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Chez Clarabel
24 septembre 2009

L'Enchanteur ~ Louis Muratet

Mouche de l'Ecole des Loisirs, 2009 - 45 pages - 6,50€
illustrations d'Isabelle Bonameau

lenchanteurUn mystère, ce roman. Je n'arrive pas à dire si nous l'avons apprécié ou non. L'histoire est croquignolette, un brin saisissante avec la tournure fantastique dans les dernières pages, mais je la trouve bien légère pour séduire des lecteurs au-delà de huit ans.
Lou rencontre pour la première fois son cousin Toly. C'est un bébé ravissant, au sourire ravageur. Son papa dit de lui que c'est un Enchanteur, et effectivement il se passe des choses magiques depuis son arrivée. Les fleurs ne fanent plus, les portes se ferment toutes seules et la nuit un Spectre apparaît dans un nuage de fumée et poursuit la petite fille en la menaçant.
Ce gros contraste entre le début - guilleret et naïf - et la fin - abracadabrante - est déconcertant. Impossible de cerner le propos de l'histoire, est-ce du lard ou du cochon, de la fantaisie pure et dure, à prendre ou à laisser.
Et puis j'ai dégoté ceci...
A la question : qu'est-ce qui a nourri votre imaginaire ? la plupart des auteurs répondent : la lecture. Ce n'est pas le cas de Louis Muratet, tout jeune auteur, étudiant en 3e année de fac de cinéma, qui avoue ne pas lire, à part des BD, et surtout des mangas. Forcément, cette présentation sur le site de L'école des loisirs rend ce jeune auteur attachant et très, très original.
Rien que ça, j'aime beaucoup. Par contre, son livre... je ne sais pas. Même ma fille est mitigée, elle se sent trop grande et a trouvé que ce n'était pas très crédible, enfin elle a eu du mal à adhérer à l'histoire.
Pas grave...

 

 

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23 septembre 2009

Contes de la banlieue lointaine ~ Shaun Tan

Gallimard jeunesse, 2009 - 96 pages - 18,00€
traduit de l'anglais par Anne Krief

contes_de_la_banlieue_lointaineCet album est tout simplement superbe. C'est une invitation muette à pénétrer un univers étrange et atypique constitué de quinze contes (ou histoires) au charme inqualifiable. Et chaque histoire est unique, le rythme est latent, d'une page à l'autre cela se suit mais cela ne se ressemble pas, c'est à chaque fois un monde à part, magique dans le sens fascinant, et carrément bluffant.
J'avais les yeux ronds comme des billes, la bouche bée et je dévorais chacune des histoires en plus des illustrations magnifiques. C'est difficile à décrire, c'est comme la quatrième dimension, ou l'idée de quitter ton monde pour entrer dans une dimension inconnue, avec humour et émotion. C'est fantastique, je m'étais promis de vous raconter telle ou telle histoire, et puis finalement je me rends compte que j'ai envie de les décrire toutes. Pas une plus faible que l'autre, non, tout est très bon. Avec, de plus, cette petite touche qui vous saisit, qui vous noue l'estomac et qui vous fait soupirer profondément... genre fichtre que c'est beau, comme c'est bien dit, avec beaucoup de pureté, de naturel et de poésie.
Il y a ce petit passage qui pourrait s'appliquer à l'ensemble de cette lecture, c'est extrait de l'histoire intitulée Orage à l'horizon :
Plus étrange encore sera la découverte que sur chaque petit morceau de papier figurent des mots délavés composant d'imprévisibles poèmes à peine visibles mais indéniablement présents. A chaque lecteur ils confieront quelque chose de différent quelque chose de gai quelque chose de triste vrai absurbe drôle profond et parfait. Personne ne pourra expliquer la troublante impression de légèreté ni le sourire énigmatique qui persisteront longtemps après que les rues auront été balayées.
A découvrir, pour lecteurs de tous âges.

encore des petits cailloux ...

