par goldman

20 mai 2009

Mon beau-père est un agent secret ~ Sophie Laroche

beau_pereLe beau-père d'Olivier est un agent secret. Le garçon l'a en fait deviné en surprenant une conversation téléphonique de sa mère, qui chuchotait des mots comme agent, entretien, mission et secret.
Avec son meilleur ami Rémi, le garçon va mener sa petite enquête. Les premiers constats sont décevants : l'homme paraît bien banal. Il s'appelle Marc, porte des jeans et un tee-shirt, roule en Clio. Son beau-père n'est pas un agent secret comme on en voit au cinéma.
Olivier et Rémi poussent toujours plus loin leur investigation, se prêtent au jeu de la filature, du camouflage et des messages codés. On se croirait dans un vrai film d'espionnage, sauf que la réalité, elle, est moins glamour et plus terre à terre.
Mais ça a le mérite d'être drôle, bien troussé, avec des réflexions qui font sourire, ma fille s'est exclamée de joie en découvrant les remarques du jeune narrateur, sauf à un moment, je cite : « comme on n'est pas des filles, on ne s'est pas attardés plus longtemps dans le sentimental ». Un sursaut féministe précoce, que voulez-vous !?
Un texte fluide, agréable à parcourir, qui se destine pour les 7-9 ans. Avec des illustrations en accord avec le ton comique de l'histoire.

Editions MiC_MaC, coll. Même pas cap' - 2009 - 50 pages - 5,50€
Illustrations par Loïc Méhée

A écouter : James Bataille  ^_^

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20 mai 2009

^Japan Ai ^

En japonais, AI signifie AMOUR et si vous aimez le Japon, soyez prêts à plonger tête la première dans le monde incroyable de la pop-culture japonaise ! (C'est pour moi !!!!)

japan_ai

Un bonheur, cet ouvrage ! Moi qui suis une passionnée de manga, d'animation et de jeux vidéos, j'étais sûre de me retrouver dans le carnet de voyage de cette américaine, Aimee, qui est invitée à se rendre au Japon par la société Volks, laquelle commercialise la poupée Super Dollfie. La jeune femme est une passionnée, une vraie, elle écrit des articles pour Haute Doll Magazine et gère une site anglophone concernant ces poupées articulées asiatiques.
Elle part donc au Japon avec deux copines, en prévoyant une escapade de Kyoto à Tokyo, avec des séances de shopping, des visites de temples, un séjour aux sources d'eau chaude, une comédie musicale, du shopping, encore du shopping, et s'habiller en geisha, devenir une cosplay émérite, se rendre dans des bars louches, manger du curry, beaucoup de curry... bref vivre à fond les clichés qui nous nourrissent lorsqu'on se gave trop de culture japonaise via le manga et l'animé... :o))

J'ai trouvé que cet ouvrage se destinait davantage à un public féminin, davantage encore à des amateurs du Japon (tendance pop-culture). Ceci n'est pas un ouvrage sérieux, dans le sens strict. Il y a de bonnes informations, des anecdotes rigolotes, c'est idéal pour donner envie (et ça marche, car j'ai décidé de jouer au loto pour me payer un petit voyage...).

aimeemajorjapanai C'est un peu moi... crevant d'envie d'y aller là tout de suite maintenant.

Et ça ce sont les fameuses poupées Super Dollfie (elles font peur, non ?)....superdollfie

*****

Il y a possibilité de lire des extraits : ICI en anglais et ICI en français.

le blog d'Aimee Major Steinberger :
http://aimeekitty.livejournal.com/

Le livre est édité en français par Taifu Comics, 2009 - 14,95€

d'autres pistes de lecture :

tonkyo_sanpo     apprenti_japonais

(des infos en cliquant sur les images)

 

