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Chez Clarabel
17 juillet 2009

Le temps des mots à voix basse ~ Anne Lise Grobéty

les_temps_des_motsC'était le temps des mots à voix basse, le temps de la Voix qui parlait plus haut que les autres, le temps de l'araignée noire avec ses pattes tordues, posée sur le fond rouge sang des drapeaux...
Le narrateur n'est qu'un enfant, son meilleur ami s'appelle Oskar. C'est une amitié transmise de génération en génération, sans faire exprès, puisque les pères des deux enfants sont également inséparables, deux grands poètes, amoureux des mots, des brodeurs de dentelle heureux et confiants, insouciants malgré la menace qui gronde.
Le temps des mots à voix basse raconte une histoire d'amitié sur fond de haine raciale, une histoire d'amour et de confiance, une histoire de lâcheté et de résignation, "accepter que dans toute graine d'humain le meilleur et le pire vivent ensemble comme un vieux couple désuni, et continuer de croire que l'amour n'abandonne pas la partie pour autant, même quand la haine prend toute la place".
C'est une histoire qui remonte à plusieurs années maintenant, mais le narrateur n'a pas oublié le son des voix ni les mots qui se sont enfoncés dans son crâne d'enfant : danger, douleur, lâcheté, le meilleur et le pire, l'amour, la haine, une perte irréparable.
C'est le temps aussi des questions, à quel moment tout ça a vraiment commencé et comment ils ont fait pour se méfier si peu, est-ce que tout a réellement commencé par la fureur allumée dans la pupille d'un seul homme, et cette fureur, comment est-ce qu'elle a pu finir par mettre le feu à tout un peuple, quand les mots se sont-ils mis à boire plus que de raison dans les rues, à tituber sur les trottoirs, à se tromper de colère ?
Un magnifique roman, hélas trop court de 70 pages, porté par une écriture stylisée, fort d'un message important et fondamental, à saisir entre les lignes pour les plus jeunes, mais finement amené sur le tapis, pour permettre à quiconque de réfléchir, de comprendre et de ne pas s'endormir sur ses lauriers. Pour toujours réagir avant qu'il ne soit trop tard. "Est-ce qu'on sera toujours condamné à comprendre trop tard, quand il n'y a plus rien d'autre à faire qu'à se résigner au pire ?"
Un roman qui mérite amplement ses récompenses (prix Saint Exupéry 2001 & prix Sorcière 2002) et qui se targue d'être déjà à sa 8ème édition.

La Joie de Lire, 2001 - 72 pages - 7€

Catégorie d'âge : Chaque lecteur est unique.
Si vous avez un doute, demandez conseil à votre libraire.

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16 juillet 2009

Orages d'été ~ Barbara Hall

orages_deteDans une ferme en Virginie, en plein été caniculaire, les fermiers ont du souci à se faire car la sécheresse perdure et les récoltes de tabac s'annoncent catastrophiques. La famille de Dutch, quatorze ans, est sévèrement touchée, mais la jeune adolescente passe plus de temps à scruter les siens, au cours de ces mois particulièrement chauds et orageux, où les secrets remontent peu à peu à la surface.
Durant cet été, Dutch voit arriver sa cousine Norma, quinze ans, très belle et sûre d'elle, qui ignore hélas que ses parents l'ont écartée du foyer pour régler leur divorce. Dutch a beaucoup de mal à accepter cette adolescente pleine de charme, qui fait tourner les têtes des garçons, et notamment celle de son frère, Flood, papa d'un petit garçon de neuf ans. Dutch n'a pas digéré le départ de Becky, six ans auparavant, et espère secrètement qu'elle rentrera au bercail pour reprendre sa place. C'est typique des Peyton de s'enfermer dans le passé et les souvenirs, pour protéger son monde, c'est néanmoins un frein et un handicap. 
Cet été s'annonce définitivement différent des autres, avec la menace des banquiers qui harcèlent son père, les relations amoureuses compliquées, des révélations trop explosives et des remises en question permanentes.
Mais c'est dommage qu'en dernière partie de roman, l'histoire semble prendre plusieurs directions et trouve des solutions trop faciles et trop rapides pour ranger chaque cas dans sa boîte. Légère frustration me concernant, j'ai cependant apprécié l'atmosphère étouffante qui rend le récit tendu et captivant à lire. 

