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Chez Clarabel
17 juin 2009

En poche ! #26 : La pelouse de camomille ~ Mary Wesley

un roman déjà lu et relu, de nouveau disponible en format poche (avec une couverture différente)  la_pelouse_de_camomille

Comme chaque été, les cinq neveux de Richard et d'Helena se retrouvent en Cornouailles. C'est le temps des jeux, de l'insouciance, le goût de toutes les audaces, au bord de la falaise ou sur la pelouse de camomille, sans autre souci que les tourments de l'amour qui vous rongent une jeunesse.
La petite Sophy donnerait sa vie pour Oliver qui, lui, est fou de Calypso, si belle et si lointaine. Elle a toujours juré d'épouser un homme riche sans amour, elle jettera son dévolu sur Hector, politicien ayant le double de son âge. Car pour mieux pimenter cette belle saga familiale, il faut d'office préciser que l'action se passe durant l'été 1939. La guerre va être déclarée et amène un couple de réfugiés juifs, Max et Monika, chez le pasteur du coin. C'est un éminent pianiste, un brin cavaleur et beau parleur. Il va faire chavirer le coeur d'Helena, pourtant mariée mais ennuyée par sa vie recluse auprès de Richard, son second mari unijambiste. Elle partira à Londres, sans crainte des bombardements, vivre une passion tumultueuse auprès de son musicien juif.

C'est bien ce qui est également très surprenant dans ce roman où la trame ne chôme pas, sans cesse rebondissante et étonnante. Ce n'est pas parce que c'est la guerre que nos personnages vont s'endormir sur leurs lauriers, bien au contraire ! "Nous avons tous vécu intensément. Nous avons fait des choses que nous n'aurions jamais faites autrement. Ce fut une période très heureuse. (...) Tout était exacerbé, surtout l'amour."
Effectivement les passions sont ravageuses !

Ce roman n'est pas une bluette sentimentale. Il fourmille plutôt de vivacité, d'esprit, de dialogues mordants, de personnages flamboyants et uniques en leur genre. Mais ils sont à contre-courant de l'image idyllique des êtres parfaits, car ils sont tous fragiles, odieux, égoïstes et héroïques à leurs heures. Et ce, en dépit des circonstances ! Qu'importe les liens du mariage, l'âge, l'enfant à naître, les bombardements ou la guerre, tout simplement !

L'anglaise Mary Wesley nous offre ainsi une lecture passionnante, qui s'inscrit idéalement pour vos vacances (et pas forcément !). En presque 400 pages, jamais la cadence ne s'essouffle. On ne stagne pas durant l'été 1939, le scénario évolue, voyage dans le temps et nous conduit même sans nous y attendre cinquante ans plus tard ! Je crois aussi que le succès de ce livre repose sur le style fringant et truffé de badinage que nous propose l'auteur. J'ai passé des heures de lecture absolument délicieuses ! Je vous conseille vivement de vous y plonger également !

J'ai Lu, 2009 - 382 pages - 6,70€

(roman relu en juillet 2008)

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16 juin 2009

Tout amour est extraterrestre ~ Susie Morgenstern & Alain Grousset

tout_amour_est_extraterrestreCe roman est, comme l'indique la couverture, un ovni ! C'est d'abord l'histoire de Pauline, quinze ans, qui appartient à la quatrième génération de femmes. Car dans sa famille, de mère en fille, on donne naissance au sexe féminin. Les hommes n'ont pas droit de cité. Et cette aversion commune finit par déranger l'adolescente qui, a contrario, est fascinée par le sexe opposé. Son flirt avec Oliver est très poussé, son obsession pour le dessous de la ceinture aussi.

Et puis Pauline se découvre une poussée hormonale anormale, elle commence à se poser des questions, quand tombe le couperet. Autour de la tablée familiale, le secret des origines de Pauline est annoncé clairement. C'est la stupéfaction. Même chez le lecteur !