(jouets cassés) Le scaphandrier a prononcé de nouveau son mot en japonais et tendu son petit cheval. Il nous masquait la vue, et nous ne voyions pas grand-chose, hormis Mme Cata, pétrifiée, la main plaquée sur la bouche. On aurait dit qu'elle allait s'évanouir de frayeur. Nous avions une chance insensée.
- Attends un peu, as-tu dit en plissant les yeux. Je crois qu'elle... pleure !
Et en effet, plantée dans l'encadrement de la porte, elle sanglotait de façon irrépressible.
Etions-nous allés trop loin ?
A vrai dire, nous commençions à avoir de la peine pour elle... C'est alors qu'ellle a levé ses bras maigres et les a passés autour du cou du personnage à la combinaison dégoulinante d'eau et couverte de coquillages. Nous n'avons pas vu la suite car nous étions trop occupés à comparer notre étonnement, mesuré à la hauteur de nos sourcils. Puis la moustiquaire s'est refermée et il n'est plus resté que le rectangle noir de la porte et le casque du scaphandre au milieu d'une flaque d'eau.

(nulle part ailleurs) Le béton peint en vert devant la maison, qui au premier abord devait sembler une façon originale de ne plus avoir à entretenir de pelouse, présentait aujourd'hui un aspect des plus déprimants. L'eau chaude arrivait à l'évier de la cuisine comme si elle avait dû parcourir des kilomètres pour y parvenir, avec de sérieuses réticences en prime, et parfois de couleur brunâtre. La plupart des fenêtres n'ouvraient pas assez bien pour que les mouches puissent sortir. D'autres fermaient si mal qu'elles ne pouvaient les empêcher d'entrer. Les arbres fruitiers plantés récemment avaient dépéri dans le sol sablonneux d'une arrière-cour en plein soleil et avaient été laissés sur place telles de frêles stèles sous les cordes à linge lâches, petit cimetière de toutes les désillusions. Il semblait impossible de dénicher les denrées que l'on désirait, ou d'apprendre comment demander correctement les choses les plus simples. Les enfants s'exprimaient rarement autrement que pour se plaindre.
- Nulle part ailleurs... il n'y a pas pire pays au monde, protestait incessamment leur mère, que personne n'éprouvait le besoin de contredire.
Une fois les traites payées, il ne restait pas d'argent pour les travaux.
- Les enfants, il faut que vous aidiez plus votre mère, répétait leur père.
Et cela signifiait dénicher l'arbre de Noël en plastique le moins cher et le ranger momentanément dans les combles, sous le toit. Voilà au moins une chose que l'on attendait avec impatience, et les enfants passaient le mois suivant à fabriquer leurs propres décorations, réalisant des découpages et des pliages en papier tout à fait ravissants, assis par terre, au milieu du salon, et y attachant des petits bouts de fil. Pendant ce temps-là, ils ne pensaient plus à la chaleur accablante ni à tous les problèmes qu'ils avaient à l'école.
Mais le jour où ils montèrent chercher l'arbre de Noël, ils le découvrirent collé aux poutres : il avait fait si chaud dans les combles que l'arbre avait purement et simplement fondu.

Là, vous vous dites, mais c'est triiiste ! Attendez que la page se tourne, vous ne le regretterez pas...

Shaun Tan est l'auteur de Là où vont nos pères (Dargaud, 2007) qui a été couronné par le prix du meilleur album à Angoulême en 2008.
Contes de la banlieue lointaine a reçu en 2008 l'Aurealis award du meilleur livre/roman graphique.