Achevé d'imprimer sous un soleil de plomb pour le compte des éditions Thierry Magnier, 2008  /  222 pages -- 11€

Traduit de l'anglais (USA) par Jean Esch

16 juillet 2009

(échappée belle)

le_geantPauvre pasteur, pauvre infirmière scolaire femme de pasteur, pauvres parents abandonnés de Dieu courant par monts et par vaux pour satisfaire les besoins de leur progéniture. Les deux quadras luttent pour ne pas se retrouver terrassés, par deux moulins à vent rugisants. L'infirmière prépare une pleine casserole de sauce bolognaise ? Dérisoire. Bananes et pommes sont amenées à la maison par pleins paniers pour respecter le cercle coloré répertoriant les apports journaliers recommandés. Au petit-déjeuner, six assiettes de porridge et un pain au levain entier sont engloutis, sans compter les innombrables tasses de café. La paume de Taneli est passée de la taille d'une assiette à dessert à celle d'une assiette plate, et on ne pourra plus jamais la ramener à celle d'une soucoupe de tasse à café.
Le pasteur passe toutes ses soirées au service de la paroisse - monsieur le pasteur et madame prendront bien un peu de café, n'est-ce pas ? caquette l'hôtesse tout en leur proposant d'emporter à la maison quelques brioches. Il glisse poliment quatre brioches à la canelle dans un sac en plastique, mais l'amphitryonne est loin de réaliser que c'est quantité négligeable.

>>> extrait du roman Le géant, écrit par Riika Ala-Harja et traduit du finnois par Paula et Christian Nabais

C'est l'histoire de Taneli, un jeune loustic de seize ans, qui mesure 2,27 mètres. Sa soeur Anna fait vingt centimètres de moins que lui. Leur taille fait sensation dans tout le pays, lorsque la célèbre Mona Ukkola, vingt-quatre ans et un passé sulfureux pour bagage, entreprend le garçon dans son aventure théâtrale. A eux l'Amérique et ses rues pavées d'or, à eux la gloire et la fortune. New York les attend, sussure Mona, prête à tout pour atteindre ses objectifs. De son côté, Taneli est fasciné, totalement obsédé par l'idée de plaire à une fille, lui le jeune puceau de Kajaani. Et c'est ce besoin réciproque qui les fait traverser les mers et océans pour vivre une aventure ubuesque et sinistrement surréaliste.
C'est drôle et loufoque, mais cela ne masque ni l'aspect tragique ni une déprime ambiante qui frappe à tout instant les personnages et la situation.

Dans l'ensemble, je suis agréablement surprise par les découvertes chez Gaïa et je me régalais d'avance avec ce titre et cette romancière. Hélas, j'ai vite été refroidie, trop partagée entre les froncements de sourcils et les sourires à peine esquissés et aussitôt rangés. L'éditeur parle d'un roman initiatique qui pourrait bien montrer que même les géants peuvent grandir. Toutefois, ici, ce genre d'initiation vire tristement dans la décadence, la désillusion et le glauque (expérience pornographique, par exemple). Je n'ai pas trop aimé, donc. Mais cela devient trop courant, ces temps-ci. Je suis en pleine crise de lecture, tout me tombe des mains, c'est pénible...
Vacances, j'oublie tout.

   « Le Géant » de Riikka Ala-Harja, paru le 4 février 2009 chez Gaïa. 299 pages.  21 €.

 

 

16 juillet 2009

Kurt et le poisson ~ Erlend Loe

kurt_et_le_poissonKurt conduit un chariot élévateur et adore son travail. Pour le récompenser de son zèle, son patron lui fait cadeau d'un poisson découvert sur le quai. Il s'agit d'une carcasse de poisson énorme, dont la chair succulente ravit les papilles de Kurt et sa famille. C'est un signe pour tous, et ils décident de prendre le large pour parcourir le monde.
L'aventure de Kurt sur les flots, dans le désert ou en plein froid polaire est une succession truculente d'aventures burlesques et déjantées. Mais tant d'aberrances peut également dérouter. Moi, la première.
Le ton d'Erlend Loe est un régal d'humour fou, de petites répliques savantes, faussement naïves. Mais le manque de crédibilité de cette histoire prime, et je ne suis pas sûre de me plonger dans la suite des aventures de Kurt et sa ravissante famille.
Première belle rencontre enthousiasmante, néanmoins cela me suffit !