Un roman qui s'annonçait chronique d'une adolescente d'aujourd'hui, en quête de son identité sexuelle, curieuse de l'autre et scrupuleuse des détails corporels, devient d'un coup d'un seul un vrai roman d'aventures et de science-fiction ! Je dis ça, je n'en dis pas davantage. Il faut pousser la porte de la curiosité pour apprécier ce que Susie Morgenstern et Alain Grousset ont imaginé de concert. Et c'est franchement ahurissant. Le ton est donné, les descriptions jolies et coquines, on se met dans la peau d'une fille ou d'un garçon sans rougir, point de tralalas sur la chose, on flirte avec l'identité sexuelle en même temps qu'on recherche d'où l'on vient et qui l'on est. C'est fin, mené de façon intelligente et ce n'est jamais vulgaire ou voyeur. Et le fait que ce roman ouvre ses tiroirs pour rebondir sur d'autres intrigues en étonnera plus d'un, puisque c'est drôlement bien pensé, bien écrit, bien servi sur un plateau.
J'ai beaucoup aimé.

Medium de l'Ecole des Loisirs, 2009 - 137 pages - 9,00€

16 juin 2009

Abela ~ Berlie Doherty

abelaAbela a neuf ans, elle vit en Tanzanie, dans un village où tous meurent du sida. La petite fille a déjà perdu son père, sa mère et sa petite soeur. Restée seule avec sa grand-mère, elle accueille le retour de l'oncle Thomas - expulsé d'Angleterre - avec un sentiment de curiosité mêlé de crainte. Il est accompagné de sa fiancée, Susie, avec laquelle il contracte un mariage de convenance amoureuse, puis adopte sa nièce qu'il envoie en Angleterre.

Rosa vient de fêter ses treize ans, elle vit à Sheffield avec sa mère, elle aime le patin à glace et sa petite vie confortable. Mais le projet maternel d'adopter un enfant lui déplaît grandement, et l'adolescente fait montre d'une mauvaise volonté lorsqu'elle rencontre l'assistante sociale.

Ces deux destins vont être amenés à se rencontrer, on le sait, on s'en doute, mais où, quand, comment, cela reste le fil rouge du roman. Toutefois on est de suite interpellé par l'histoire, par ce double récit, d'un côté une fillette légèrement capricieuse et de l'autre une petite fille au parcours sauvage et rudimentaire, pas toujours tendre, dont certains passages sont d'ailleurs un peu trop voilés, l'excision par exemple, je ne suis pas sûre qu'un lecteur de 11-12 ans comprendra la suggestion.

D'autres détails vont lier les deux filles, le roman va les révéler au fur et à mesure. Et c'est ainsi qu'on se surprend à lire d'une traite cette histoire, au rythme entraînant. Sous ses dehors romanesques, le propos n'en reste pas moins sérieux, puisqu'il interroge sur la misère en Afrique, la propagation du sida, l'immigration et aussi l'adoption. Les thèmes sont traités avec simplicité, justesse et me semblent abordables pour tout jeune lecteur. Car c'est un bon roman, agréable à lire, parfois touchant, mais simple. Et vrai. Une belle surprise, pour moi.

Pocket jeunesse, 2009 - 278 pages - 13,50€

Choix du lundi 8 juin par Livralire

14 juin 2009

La boucherie des amants ~ Gaetaño Bolàn

Tom avait donc un secret. Oh, ce n'était pas un formidable secret, un de ces grands mystères insondables et fabuleux qui font tourner les têtes et changent la face du monde. L'enfant ne disposait d'aucun pouvoir magique. Il n'avait aucune influence sur les éléments, l'eau, la terre, le feu, pas plus qu'il ne savait s'élever dans les airs ou changer le plomb en or. Non, il s'agissait d'une toute petite bricole, presque une astuce en somme, une de ces martingales qui font rêver les gamins et dans le coeur leur dessinent un avenir un peu meilleur.

*****

la_boucherie_des_amantsC'est l'histoire d'un petit garçon, Tom, frappé de cécité depuis la naissance, qui a également coûté la vie de sa mère. Il est élevé par son père, Juan, le boucher de la ville. Une jolie idylle avec Dolores, l'institutrice, va naître après un rock endiablé au Paradis, le dancing local. Tom est heureux, il est heureux de savoir son père heureux.
Mais cette histoire n'est pas la bluette sentimentale qu'elle paraît être, puisque nous sommes au Chili, le pays des portés disparus qui ne laissent ni traces ni adresse, qui portent des veuves éplorées, toutes de noir vêtues. Et Juan et quelques amis se rendent à des réunions secrètes, collent des affiches en pleine nuit.
C'est avec un talent rare que Gaetaño Bolàn nous décrit l'horreur et la violence sous des dehors guillerets, avec un lyrisme qui ne trempe jamais dans le larmoyant. C'est beau, admirablement bien écrit en français dans le texte (l'auteur est né au Chili et vit à Valparaiso, après plusieurs années en France).
Merci à Laure sans qui l'enthousiasme communicatif ne m'aurait jamais permis de connaître cet auteur et cette petite maison d'édition.