 

22 septembre 2009

Le Prince amoureux ~ Michael Morpurgo

Gallimard jeunesse, 2009 - 48 pages - 7,00€
illustré par Emma Chichester-Clark
traduit de l'anglais par Diane Ménard

Le_prince_amoureuxDans cette histoire, Morpurgo nous offre tout le charme et la fantaisie d'un beau conte de Noël. Le prince Frederico vient d'épouser la belle Serafina, la joie éclate dans tout le royaume, leur bonheur inonde chaque parcelle du pays et il n'existe pas une âme qui ressente cet amour et s'en porte tout aussi grandie. Hélas, la princesse est soudainement atteinte d'un mal inexplicable, elle n'est plus capable de sourire et éprouve une grande tristesse. Si grande que sa santé commence à s'étioler, ses jours sont désormais en danger. Les fêtes de Noël approchent mais le prince refuse de les célébrer et interdit quiconque d'exprimer le moindre sentiment de félicité. Fou de rage et de colère, il prend son cheval et galope sans but. Il se perd dans une forêt, il est transi de froid, épuisé de fatigue et fait alors la rencontre d'une famille de voyageurs. Son histoire les émeut. Ils n'ont pas de recette miracle mais suggère au prince de donner son royaume pour un sourire de sa princesse. Les plus beaux spectacles sont alors donnés, hélas, sans tirer la plus petite ombre d'un sourire, Frederico est désespéré jusqu'à l'arrivée d'une troupe de saltimbanques masqués, et d'un oie qui fait un boucan du tonnerre...
La réunion de deux talents - Morpurgo pour la narration et Chichester-Clark pour les illustrations - est plutôt bien réussie. Le résultat nous plonge dans une atmosphère très vivante, où l'époque du Moyen Âge est retraduite divinement. Beaucoup de magie pour cette histoire de prince et de princesse, qui révèle une fin étonnante, en rapport avec la crèche et la Nativité. C'est pas mal intéressant à envisager, même si j'attendais une autre tournure de l'histoire...
Un livre (au petit format avec une couverture en cartonné) très, très appréciable pour qui aime Morpurgo et ses oeuvres d'une qualité remarquable.

(Emma Chichester-Clark est autrement connue pour sa série Melrose et Croc... qui est une merveille de distraction !)

21 septembre 2009

La face cachée de Margo ~ John Green

Gallimard Scripto, 2009 - 390 pages - 14,00€
traduit de l'anglais (USA) par Catherine Gibert

« Margo était le seul mythe vivant habitant à côté de chez moi. Margo Roth Spiegelman, dont le nom aux six syllabes était souvent prononcé avec une sorte d'admiration muette. Margo Roth Spiegelman, dont le récit des aventures épiques traversait le lycée, tel un orage d'été : un vieil homme de Hot Coffee dans le Mississippi lui avait appris à jouer de la guitare dans sa masure. Margo Roth Spiegelman avait passé trois jours dans un cirque qui lui avait trouvé un don pour le trapèze. Margo Roth Spiegelman avait bu une tisane en coulisse avec les Mallionaires à l'issue d'un concert à Saint-Louis, quand tout le monde était au whisky. Margo Roth Spiegelman avait réussi à assister au concert en racontant aux videurs qu'elle était la copine du bassiste. Mais enfin comment se faisait-il qu'ils ne la reconnaissaient pas, franchement les mecs, je m'appelle Margo Roth Spiegelman, si vous pouviez retourner en coulisse demander au bassiste de venir voir à quoi je ressemble, il vous dirait que si je ne suis pas sa copine, il rêverait que je le devienne. Alors les videurs y étaient allés et le bassiste avait dit : Oui, c'est ma copine, laissez-la entrer. Et plus tard, il avait essayé de la brancher et elle avait repoussé le bassiste des Mallionaires ?
Ces histoires, quand elles étaient racontées à d'autres, se terminaient invariablement par des Tu le crois, ça ?
Ce qui était effectivement difficile, bien qu'elles se soient toutes révélées vraies.
»