19 mai 2009

Rose, sainte-nitouche ~ Mary Wesley

L'an dernier, en 2008, les éditions Héloïse d'Ormesson annonçaient leur intention de republier les romans de Mary Wesley, injustement rangés dans des placards et rendus indisponibles sauf sur le marché de l'occasion, en remettant donc au goût du jour La pelouse de camomille (bientôt repris en poche, en juin).
Promesse tenue avec la parution, en 2009, du roman : Rose, sainte-nitouche (je n'aime pas du tout ce titre ! préfèrez l'original : Not that sort of girl).

rose_sainte_nitouche

Rose vient de perdre son époux, Ned Peel. Inutile de perdre son temps à pleurer sur son sort, elle boucle aussitôt ses valises et part se réfugier dans un hôtel pour ressasser les cinquante années écoulées auprès de son défunt mari. Bien sûr, elle avait tout pour être heureuse : la richesse, le confort, la sécurité, l'amour. Et pourtant son coeur battait pour un autre.
Allongée sur son lit, livrée à la solitude, elle se rappelle donc Rose Freeling, une jeune fille naïve, prude et quelconque, qui était venue chez des amis pour jouer au tennis, en fait pour rencontrer d'autres jeunes gens issus de la bonne société. C'est ce jour-là qu'elle croise pour la première fois Mylo Cooper, alors précepteur du fils de famille. Son destin se lie également à Ned Peel, héritier du majestueux domaine de Stepe, et aux jumeaux Thornby, Emily et Nicholas, deux redoutables rapaces aux dents longues.
Poussée par ses parents, snobs et méprisants, Rose se fiance à Ned et renonce à son grand amour. Mais ceci n'est qu'un début, car notre joli monde évolue dans une drôle d'époque. La guerre éclate. Les alliances sont conclues en quatrième vitesse, les séparations se suivent, les secrets naissent, des liaisons dangereuses se nouent.

L'histoire n'est pas très originale et pourrait rappeler la trame aperçue dans La pelouse de camomille. On retrouve un groupe de personnes, des amis, des connaissances, un microcosme de cette société anglaise atypique, bariolée et guindée, les remaniements irréfléchis qu'entraîne la guerre avec ses années de privation, comme un tourbillon qui s'abat sur tous, pressés subitement de vivre et d'aimer, sans le souci de la bienséance. Au centre, Rose a la réputation d'être douce et effacée, pas ce genre de fille à avoir des soucis, à tromper son mari, à butiner allègrement, si ce n'est dans son jardin. Et pourtant...
Mary Wesley nous offre un roman savoureux, qui s'ingurgite avec délectation. Les dialogues sont piquants, le rythme est sans cesse enlevé, avec des scènes à l'humour irrésistible, comme la nuit de noces ou le rendez-vous dans un petit hôtel miteux en bord de mer. C'est espiègle, légèrement insolent et délicieusement ironique. Les personnages ont beaucoup d'allure, ils sont chics, insouciants, arrogants, mondains, baroudeurs, raffinés ou prétentieux. On adore les détester, le couple Thornby en tête.
Mary Wesley se joue des modes et des conventions, elle montre dans ses romans qu'il ne faut jamais juger sur les simples apparences, révélant aussi son attachement pour des personnages immoraux ou qui agissent comme tel. C'est caustique et adorable, « une dragée au poivre » nous annonce-t-on en couverture.

C'est à l'âge de soixante-dix ans que Mary Wesley publie son premier roman, entamant ainsi une carrière aussi féconde que tardive. Elle est décédée en 2002.

extrait :

- J'ai beaucoup d'affection pour toi, Ned, dit-elle tristement.
- Et moi je t'aime.
- J'ai dit beaucoup d'affection, je n'ai pas parlé d'amour.
La voix de Rose se faisait coupante.
- Je t'ai entendue. C'est important d'avoir de l'affection pour la personne qu'on aime. Moi, je t'aime et j'ai de l'affection pour toi, mon chou.
Rose inspira profondément, puis lâcha précipitamment :
- Je sais que c'est idiot, je sais que j'aurais dû te le dire plus tôt, mais je ne supporte pas qu'on m'appelle mon chou, Ned, ça me rend malade.
 