La Dragonne, 2004 - 82 pages - 13,50€

 

 

d'autres avis : alice ; sylire ; joelle 

12 juin 2009

Un amour prodigue ~ Claudine Galea

un_amour_prodigueMani a cinquante ans, veuve depuis quelques années, elle mène une vie recluse dans sa Villa à la montagne. Philippine a seize ans, le coeur brisé par un premier amour. Incapable d'être comprise par sa propre famille, la jeune fille se réfugie chez sa grand-mère. Ensemble, elles vont se raconter et se confier leurs histoires qui parlent d'amour, de première fois et de rupture. Deux générations les séparent, et pourtant elles ont en commun d'avoir toutes deux aimé une femme.
A sa façon, Mani va lui raconter combien l'amour peut rendre plus beau et plus fort. Qu'on peut aimer et quitter, qu'on peut recommencer à aimer, en mieux, ou autrement. Cela ne signifie pas qu'on oublie, qu'on remplace, qu'on cicatrise. Les blessures existent pour se sentir en vie, et de longues nuits sans sommeil, à boire du thé ou du café, à écouter de la musique à ou à discuter de livres, vont amener nos deux héroïnes à se comprendre.
Pour Mani, cela veut dire confier un chapitre de son passé, pour permettre à sa petite-fille de maîtriser sa douleur, de purger sa peine et de faire en sorte qu'un premier amour permet d'ennoblir une personne, et non pas la détruire. Phili pleure beaucoup, elle est émue aussi par la confiance que lui témoigne sa grand-mère, avec laquelle une tendre complicité la lie. Elle ne se contente pas d'écouter, parfois elle se révolte, elle crie, elle hurle, elle est méprisante. Trop nouée à son désespoir, toute dédiée à son sentiment de trahison.
Même si ce roman est publié chez Thierry Magnier, il mérite d'être lu par un lectorat adulte (ou pour adolescents, niveau lycée ou fin de collège). Cette collection de photo roman est en fait un exercice donné à un auteur, qui consiste à écrire une histoire à partir de photographies. Ici ce sont les clichés de Colombe Clier qui ont su éveiller chez Claudine Galea des sensations qui leur étaient liées. Des images ont commencé à apparaître, d'absence, de désir, de vie quotidienne, de maison... "Quand on écrit, on raconte toujours les histoires secrètes qui dessinent d'autres vies en nous."
Cela m'est très difficile de décrire à quel point j'ai été touchée et éblouie par ce joli roman, j'ai aimé son climat, les mots chuchotés, le tourbillon des émotions et le flot des souvenirs, des confidences qui pourraient presque ulcérer les collets montés. J'ai aimé la moindre description du quotidien de cette quinqua, son souffle de vie, sa lenteur, son indolence, sa contemplation, sa sensibilité. On y trouve des sons, de la musique et des livres. On y collecte des sensations, des larmes aussi. Parce que deux femmes se parlent comme jamais auparavant, brisant la loi du silence, bravant les remparts du passé, dénichant les souvenirs rangés dans des boîtes closes.
Claudine Galea raconte l'amour au féminin avec pudeur et poésie, sans faux-semblant, en levant le voile sur cette attirance des corps du même sexe. Il n'y a rien de choquant, rien de dépravé non plus. J'ai envie de dire que c'est un livre qui ne fait que parler d'amour, le reste importe peu... Ce sont des variantes, des déclinaisons, des interrogations au sens large. Et j'ai beaucoup, beaucoup aimé. C'est l'exemple de lecture très intime, qui ne vous parle qu'à vous, et qui se révèle terriblement impudique (ou délicieusement indécent) d'en raconter les détails.