la_face_cachee_de_margoA l'approche du bal de fin d'année, Quentin et ses camarades se cherchent des petites copines pour les accompagner au grand raout. Q. a pourtant dans le coeur et la tête une seule fille qu'il aime depuis toujours : Margo, sa voisine et son amie d'enfance. A neuf ans, ils avaient découvert un macchabée dans une mare de sang, de quoi les chambouler l'un et l'autre, même la nuit, nourrir leurs cauchemars et faire dire à la jeune fille, un truc du style, « Si ça se trouve, toutes ses cordes intérieures ont cassé. ». Le temps a passé et les deux amis se sont éloignés, sans plus jamais évoquer cette histoire. Jusqu'à ce dernier événement : Margo débarque en pleine nuit chez Q. et l'entraîne dans une virée de règlements de compte. Trompée par son petit ami, la demoiselle a établi un plan de vengeance qui concerne tout son joli monde hypocrite. Quentin demeure son seul complice, ce qui le comble de joie, malgré son tempérament petit garçon modèle et consciencieux. Le lendemain, le coeur battant la chamade, Q. s'attend à retrouver son amie Margo... qui est portée disparue. Plus de nouvelles de la belle, elle s'est volatilisée, on parle même de suicide et de drame, bref c'est un monde pour Q. qui refuse de croire à cette théorie.

« Margo a toujours adoré les mystères. Et la suite des événements n'a cessé de me prouver qu'elle les aimait tellement qu'elle en est devenue un. »

Ce roman m'est apparu tellement proche de Qui es-tu Alaska ? (le premier livre de John Green) qu'il m'a semblé étrange de le dissocier et de le considérer à part. On y trouve les mêmes thèmes : le narrateur érudit, intelligent, posé et fasciné par une jeune fille, d'où Margo, personnage quasiment fantasmé, à la personnalité tourbillonnante, stellaire, envoûtante, et pourtant qui cache des failles, des blessures, etc. Sa disparition entraîne le narrateur dans une quête, plusieurs masques vont tomber, la vérité apparaître, mais de bien étrange façon, et pour une conclusion pas forcément attendue. Le style y est, impeccable, bien écrit, drôle, brillant. C'est un très bon roman, aucun doute. Pourtant, j'ai ce sentiment d'avoir relu une histoire que je connaissais déjà. J'avais aimé Alaska, alors j'ai aimé Margo... mais j'espère que l'auteur ne va pas répéter sans cesse le même schéma mais nous proposer une prochaine fiction totalement différente, si ce n'est ce ton excentrique, singulier, riche en humour et suspense que j'affectionne particulièrement.

A tenter.

> lu aussi par l'accro des livres   

 

20 septembre 2009

C'est un monde ! ~ Michel Galvin

Seuil jeunesse, 2009 - 48 pages - 16,50€

cest_un_mondeOu pourquoi papa bricole (le diable expliqué aux enfants, il s'agit du sous-titre, c'est excellent !). Hélas, je n'ai trouvé aucun élément de réponse dans cet ouvrage, même si j'ai cru comprendre qu'un diablotin aimait à se faufiler dans les foyers, en cachette, et qu'il narguait les hommes avec une grosse pelote noire. Une pelote si grosse qu'elle fait tâche dans la belle, grande maison dont est si fier l'Homme. Impossible à attraper, impossible à virer. La course-poursuite commence, avec un formidable voyage à la clé. Oui, le diable vous ouvre de nouveaux horizons. Non, votre vie d'Homme n'est pas celle de se contenter de son chez-soi, à se rengorger d'avoir un endroit propret qui flatte votre ego. La pelote, donc, c'est comme votre désir que l'on déroule à la découverte du monde et de l'autre.

Extrait : Les choses s'arrangèrent plutôt bien.
Les réparations durèrent... durèrent... durèrent... si longtemps qu'elles durent encore aujourd'hui (c'est ce qu'on appelle le bricolage) et que le bonhomme, pour des raisons pratiques bien sûr, finit par rester sur place.
Quant à l'autre (ne prononçons pas son nom), il ne doit pas être bien loin puisqu'il est un peu partout chez lui, sûrement à méditer sur tout ça et à se croire important... C'est un monde !

Cela me fait rire toute seule, le coup des réparations qui durent, qui durent... si longtemps qu'elles durent encore aujourd'hui... C'est ce qu'on appelle le bricolage ! Ah merci, j'en sais quelque chose !!! ;o)

A propos, je vous conseille de suivre Mel de La Soupe de l'Espace pour mieux connaître le monde merveilleux de Michel Galvin.