La joie de lire, 2006 - 92 pages - 7€

Traduit du norvégien par Jean-Baptiste Coursaud

12 juillet 2009

L'Arche part à 8 heures ~ Ulrich Hub

arche_partTrois pingouins, sur la banquise, s'interrogent sur Dieu, le bien, le mal, l'existence, quand un papillon jaune vole autour d'eux et suscite un grand débat. Le plus petit des pingouins, colérique, se fâche d'être incompris par ses camarades. Il décide de s'en aller plus loin, vers la plus glaciale et plus neigeuse contrée.
Les deux autres pingouins discutent du bout de gras et accueillent une colombe dodue qui leur remet une invitation. Rendez-vous sur l'Arche de Noé, conçue avec la complicité de Dieu himself, ce dernier très en colère après les hommes a juré de leur en faire baver et leur colle un déluge sur le dos. Il faut sauver les animaux grâce à l'Arche de Noé qui ne peut accueillir qu'un couple de chaque espèce. Cruel dilemme que voilà pour nos pingouins qui n'oublient pas leur petit ami, au caractère belliqueux, certes, mais c'est leur ami aussi.
Tant pis pour les règles établies, les pingouins outrepassent la consigne et camouflent le petit pingouin, assommé sans avoir eu le temps de dire ouf, dans une grosse valise.
La colombe dodue, un rien tête en l'air, se fera-t-elle duper ? Ou prise dans le feu de l'action, elle pressera nos pingouins de se coincer dans le fond de cale où ça sent horriblement mauvais - même eux, les pingouins qui empestent le poisson, ont le coeur au bord des lèvres.
Cependant, il n'est pas de bon ton de créer des vagues... restons discrets, amadouons la colombe survoltée et attendons le déluge.
Dialogues savoureux, des réparties bien troussées et des pingouins qui n'en loupent pas une, avec leurs questions, leurs interrogations et leur façon de pointer du doigt, ou du bec, ce qui cloche.
Ce petit roman qui a obtenu tous les éloges - du prix Tam-Tam J'aime Lire 2008 au prix Sorcières 2009 - est précédé d'une réputation à double tranchant. Parce qu'on est en droit de s'attendre à un roman excellent, pardi !
L'est-il vraiment ? Oui, il est mignon, adorable, craquant et désopilant. Plus encore, ce sont les illustrations de Jörg Mühle qui valent le coup d'oeil. Je n'imaginais pas que parler de dieu et de l'arche de Noé pouvait se révéler si enthousiasmant, je craignais que cela reste barbant, avec risque de piste glissante. Finalement, non. La pirouette est absolument prodigieuse, et on rigole le plus souvent, sans jamais se prendre la tête.
Entre les pingouins et la colombe, c'est affaire de coeur qui bat très fort.
Pour le lecteur, aussi.

Alice jeunesse, coll. les romans, 2008 - 93 pages - 8,00€

Traduit de l'allemand par Emmanuèle Sandron (auteur d'une lettre pleine de pêche, en fin de roman)

C’est un miracle qui n’arrive qu’une fois tous les dix siècles environ : un livre qu’on aime d’amour, un livre qu’on est prêt à défendre bec et griffes, que même, on pourrait mourir pour lui. Graînes de mômes

En savoir plus sur la page de l'éditeur Alice éditions 

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11 juillet 2009

mangamaniac #5

Five ~ shiori furukawa

five3Troisième tome d'une série qui confirme tout le bien que je pense d'elle ! Le groupe A+ se prépare pour la fête de l'école mais le hasard a voulu que Hina et ses camarades doivent totaliser une recette colossale. L'angoisse de la jeune fille est à son apothéose lorsqu'elle découvre que l'enveloppe contenant l'argent, et dont elle était la principale responsable, a été dérobée. Elle n'ose pas l'avouer aux garçons et tente de réparer toute seule son étourderie.
Entre Toshi et elle, la relation balbutiante continue de tâtonner. Et ce n'est pas pour me déplaire. Ils forment un joli couple qui n'a pas encore franchi le cap des déclarations, donc le jeu de la séduction s'en donne à coeur joie. J'aime beaucoup. Et j'ai largement adopté le style graphique de la mangaka, alors que ce n'était pas gagné au tome 1.
(kana, 6,25€)