Thierry Magnier, 2009 - 250 pages - 16€

Claudine Galea est également l'auteur de A mes amourEs et Rouge métro.

extrait :

C'est le don de l'autre qui vous ennoblit ou vous tue. Celle que j'avais aimée m'avait ennoblie. Je me mis à réfléchir. Personne ne vous tue si vous ne voulez pas l'être. C'est cela qu'elle m'avait appris aussi, en filigrane. Ce qui vous tue, c'est le manque d'amour, la trahison, l'absence de grandeur, mais, en vérité, ça ne tue pas, ça blesse, ça rend dingue, ça vous balance un coup de poing dans la gueule, ça vous fiche une douleur pas possible comme quand on se retourne un ongle, sauf que c'est le corps entier qui est retourné, ça vous laisse une cicatrice, mais ça ne tue pas. Ça ne vaut pas le coup de mourir pour ça. Un véritable amour ne peut pas engendrer la mort. Un amour vrai donne la vie, encore et encore. Un amour vrai vous conduit vers un autre amour vrai.

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11 juin 2009

Elza Dans la cour des grandes ~ Didier Lévy

Illustrations : Catherine Meurisse

elza_dans_la_cour_des_grandes

Elza est à la croisée des chemins : au contraire de sa copine Molly que les garçons contemplent d’un air niais, elle n’a toujours pas de poitrine et n’intéresse jamais les garçons qu’elle aime – à part ce ballot de Robert-Louis qui n’est décidément pas son genre.
N’empêche que la question des garçons (et de sa féminité à venir) la préoccupe un peu… beaucoup… TERRIBLEMENT.

elza_extrait

Une vraie lecture réjouissante ! Simple, drôle, authentique, déculpabilisant, avec son format à l'italienne, ce livre qui est à mi-chemin entre la bd et le carnet de notes nous fait partager les élucubrations d'Elza, une gamine impatiente de grandir et d'avoir des rondeurs féminines. Son souci dans la vie, c'est son sentiment de transparence. Elle est plate comme une limande, quelconque et pourtant elle est obsédée par l'amour et les garçons. Ces derniers la snobent et préfèrent sa copine plantureuse. Oui, c'est moche la vie. Où trouver sa place dans la cour des grandes ? A quand son tour ? Et puis aimer et être aimée par des garçons canons, et ne plus se contenter du meilleur pote, Robert-Louis, gentil mais falot. Pas à la hauteur des Max Mandel, Abel Molotor ou Arthur Beauséjour. Parce que c'est bien connu qu'on n'aime jamais les garçons qui nous aiment mais on aime les garçons qui ne nous aiment pas.
C'est une lecture conseillée dès 8 ans, mais qui a dit qu'il fallait suivre les consignes ?

Cette saison 1 est ... épanouissante. Oui, vraiment. (Si je me conforme aux dernières pages.)
J'ai beaucoup aimé !   

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éditions Sarbacane, 2007 - 56 pages - 12,00€

Véro (l'encreuse) a lu la saison 2 : C'est encore loin l'amour ; Mel (de la Soupe de l'Espace) a lu la saison 3 : Les garçons et moi

11 juin 2009

Eleanor Rigby ~ Douglas Coupland

Les Liz Dunn de ce monde ont tendance à se marier, puis vingt-trois mois après leur mariage et la naissance de leur premier enfant, elles optent pour une coupe de cheveux pratique et plus facile d'entretien qui leur dure toute la vie. Les Liz Dunn prennent des cours de pâtisserie et préféreraient mâchonner des ballons de foot que de priver leurs enfants de muesli. Elles possèdent un vibromasseur, et un fantasme mettant en scène un cow-boy pour accompagner son utilisation. Non, pas un cow-boy - plus un type qui construit des terrasses, d'onéreuses terrasses de designer avec spas multijets intégrés - des types qui consacreraient des heures, si nécessaire, à aider une Liz à trouver la bonne couleur de mastic pour la rénovation du carrelage de la chambre d'amis.
Je ne fais pas honneur à mon nom : je ne suis ni enjouée, ni femme d'intérieur. Je suis morne, maussade et sans amis. J'occupe mes journées à mener un combat permanent pour préserver ma dignité. La solitude est ma malédiction - la malédiction de notre espèce -, c'est l'arme qui tire les balles qui nous font danser sur le plancher d'un saloon et nous humilier devant des inconnus.
D'où vient la solitude ? Je hasarderais que le coup de dés auquel on peut assimiler la famille est loin d'être étranger à tout ça - père alcoolique ; mère agoraphobe ; enfant unique ; cadet ; aîné ; mère enquiquinante ; père qui triche au golf... Et vous, quel est votre héritage familial. Vous êtes là. En train de lire ces lignes. Coincidence ? Vous pensez peut-être que le destin c'est seulement pour les autres. Vous êtes peut-être gêné de lire un livre qui parle de solitude - quelqu'un va peut-être vous surprendre et découvrir alors votre honteux secret. Et d'ailleurs vous n'êtes peut-être même pas certain de savoir ce qu'est la solitude - c'est courant. On handicape nos enfants pour le restant de leurs jours en omettant de leur expliquer ce qu'est la solitude, avec toutes ses nuances, ses tonalités et ses incidences. Quand ça nous tombe sur le coin de l'oeil, généralement juste après avoir quitté le domicile familial, on est totalement pris au dépourvu. On n'a aucune idée de ce qui nous arrive. On croit qu'on est malade, schizoïde, bipolaire, monstrueux, avec en prime une carence en zinc. Il faut attendre d'avoir trente ans pour comprendre ce qui a pompé la joie de notre enfance, qui a transformé notre cerveau en une fournaise hurlante, alors même qu'en apparence on semblait aussi confiant et bronzé qu'un pilote de Qantas Airways. La solitude.