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illustrations de @ c'est un monde ! à ne pas reproduire, merci.

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18 septembre 2009

Mes années 70 ~ Claudine Desmarteau

Panama, 2008 - 54 pages - 19,50€

Mes_annees_70C'est une bonne bouffée de nostalgie que nous offre cet album - mes années 70, vues par Claudine Desmarteau. De suite, je vous l'annonce, non ce n'est pas du tout ma décennie (je suis née en 76) mais par contre je connais quand même, parce que j'ai des grandes soeurs !!! Il n'empêche que cela reste une lecture qui pourra plaire à tous, petits et grands, jeunes et moins jeunes, elle va séduire à tour de bras, impossible de résister à cet humour et ces dessins désopilants, tout est bien balancé, l'humour est vachard, mais juste un peu. Cela fait un bien fou de se replonger trente ans en arrière, et de se rappeller les téléphones oranges, les sous-pulls en synthétique, les cagoules, ma sorcière bien-aimée, les fous du volant,  les berlingots, les soucoupes chimiques avec cette poudre blanche sans goût mais dont on raffolait malgré tout, les scoubidous, le franc (!), Cloclo et toute la clique (Sheila, Ringo, Johnny, Sylvie... salut les copains !), les cheveux longs, les babas cool, le flower power, les fesses de Polnareff, le rock pur et dur, là ça me renvoie à Teen Song, lisez-le surtout !, ça fait un bien fou aussi...

Et puis en 70, on imaginait l'an 2000 pour dans treèèèès longtemps, je me rappelle que je calculais mon âge et me faisait la réflexion, hanlala je serai vieille (24 ans, tu parles !). Sinon, grande nouvelle, ce livre m'a ôté un gros poids sous forme de point d'interrogation, grâce à lui, je peux - enfin ! - donner une explication à  ce  jeu : IMGP6557 (cliquez pour voir en plus grand). Je crois qu'on a tous connu ce truc des boules, très agaçant dans le fond, parce que ça ne servait à rien ! Bref, l'idée du livre est vraiment excellente, et puis on n'est pas là pour se morfondre et conclure que c'était mieux avant, c'est juste un clin d'oeil pour se rappeler ce lourd héritage qu'on reçoit aujourd'hui avec bonheur. Du moins, je crois. Il y a même un passage qui laisse songeur, quant aux mots ou expressions couramment employés désormais et qui ne faisaient pas partie du vocabulaire d'alors (ordinateur, internet, web, mp3, dvd, console de jeux, cd, tgv, sida, chômage, vache folle, mondialisation...). Un court instant, je rêve, je soupire, je m'égare, j'imagine une autre vie... stop. 

Maintenant, pour l'anecdote, j'ai fait lire ce livre à ma fille. Hihihi. Grand moment d'hilarité. Pour moi ! Il faut la connaître, la miss est très prout-prout, elle s'offusque du moindre gros mot, elle est facilement choquée quand un couple s'embrasse à la télé, elle est aussi vachement sympa pour vous faire sentir au bord du gouffre, du style à pousser mémé dans les orties...

La voir lire ce livre m'a donc offert un second instant de franche rigolade. Je la guettais du coin de l'oeil, je savais ses réactions... outrées, par avance. Car la petite Claudine du livre est une vraie délurée, une chipie qui fait les quatre cent coups, ça tire un sourire sur les lèvres de la miss, il ne faut  pas la croire sainte-nitouche non plus, mais ça reste deux gamines aux antipodes, l'une garçon manqué contre l'autre maniérée comme pas possible. Aaaah, mais c'est pour mieux te décoincer mon enfant (dit la mère, sur un ton de vieille louve déguisée en grand-maman gâteau ! ;o)). Non, non, franchement elle a beaucoup rigolé aussi. C'est juste un plaisir vicieux, de ma part, d'intercepter ses mimiques, je le savais qu'elle allait être scandalisée pour un rien, parce que le plaisir de l'entendre dire, ooooh maman, hihihi, y'a que ça de vrai ! (Je suis une mère diabolique.)