*****

A romantic love story ~ kaho miyasaka

a_romantic_love_storyYukito est sérieusement amoureux de Kotori et lui prouve avec une jolie déclaration. La jeune fille, très timide, a beaucoup de mal à gérer cette situation. Habituée aux relations virtuelles, elle est souvent restée à l'écart des jeunes de son âge et ignore tout des attitudes à adopter. Résultat, elle est très, très maladroite. A tel point que la situation vire à la catastrophe (situation en yoyo, couple en sursis). Et coup de théâtre, Yukito décide de se teindre les cheveux en noir - c'est dommage, ça donne l'impression d'avoir un nouveau personnage. Je ne m'y fais pas encore.
Verdict final : Un tome 2 trop nunuche à mon goût ! Kotori est agaçante à tout le temps réfléchir et à se poser mille questions. L'intrigue traîne la patte, et elle est beaucoup moins excitante que dans le 1er tome.
(Panini manga, 6,95€) 

11 juillet 2009

mon tube de l'été

gossip_music_for_men

Gossip > Music for men

**********

10 juillet 2009

Celle que je voudrais être ~ Vanyda

celle_que_je_voudraisDeuxième partie de la trilogie créée par Vanyda, qui traite de l'adolescence et des passages à vide ou euphoriques fatalement inhérents, bref un cap pas toujours excitant, mais incontournable à franchir pour aider à grandir et à se trouver.
Valentine est donc entrée au lycée, néanmoins son groupe de copines a éclaté. Au début elles arrivent à coincer leur emploi du temps pour se retrouver le midi ou pendant les récréations, puis petit à petit d'autres clans se forment et les intérêts finissent par se fâner.
Valentine est une adolescente ordinaire, indécise, réfléchie, soumise. C'est une suiveuse, dans le sens où il lui faut une tête de file pour suivre le mouvement, et bien souvent elle s'embarque dans des situations gênantes où sa timidité refait surface.
Cette première année de lycée s'annonce aussi enrichissante, car Valentine élargit ses centres d'intérêt et ses relations, notamment avec Félix, son grand béguin de toujours.
La fin dénonce un goût d'amertume, terriblement parlant d'une époque floue, où on voudrait être cet autre qui ne nous ressemble pas, et où souvent on agit à l'encontre de ce qu'on souhaiterait vraiment. Mais au bout du compte, on ne sait plus.
J'aime beaucoup cette série, même si elle ne me concerne plus, elle n'est pas sans me rappeler une adolescence pas nécessairement difficile, mais plutôt réservée et pleine de questions.
D'un style sobre et délicat, emprunté aux codes du manga, le ton de Vanyda est imparable et touche instantanément.

Dargaud, 2009 - 192 pages - 14€

Preview de 7 planches sur le site BD Gest'

Pour rappel, le premier tome : Celle que je ne suis pas

10 juillet 2009

Des vérités cachées ~ Ann Cleeves

des_verites_cacheesDans une petite ville du Northumberland, le corps d'un garçon est retrouvé mort dans son bain. Quelques jours après, c'est celui de l'institutrice stagiaire, baignant au fond d'une grotte. Le lien entre les deux saute aux yeux : une mise en scène macabre, avec des fleurs autour du corps qui flottent dans l'eau. Est-ce assez pour conclure à un tueur en série ? Vera Stanhope, chargée de l'enquête, va étudier tous les détails. Elle ne va plus lâcher le groupe de passionnés d'ornithologie, les premiers à avoir découvert le deuxième crime, et qui, selon elle, adopte une attitude supérieure dans l'espoir de masquer des agissements plus vils et mesquins. Son propre passé lui revient en mémoire, qu'elle chasse farouchement, pas le temps de s'épancher car Vera s'est taillée une réputation d'enquêtrice implacable, vulgaire, lourde et négligée, d'une cinquantaine d'années et toujours célibataire. La vie personnelle de Vera est encore sous réserve, on sait juste qu'elle préfère la bière ou le whisky au thé qu'elle ingurgite - faute de mieux - chez les témoins qu'elle interroge.
Car il y aura d'autres romans policiers avec Vera Stanhope, cf. Morts sur la lande déjà disponible chez Belfond. Et ce n'est pas plus mal. Ce premier de la liste m'a semblé agréable et plaisant à lire, très propre sur lui. On s'intéresse de près à un groupe de personnes, on les suit dans leur quotidien, on devine leurs vérités cachées, mais vraiment au compte-goutte, car l'intrigue sait bien nous balader, elle nous donne la becquée pour nous endormir et c'est seulement vers les dernières pages que la solution nous est dévoilée, purement et simplement.
J'ai bien aimé cette façon de procéder, pas franchement révolutionnaire, c'est vrai, toutefois c'est une promenade dépaysante et une première accroche convaincante. Pour l'amatrice des romans policiers anglais que je suis. Dans la veine des Martha Grimes ou Elizabeth George.

