Celle que je voudrais être ~ Vanyda
Deuxième partie de la trilogie créée par Vanyda, qui traite de l'adolescence et des passages à vide ou euphoriques fatalement inhérents, bref un cap pas toujours excitant, mais incontournable à franchir pour aider à grandir et à se trouver.
Valentine est donc entrée au lycée, néanmoins son groupe de copines a éclaté. Au début elles arrivent à coincer leur emploi du temps pour se retrouver le midi ou pendant les récréations, puis petit à petit d'autres clans se forment et les intérêts finissent par se fâner.
Valentine est une adolescente ordinaire, indécise, réfléchie, soumise. C'est une suiveuse, dans le sens où il lui faut une tête de file pour suivre le mouvement, et bien souvent elle s'embarque dans des situations gênantes où sa timidité refait surface.
Cette première année de lycée s'annonce aussi enrichissante, car Valentine élargit ses centres d'intérêt et ses relations, notamment avec Félix, son grand béguin de toujours.
La fin dénonce un goût d'amertume, terriblement parlant d'une époque floue, où on voudrait être cet autre qui ne nous ressemble pas, et où souvent on agit à l'encontre de ce qu'on souhaiterait vraiment. Mais au bout du compte, on ne sait plus.
J'aime beaucoup cette série, même si elle ne me concerne plus, elle n'est pas sans me rappeler une adolescence pas nécessairement difficile, mais plutôt réservée et pleine de questions.
D'un style sobre et délicat, emprunté aux codes du manga, le ton de Vanyda est imparable et touche instantanément.
Dargaud, 2009 - 192 pages - 14€
Preview de 7 planches sur le site BD Gest'
Pour rappel, le premier tome : Celle que je ne suis pas
Des vérités cachées ~ Ann Cleeves
Dans une petite ville du Northumberland, le corps d'un garçon est retrouvé mort dans son bain. Quelques jours après, c'est celui de l'institutrice stagiaire, baignant au fond d'une grotte. Le lien entre les deux saute aux yeux : une mise en scène macabre, avec des fleurs autour du corps qui flottent dans l'eau. Est-ce assez pour conclure à un tueur en série ? Vera Stanhope, chargée de l'enquête, va étudier tous les détails. Elle ne va plus lâcher le groupe de passionnés d'ornithologie, les premiers à avoir découvert le deuxième crime, et qui, selon elle, adopte une attitude supérieure dans l'espoir de masquer des agissements plus vils et mesquins. Son propre passé lui revient en mémoire, qu'elle chasse farouchement, pas le temps de s'épancher car Vera s'est taillée une réputation d'enquêtrice implacable, vulgaire, lourde et négligée, d'une cinquantaine d'années et toujours célibataire. La vie personnelle de Vera est encore sous réserve, on sait juste qu'elle préfère la bière ou le whisky au thé qu'elle ingurgite - faute de mieux - chez les témoins qu'elle interroge.
Car il y aura d'autres romans policiers avec Vera Stanhope, cf. Morts sur la lande déjà disponible chez Belfond. Et ce n'est pas plus mal. Ce premier de la liste m'a semblé agréable et plaisant à lire, très propre sur lui. On s'intéresse de près à un groupe de personnes, on les suit dans leur quotidien, on devine leurs vérités cachées, mais vraiment au compte-goutte, car l'intrigue sait bien nous balader, elle nous donne la becquée pour nous endormir et c'est seulement vers les dernières pages que la solution nous est dévoilée, purement et simplement.
J'ai bien aimé cette façon de procéder, pas franchement révolutionnaire, c'est vrai, toutefois c'est une promenade dépaysante et une première accroche convaincante. Pour l'amatrice des romans policiers anglais que je suis. Dans la veine des Martha Grimes ou Elizabeth George.
Pocket, 2009 - 412 pages - 7,30€
traduit de l'anglais par Claire Breton