Allez, sans rancune la miss, et voici une tite chanson pour toi, car je sais que tu l'aimes beaucoup !!! 

NB : je tiens à préciser que ma fille n'est pas une poupée de cire-poupée de son non plus, elle a son petit genre à elle, et puis c'est aussi un peu ma faute si elle est cucul-dragée à ses heures ! ^-^ Voilà pour remettre les pendules à l'heure.

oh_yeahoh_yeah_bis

you rock, lady ! ;o)

18 septembre 2009

Je ne suis pas un panda ~ Ariel Kenig

Mouche de l'école des loisirs, 2008 - 54 pages - 6,50€
illustrations de Pascal Lemaître

je_ne_suis_pas_un_pandaLe jeune Ariel se sent défiguré par la faute d'une tache de naissance qu'il a sous l'oeil. C'est trop laid, il ne la supporte plus du tout. Ses parents ne le comprennent pas et s'attendrissent sur cette marque de fabrique, c'est si mignon et atypique. Mais le garçon rugit de colère, s'emporte et se cogne la tête contre les murs. Résultat, un bel oeil au beurre noir. Que dire à Clémentine, la fille dont il est presque amoureux, et qui s'inquiète et s'esclaffe de rire lorsqu'elle apprend qu'Ariel fait de la boxe. C'est du n'importe quoi, et ne lui parlez pas de panda ou il se fâche tout rouge.

«Les pandas, c'est tout mou. Ça marche pas vite et c'est gros du bide. Ça s'ennuie et ça mange des bambous parce que dans leur forêt, il n'y a rien d'autre à manger. C'est triste à mourir, les pandas. Ça vit tout seul, ça ne fait jamais l'amour, ça ne prend jamais de plaisir et ça fait très peu d'enfants. Franchement, il suffit d'en regarder un pour comprendre que les pandas, ça ne fait rien de sa vie.
Pour le reste, si vous vous renseignez un peu, vous apprendrez que les pandas, ça n'arrête pas de mourir. Soit parce que les humains détruisent la forêt. Soit parce qu'on les tue. Et quand on ne les tue pas, on les met en cage.
»

Et voilà, chose promise, chose faite. J'ai lu le titre qui  précédait Je ne suis pas une lumière, lequel m'avait laissée bien perplexe. En fait, il ne s'agit pas d'une série avec suite etc., on peut très bien lire l'un sans l'autre. C'est juste la personnalité du jeune Ariel que je souhaitais découvrir davantage, car une fois goûtée, on a du mal à s'en passer. Ce jeune garçon se pose énormément de questions, il a du mal à s'accepter, cette fois c'est son physique qui l'indispose à cause d'une tache sous l'oeil, cela lui donne des bouffées de colère incontrôlables (le coup de la piscine, mes aïeux, ce n'est vraiment pas sympa !). Mais le message à la fin, cette fois, m'est apparue plus clairement et c'est même très, très mignon. Bien entendu, j'ai moyennement apprécié le cheminement du garçon pour en arriver à cette conclusion, non mais franchement, pauvre Clémentine !  ;o)

Le style d'Ariel Kenig colle à merveille avec cette collection pour jeunes lecteurs. C'est frais, drôle, actuel et ça pose des questions essentielles sans jamais être consensuelles ni prises de tête. Vraiment pas désagréable à parcourir !

> Un texte qui nous touche au plus profond de l’intime, même s’il y a de la légèreté dans ce texte. Un petit malheur d’enfant est souvent traité à la légère par les adultes. Et pourtant un malheur c’est un malheur. Il y a les mots et les regards qui font mal. (dit Pascale Pineau sur Ricochet

17 septembre 2009

Les éveilleurs, Livre 1 : Salicande ~ Pauline Alphen

Hachette, 2009 - 520 pages - 14,90€

Les__veilleursOuhlala, encore un très bon roman que voilà ! Encore une nouvelle série aussi, ce n'est pas drôle, et puis ce premier tome frise les 500 pages, mais pardi ça vaut fichtrement le coup ! L'histoire est pleine de mystère et pleine de charme, les personnages ont énormément de charisme, l'action est assez lente pour commencer mais elle se déguste, tout se met en place tranquillement, et pas besoin de rebondissements haletants pour s'y sentir à son aise et pour apprécier suivre ce rythme en apparence débonnaire.