eleanor_rigby

All the lonely people
Where do they all come from ?
All the lonely people
Where do they all belong ?

Célibataire de trente-six ans, Liz Dunn vit seule dans un appartement sans charme. Elle vient de se faire opérer des dents de sagesse et occupe sa semaine de convalescence à regarder des vidéos de films tristes. Sa famille s'inquiéte pour elle alors que Liz fait preuve d'un pragmatisme déconcertant. Elle n'a pas d'amis, et alors ? Ce n'est pas que ça la dérange, c'est plutôt le regard des autres, qui portent sur elle un gros point d'interrogation, qui la rend foncièrement sarcastique.
Jusqu'au jour où elle reçoit un appel téléphonique, Liz fait trois bonds en arrière, se rappelle son voyage scolaire en Europe, à Rome. Elle avait seize ans. Soudain, sa solitude chérie, dans laquelle elle apprécie tant s'envelopper, va être quelque peu bousculée.
S'annonce un roman atypique, à l'humour féroce, hanté par des figures grotesques, pathétiques, touchantes ou extravagantes. J'avoue avoir été souvent perplexe, puis intriguée par ce style. Ce n'est pas ce que je raffole le plus, mais de temps en temps c'est appréciable. Toutefois le roman est parfois déroutant, le cynisme de Liz fait l'effet d'une douche froide à plus d'une occasion, à petites doses ça me fait sourire, en 300 pages on peut friser l'overdose.
J'en suis sortie légèrement étourdie. Certaine d'avoir passé un agréable moment de lecture, et pourtant...

10 / 18 - 2009 - 300 pages - 7,90€
traduit de l'anglais par Christophe Grosdider
   

10 juin 2009

Mon carnet secret (rien qu'à moi !) ~ Natalie Zimmermann

Illustrations : Joëlle Passeron

mon_carnet_secret

C'est typiquement le genre d'ouvrage dont est actuellement friande ma fille de neuf ans. Et il faut dire que le marché est plutôt bien pourvu, pour exemple : Zoé tout court ; Journal d'un dégonflé ; Mon journal grave nul ; Stella etc. ; et j'en passe.

Derrière cette couverture aux couleurs tape-à-l'oeil, nous découvrons le journal d'une fouineuse prénommée Andromaque, surnommée Mimi car elle déteste son prénom. La curiosité est un vilain défaut, et Mimi est une pub vivante pour illustrer cet adage. Elle nous régale de ses plus jolies entourloupes, et réussit à ne pas nous agacer, parce qu'elle est franchement drôle et intelligente. Au fil des mois, on découvre un peu sa vie - à l'école, à la maison, pendant les vacances. Ses petites manies sont passées au crible - Mimi adore le chocolat et fouille les placards de la cuisine pour dévorer des plaquettes entières, mais le résultat ne se fait pas attendre lorsqu'une bonne crise de foie la cloue au lit ! Elle chipe également le journal de sa soeur Roxane et fait des commentaires dans la marge, ou elle farfouille dans les tiroirs de la chambre de ses parents et joue avec les bijoux de sa mère. Elle pourrait passer pour une petite peste,  à lire comme ça, heureusement c'est loin d'être le cas.

