Mes années 70 ~ Claudine Desmarteau
Panama, 2008 - 54 pages - 19,50€
C'est une bonne bouffée de nostalgie que nous offre cet album - mes années 70, vues par Claudine Desmarteau. De suite, je vous l'annonce, non ce n'est pas du tout ma décennie (je suis née en 76) mais par contre je connais quand même, parce que j'ai des grandes soeurs !!! Il n'empêche que cela reste une lecture qui pourra plaire à tous, petits et grands, jeunes et moins jeunes, elle va séduire à tour de bras, impossible de résister à cet humour et ces dessins désopilants, tout est bien balancé, l'humour est vachard, mais juste un peu. Cela fait un bien fou de se replonger trente ans en arrière, et de se rappeller les téléphones oranges, les sous-pulls en synthétique, les cagoules, ma sorcière bien-aimée, les fous du volant, les berlingots, les soucoupes chimiques avec cette poudre blanche sans goût mais dont on raffolait malgré tout, les scoubidous, le franc (!), Cloclo et toute la clique (Sheila, Ringo, Johnny, Sylvie... salut les copains !), les cheveux longs, les babas cool, le flower power, les fesses de Polnareff, le rock pur et dur, là ça me renvoie à Teen Song, lisez-le surtout !, ça fait un bien fou aussi...
Et puis en 70, on imaginait l'an 2000 pour dans treèèèès longtemps, je me rappelle que je calculais mon âge et me faisait la réflexion, hanlala je serai vieille (24 ans, tu parles !). Sinon, grande nouvelle, ce livre m'a ôté un gros poids sous forme de point d'interrogation, grâce à lui, je peux - enfin ! - donner une explication à ce jeu : (cliquez pour voir en plus grand). Je crois qu'on a tous connu ce truc des boules, très agaçant dans le fond, parce que ça ne servait à rien ! Bref, l'idée du livre est vraiment excellente, et puis on n'est pas là pour se morfondre et conclure que c'était mieux avant, c'est juste un clin d'oeil pour se rappeler ce lourd héritage qu'on reçoit aujourd'hui avec bonheur. Du moins, je crois. Il y a même un passage qui laisse songeur, quant aux mots ou expressions couramment employés désormais et qui ne faisaient pas partie du vocabulaire d'alors (ordinateur, internet, web, mp3, dvd, console de jeux, cd, tgv, sida, chômage, vache folle, mondialisation...). Un court instant, je rêve, je soupire, je m'égare, j'imagine une autre vie... stop.
Maintenant, pour l'anecdote, j'ai fait lire ce livre à ma fille. Hihihi. Grand moment d'hilarité. Pour moi ! Il faut la connaître, la miss est très prout-prout, elle s'offusque du moindre gros mot, elle est facilement choquée quand un couple s'embrasse à la télé, elle est aussi vachement sympa pour vous faire sentir au bord du gouffre, du style à pousser mémé dans les orties...
La voir lire ce livre m'a donc offert un second instant de franche rigolade. Je la guettais du coin de l'oeil, je savais ses réactions... outrées, par avance. Car la petite Claudine du livre est une vraie délurée, une chipie qui fait les quatre cent coups, ça tire un sourire sur les lèvres de la miss, il ne faut pas la croire sainte-nitouche non plus, mais ça reste deux gamines aux antipodes, l'une garçon manqué contre l'autre maniérée comme pas possible. Aaaah, mais c'est pour mieux te décoincer mon enfant (dit la mère, sur un ton de vieille louve déguisée en grand-maman gâteau ! ;o)). Non, non, franchement elle a beaucoup rigolé aussi. C'est juste un plaisir vicieux, de ma part, d'intercepter ses mimiques, je le savais qu'elle allait être scandalisée pour un rien, parce que le plaisir de l'entendre dire, ooooh maman, hihihi, y'a que ça de vrai ! (Je suis une mère diabolique.)
Allez, sans rancune la miss, et voici une tite chanson pour toi, car je sais que tu l'aimes beaucoup !!!
NB : je tiens à préciser que ma fille n'est pas une poupée de cire-poupée de son non plus, elle a son petit genre à elle, et puis c'est aussi un peu ma faute si elle est cucul-dragée à ses heures ! ^-^ Voilà pour remettre les pendules à l'heure.
you rock, lady ! ;o)
Je ne suis pas un panda ~ Ariel Kenig
Mouche de l'école des loisirs, 2008 - 54 pages - 6,50€
illustrations de Pascal Lemaître
Le jeune Ariel se sent défiguré par la faute d'une tache de naissance qu'il a sous l'oeil. C'est trop laid, il ne la supporte plus du tout. Ses parents ne le comprennent pas et s'attendrissent sur cette marque de fabrique, c'est si mignon et atypique. Mais le garçon rugit de colère, s'emporte et se cogne la tête contre les murs. Résultat, un bel oeil au beurre noir. Que dire à Clémentine, la fille dont il est presque amoureux, et qui s'inquiète et s'esclaffe de rire lorsqu'elle apprend qu'Ariel fait de la boxe. C'est du n'importe quoi, et ne lui parlez pas de panda ou il se fâche tout rouge.
«Les pandas, c'est tout mou. Ça marche pas vite et c'est gros du bide. Ça s'ennuie et ça mange des bambous parce que dans leur forêt, il n'y a rien d'autre à manger. C'est triste à mourir, les pandas. Ça vit tout seul, ça ne fait jamais l'amour, ça ne prend jamais de plaisir et ça fait très peu d'enfants. Franchement, il suffit d'en regarder un pour comprendre que les pandas, ça ne fait rien de sa vie.
Pour le reste, si vous vous renseignez un peu, vous apprendrez que les pandas, ça n'arrête pas de mourir. Soit parce que les humains détruisent la forêt. Soit parce qu'on les tue. Et quand on ne les tue pas, on les met en cage. »
Et voilà, chose promise, chose faite. J'ai lu le titre qui précédait Je ne suis pas une lumière, lequel m'avait laissée bien perplexe. En fait, il ne s'agit pas d'une série avec suite etc., on peut très bien lire l'un sans l'autre. C'est juste la personnalité du jeune Ariel que je souhaitais découvrir davantage, car une fois goûtée, on a du mal à s'en passer. Ce jeune garçon se pose énormément de questions, il a du mal à s'accepter, cette fois c'est son physique qui l'indispose à cause d'une tache sous l'oeil, cela lui donne des bouffées de colère incontrôlables (le coup de la piscine, mes aïeux, ce n'est vraiment pas sympa !). Mais le message à la fin, cette fois, m'est apparue plus clairement et c'est même très, très mignon. Bien entendu, j'ai moyennement apprécié le cheminement du garçon pour en arriver à cette conclusion, non mais franchement, pauvre Clémentine ! ;o)
Le style d'Ariel Kenig colle à merveille avec cette collection pour jeunes lecteurs. C'est frais, drôle, actuel et ça pose des questions essentielles sans jamais être consensuelles ni prises de tête. Vraiment pas désagréable à parcourir !
> Un texte qui nous touche au plus profond de l’intime, même s’il y a de la légèreté dans ce texte. Un petit malheur d’enfant est souvent traité à la légère par les adultes. Et pourtant un malheur c’est un malheur. Il y a les mots et les regards qui font mal. (dit Pascale Pineau sur Ricochet)