Nous sommes donc à Salicande, une cité créée en 2208 par le grand-père des jumeaux Claris et Jad. Les adolescents ont douze ans, ils ont toujours vécu dans le cocon du château et du village. Pourtant, il y a neuf lunées, leur vie a été bouleversée par la disparition énigmatique de leur mère Sierra. Leur père ne s'est d'ailleurs jamais remis de ce départ et a préféré se réfugier dans le phare, où sont entreposés des milliers de livres. L'éducation des jumeaux a été confié à Blaise, autrement dit le Mandarin, un précepteur hors pair qui manie le cynisme avec brio, c'est un homme très intelligent, avec des capacités aussi extraordinaires que communiquer avec son chat - le Gris - ou avec les chouettes. Et puis, Chandra, leur nourrice, très présente par sa tendresse, apporte aux deux enfants un équilibre quasi parfait. Claris est une jeune fille pleine d'énergie qui rêve d'aventure et de chevalerie, c'est aussi une grande lectrice, féministe et bornée. Jad, son frère, est plus renfermé, sérieux et calme, il est tombé gravement malade la nuit de la disparition de sa mère et depuis il souffre de migraines fréquentes et douloureuses. En fait, Blaise n'en dit mot mais il sent un changement imminent, dans la vie des jumeaux et pour Salicande. Trublion à sa façon, il n'hésite pas à confier des objets interdits, à parler des Temps d'Avant et à évoquer Sierra pour émoustiller nos protagonistes qui s'endormaient sur leurs lauriers.

Car le rythme du roman est indolent, n'attendez pas une explosion de faits nouveaux et insolites, mais admirez la finesse des personnages, leur beauté intérieure et profonde, leur personnalité délicieusement excentrique, la part des mystères et des questions qui fourmillent. Ici, pas besoin d' être retentissant, comme dit Blaise, "la magie n'existe pas, ce n'est qu'une autre façon de se servir de son cerveau". Le roman fait néanmoins place au fabuleux, grâce à son univers typique et prononcé, sa part d'imagination, son romanesque. Pauline Alphen signe là un premier roman débordant d'enthousiasme, où transpire aussi son amour pour la lecture (il suffit de relever les nombreux clins d'oeil aux oeuvres de la littérature jeunesse pour le comprendre !).

-> pour lire un extrait

merci Cécile d'avoir partagé ce coup de coeur !

coup de coeur aussi pour la librairie Rêv'en Pages

 

17 septembre 2009

Sgribouillages - Un livre à dessiner et à colorier ~ Taro Gomi

Seuil jeunesse, 2009 - 376 pages - 15 euros

 

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Tu aimes dessiner et colorier? Alors tu vas adorer gribouiller.
376 pages d'activités pour faire ce qu'il te plaît. Avis aux amateurs de couleurs et aux artistes en herbe ! Avec Taro Gomi, tout est permis.

 

sgribouillagesArtiste réputé au Japon, Taro Gomi s'est fait connaître avec près de 300 livres illustrés, dont un grand nombre de "livres à dessiner". Un phénomène de plus en plus à la mode, ces dernières années. Et dire que tous ont copié l'idée géniale du japonais !

 

Actuellement malade, la miss C. s'est prêtée au jeu et n'a pas boudé son plaisir. Au fil des pages, ce sont des expressions de visage qu'il faut dessiner, des décors à planter, des animations à donner, des couleurs à apporter, le champ est large, avec parfois des indices pour taquiner la muse (dessine quelque chose de difficile à manger, ou qui se mange à la cuillère ou avec une baguette, dessine un chapeau ou des vêtements, des enseignes, dessine une histoire qui se passe à la montagne ou dans l'océan, colorie le ciel, selon les indications, le soleil brille, le ciel se couvre, il tombe des cordes, etc.).