Editions Héloïse d'Ormesson, 2009 - 464 pages - 22€
traduit de l'anglais par Michèle Albaret

Le présent roman a fait l'objet d'une première publication aux éditions Flammarion en 1990.wesley_mary

 

18 mai 2009

Une (irrésistible) envie de dire oui ~ Meg Cabot

une_envie_de_dire_ouiToujours la même recette gagnante : Heather Wells, ex-lolita star de la pop, ruinée par ses parents, reconvertie dans une vie plus sage et rangée, exit le fiancé volage, désormais notre héroïne fétiche promène son chien, est hébergée par le frère de son ex, a pris quelques kilos superflus, griffonne des textes de chansons en toute discrétion, et gagne sa croûte en travaillant à Fischer Hall où depuis quelques mois les meurtres se suivent et ne se ressemblent pas. La résidence a gagné le titre peu honorable de Dortoir de la Mort, et la réputation se confirme quand Owen Veatch, le nouveau boss, s'effondre en buvant son café. La police est toujours aussi peu efficace, Heather y met son grain de sel, chaperonnée par Cooper Cartwright, son bon samaritain, détective privé de son état, et très, très sexy. Heather a le béguin mais le type a décliné ses avances pour des raisons tordues mais justifiées (cf. le tome 2), du coup notre héroïne vit une autre histoire d'amour... avec Tad, son prof de maths rencontré depuis peu, qui aime le footing et la nourriture bio. Mais cette relation pourrait bien être le déclic pour d'autres révélations, surtout lorsque Tad, affublé d'une horrible queue de cheval blonde, beurk, s'apprête à lui faire sa demande. Quelle demande ?!
Pour l'enquête policière, on repassera. Ce n'est pas ce qui franchement retient l'attention, mais intéressons-nous davantage aux rapports entre Heather et les hommes de sa vie. C'est irrésistible, romantique et craquant. J'ai cru comprendre que ce livre bouclait la série avec Heather Wells comme héroïne, d'un côté c'est dommage, juste au moment où ça décollait enfin chez notre couple fétiche, mais d'un autre côté toutes les bonnes choses ont une fin, il faut savoir dire stop pour éviter de tomber dans les répétitions saoulantes. Et puis on a fait le tour, maintenant on devine l'avenir.
Voici tout à fait le genre de lecture dénuée de matière grise, mais qu'est-ce que ça fait du bien aussi ! A considérer comme une lecture-pansement, ou une lecture pour la détente, pour se faire plaisir, pour Meg Cabot aussi, un auteur dont l'actualité se renouvelle sans cesse, n'hésitez pas : les options ont le champ large ! 
Et ma foi, cette couverture est tout de même délicieusement kitsch !

Albin Michel, coll. Wiz, 2009 - 318 pages - 13,50€
traduit de l'anglais (USA) par Florence Schneider

Pour retrouver Heather Wells : 

18 mai 2009

Bleu Cauchemar ~ Laurie Faria Stolarz

Côté face, Lucy est une étudiante jolie, intelligente, entourée d'amis, amoureuse en secret du petit copain de sa meilleure amie. Côté pile, Lucy possède un don particulier : elle fait des rêves prémonitoires. En fait, ce sont des cauchemars qui s'accompagnent par des manifestations étranges sur son corps (dans ce premier tome, on découvre par exemple qu'elle fait pipi au lit !). Lucy maîtrise très mal son don, elle se sent aussi responsable de n'avoir pu sauver une jeune fille quelques années plus tôt, parce qu'elle n'avait pas su interpréter ses rêves correctement. Il lui faut donc à tout prix comprendre ce que ses cauchemars tentent de lui expliquer, et sauver sa meilleure amie Drea qui serait en danger de mort.  