Pocket, 2009 - 412 pages - 7,30€

traduit de l'anglais par Claire Breton

www.anncleeves.com

9 juillet 2009

Darling Jim ~ Christian Mork

darling_jimQuel roman, mes aïeux. Noir et inquiétant, comme sa couverture, le roman l'est véritablement et peut gonfler la poitrine d'offrir un contenu à l'égal du contenant. C'est très rare. L'histoire nous transporte dès les premières pages, dans la verte et bucolique Irlande, même si la carte postale fiche aussi les jetons. Dans la maison de tante Moïra, les corps de trois femmes ont été retrouvés, portant des traces de sévices et autres souffrances importantes. Vision apocalyptique, d'autant plus incompréhensible qu'il s'agit de Moïra et de ses nièces, Fiona et Roisin. La bête et les beautés, dit-on en se signant. Les langues se délient à vitesse folle dans le village, or elles ne peuvent soupçonner l'origine du cauchemar. Ni qu'un tel massacre est devenu la conclusion d'un amour qui consume plus intensément qu'un brasier.
C'est alors qu'un jeune postier, qui trompe son ennui en dessinant des comics, va mettre la main sur le journal de Fiona, miraculeusement sauvé de l'enfer et échappé des fouilles de la police. En première page, Fiona supplie son interlocuteur, qu'importe son identité, de lire son histoire du début à la fin car elle se sait condamnée mais elle n'espère pas que sa mort tombera dans l'oubli. Il faut qu'on sache son histoire, il faut la lire et la colporter.
A la façon d'un seanchai, un conteur de légendes irlandaises.
Fiona a eu la malchance d'en croiser un sur son chemin, en la personne de Jim Quick, la beauté du diable, le regard implacable, et le charme de son mystère auréolant le trouble qu'il fait naître chez les femmes. De pubs en pubs, il raconte son histoire d'homme-loup, et dans son sillon la presse se fait écho d'étranges disparitions de jeunes femmes.
Qui est-il ? Que veut-il ?
C'est l'une des nombreuses raisons qui vous pousse à ne plus quitter ce livre du danois Christian Mork, oui danois, j'ai moi-même été surprise de le découvrir. C'est dire le talent exceptionnel qu'il possède, la capacité de se fondre dans un décor, de créer l'illusion. Son roman lui-même est constitué de tiroirs sans fonds, on les ouvre sous l'emprise d'une puissance maléfique, on emprunte des chemins de traverse, mais le narrateur vient toujours nous repêcher et nous pousse vers d'autres couloirs labyrinthiques. C'est prodigieusement bluffant. Un roman dans le roman. A la façon des poupées russes. Bref, j'ai adoré.
Et l'écriture est sensuelle, brillante, étourdissante. C'est un livre à plusieurs facettes, qui vous raconte une histoire d'amour, de danger et de tristesse. Une histoire qui donne la chair de poule. Une histoire un brin fantastique, avec des contes et légendes qu'on imagine se raconter au coin du feu ou avec une lampe de poche sous une tente ! Pour frémir de plaisir.
Une lecture que je recommande.

Le Serpent à Plumes, coll. roman noir, 2009 - 382 pages - 20€

Traduit de l'anglais par Agnès Jaubert

Lily a également été fascinée - Joëlle l'a dévoré - Ys pense que cela ferait un excellent scénario de film

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