 

Le graphisme assez simple permet aussi de décomplexer l'enfant et offre une inspiration bénéfique qui les fera déborder d'une extraordinaire créativité.

 

Bref, ce livre est bourré d'idées pour s'amuser (pour enfants et parents, enseignants aussi !). En préambule, on vous annonce que : certains artistes travaillent vite, d'autres lentement. Certains artistes sont très besogneux, d'autres plus fainéants. Il y a toutes sortes d'artistes. Mais tous aiment s'amuser. Ce livre s'adresse donc à tous les artistes... en herbe ou de génie ! Un livre où il fait bon colorier, dessiner, inventer, peindre, compter... tout en s'éclatant.

 

Très sympa.    

 

 

16 septembre 2009

Septembre en t'attendant ~ Alissa Torres

Casterman Ecritures, 2009 - 215 pages - 18€
illustrations de Sungyoon Choi
traduit de l'anglais (USA) par Fanny Soubiran

septembre_en_tattendantLe 11 septembre 2001, Luis Torres se rend au World Trade Center où il vient de décrocher un nouveau poste après son licenciement en juillet. Il est marié à Alissa, le couple attend son premier enfant dans moins de deux mois. Hélas, tous leurs rêves vont être brisés. Ce 11 septembre fatal va plonger Alissa dans un dénuement total, sans nouvelles de son compagnon elle va errer dans les rues, hanter les institutions, toquer à toutes les portes, avoir un pressentiment, éprouver de la colère, du désespoir et du chagrin. Luis est mort, ça ne fera plus de doutes mais le parcours du combattant ne fait que commencer.

L'histoire d'Alissa nous montre la multitude d'épreuves à affronter, en plus du choc, du traumatisme. Enceinte, elle se retrouve toute seule, sans un sou, complètement démunie. Les semaines qui suivent le 11 septembre, tout n'est que compassion et empathie, mais plus les mois passent et les victimes éplorées deviennent les boulets d'une société résolument patriotique, honteuse de ses pleurnicheries et qui blâme ceux qui quémandent de l'argent, toujours plus d'argent. Et de découvrir alors que le fonds fédéral de compensation pour les victimes des événements du 11 septembre n'est qu'un leurre, une vaste supercherie qui viserait plus à protéger l'état et les compagnies aériennes contre les intentions de procès.

L'histoire d'Alissa Torres est vraie, elle est servie par les illustrations de Sungyoon Choi qui travaille au New York Times. Ce n'est pas une histoire impudique, où l'auteur se sert de sa triste expérience pour l'étaler à la face du monde, au contraire elle a longtemps lutté contre les sollicitations de la presse. Ce livre, c'est surtout pour son fils, en mémoire du papa qu'il ne connaîtra jamais. C'est tendre et émouvant, à lire comme ça. Mais le récit rend compte d'une réalité plus douloureuse et pernicieuse, d'un abattement général et d'un système illogique, de ce sentiment de courber l'échine face à ce qui semble être une aumône, le déshonneur de pleurer, le fait d'être soudain seule au monde, pratiquement incomprise et délaissée. Et puis, le mari de Alissa Torres était un ressortissant colombien, qui n'avait pas encore ses papiers de citoyen américain, ce qui soulève aussi un autre problème. Souvent, Alissa se fait d'ailleurs la réflexion, si elle n'avait pas été enceinte, aurait-on eu la même sympathie pour son cas.

Une lecture sensible, pleine de faits nouveaux, qui apporte un éclairage intéressant, jamais affecté, car plus dans un souci de clarté. Ce qui est bon et généreux, contre ce qui paraît aberrant et inhumain. L'équilibre parfait. Parfois, on oublie presque le deuil d'Alissa, tant elle se dédie à sa course pour le souvenir de son mari et contre les ignominies qui l'entourent, mais lorsque cela surgit, c'est ... rempli d'électricité. Comme une décharge dans tout le corps. Très troublant, à vrai dire.

 

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