bleu_cauchemar

Cela peut paraître bizarre, mais en fait je ne sais pas quoi penser sur ce livre ! J'ai peiné à entrer dans l'histoire, à comprendre tout le schmilblick, à suivre l'héroïne et ses pratiques de magie, à ne pas trop me focaliser sur le détail du pipi au lit, mais l'allusion revient trop souvent pour faire comme si cela ne comptait pas, et franchement ça en devient gênant. 
Sans quoi, le roman se lit sans déplaisir. L'histoire est vraiment flippante et mystérieuse (impossible de deviner l'identité du détraqué). Cela fait penser aux teen-movies avec un groupe de jeunes insouciants, lorqu'un malade cherche à semer la panique, l'héroïne s'improvise enquêtrice prête à sauver le monde tandis que l'ennemi gagne du terrain et que tous paraissent plus suspects les uns que les autres. Ce n'est peut-être pas un hasard si l'auteur saupoudre son récit d'une bonne multitude de références dignes de ce nom.

C'est le premier livre d'une série de quatre tomes - le suivant est déjà annoncé (Blanc Fantôme) grâce à un extrait en fin de roman. Je compte le lire car je suis curieuse de connaître la tournure des événements.

Albin Michel, coll. Wiz, 2009 - 315 pages - 13€
traduit de l'anglais (USA) par Valérie Le Plouhinec

le site de l'auteur : http://www.lauriestolarz.com/

17 mai 2009

Beignets de tomates vertes ~ Fannie Flagg

Je suis comme Evelyn Couch, l'un des personnages de ce savoureux roman, face à ce plaisir de lecture : « il lui suffisait de fermer les yeux et d'écouter la voix de Mrs Threadgoode. Si elle respirait profondément et concentrait son attention, elle parvenait à se projeter dans le petit monde de Whistle Stop. Elle entrait dans le salon de coiffure d'Opal, avait même l'impression de sentir l'eau chaude du shampooing. Puis elle rendait une petite visite à Dot Weems derrière son guichet à la poste, avant d'aller au café retrouver Stump, Ruth et Idgie. Elle commandait à déjeuner, et Wilbur Weems et Grady Kilgore venaient la saluer. Sipsey et Onzell lui adressaient de grands sourires, et elle entendait la musique dans la cuisine. Tout le monde prenait des nouvelles, le soleil brillait toujours et il y avait toujours un lendemain... »

beignets_tomates_vertes

Cela se passe comme ça, dans le roman de Fannie Flagg. On plonge dans le Sud des années 30, en pleine ségrégation raciale et dépression économique, pour atterrir aux années 80, à la maison de retraite de Rose Terrace où Ninny Threadgoode et Evelyn Couch se retrouvent pour parler du bon vieux temps, en mangeant quelques sucreries.
Whistle Stop, Alabama. Cette petite communauté reprend vie, les personnages s'animent devant nos yeux, le café de Ruth et Idgie ouvrent ses portes, on y mange des oeufs aux plat, du gruau de maïs, des petits pains au lait, du bacon, de la saucisse, du jambon à la sauce piquante, du poulet frit, des côtes de porc en sauce, des gombos, des petits navets frits, des patates douces braisées, des haricots blancs et des beignets de tomates vertes.
Je ne vous raconte pas le bonheur de suivre cette brochette d'hommes et de femmes aux vies simples et ordinaires, et pourtant si palpitantes. C'est une vraie histoire qui se dessine sous nos yeux, avec ses drames, ses éclats de rire, ses passions amoureuses. Je dis ça en toute innocence, mais c'est très difficile, à la fin, de leur dire adieu ! C'est comme tourner la page de la gazette hebdomadaire de Dot Weems, avec l'estomac noué, mais on est tellement heureux aussi d'avoir reçu autant d'amour. En plus d'être savoureux, c'est un roman sur la Vie qui vous communique une envie de la croquer à pleines dents.
Ce serait bien si un éditeur le remettait au goût du jour, car ce livre est injustement indisponible (merci fashion!) ou à chiner dans les brocantes.

Editions J'ai Lu, 1992 - 475 pages.
Traduit de l'anglais (USA) par Philippe Rouard

A moi le film, maintenant !!!

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