Esthétiquement ce carnet trouve grâce aux exigences les plus chichiteuses - illustré, coloré, on trouve même des traces de doigts barbouillés de chocolat, ou des caricatures avec des répliques comiques. Le but est d'imiter au plus près le vrai journal intime et l'impression est parfaite ! Disons que cela plaira vraiment aux jeunes lecteurs.

A noter que les aventures de Mimi la fouineuse ont déjà paru entre 2005 et 2007 dans la collection Nathan poche. Les textes ont été réadaptés et retravaillés pour cette publication plus dans l'air du temps.

Nathan, 2009 - 140 pages - 8€

10 juin 2009

Vérité, vérité chérie ~ Valérie Zenatti

verite_verite_cherieCamille est une ravissante petite louve à qui tout réussit. Elève surdouée, très intelligente, avec une moyenne de 30/20 qui souligne ses résultats excellentissimes, Camille est vouée à un grand avenir. Et puis vient ce devoir inattendu, qui consiste à dessiner le portrait de son grand-père, qui fait dresser les oreilles et hérisser le poil. Pourquoi Camille réagit de la sorte ? Incapable de s'expliquer la boule coincée dans la gorge, le petit prodige cherche des explications auprès de ses parents mais leurs réponses trop vagues éveillent sa suspicion.
A la nuit tombée, un soir de pleine lune, Camille va percer le mystère qui enveloppe son arbre généalogique.
Ce petit roman nous offre une palette de lecture très réjouissante, qui va des souffrances d'un enfant surdoué, du sentiment d'abandon, des questions sur qui je suis et d'où je viens, sans oublier une construction habile, tenant en haleine chapitre après chapitre, à suivre la quête des origines de Camille, laquelle se pose beaucoup de questions. Et des questions souvent très justes !
Pour mieux fondre son idée de comparaison, l'auteur a choisi de mettre en scène une communauté de loups avec ses codes et sa hiérarchie, animée par une mentalité finalement très humaine. L'histoire s'inspire aussi des contes de Perrault, comme le Petit Chaperon rouge ou Les 3 petits cochons. Inutile de donner d'autres détails.   
L'intrigue est formidablement bien développée, allant de surprise en surprise. C'est très franchement une première lecture qui tient la route et qui enchante petits et grands.

Illustrations d'Audrey Poussier

Mouche de l'école des loisirs, 2009 - 80 pages - 8€

A été lu par ma fille qui a beaucoup apprécié.

Coup de coeur pour Aurélie

10 juin 2009

Journal d'un chat assassin (chut ! les livres lus...)

C'est en apprenant sa poésie, Le chat et l'Oiseau par Jacques Prévert, que ma fille s'est rappelée l'histoire du Journal d'un chat assassin d'Anne Fine. Et dans la foulée nous avons découvert ce cd issu de la nouvelle collection, chut ! les livres lus de l'école des loisirs (à découvrir ici, pour le site : http://chut.ecoledesloisirs.com/)

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L'écoute du cd ne dure que 33 minutes - oui, c'est court. Mais le roman lui-même se lit également très vite ! C'est un livre court, percutant, à l'humour mordant. L'histoire est lue par David Jisse (également producteur d'émissions sur France Culture) sur une musique de Sylvain Kassap, interprétée par un ensemble de contrebasse, batterie, percussions et clarinettes. Le tout donne un air jazzy, idéal pour mettre en valeur l'humour noir et caustique du chat Tuffy.

N'hésitez pas à visiter le site de cette collection, pour découvrir des extraits et l'ensemble du catalogue.
Sont également disponibles (par exemple) :
Le hollandais sans peine, de Marie-Aude Murail  /  Verte, de Marie Desplechin  / Lettres d'amour de 0 à 10 ans, de Susie Morgenstern.

Oui, je suis une grande amatrice des livres-cd ! Comme j'ai également longtemps écouté les feuilletons à la radio (les histoires noires, sur France Bleue, le dimanche soir, très tard... je me rappelle d'un épisode glaçant alors que j'étais sur une aire d'autoroute, paumée, il faisait tout noir, bref je n'en menais pas large !).
Cela ne remplace pas un roman, c'est simplement une autre façon de lire et de partager une lecture.

Très bonne écoute !
Le Journal du chat assassin en cd coûte 9,50€

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